PFE: ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LA FINANCE ISLAMIQUE et LES BANQUES CLASSIQUES E

PFE: ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LA FINANCE ISLAMIQUE et LES BANQUES CLASSIQUES E T A B I T P A R N H A D D O U A Y O U B E T B O U S L I H N O U E D D I N E encadré par M.Youssef SERRAJ EMSET-P | BENI MELLAL 2 Sommaire 3 4 ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LA FINANCE ISLAMIQUE et LES BANQUES CLASSIQUES NHADDOU Ayoub et BOUSLIH NourEdine Nous essayerons dans le présent article de faire une comparaison entre la finance islamique (notamment ses modes de financement participatifs) et le capital-risque (technique de financement très répandue en occident et connue aux Etats-Unis sous le nom de "Venture Capital"). Cette étude suppose que ces deux techniques de financement sont très proches, à quelques différences près, et qu'un rapprochement entre les deux est tout à fait possible et réalisable, à condition de prendre en compte les particularités de l'industrie de la finance islamique. On estime que ce rapprochement permettrait aux modes de financement Moudaraba et Moucharaka de se développer, notamment dans les pays européens où les citoyens musulmans, en particulier, sont en attente de produits conformes à la Charia. I. INTRODUCTION Les études consacrées à la finance islamique se sont multipliées ces dernières années au même rythme que l'évolution de cette finance dans le paysage financier mondial. Certes, nous trouvons plusieurs essais qui comparent les banques islamiques aux banques dites "conventionnelles" de manière générale (aspect juridique, fonctionnement, etc.). Cependant, rares sont les travaux qui dressent le parallèle entre les techniques utilisées par les institutions financières islamiques et celles employées par les institutions financières conventionnelles (banques, fonds communs de placement, etc.). Ce manque d'apports théoriques concernant les techniques financières conformes à la Charia peut être expliqué par plusieurs facteurs : les diverses interdictions qui frappent la finance islamique, le flou qui entoure ces techniques (manque d’informations sur des applications pratiques de ces produits, leurs données de performance, ...), la nature des termes utilisés pour ces techniques (termes arabes dont la prononciation est parfois difficile et l’équivalent en technique conventionnelle n'est pas toujours évident) et le facteur religieux de ces techniques qui crée une certaine forme de réticence notamment dans quelques pays occidentaux qui craignent que la finance islamique donne lieu à une forme de communautarisme dans leur société (ce dernier argument est en train de disparaitre avec la multiplication des débats et des conférences qui expliquent cette nouvelle industrie et lève toute mauvaise compréhension). C'est pour ces raisons que l'établissement d'un parallèle entre ces modes de financement peut être utile dans la mesure où il permettrait d'assimiler et de mieux comprendre ces concepts qui se développent rapidement au niveau de la finance mondiale. Ainsi, dans ce papier, nous allons nous concentrer sur les modes de financement 5 participatifs de la Finance Islamique (FI) (Moudaraba et Moucharaka) et essayer de les comparer au concept de capital-risque (ce concept respecte plusieurs principes de la FI). Notons dès à présent que nous parlerons ici du capital-risque qui est une composante du capital investissement (qui compte aussi le capital-développement, le capital-transmission et le capital-retournement). Nous ne traiterons donc pas l'ancienne notion du capital- risque qui comprenait toutes les phases de vie d'une société (lancement ou démarrage, développement, transmission...) mais seulement le concept du capital-risque qui s'intéresse à l'entreprise dans ses premières années d'activité (la définition détaillée sera citée par la suite). Par ailleurs, le choix du capital-risque pour cette étude comparative n'est pas un choix arbitraire. En effet, après mure réflexion sur la finance islamique, nous avons remarqué que celle-ci est frappée de plusieurs interdits (interdiction du taux d'intérêt, des actifs illicites, de l'incertitude excessive, de la spéculation à découvert, de la thésaurisation, ...). Ces différentes restrictions ont pour conséquence de limiter les champs d'investissement et de financement des institutions financières islamiques comparativement aux institutions conventionnelles. Cependant, l'étude des principes et des pratiques du capital-risque a montré que ce mode de financement présente des points communs avec les techniques participatives de la finance islamique. De plus, il permet d'éviter ou de contourner quelques unes des contraintes et des interdictions déjà énoncées. C'est pour cette raison que nous avons décidé de procéder à cette étude comparative entre ces deux techniques de financement pour vérifier s'il existe réellement une forte proximité entre les deux concepts. Quelques auteurs se sont d’ailleurs prononcés sur la question : certains affirment que le capital-risque est la technique conventionnelle qui s'approche le plus des contrats de Moucharaka et de Moudaraba. Parmi ces auteurs, Amourag (2007) considère que la Moucharaka est fort semblable au capital-risque. D'autre part, Ba (1996), quant à lui, affirme que la Moudaraba est une forme de capital- risque. Dans cette étude, nous allons essayer de déterminer les points de convergence entre le capital-risque et les techniques de Moudaraba et de Moucharaka. Nous étudierons les rapprochements qui peuvent exister entre ces techniques en commençant tout d’abord par la définition de ces concepts, avant de traiter avec plus de détails les caractéristiques des deux méthodes de financements pour relever les similitudes et les différences. II. DEFINITION DES CONCEPTS Les techniques participatives de la finance islamique (Moudaraba et Moucharaka), peuvent être définies comme étant des modes de financement qui associent le capital et le travail dans des opérations participatives. Il s’agit de financer des entrepreneurs selon le principe de partage des pertes et des profits. C’est un financement à long terme à travers 6 lequel l’institution financière islamique (IFI) accompagne l’entrepreneur financièrement en lui fournissant les fonds nécessaires à son activité, mais aussi en lui apportant ses compétences en matière de gestion (cas de la Moucharaka). Concernant le concept du capital-risque, il consiste à prendre des participations minoritaires (pour laisser le chef d’entreprise majoritaire) et temporaires dans le capital des entreprises naissantes ou très jeunes, non cotées, à fort potentiel de croissance, au cours de leurs toutes premières années d’existence. Il représente une véritable aventure de partenariat à long terme (5 à 10 ans) entre un industriel créateur et un financier, associés dans un projet d'entreprise. Les deux parties assument tous les risques inhérents au projet et partagent ainsi les pertes et les profits. C’est une activité d'intermédiation financière à vocation d'investissement. Selon la maturité du projet à financer, le capital-risque se subdivise en trois phases : l’amorçage, le démarrage (ou la création) et la post-création. Par conséquent, nous allons comparer chacune de ces phases aux techniques islamiques de participation : ►L'Amorçage (Seed capital) : stade de la recherche avant la création de la société Il s’agit d’un financement destiné à aider le futur entrepreneur à compléter ses recherches et créer sa société. Les investisseurs en Capital d'amorçage sont le plus souvent des personnes physiques qui, en plus du capital, apportent leurs expériences à des projets qui sont encore au stade de la recherche. Dans cette phase initiale, il s’agit donc pour le créateur de prouver la faisabilité du concept « proof of concept », mettre au point les plans de son invention, commencer à rédiger le texte des brevets, réaliser un prototype (Battini, 2006), et commencer à tester l'existence d'un marché pour son projet. Ce financement se caractérise par un risque très élevé et une rentabilité assez faible pour ne pas dire nulle. C’est pour cette raison que l’amorçage est sans doute un des secteurs les moins bien servis par les investisseurs car le taux de mortalité des entreprises est très élevé et les rendements sont difficiles à générer sur un horizon moyen de 5 ans (Demaria, 2006). Dès que le projet aborde la phase de décollage ou de croissance, le Seed capital devrait passer le relais aux organismes du capital-risque ou aux partenaires industriels à la recherche d’investissement pour que le processus d'accompagnement de ce projet se poursuive. 7 ► Capital création ou financement de démarrage (Start-up financing) : Ce financement est destiné à l’entreprise en phase de création ou au tout début de son activité, et qui n’a pas encore commercialisé son produit. Les fonds apportés sont utilisés pour le développement du produit, la préparation de son industrialisation et de sa première commercialisation. En général, une entreprise en situation de démarrage est une entreprise en cours d'organisation qui existe depuis moins d'un an (Zopounidis, 1990). Le capital-création est également caractérisé par un risque très élevé puisqu'il est destiné aux promoteurs qui sont au stade de la création de l’entreprise avec tous les risques qui en découlent: technique, commercial et managérial. Ces entrepreneurs sont à la recherche de financement et de partenariat pour lancer leur produit. ► Capital Post création : Il s'agit d'une étape intermédiaire entre le démarrage et l'expansion. L'entreprise a déjà dépensé le capital initialement fourni (développement du prototype) et a actuellement besoin de capitaux pour développer sa politique commerciale en fabriquant, par exemple, les produits en série (Zopounidis, 1990). Le Capital Post Création donc est destiné à l’entreprise qui a déjà achevé le développement d’un produit et qui, dans une deuxième phase, a besoin de capitaux supplémentaires pour démarrer sa fabrication industrielle et sa commercialisation. A ce stade, elle uploads/Finance/ pfe-1 3 .pdf

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  • Publié le Apv 25, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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