PROJET DE THESE Ph.D THEME : I- INTRODUCTION Le système financier est considéré

PROJET DE THESE Ph.D THEME : I- INTRODUCTION Le système financier est considéré comme le nerf principal qui régule le cycle de vie de la croissance économique des différents pays, il est également l'un des indicateurs les plus importants du développement économique et social. Il influe sur la croissance économique à long terme par son effet sur l’efficience de l’intermédiation entre épargnants et emprunteurs finaux ; par le degré auquel il permet une surveillance des utilisateurs de fonds externes, ce qui se répercute sur la productivité du capital utilisé ; enfin, par son incidence sur le volume de l’épargne, qui conditionne la capacité future de l’économie de générer des revenus (de Serres et al. 2006). Ainsi, un système économique développé doit être caractérisé par un système financier sophistiqué, qui contribue au processus de la réalisation de l'équilibre économique, à la fois interne et externe, et encourage l'activité d'investissement à travers ses crédits et ses garanties. Par ces responsabilités, la stabilité financière est devenue une source de préoccupations majeures au plan mondial. Les raisons principales de cette préoccupation sont la multiplication des crises financières depuis la fin des années 1980 à nos jours, notamment avec les crises successives en Asie, en Amérique Latine et aujourd’hui dans le monde, ainsi que les coûts financiers et socioéconomiques qu'elles engendrent. En effet, outre le coût de la garantie des dépôts des banques déclarées en faillite et de l’apport en liquidité aux banques défaillantes, les épisodes de défaillances et de faillites bancaires s’accompagnent généralement d’une baisse de la croissance économique (Grossman, 1993; Kupiec et Ramirez, 2008). De plus, la défaillance bancaire peut créer la panique au niveau des déposants. Elle crée aussi une panique chez les banques qui craignent de s’octroyer mutuellement du crédit et 1 DIVERSIFICATION ET RENTABILITE DES BANQUES : UNE APPLICATION AU CAS DES BANQUES COMMERCIALES CAMEROUNAISES. d’en accorder aux autres agents économiques. On peut donc s’attendre à ce que cette baisse du crédit réduise la production. Dans le même ordre d’idée, Honohan et Klingebiel (2003) soulignent que souvent la production baisse durant les crises bancaires parce que ces crises surviennent en période de ralentissement des activités économiques. Il s’agit donc du problème de la causalité entre les crises bancaires et la baisse de la production. Nous admettons qu’une récession peut occasionner une crise bancaire. Mais, nous reconnaissons également que la crise affecte négativement la croissance économique en accélérant la baisse des activités économiques. D’ailleurs, Honohan et Klingebiel (2003) reconnaissent aussi que cette causalité va dans les deux sens. Le papier de Dell’Ariccia et al. (2008) révèle, qu’en période de crise bancaire, la situation financière des secteurs industriels les plus dépendants du financement externe se détériore plus que celle des secteurs les moins dépendants. Ce qui indique que la crise bancaire affecte négativement l’activité économique. Si ce n’´etait pas le cas, la différence de la détérioration de la situation financière entre les deux types de secteurs susmentionnés ne seraient pas significative. De plus, Ramirez et Shively (2005) ont trouvé que la défaillance commerciale est expliquée à 25% par la défaillance bancaire. Donc, la défaillance bancaire a des conséquences néfastes sur l’activité économique. Même la défaillance d’une seule banque peut représenter un important coût pour l’´economie. Par exemple, les pertes de la Baninter en 2003 ; 2,2 billions de dollars, représente 15,5% du PIB de la République Dominicaine (Laeven et Valencia, 2008). Outre le coût d’opportunité des pertes bancaires, les informations sur la défaillance d’une banque ou, dans un cas extrême, sa faillite, peut emmener les agents économiques à faire des retraits massifs de leurs dépôts dans le système bancaire. Or, ces retraits massifs ne font que rendre des banques saines défaillantes. C’était le cas en République Dominicaine, lorsque la faillite de la Baninter a causé un début de panique bancaire qui porta la banque centrale à fournir un support en liquidité à d’autres banques. Le Cameroun pour sa part, comme la plupart des pays de la zone franc est caractérisé jusqu’à la fin des années 1980 par un secteur financier dominé par les banques à capitaux publics, une politique monétaire interventionniste et surtout le non respect des réglementations prudentielles. Cette situation a entrainé de nombreuses conséquences telles que la mauvaise qualité des services financiers, la sous capitalisation des banques, l’accumulation des actifs non performant, le manque de transparence, le faible niveau de bancarisation, un financement orienté vers le gouvernement (Brownbridge, 1998 ; FMI, 1999; Joseph, 2002 ; Detragiache, Gupta et Tressel, 2005 ; Gulde et Al, 2006). Les problèmes bancaires donnent lieu à de nombreuses faillites (Fouda, 1999) ; les banques exposées à des 2 risques divers engendrent des pertes considérables. Au cours des années 1990, les banques camerounaises sont peu engagées dans le financement de l’économie. Une enquête menée par Dial (1993) et la direction de la statistique et de la comptabilité nationale (DSCN) montre que pour l’exercice 1990/91, 85 % d’industries ont besoin d’un crédit pour financer leurs investissements. Parmi celles-ci, 70% ont des difficultés à l’obtenir. Sur le plan macroéconomique, les crédits à l’économie diminuent de 27% en terme réel de 1993 à 1994 et de 10% en 1995. Entre 1995 et 1997, cette tendance est loin de s’améliorer et on note une diminution de 17% en terme nominal (Joseph, 1998). Au constat du sévère déclin dû à la crise économique et bancaire, des reformes visant à mieux réguler le secteur bancaire sont mises en œuvre (Groupe ESF,1990). Sur le plan institutionnel par exemple, la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) créée en 1992 est substituée aux organes nationaux de régulation. Ces reformes du système financier incluent la libéralisation du contrôle allocatif sur les banques, la restructuration des banques en faillite, la révision de la supervision prudentielle. L’essence même des reformes étant de promouvoir la compétition et mieux, l’efficience du secteur financier à travers la stabilité bancaire, la production des services financiers, la qualité des produits financiers et le degré d’innovation dans le secteur. Buchs (2003) affirme qu’un système bancaire compétitif assure aux banques les forces nécessaires pour mener au mieux l’intermédiation financière, canal entre épargne et investissement pour une économie plus croissante. La régulation est nécessaire à l’intermédiation bancaire et financière (Lenoir, 1992). A cet effet, le système officiel d'intermédiation financière de la zone CEMAC, à l'instar de celui de toute l'Afrique noire francophone est le produit d'une profonde révolution dont l'élément catalyseur est la crise bancaire de la fin des années 80. Le dysfonctionnement de tout le système de paiement a obligé les Etats à une restructuration complète de leurs édifices financiers. La forte réduction de l'implantation des banques est couplée avec l'instauration d'une plus grande discipline dans l'activité bancaire sous la surveillance de la COBAC engendrée elle-même par cette restructuration. Dans le même temps, de nouveaux acteurs sont apparus ou ont pris une nouvelle dimension sur le marché, contribuant à modifier profondément le visage du système d'intermédiation financière. C'est ainsi qu'à la faveur de la libéralisation financière, la concurrence s'est accrue dans le secteur financier dans la sous- région. Le secteur bancaire camerounais, un des plus importants de la sous-région CEMAC, a une taille croissante en nombre de banques. Cette augmentation accélère la concurrence entre ces institutions bancaires d'une part et d'autre part entre ces institutions bancaires et les 3 institutions de microfinance. Ainsi, pour faire face à cette concurrence toutes ces institutions bancaires cherchent à maintenir ou accroître leurs rentabilités et leurs parts de marché par la diversification de leurs produits et activités. Ceci, dans le but d'exploiter les économies de gamme (Patry, 2002), qui nécessitent que ce secteur soit en phase avec l'évolution des autres secteurs et même avec l'évolution des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). Ces Technologies de l'Information et de la Communication et la mondialisation ont un impact positif sur le secteur bancaire au Cameroun comme partout ailleurs à travers le transfert du savoir-faire et l'amélioration de la qualité du service. En effet, les plus importantes des banques installées au Cameroun sont des succursales des banques occidentales. Selon Tamba et Tchamanbé Djine (1995), les banques occidentales ont transformé et continuent à transformer, au fil du temps, la gestion de leurs filiales par une méthode de gestion à l'occidentale et, surtout, une diversification des produits très souvent calquée sur les modèles occidentaux. Cette diversification est faite dans le but d'améliorer la performance de ces établissements bancaires (Patry, 2002). La diversification est sensée permettre à l'institution bancaire de compenser les pertes éventuelles résultant d'un autre secteur ou produit par des gains provenant des nouvelles activités. La très forte volatilité des taux d'intérêt observée sur les différents marchés internationaux, et la baisse du niveau de confiance fait au cadre judiciaire au Cameroun ont rendu la gestion du risque lié au crédit préoccupante pour les banquiers au Cameroun. Ce qui les a incités à mettre en place d'autres méthodes. Ainsi, avec 14,6% des crédits bruts en souffrances en 2002, la qualité du portefeuille s'est dégradée comparée aux situations précédentes, pour éviter ce risque de crédit devenu trop important au Cameroun, les banques sont uploads/Finance/ ph-d-project.pdf

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  • Publié le Dec 22, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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