La PME-PMI Algérienne : Passé, Présent et Perspectives Meliani Hakim & Bouadam
La PME-PMI Algérienne : Passé, Présent et Perspectives Meliani Hakim & Bouadam Kamel `h}fא אfh אf} }y : }yא h} %aא h`}א} n }n}h% 1א7%f%aא %h . א}מא7%f } }מא h25 – 28 % 2003 _hfא fא; 81}b}א 1 LA PME-PMI ALGERIENNE : PASSE, PRESENT ET PERSPECTIVES Meliani Hakim et Bouadam Kamel Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Université de Sétif Résumé : La PME-PMI est reconnue universellement comme une école de formation de managers, des cadres et de la main d’œuvre. En Algérie où la PME-PMI n’est pas développée, la promotion de ce secteur est un moyen non seulement de densifier, de diversifier l’économie et d’élever le niveau de vie des populations mais aussi de créer une élite de managers industriels. L’artisanat et la PME-PMI sont des aménageurs de territoire en ce sens, qu’ils répartissent les efforts et les résultats à travers tout le territoire. Introduction Comme l’opinion publique le constate aujourd’hui cette « industrie industrialisante », stratégie –défi du temps », comme se plaisent à l’évertuer certaines critiques, n’a pas rattrapé le retard promis de rejoindre les pays limitrophes mais a placé l’Algérie derrière ses voisins, le Maroc et la Tunisie, avec en plus, un crise multidimensionnelle qu’a vécue la société et qui s’est aggravée depuis une décennie. Pour mettre à cette « économie sauvage et sans scrupules », la PME –PMI s’avère incontestablement un remède, une voie de développement à la dimension de la société. Dans la première partie, nous analyserons les causes et les faiblesses du développement de la PME-PMI en Algérie. En deuxième partie, nous montrerons comment la PME-PMI peut être un facteur de stratégie de développement économique et productrice d’une technologie. 1. Causes des faiblesses. Un fait est réel, l’hostilité du pouvoir pour la promotion de la PME-PMI et l’artisanat privés date des premières années de l’indépendance. La méfiance en le secteur privé est consommée dès lors où le système « socialisant tous azimuts » engagé un véritable « ratissage » de nationalisation allant de la PME-PMI jusqu’au petit artisan. Face au secteur privé, les arguments de mauvais aloi ne manquent pas. Ainsi, le capitaliste algérien est présenté comme l’incarnation La PME-PMI Algérienne : Passé, Présent et Perspectives Meliani Hakim & Bouadam Kamel `h}fא אfh אf} }y : }yא h} %aא h`}א} n }n}h% 1א7%f%aא %h . א}מא7%f } }מא h25 – 28 % 2003 _hfא fא; 81}b}א 2 de la classe bourgeoise et celui-ci, d’un comportement individualiste, et exploiteur, n’a d’intérêt que pour le profit. Se ravisant de la peur et de la débandade créées qui avaient conduit à une fuite massive du capital privé, particulièrement en France, l’Etat a aussitôt institué le premier code des investissements en 1963 qui offre une certaine garantie au capital étranger avec autorisation de transfert d’une partie des résultats, mais le capital privé national demeure porté aux oubliettes. De 1963 à 1965, seulement 2 projets d’investissement de PMI ont été initiés, l’un portant sur une unité de chaussures et l’autre sur des produits chimiques. Quant au capital étranger, il ne s’est pas manifesté outre mesure. La proclamation du 19 juin 1965 qui a promis au peuple un redressement de l’ordre social et de l’économie en particulier s’est appuyé cette fois sur un certain nombre de technocrates à la franquiste influents pour définir et élaborer la stratégie. En proclamant la voie socialiste comme style de développement, ces technocrates ont fait appel à leur tour aux experts étrangers, lesquels sans état d’âme ont produit la stratégie dite « industrialisation industrialisante » inspiré du schéma de reproduction socialiste qui donne la priorité au secteur de production de biens d’équipement, qui à son tour, créera automatiquement la dynamique du secteur des biens de consommation par le fameux « effets d’entraînement ». Ces experts ont avancé des arguments aussi fallacieux que tendancieux tels : • L’artisanat, et la PME-PMI à eus seuls ne peuvent être un facteur de développement et que seule une industrie à grande dimension et à haute intensité de capital est en mesure de vaincre rapidement le sous-développement de l’Algérie et de la mettre au diapason des pays industrialisés actuels ; • Le monde vit le progrès au rythme de la technologie de pointe, d’économie d’échelle, fait de grandes concentrations industrielles, de monopoles, d’accumulation du capital, de baisse des coûts des facteurs, des prix de revient, l’Algérie ne doit demeurer en marge ; • L’Algérie à développement planifié et coordonné ne peut s’accommoder d’un secteur de propriété exploiteuse générateur ou géniteur d’une bourgeoisie compradore, ennemie du socialisme, susceptible de mettre en cause et de confisquer le pouvoir des « masses laborieuses » ; • Les produits de consommation courante sont moins onéreux à importer qu’à fabriquer sur place. Au lieu d’une industrie où tous les espoirs sont permis, qui devait transformer les matières premières locales et mettre fin au chômage, nous assistons à un énorme banc industriel coûteux, inefficace, avec un gonflement de structures qui ont engendré une bureaucratie pléthorique, lourde et lente, au demeurant fossoyeuse de l’économie. Ce dérapage industriel est en majeure partie la cause principale de la frustration, de la rareté, du trabendo, des scandales politico financiers, d’inégalité, de violence que vit actuellement la société. L’Algérie est elle contaminée par les pays producteurs de pétrole qui, eux, privilégient le développement de l’industrie pétrolière pour l’intérêt de la rente, au point d’afficher un mépris pour la PME-PMI et l’artisanat synonymes de techniques désuètes et archaïques ? A notre avis, il n’y a jamais eu de pays industrialisés qui s’est développé sur une mono industrie à l’exception de l’Algérie. Il n’y a jamais de pays qui ont un savoir –faire et d’autres qui n’en ont pas. Par contre, il y a des pays qui croient en la savoir, et le savoir—faire des autres. Il est aberrant que la PME-PMI et l’artisanat soient exclus de la stratégie et relégués à vivre dans un ghetto, alors que la puissance économique des USA, du Japon, des pays de l’Europe, de La PME-PMI Algérienne : Passé, Présent et Perspectives Meliani Hakim & Bouadam Kamel `h}fא אfh אf} }y : }yא h} %aא h`}א} n }n}h% 1א7%f%aא %h . א}מא7%f } }מא h25 – 28 % 2003 _hfא fא; 81}b}א 3 la Chine, et de tous les pays qui sont actuellement sur le podium des puissances technologiques sont le produit de « petite production marchande ». fort de l’aisance des disponibilités financières provenant de la manne pétrolière généreuse des années 70, le pouvoir a foncé tête baissée pour une importation massive des équipements et du savoir-faire étranger absorbant 45% du budget de l’Etat, sans résultats probants. A propos du transfert de technologie à grande échelle, bon nombre d’experts analysent la politique de technologies en Algérie en affirmant que ces technologies peuvent être efficaces dans leurs pays d’origine, mais pour l’Algérie, elles posent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent. Malgré le spectre qui pèse sur les privés, un certain nombre de commerçants ont décidé de mobiliser leurs capitaux dans l’investissement productif. Le nombre des PME-PMI créées est de 263 entreprises offrant 10200 postes de travail en 1966. en 1968 le nombre passe à 1086, et à 1434 en 1973, toutes activités confondues y compris le BTP. A cette date, la PME-PMI privée occupe 63,6% de l’ensemble de l’industrie. Le textile occupe à lui seul 35.5% de l’ensemble de la PME-PMI1. Le véto répété du ministère de l’industrie causant l’agrément au compte-goutte des projets a découragé l’élan du capital privé. Da,s la dernière moitié des années 70, beaucoup d’investisseurs ont entrepris des centaines d’études technico-économiques et de faisabilité à grands frais pour voir ensuite leurs dossiers rejetés par les commissions d’agréments des investissements sous prétexte que l’activité souhaitée relève du monopole d’état. Quant au capital étranger, tout projet était systématiquement écarté. 2. La marginalisation. La fin des années 70 marque l’essoufflement de la stratégie avec ses relents de dysfonctionnements. Le privé qui a des capacités financières disponibles est laissé à lui-même, faute d’une politique claire de l’Etat. Ne sachant quoi faire de lui, avec lui ou contre lui, le statut quo a poussé la majorité du privé à utiliser le système « D », à se verser dans des activités occultes propices à l’économie souterraine avec tout ce que cela comporte de gain facile, de corruption, de trafics d’influence, de mafia, de spéculation, de passe droits et nous en passons. Ainsi, il n’est pas inutile de le répéter, la présence de la PME-PMI et de l’artisanat, aurait joué un rôle prépondérant et sécurisant pour la promotion d’une nouvelle industrie capable de générer de l’emploi et la valeur ajoutée. 3. Pour une démarche stratégique adaptée au contexte de la PME en Algérie C’est avec une grande prudence que l’on avancera quelques propositions. De quel type de management stratégique la PME a-t-elle besoin ? Peut-elle se passer d’une telle approche. o Un besoin minimum de planification stratégique devrait posséder les attributs suivants : o Consommer le moins de ressources possible, en incluant dans ce uploads/Finance/ pme-pmi.pdf
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- Publié le Mai 10, 2021
- Catégorie Business / Finance
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