Chapitre 1 Le capitalisme comme modèle de société : La naissance du capitalisme
Chapitre 1 Le capitalisme comme modèle de société : La naissance du capitalisme Le marché a révolutionné le monde donnant naissance au capitalisme. Le marché est une institution aussi vieille que le monde. Les capitalistes orientaux ont réussi à pousser au maximum l’idée d’efficacité économique du marché. Le capitalisme aurait des origines datant de l’effondrement de l’empire romain qui est selon Baechler le phénomène qui a joué le plus grand rôle dans la montée de la classe capitaliste. Durant plusieurs siècles l’Europe a été une entité culturelle sans pouvoir politique fort divisée en multitude de fiefs. Aucune autorité a réussi à organiser, planifier, réguler les échanges marchands. Profitant de cette anarchie politique, les marchands multiplieront les échanges économiques tout en s’étendant eux-mêmes, donnant naissance aux bourgs, puis aux villes européennes qui commerceront entres- elles développant ainsi un commerce florissant. Le capitalisme urbain prend naissance en Italie, ensuite suivi des britanniques. Aucun pouvoir politique ne pouvait contraindre cette classe de marchands européens dont les rois dépendaient pour assoir et étendre leur pouvoir. Ils avaient besoin des marchands, de leur argent pour former leurs armées et combattre les seigneurs. –> Ce qui est nouveau avec la société capitaliste c’est qu’elle est dominée par l’économie et ses principaux agents (marchands, producteurs ou financier) contrairement aux sociétés qui l’ont précédée, où prévalaient plutôt le politique, le religieux, la parenté etc. Durant le capitalisme, la richesse n’est pas une fin en soi mais un moyen d’acquérir plus de richesse. Il s’agit de faire fructifier les capitaux, non pas pour se procurer des biens matériels/augmenter son capital et en jouir. Le 18ème siècle marque un trait dans la transformation des mentalités. Dans les sociétés précapitalistes, l’activité orientée vers le gain était mal vue ou méprisée, il a fallu du temps pour accepter cette culture économique. Naissance de nouvelles sociétés : La révolution industrielle est la consécration du capitalisme. Elle est l’accomplissement du capitalisme selon Berger. Devenir Entrepreneur industriel est un nouveau moyen de faire du profit et augmenter son capital. Aucune société par le passé n’a employé la relation salariale comme principal moyen d’obtenir un surplus. Nul besoin d’être riche ou inventeur, il suffit de posséder des qualités d’organisateur ». Mantoux précise que ces nouveaux hommes d’affaires doivent être capable de 1) Réunir les capitaux nécessaires à l’ouverture (crédit), 2) Former de la main d’œuvre, 3) Trouver des débouchés pour les marchandises qui y sont produites. On assiste donc à la création d’une nouvelle classe d’industriels qui vient gonfler la classe des capitalistes. C’est toute la société qui va s’organiser autour de ces deux classes sauf que les ouvriers ont des conditions de vie et de travail très difficile. Angleterre, premier pays à entreprendre la révolution industrielle sors la Enclosure Acts loi prescrivant la division et la clôture des terres permettant de favoriser les propriétaires les plus prospère. Cette réforme a favorisé la concentration des exploitations et à entrainer l’expulsion de nombreux ruraux, leur donnant comme seul choix de travailler à l’usine. = Création du marché du travail. La révolte des ouvriers entraina la reconnaissance légale des syndicats, puis la création de parti politique socialiste et communiste proposant des projets de société plus égalitaire. L’état est donc accusé de servir l’intérêt des capitalistes. L’apparition de l’entreprise moderne : Apparition des fabriques au 18ème siècle remplaçant les manufactures. L’énergie ne dépend plus de la force humaine ou animal. Apparition de nouveaux chemins de fer et du télégraphe facilitant le commerce –> Communication rapide et directe entre grossiste et producteurs facilitant les échanges commerciaux. Les capitalistes réussissent à imposer leurs valeurs à des sociétés dont l’orientation était jusque-là définie d’abord par des acteurs et des enjeux politiques et religieux. L’industrialisation est l’approfondissement du capitalisme. Les capitalismes vus à travers le prisme de l’entreprise Chandler au cœur de la dynamique du capitalisme se trouvent les entreprises ayant un grand potentiel organisationnel qui donnent aux industries et au pays auxquelles elles appartiennent un avantage incomparable à l’échelle nationale et internationale. Elles ont largement investi dans leurs capacités de production, de distribution et de gestion. Grande-Bretagne : secteur de distribution Allemagne : secteur de la production Ainsi, pour rester concurrentiel dans leur pays ou dans le monde, on a favorisé ou empêché la transformation des entreprises en grande entreprise. Cas États-Unis de Chandler : Marché intérieur en expansion rapide, population rurale très importante et dispersée dans un vaste territoire favorisant la production et la distribution à grande échelle. Lois antitrusts favorisant la fusion et non l’organisation en cartel d’entreprise. Le capitalisme est de type managérial compétitif puisque le contexte économique et juridique pousse à la concurrence et l’innovation organisationnelle pour résoudre les problèmes de logistique et de gestion. Cas Angleterre de Chandler : La population est beaucoup plus concentrée et urbanisée que celle des États-Unis, ceci ne favorise pas la multiplication des unités de production. L’attachement des entrepreneurs à des valeurs traditionnelles comme la famille et le rang social fait qu’ils sont très préoccupés de conserver la gestion individuelle et familiale de leur entreprise et de s’enrichir que de faire croître leur entreprise. Le rôle de gestionnaire n’est pas aussi valorisé qu’aux E-U. Capitalisme de type familial moins efficace que celui des E-U. Cas Allemagne de Chandler : Société valorisant les gestionnaires, les ingénieurs, et l’avancement des recherches scientifiques et techniques. Lien très serré entre industrie et école. Entrepreneur moins attaché à la gestion personnelle et familiale qu’en UK. En Allemagne la coopération interfirmes est préconisée alors qu’elle est interdite aux USA (parfaitement légal en Allemagne). Elle leur permet de conquérir de nouveaux marchés. Ces cartels regroupent 2-3 grandes entreprises et d’autres plus petites pour se partager le marché, fixer les prix et les quotas, rationaliser la production, partager droits savoir profits. La petite taille du marché allemand incite moins l’implantation de grandes entreprises se faisant concurrence. Industrie lourde, chimie et métaux reconnue mondialement car les entrepreneurs cherchaient à se consolider les parts de marché intérieur et extérieur, action qui fut couronnée de succès. Allemagne : entreprises financées davantage par les banques que le marché boursier (comme USA ou UK). Les banques avaient de bonne place dans le conseil d’administration des entreprises car elles avaient de bonnes parts et ceci dans de nombreuses entreprises donc la concurrence n’était pas de mise. Capitalisme coopératif car coopération interfirme. Capitalismes nationaux : L’État joue le rôle régulateur à travers les réglementations contraignantes ou incitatives, ainsi que par l’intermédiaire de ses établissements d’enseignement qui favorisent des voies et des contenus d’apprentissage plutôt que d’autres. L’impulsion prépondérante reste celle des entrepreneurs selon Chandler. L’État a pris une place de plus en plus grande dans nos sociétés. Son rôle c’est particulièrement accentué à partir des années 1930 dû à la crise économique des années 30. Même une société libérale comme les E-U voit l’État intervenir davantage. Depuis l’après-guerre, de nombreux pays européens ont mis en place des politiques industrielles pour réguler l’économie afin de favoriser le développement économique. L’Allemagne et le Japon encourage la coopération entre entreprises, entreprise/syndic, entreprise/université. Ils cherchent à institutionnaliser la coopération. L’inverse des E-U avec le Sherman Act qui interdit les cartels, investissements croisés entre banques et entreprises. L’enquête de Heidrick&Struggles sur le profil des CEO montrent qu’en France la majorité sortent des grandes écoles Polytechnique et ENA, font une carrière de haut fonctionnaire d’État. Alors qu’en Allemagne ils font une carrière d’ingénieur. Ainsi, l’État privilégie certains domaines. Le poids des syndicats dépendant énormément de la position de l’État et des citoyens. Ainsi, nous voyons deux types de capitalisme selon le poids de l’État : Économies libérales de marché (ELM) Économies coordonnées de marché (ECM) Selon Amable (2005) il y a 5 grands types de capitalisme : Capitalisme libéral de marché Capitalisme asiatique Capitalisme européen continental Capitalisme social-démocrate Capitalisme méditerranéen Il base ses critères sur le marché de produits, marché du travail, finance, protection sociale, éducation. Ainsi, il voit le degré de flexibilité et d’obstacles. Le capitalisme libéral de marché se caractérise par une faible réglementation des marchés de produits et des marchés du travail. Du coté des marchés de produits, cela signifie qu’il y a peu de barrière entrepreneuriale, peu de réglementations administratives, peu de contrôle de l’État et peu de participation publique des entreprises. Au niveau du marché du travail les entreprises jouissent d’une grande flexibilité grâce aux faibles protections de l’emploi. Les entreprises se financent majoritairement sur le marché boursier. Le système de rémunération est basé sur les résultat en bourse. La protection sociale est assurée par l’emploi tant que l’employé est dans l’entreprise. Le taux de scolarisation est élevé ce qui permet une adaptation facile aux besoins du marché. Pour le reste : Capitalisme québécois prenant naissance avec la révolution tranquille (années 60) et la montée des sociétés canadiennes-françaises. Il a fallu attendre l’intervention de l’État et son soutien financier. Création en 1962 de la Société générale de financement. La création de la Caisse de dépôt et des placements en 1965 a permis de réunir les capitaux et les mettre à la disposition des entreprises francophones. Vers le déclin uploads/Finance/ prise-de-notes-sociologie.pdf
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- Publié le Jul 20, 2022
- Catégorie Business / Finance
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