METALLURGIE Paul Biya dans l’étau des pressions étrangères De la France, des Et
METALLURGIE Paul Biya dans l’étau des pressions étrangères De la France, des Etats-Unis, de l’Onu ou de l’Union africaine, la condamnation des incarcérations vient de toutes parts. Le chef de l’Etat joue la montre et veut sauver la face. OPERATION EPERVIER Page 3 Le cabinet de Maurice Kamto rompt le silence POLEMIQUE SUR LE CODE PENAL Yes Cameroon forme 6 000 micro- entrepreneurs Il est question pour l’ONG de ren- forcer leurs capacités en gestion des finances. L’objectif final est de les amener vers le secteur formel. OPPORTUNITE Lire notre Cahier Start-up Pages 7-10 Quotidien l’economie Le de www.quotidieneconomie.com Le journal de la valeur ajoutée Le Quotidien de l’Economie @Quotidieneco 400 FCFA Le Quotidien de l’économie N°01089 du Jeudi 07 juillet 2016 Directeur de la publication : Thierry Ekouti Tél : (237) 242 00 17 31 / 243 42 88 32 E-mail : quotidien_economique@yahoo.fr ’ ’ ’ ’ Brain Trust consulting & business Inc révèle qu’il a reçu un montant de 89 millions 528 mille 625 FCFA à l’issue d’un appel d’offre portant sur l’actualisa- tion de trois Codes, et non 14 milliards de FCFA selon une certaine opinion. Page 11 ’ 60 milliards investis chaque année pour l’achat de la ferraille Selon la société Metafrique Steel, les industries de transformation du fer craignent une dispari- tion de cette matière première dans les pro- chaines années. Page 6 LE QUOTIDIEN DE L’ECONOMIE - N° 01089 JEUDI 07 JUILLET 2016 2 PUBLICITÉ LE QUOTIDIEN DE L’ECONOMIE - N° 01089 JEUDI 07 JUILLET 2016 3 L’ÉVÉNEMENT « La France se réjouit de la libération de Mme Ly- dienne Yen Eyoum Loyse, à la suite du décret de re- mise de peine signé en sa faveur par le président Paul Biya. Tout au long de sa détention, les autorités françaises ont assuré à Mme Eyoum et sa famille un soutien constant ». La sobriété de la réac- tion du porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la France est du meilleur effet. Pas une ligne sur une quelconque in- fluence du gouvernement français ou de François Hollande auprès de son homologue camerounais pour dénouer le sort de l’avocate franco-camerounaise Lydienne Yen Eyoum. Même pas une allu- sion de la promesse faite par Paul Biya au secrétaire d’Etat à la Fran- cophonie et au développement, André Vallini, reçu en audience au palais de l’Unité jeudi 30 juin. Le chef de l’Etat camerounais, de nouveau interpellé, avait promis, selon la « Lettre du continent », une libération de la prisonnière au cours de l’été. Nous y sommes donc. Lundi 4 juillet, par un décret de grâce, Paul Biya a décidé de l’élar- gissement de Me Lydienne Yen Eyoum, condamné en 2010 à pas- ser 25 ans de prison. Une condam- nation qui avait acquis l’autorité de la chose jugée, l’avocate ayant épuisé tous les voies judiciaires de recours. La demande d’une grâce présidentielle était sa dernière chance, Paul Biya ayant lui-même laissé entrouverte cette issue au cours de la visite de François Hol- lande au Cameroun le 3 juillet 2015. L’échange entre les deux hommes, au cours de la confé- rence de presse de cette visite, avait été courtois mais assez révé- lateur. François Hollande : « Je voudrais juste aussi souligner que la famille de Me Eyoum m’a saisi et que j’en ai fait part au Président. » Paul Biya : « Je verrai ce que je pourrai faire si tel est le souhait de l’intéressée et si la Constitution me donne les moyens de faire quelque chose, c’est de bon cœur que je le ferais le moment venu. » La pression française n’était pas qu’officielle et institutionnelle. Dans le conseil de Lydienne Yen Eyoum figurait un certain Christian Charriè re¬Bournazel. C’est lui qui avait saisi Hollande en juillet 2013, traitant Yaoundé de quelques noms d’oiseaux de nuit. C’est aussi lui que la nouvelle femme libre a d’abord appelé. En guise de re- merciement. La France a donc pesé de son poids pour obtenir la libération de sa citoyenne. Comme avec Michel Thierry Atangana –li- béré en février 2014 –, l’œuvre est signée : la première destination de Me Lydienne Yen Eyoum a été l’ambassade de France. En deux ans, Paul Biya a cédé deux fois à ce pays, qui montre qu’il garde une influence considérable. Mais il n’y a pas eu que la France, mais aussi les conclusions d’un groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire rendues publiques en mai 2015. Il avait jugé la détention de l’avocate « arbitraire ». Les avis de cet or- gane des Nations unies ne sont pas contraignants, mais les ignorer durablement n’est pas sans frais. C’est ce qu’a compris le gouverne- ment camerounais. Resté muet devant la communication sur le cas Lydienne Eyoum qui lui avait été adressée le 18 février 2015, il s’est ravisé sur le cas Marafa Hami- dou Yaya. Interpellé le 1er juillet 2015 par le Groupe de travail des Nations unies au sujet de l’ancien secrétaire général de la présidence de la République, le gouverne- ment a répondu à la communica- tion le 30 septembre 2015. Mais sans convaincre l’organe onusien qui a conclu, le 2 juin dernier, à un « détention arbitraire de Marafa Hamidou Yaya, et demandé « la li- bération immédiate de M. Yaya, avec la possibilité d’un nouveau procès où tous ses droits devront être entièrement respectés, pourvu que le Ministère public ait des raisons valables de le poursui- vre. » Cette recommandation in- tervient à la suite d’un rapport du Département d’Etat américain sur les droits de l’homme publié l’an- née dernière et qui considère Ma- rafa Hamidou Yaya comme un prisonnier politique. L’Union africaine n’est pas en reste. La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (Cadhp) a condamné, en avril der- nier, le Cameroun à verser à Jean Marie Atangana Mebara, ancien secrétaire général de la présidence de la République, 400 millions de FCFA au titre de dommages et in- térêts pour détention arbitraire. Le pouvoir de Yaoundé donne l’im- pression d’être sourd à ces recom- mandations qui succèdent, mais rien ne l’importune plus que ces preuves indépendantes que sa jus- tice est loin d’être… indépendante. La question lancinante est de sa- voir comment Paul Biya va réagir aux cas des autres prisonniers qui ressemblent tant à ceux où il a fait prévaloir son pouvoir de grâce. Parfait N. Siki Paul Biya dans l’étau des pressions étrangères OPERATION EPERVIER De la France, les Etats-Unis, l’Onu ou l’Union africaine, les condamna- tions des incarcérations viennent de toutes parts. Le chef de l’Etat joue la montre et veut sauver la face. ’ ’ Paul Biya, pré sident de la Ré publique du Cameroun T el un serpent qui se mord régulièrement la queue. C’est l’image que renvoie l’Opération épervier au vu des failles que détectent à tout bout de champ les organismes in- ternationaux auxquels le Cameroun a fait allégeance. A commencer par le cas Jean Marie Atangana Me- bara. En effet, après 4 ans de pro- cédure, l'Union africaine chargée de faire respecter l'aspiration des peuples pour une justice équitable, par les États membres, a demandé la libération de l'ancien ancien se- crétaire général de la présidence, condamné en juin 2016 à 25 ans de prison par le Tribunal criminel spé- cial (TCS) pour détournement, cou- rant juin 2003, de 2 905 500 000 FCFA destinés à l’achat d’un avion présidentiel. Finalement l’Union africaine a condamné le Cameroun à lui verser 400 millions de FCFA, au titre de dommages et intérêts pour détention arbitraire. Et pour cause, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples estime que dans la procédure judiciaire ini- tiée contre Jean Marie Atangana Mebara, la justice camerounaise a violé certaines dispositions de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatives à une justice équitable impartiale et à la présomption d’innocence. Il en est de même pour Marafa Ha- midou Yaya, également ancien se- crétaire général à la présidence de la République. Il avait été arrêté en 2012 et condamné à 25 ans de pri- son pour complicité intellectuelle et détournement de deniers publics dans une affaire d'achat avorté d'un avion présidentiel en 2001. Pour le groupe de travail des Na- tions unies, Marafa Hamidou Yaya n'a pas eu droit à un procès équita- ble, et ce en violation du droit inter- national. Les experts pointent plusieurs irrégularités : des charges mal définies ou encore une défense mise à mal, qui n'a pas eu accès au dossier avant le procès. « L'accusé n'a pas eu accès à ses avocats en continu et ces avocats eux-mêmes n'ont pas été mis en condition pour préparer le dossier et défendre le cas », précise Roland Adjovi, mem- bre de ce groupe d'experts de l'ONU. Ils en concluent que la condamnation et la détention de Marafa Hamidou Yaya ne sont pas justifiées et demandent au gouver- nement camerounais de le libérer, et de lui accorder des réparations appropriées. « Si l'Etat a des raisons de le poursuivre uploads/Finance/ quotidien-du-jeudi-07-juillet-2016-bis.pdf
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- Publié le Fev 17, 2021
- Catégorie Business / Finance
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