6 Université Abderrahmane MIRA – Béjaia Faculté des Sciences Humaines et social

6 Université Abderrahmane MIRA – Béjaia Faculté des Sciences Humaines et sociales Département de sociologie. COURS D’INTRODUCTION A LA SOCIOLOGIE Pour les étudiants de 1ère année L.M.D. S.H.C. Dr. AISSAT MD. TAHAR. Programme : Introduction Chapitre 1 : La sociologie : Historique de sa genèse, définitions, ses domaines et ses rapports avec d’autres sciences sociales. 1.1. Le contexte historique d’émergence de la sociologie. 1.2. Définitions de la sociologie. 1.3. Les domaines de la sociologie. 1.4. Le rapport de la sociologie avec d’autres sciences sociales. Chapitre 2 : Sociologie classique des auteurs Fondateurs. 2.1. La pensée sociologique d’IBN KHLDOUN (1332- 1406) 2.2. Les trois étapes de l’évolution de la pensée humaine (A. COMTE 1798- 1857). 2.3. La division sociale du travail (E. DURKHEIM (1858- 1917). 2.4. Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique (K. MARX 1818- 1883) 2.5. L’action sociale (M. WEBER 1864- 1920). 2.6. L’évolutionnisme sociologique (Herbert SPENCER 1820 - 1903). Chapitre 3. Les écoles sociologiques : 3.1. L’école de Chicago ou l’interactionnisme symbolique. 3.2. L’école de Francfort ou le néo- marxisme. 6 Introduction Ce cours d’introduction à la sociologie vise avant tout à faire découvrir aux étudiants de première année de sociologie les notions de base de sociologie (Phénomènes et faits sociaux, division du travail, action sociale, typologie des sociétés…), dont l’objet et la méthode sont étroitement liés aux sciences sociales du moment qu’ils appartiennent à cette branche des sciences de l’homme (humaines) en général où il est difficile sinon impossible de séparer ou d’isoler les différents aspects de la société : le social, le culturel, l’économique et le politique comme il est impossible d’appliquer les méthodes expérimentales (in vitro) propres aux sciences de la nature et de la physique. Le programme élaboré pour une durée d’un semestre comporte trois (3) chapitres : - Le premier chapitre se rapporte à la genèse de la sociologie en tant que science et les facteurs essentiels qui ont contribué à son émergence et à son affirmation. Puis, sont abordés les axes relatifs à ses domaines et ses rapports avec la science économique, l’histoire, la démographie et la science politique. - Le deuxième chapitre se rapporte à la sociologie classique et quelques uns de ses fondateurs Comme IBN KHALDOUN et sa théorie Auguste COMTE et les trois phases de l’évolution de la pensée humaine, Emile DURKHEIM et la division sociale du travail, Karl MARX : le matérialisme dialectique et le matérialisme historique et Max WEBER et la typologie des actions sociales…qui ont posé et défini les concepts de positivisme, méthode scientifique, solidarité sociale, l’action sociale. - Le troisième chapitre porte sur les écoles sociologiques les plus importantes qui ont marqué l’histoire de la sociologie, la première est l’école de Chicago (américaine) et la deuxième est l’école de Frankfort (allemande). Chapitre 1 La sociologie : Genèse, définitions et domaines : 1.1. Genèse de la sociologie : Comment la sociologie est née ? Et dans quel contexte historique? La sociologie est née dans un contexte caractérisé par des transformations politiques, économiques et culturelles profondes qui ont bouleversé l’ordre social féodal et ouvert la voie à la mise en place du nouvel ordre capitaliste en Europe. Ceci s’est traduit par trois types de transformations : 1.1.1. La révolution industrielle : Révolution industrielle ou développement du secteur secondaire ou (qui a commencé en Angleterre dans le secteur du textile) au détriment du secteur primaire et de l’économie rurale traditionnelle, qui caractérisait l’économie féodale. Ce qui a permis, selon certains auteurs, d’orienter la réflexion vers la réorganisation générale de la société. La révolution industrielle n’est pas seulement une multiplication de manufactures et d’usines, mais ses impacts sont profonds sur la structure sociale puisqu’elle a conduit à un exode rural massif des paysans sans terre vers les villes, apparition de concentrations de masses ouvrières (la classe ouvrière ou le prolétariat) dans ces villes qui vendent leur force de travail en contrepartie d’un salaire aux propriétaires des moyens de production (Les patrons, les capitalistes ou la bourgeoisie). Du même coup, apparition d’un bourgeoisie terrienne et de la grande propriété agricole (grandes exploitations agricoles) par le regroupement de plusieurs 6 petites propriétés, dont la production n’est plus destinée à la seule consommation de subsistance mais pour une large consommation au marché en vue de réaliser des profits. Par ailleurs, ce développement a été un facteur déterminant de la course à la colonisation des pays non industrialisés à la recherche d’une main d’œuvre et de ressources naturelles nécessaires à bas prix. 1.1.2. Changement de système qui est passé du féodalisme au capitalisme : Si le passage de la société du système féodal au système capitaliste s’est déroulé suite à un processus de réformes, qui ont commencé avec la loi relative à la mise en place des clôtures autour des exploitations agricoles et la construction d’un réseau routier performant, il s’est fait en France dans la violence meurtrière à commencer par la révolution du 14 juillet 1789 qui a conduit la classe bourgeoise à la prise des règnes du pouvoir politique au détriment de la noblesse, avec qui s’est alliée l’église durant l’ère féodale. Autrement dit, on assisté à la deuxième moitié du 18ème siècle à la constitution de la société capitaliste, ou formation sociale capitalistes à deux classes : Bourgeoisie, détentrice des moyens de production et la classe prolétaire, qui vend sa force de travail en contrepartie d’un salaire, selon les termes marxistes. Ce grand bouleversement a ouvert la voie à l’économie de marché capitaliste et à la libre concurrence, à l’entreprise en tant que forme d’organisation du travail, aux valeurs capital, science, travail et citoyenneté qui sont devenues avec le temps des valeurs centrales de la société capitaliste. 1.1.3. Rupture épistémologique et le règne de la philosophie des lumières: Emergence d’une pensée libérale critique appelée « philosophie des lumières », qui s’est affranchie de l’emprise de l’église, avec des auteurs comme J. J. Rousseau (1712- 1778) qui a écrit le contrat social en 1762, Montesquieu (1689- 1755) qui a publié en 1749 son célèbre ouvrage « De l’esprit des lois », Condorcet Marie Jean Antoine de (1743-194) fondateur de la mathématique sociale qui accorde une plus grande importance au vote ou analyse des suffrages (Les mécanismes du choix collectif), David HUME (philosophe anglais anti- métaphysique : 1711-1776) qui aspirait de son vivant à devenir le Newton de la vie sociale, Diderot Denis l’encyclopédiste (1713-1784)….etc. Donc, la sociologie a trouvé son origine dans « le procès intenté par les philosophes des lumières à la société qu’ils ont sommé de comparaître devant le tribunal de la raison ». Durant cette période en Angleterre, c’est plutôt le règne de la pensée économique classique avec des auteurs devenus des références de base comme Adam Smith (1723-1790) qui considère que la recherche individuelle du profit est la condition de l’enrichissement collectif, Thomas Malthus (1766-1834) célèbre pour ses thèses sur l’accroissement inégal des populations et des ressources, David Ricardo (1772-1823) qui montra que la rente foncière entraîne la paupérisation. Ce mouvement de pensée de la fin du 18ème siècle a été le résultat d’une évolution déclenchée au départ par le mouvement d’émancipation entamé dans le domaine religieux par CALVIN (Jean Calvin : 1509-1564) théologien réformateur et Martin Luther (1483-1546) réformateur religieux allemand, que M. Weber considère dans son livre « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme », comme les initiateurs des réformes qui sont à l’origine du système capitaliste. 1.2. Définitions de la sociologie : La notion de « sociologie » a été inventée par Auguste Comte en 1839 pour remplacer l’expression « physique sociale », chère à Saint Simon. C’est un terme composé du mot latin « sociétas », qui veut dire société et du mot grec « Logos » qui signifie étude. De manière 6 générale, la sociologie représente le moyen de comprendre de manière raisonnée la société ou un aspect de la société. Le but d’A. Comte est d’instaurer une nouvelle science capable de répondre aux nouvelles questions que suscitent les transformations sociales selon une méthode qualifiée de positiviste qui repose sur les principes suivants : 1°- Observer les faits sociaux indépendamment des conceptions morales, philosophiques et religieuses. 2°- Considérer les phénomènes observés dans la réalité relatifs. Il faut les confronter et les comparer sans favoriser un phénomène par rapport à un autre. 3°- Orienter la recherche vers la pratique ou assurer le passage de la théorie à la pratique. Cette orientation positiviste d’A. Comte est liée à sa volonté de recourir aux sciences physiques et biologiques pour expliquer les phénomènes sociaux Sur la même lancée, E. DURKHEIM, considère que la sociologie est « la science des faits sociaux ». Indépendamment de l’histoire et de la psychologie, la sociologie doit « expliquer les faits sociaux comme des choses ». Ceci veut dire qu’il faut se détacher de ses émotions, préjugés et présupposés dans l’étude d’un phénomène social pour rechercher ses causes et sa fonction sociale. Un fait social se caractérise par deux caractéristiques essentielles : Il est extérieur aux individus et coercitif c'est-à-dire qu’il s’impose aux individus comme une contrainte. DURKHEIM le définit comme uploads/Finance/ socio-logie.pdf

  • 13
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Sep 21, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.2034MB