J-B Desquilbet Université d'Orléans Une analyse de la structure financière Mish
J-B Desquilbet Université d'Orléans Une analyse de la structure financière Mishkin (2004), Monnaie, Banque et marchés financiers, Pearson Education, ch. 8 Système financier : permet de canaliser les fonds des épargnants vers les agents auxquels s'offrent des opportunités d'investissement productif Analyser économiquement comment la structure financière [partage finance directe/finance indirecte] est organisée en vue de favoriser l'efficacité économique (garantir que les fonds vont bien vers des investissements productifs). – façon dont les contrats financiers sont conçus – raisons pour lesquelles les intermédiaires procurent plus de fonds que les marchés des titres – lien entre systèmes financier et performance macroéconomique (croissance, crises financières) Financement externe des entreprises non financières(1970-1996) US Allemagne Japon crédits bancaires 40% 80% 88% crédits non bancaires 15% 10% titres (dettes) 36% 7% 10% actions 9% 3% 2% Mishkin (2004), p. 195 1 J-B Desquilbet Université d'Orléans 1- Les questions clés de la structure financière Les syst fi sont formés de plusieurs catégories d'institutions : banques, cies d'assurances, fds collectifs d'investissement, marchés d'actions, d'obligations, de produits dérivés... toutes font l'objet d'un contrôle public En observant la part des différentes sources de financement externe des entreprises, on dresse 4 constats/questions 1- les actions ne sont pas la source la plus importante de financement externe des entreprises malgré l'attention portée aux marchés boursiers moins de 10% (USA, Europe, 1970s-1990s) pourquoi le marché des actions est-il moins important que les autres sources de financement externe ? 2- l'émission de titres de dette et d'action n'est pas la source principale de financement externe des entreprises obligations : source plus importante que les actions (env. 3 fois plus, USA 1970-1990s) obligations + actions : moins de 50% (USA 1970-1990s, encore moins ailleurs) pourquoi les etp n'utilisent-elles pas davantage les titres pour financer leur activité ? 3- la finance indirecte (intermédiaires financiers) est beaucoup plus importante que la finance directe (marchés financiers) la plus grande partie des titres émis par les entreprises est achetée par des intermédiaires tq cies d'ass, fonds de pensions, fonds communs d'invest. (USA 170-1990: moins de 5% des titres de dette, et moins de 50% des actions ont été vendus directement aux ménages) la finance indirecte a vu son importance diminuer sur la période récente pourquoi ce partage, et son évolution ? ... 4- les banques sont la source la plus importante de fonds externes pour financer les entreprises prêts (en majorité bancaires) sont la source de financement externe la plus importante (aux USA, financements par prêts bancaires = plus de 4 fois financements par actions, et davantage en Europe, Japon, PED) qu'est-ce qui rend les banques aussi capitales dans le fonctionnement du système financier ? La part des banques décline, pourquoi ? En observant les pratiques de financement, 4 autres constats/questions 5- le système financier figure parmi les secteurs les plus réglementés de l'économie pourquoi ? 2 J-B Desquilbet Université d'Orléans 6- seules les sociétés solidement implantées ont facilement accès aux marchés des titres pour financer leur activité individus, PME obtiennent financement par les banques, pas par les marchés pourquoi ? 7- la garantie est un élément essentiel dans les contrats de dette des ménages et des entreprises Garantie (=collatéral) : un droit de propriété détenu par le prêteur pour assurer le paiement en cas de défaut de l'emprunteur. On parle de « dette garantie ». les dettes garanties sont la forme la plus courante des dettes des ménages, des sociétés (hypothèques) pourquoi la garantie est-elle aussi importante ? 8- les contrats de dette sont typiquement des documents légaux complexes qui imposent de substantielles restrictions au comportement des emprunteurs Les contrats de dette/prêt sont des documents juridiques longs et complexes, avec des clauses restrictives pourquoi ? Les marchés fi sont caractérisés par des coûts de transaction et d'information élevés dont l'analyse permet d'apporter des réponses aux 8 questions... 2- Les coûts de transaction coûts de transaction : temps et argent dépensés pour réaliser les transactions financières (droits d'entrée sur le marché, frais de passation des ordres), rédaction des contrats (préciser les conditions de paiement des intérêts et de remboursement), montant minimum de transaction 2.1- L'influence des coûts de transaction sur la structure financière Les coût de transactions découragent les individus (ménages) d'acheter des titres sur les marchés. Ex : un agent dispose de 5000€ à investir 1) en actions → ne peut acheter que peu d'actions → la commission de courtage représente une part élevée du prix d'acquisition des actions 2) en obligations → impossible d'investir si dénomination la plus petite est (par ex.) 10000€ 3) prêter → se payer les services d'un juriste pour rédiger un contrat de prêt (coût fixe élevé) pour le courtier : opération trop petite, perte de temps inutile... Si les individus (ménages) disposent d'une quantité limitée de fonds, la diversification est impossible, la protection contre le risque est difficile (mettre tous ses oeufs dans le même panier). → relativement peu de ménages détiennent des titres financiers (en direct)... effet des privatisations en France ? 3 J-B Desquilbet Université d'Orléans 2.2- La réduction des coûts de transaction par les intermédiaires financiers Économies d'échelle Il y a économies d'échelles quand le coût de transaction par € diminue avec le montant investi C'est le cas si les coût de transactions sont en grande partie indépendants du montant investi (coûts fixes), ou augmentent moins vite que le montant de la transaction. → Rassembler les fonds de nombreux épargnants pour tirer avantage des économies d'échelle Les économies d'échelle expliquent (en partie) le développement des intermédiaires financiers ex : le fonds collectif d'investissement (ou fonds mutuel), SICAV, FCP, qui vend des parts aux épargnants et investit en actions ou obligations. → économies de coûts de transactions + possibilité de diversification Il existe aussi des économies d'échelle dans le fonctionnement des institutions financières (équipements informatiques et de télécoms) Fonction d'expert Les intermédiaires financiers développent des compétences d'expert pour diminuer les coûts de transaction (ex : services informatiques, télécoms) En diminuant les coûts de transactions, les IFs peuvent rendre des services de liquidité → une première explication à la proposition 3 + explication à l'évolution (baisse des coûts de transactions grâce aux progrès des TIC). Pour résumer : avantages liés à la taille (économies d'échelle dans les coûts de transactions, indivisibilités dans les montants investis, diversification et capacité de rendre des services de liquidité) 3- Asymétrie d'information : antisélection et risque moral Une autre explication du rôle des IFs : l'importance de l'information sur les marchés financiers. Asymétrie d'information : une partie à une transaction connaît insuffisamment l'autre partie pour prendre des décisions efficaces. Ex : Un entrepreneur qui veut emprunter connaît mieux le rendement potentiel et le risque associés à son projet que le prêteur. Les gestionnaires d'une société savent s'ils sont honnêtes, ou s'ils disposent d'une meilleure information sur la solidité de l'entreprise que les actionnaires. Asymétrie d'info => problèmes avant que la transaction soit réalisée (pb d'anti-sélection) et problèmes après réalisation de la transaction (pb de risque moral). 4 J-B Desquilbet Université d'Orléans Antisélection info asymétrique dans la phase qui précède la conclusion d'une transaction – les agents qui désirent le plus obtenir un prêt (et sont disposés à payer un taux d'intérêt élevé) sont ceux qui sont porteurs du risque de crédit potentiellement le plus élevé ; si le prêteur ne peut pas distinguer le type d'emprunteur, il peut préférer ne pas prêter du tout (l'anti-sélection accroît les chance s de prêter à des emprunteurs à risque)... – en cas de hausse du taux d'intérêt, seuls les emprunteurs les plus risqués continuent à demander des prêts (d'où l'idée d'antisélection) Risque moral info asymétrique dans la phase qui suit la conclusion d'une transaction – le risque que l'emprunteur s'engage dans des actions considérées comme indésirables par le prêteur (elles diminuent la probabilité de remboursement du prêt par exemple) → asymétrie d'info empêche de s'assurer que l'emprunteur fait les efforts de remboursement souhaités. – le risque que l'emprunteur se déclare en faillite → asymétrie d'info sur le résultat effectif Analyse de la manière dont les asym d'info affectent les comportements économiques relève de la « théorie de l'agence » → permet d'expliquer comment la structure financière est construite. 4- L'effet de l'antisélection sur la structure financière Ex (cf. Akerlof, prix Nobel 2001) : la qualité n’est pas connue des acheteurs, mais elle l’est des vendeurs (voitures d'occasion) type de marchandise → mauvaise qualité bonne qualité ? vendeur 100 € 200 € – acheteur 120 € 240 € 180 € → pas de problème si la qualité est facilement observable... → si la qualité n’est pas observable par les acheteurs : - à 180€ seul les biens de mauvaise qualité sont échangés (les vendeurs de marchandises de bonne qualité refusent de vendre à ce prix), donc les acheteurs sont sûrs de ne trouver que des biens de mauvaise qualité : prix d’équilibre situé entre 100 et 120 € - un bien de bonne qualité n’est jamais vendu à antisélection A cause du coût de l’information, les biens de bonne qualité sont évincés : antisélection. 4.1- La qualité sur les marchés uploads/Finance/ une-analyse-de-la-structure-financiere.pdf
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- Publié le Jan 26, 2021
- Catégorie Business / Finance
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