Le marché vers l’organisation : l’équilibre concurrentiel et les stratégies des
Le marché vers l’organisation : l’équilibre concurrentiel et les stratégies des acteurs I- Le marché en construction A- Définition du marché Le marché est le lieu réel ou fictif où se déroule l'échange marchand, c'est-à-dire la vente d'un bien ou la réalisation d'un service avec une contrepartie de valeur équivalente, en général sous forme monétaire. Pendant longtemps, la notion de marché était rattachée à un lieu physique (on le retrouve par exemple avec les "marchés de fruits et légumes" hebdomadaires) ; mais cette notion s'est beaucoup diversifiée. Les marchés peuvent prendre des formes très différentes, du marché de fruits et légumes aux marchés d'enchères sur Internet, en passant par les bourses nationales. On y échange des biens et services, mais aussi du travail, des capitaux financiers, ou encore des droits comme sur le marché européen de quotas d'émission de gaz à effet de serre. Le marché est un lieu réel ou fictif où se rencontre l’offre et la demande ce qui permet la formation du prix. B- Le marché est encadré Selon Adam Smith il existerait un mécanisme appelé "la main invisible" permettant l'harmonie du marché. Ce mécanisme permet de réaliser l'intérêt général quand bien même les individus poursuivent leurs propres intérêts. Le marché serait donc autorégulateur. Contrairement aux idées reçues, pour Adam Smith, l'État a un rôle à jouer dans les processus économiques. Il a notamment une place, dans les investissements collectifs et l'éducation, que le marché ne suffit pas à assurer. Adam Smith explique qu'entre deux parties inégales (le maître et le serviteur), l'échange n'est pas égal. Les mécanismes économiques et l'incessante poursuite de la concurrence empêchent justement les salaires de se fixer à un prix décent. La concurrence rend donc nécessaire un encadrement du marché, afin de garantir la conclusion et le respect des contrats (organisation des échanges). L'encadrement du marché est par ailleurs favorable aux investissements : un climat économique et juridique stable permet d'instaurer une certaine confiance. Les droits de propriété permettent d'encourager l'innovation, ce qui encourage la croissance du pays. Institutions marchandes fixent les règles des échanges et protègent les droits des personnes. Les droits de propriété sont des droits dont dispose le propriétaire d'un bien pour l'utiliser comme il le souhaite pour en tirer un revenu et pour en disposer et le vendre. Lorsque l'on achète une voiture d'occasion, il est nécessaire d'avoir une copie de la carte grise du propriétaire qui cède le véhicule. Cela permet à l'acheteur de s'assurer que le véhicule appartenait bien au propriétaire qui le cède (et que celui-ci n'est pas en train de revendre une voiture volée, par exemple). Les droits de propriété sont au cœur de l'échange, puisque l'échange consiste précisément à en céder une partie. La législation sur ces droits de propriété structure les échanges marchands, et définit quels échanges sont possibles ou non. En France, le code de la propriété intellectuelle distingue la propriété d'une œuvre et celle du support. Par exemple, en musique, le propriétaire d'un CD n'est pas le propriétaire des musiques enregistrées dessus. Il peut écouter son CD, le revendre ou le modifier, mais il n'a pas le droit de mettre la musique en téléchargement sur Internet, car elle ne lui appartient pas. La monnaie est une institution nécessaire aux échanges. La monnaie facilite les échanges, puisqu'il est plus facile de réaliser des transactions en échangeant de la monnaie qu'en devant réaliser du troc pour tous les biens et services dont le consommateur a besoin. Tout marché est régi par un certain nombre de lois entre acheteurs et vendeurs, qui portent sur le fonctionnement du marché. Les conventions déterminent non seulement ce qui peut se vendre et s'acheter sur le marché, mais aussi de quelle façon les échanges doivent se réaliser. Il existe en effet de nombreux types d'échanges différents : selon les marchés, la vente et l'achat peut se faire en gros ou à l'unité, les prix peuvent être fixes ou déterminés par des enchères, etc. Les règles ne sont pas forcément des formelles et écrites, elles peuvent être négociées par les acteurs sur le marché. Il existe la possibilité de négocier le prix. Cette méthode peut être annoncée par le vendeur, par exemple lorsque celui-ci indique "prix à débattre" à la fin d'une petite annonce. Mais elle peut aussi être imposée par l'acheteur, qui impose au vendeur de baisser son prix pour acheter le produit. Si l'acheteur est le seul intéressé par le produit, il y a une forte probabilité pour que le vendeur accepte. C- Les limites de l'échange marchand De plus en plus d'échanges se réalisent sur des marchés. En témoigne le développement d'un marché "des droits à polluer" : on peut désormais échanger sur un marché la possibilité de polluer plus ou moins. On peut aussi penser au développement d'entreprises de covoiturage, qui organisent sur Internet les échanges marchands de services de covoiturage entre particuliers. La sphère non marchande est toutefois un marché non négligeable : le développement de système d'échanges locaux, la persistance du don, etc. en sont des témoins. La détermination de ce qui échangeable ou non est marqué par des normes sociales et culturelles. Par exemple, la commercialisation de l'assurance-vie a été difficile jusqu'à la fin du XIXe siècle aux États- Unis. Cette assurance était perçue comme une marchandisation de la vie. Les modalités des biens et services échangeables diffèrent d'un pays à l'autre comme en témoignent les débats récents en France sur les mères porteuses ou encore sur le commerce du cannabis. Les normes juridiques constituent donc également une limite qui encadre les échanges, ce qui n'empêche pas le développement de commerces illicites. II- Le fonctionnement d'un marché concurrentiel A- Définir le marché concurrentiel 1- Les bienfaits de la concurrence La concurrence, c'est la compétition entre des entreprises qui veulent faire du profit sur un marché. La concurrence permet : D'éliminer les déséquilibres de marché, comme les monopoles qui pratiquent des prix élevés. D'obtenir par une pression sur les prix une situation bénéfique pour les consommateurs. D'améliorer l'organisation et l'efficacité productive de l'entreprise, car pour baisser les prix, l'entreprise doit constamment rechercher la baisse des coûts. De favoriser les innovations, car pour gagner en compétitivité, les entreprises doivent chercher à se différencier, ce qui permet d'obtenir des gains de productivité. 2- Le modèle de concurrence pure et parfaite Le modèle de concurrence pure et parfaite est une structure de marché théorique qui doit permettre d'assurer la concurrence la plus bénéfique possible sur les marchés. Pour les économistes libéraux, c'est le modèle de marché idéal. Elle repose sur les hypothèses suivantes : Atomicité de marché : il doit y avoir sur le marché un grand nombre d'offreurs et de demandeurs. Ainsi, aucun agent ne peut influencer les prix par sa seule action. On dit alors que les agents sont preneurs de prix. Homogénéité des produits : sur un marché, les productions ne doivent se différencier que par le prix. Libre entrée (et sortie) du marché : il ne doit pas y avoir de barrières (technique, commerciale, financière) à l'entrée ou à la sortie. Par exemple, la concurrence sur un marché international ne peut pas être pure et parfaite s'il existe des droits de douane. Parfaite mobilité des facteurs de production : les agents, les biens et les capitaux doivent pouvoir circuler sans entrave (financière, géographique, etc.) et de manière instantanée. Transparence du marché : toute l'information disponible doit être connue de tous, en temps réel et sans coût (par exemple, chacun doit connaître tous les prix que pratiquent les offreurs pour un même produit). Sur un marché concurrentiel, être preneur de prix signifie qu'aucun acteur ne peut influencer le prix qui s'impose aux agents économiques. B- La dynamique de l'équilibre concurrentiel 1- La loi de l'offre et de la demande L'offre correspond à la quantité de biens ou services que les vendeurs souhaitent vendre à un prix donné. L'offre est une fonction croissante du prix. Plus le prix d'un produit est élevé et plus les quantités offertes sur le marché sont élevées. En effet, plus le prix d'un produit est élevé, et plus le bénéfice réalisable en vendant ce produit est important, donc plus les producteurs sont nombreux. La demande correspond à la quantité de biens ou services que les acheteurs sont prêts à acquérir pour un certain prix. La demande pour un bien est normalement une fonction décroissante de son prix. Plus le prix d'un produit est élevé, et moins la demande est importante, car lorsque le prix est élevé, de moins en moins de consommateurs sont prêts à acheter le produit. L'offre et la demande peuvent être représentées par des courbes. La demande, l'offre et les prix sont liés. En effet : Lorsque le prix diminue, la demande a tendance à s'accroître (sauf dans le cas de biens peu sensibles aux variations de prix, comme le pain). Inversement, lorsque le prix diminue, la rémunération des producteurs diminue, ce qui entraîne une diminution de l'offre. La loi de l'offre et de uploads/Finance/le-marche-l-x27-equilibre-concurrentiel-et-les-strategies-des-acteurs.pdf
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- Publié le Mai 19, 2021
- Catégorie Business / Finance
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