Les clés des systèmes scolaires les plus performants du succès septembre 2007 D

Les clés des systèmes scolaires les plus performants du succès septembre 2007 Dans la plupart des pays du monde, la réforme de l’enseignement est une priorité majeure. Mais pour de nombreux systèmes scolaires, ni l’augmentation considérable des dépenses (l’année dernière, les gouvernements de la planète ont consacré au total 2000 milliards de dollars à l’enseignement), ni l’ambition des tentatives de réforme au cours des dernières décennies, ne se sont traduites par une amélioration substantielle de leur performance. Ce phénomène est d’autant plus surprenant que le niveau des élèves diffère considérablement d’un pays à l’autre. Ainsi, dans les comparaisons internationales, moins d’un pour cent des enfants d’Afrique et du Moyen-Orient atteignent les résultats de la moyenne des élèves de Singapour. Et l’explication de ces résultats ne se situe pas uniquement au niveau des montants relatifs d’investissement dans l’éducation. Singapour, l’un des pays les plus performants en la matière, consacre à l’enseignement primaire un budget par tête inférieur à celui de 27 des 30 pays de l’OCDE.1 Il n’est pas simple de changer ce qui se passe dans les cœurs et dans les têtes de millions d’enfants – ce dont relève la mission principale de tout système scolaire. Il est incontestable pourtant que certains y parviennent alors que d’autres sont à la peine. Comment se fait-il alors que certains systèmes scolaires s’améliorent plus vite et obtiennent durablement de meilleures performances que d’autres ? Il existe de nombreuses approches pour améliorer un système scolaire. Partout dans le monde, la complexité des réformes et l’incertitude quant aux résultats à en attendre prêtent encore à controverse. Afin de comprendre pourquoi certains systèmes scolaires réussissent là où d’autres échouent, nous en avons étudié 25 à travers le monde, parmi lesquels 10 des plus performants. Nous avons mis en exergue les points communs entre ces systèmes scolaires exemplaires, et examiné à quels outils ils recouraient pour améliorer les résultats de leurs élèves. Nous avons ainsi pu observer que les meilleurs systèmes scolaires remplissent trois critères : 1) ils incitent les personnes les plus compétentes à devenir enseignants, 2) ils leur fournissent une formation de qualité et 3) ils s’assurent que le système est conçu pour offrir à chaque élève le meilleur enseignement possible. L’étude de ces systèmes démontre que les meilleures pratiques pour atteindre ces trois objectifs peuvent être mises en œuvre indépendamment du contexte culturel. En les appliquant, les systèmes scolaires déficients – où qu’ils soient dans le monde – ont à leur portée une amélioration rapide et substantielle de leur performance. Synthèse 1 Dépenses par élève dans l’enseignement primaire par rapport au PIB par habitant. Les auteurs remercient vivement les pédagogues suivants pour leurs conseils et pour leur aide : Michael Fullan, Andreas Schleicher, Lee Sing Kong, Saravanan Gopinathan et Peter Hill. Les auteurs tiennent également à rendre hommage à Fenton Whelan pour sa contribution à cette étude, ainsi qu’à leurs collègues de McKinsey & Company pour leur précieux concours : Andrew Moffit, Maisie O’Flanagan et Paul Jansen ; à Ivan Hutnik pour son talent rédactionnel et à Nicholas Dehaney, directeur artistique chez Media & Design, à Londres. Avant-propos Préambule Introduction : entrouvrir la boîte noire 1. ‹ ‹  La qualité d’un système scolaire ne peut excéder celle de son corps enseignant › › 2. ‹ ‹  Seule l’amélioration de l’enseignement dans les salles de classe produit des résultats › › 3. ‹ ‹  La performance globale passe par la réussite de chaque élève › › Conclusion : le système et le cheminement Bibliographie Références Remerciements matières Table des Avant- Dans une économie de la connaissance mondialisée, la compétitivité des États – pays industrialisés comme pays émergents – est de plus en plus déterminée par leur aptitude à former en nombre des talents hautement qualifiés. Cette capacité implique, d’une part, des améliorations notoires de la qualité des systèmes scolaires, et, d’autre part, une plus grande égalité des chances d’accès à l’éducation. Des enquêtes internationales, telles que le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE, permettent de comparer régulièrement et directement les résultats obtenus par les élèves de différents systèmes d’enseignement. Elles font apparaître d’importants écarts entre les États quant à la manière dont ils parviennent à développer les connaissances et les aptitudes des élèves dans un certain nombre de matières fondamentales. Pour plusieurs pays, les résultats de l’enquête PISA se sont révélés décevants : les résultats des élèves de 15 ans étant nettement en-deçà de ceux d’autres États, parfois dans une mesure équivalente à plusieurs années d’enseignement et parfois malgré des investissements considérables dans l’éducation. Ces comparaisons font également ressortir d’importantes disparités de performance entre les écoles au sein d’un même pays et ont suscité de profondes inquiétudes quant à l’égalité des chances d’accès à l’éducation. Enfin et surtout, elles indiquent qu’il reste encore une forte marge de progression en matière d’efficacité des systèmes éducatifs : dans les pays de l’OCDE, on estime que les contribuables pourraient espérer une augmentation de 22 % des résultats, à périmètre constant d’investissement dans l’éducation. Malgré cela, les comparaisons telles que l’enquête PISA donnent également des indications qui sont très encourageantes. Partout dans le monde – que ce soit au Canada pour l’Amérique du Nord, en Finlande pour l’Europe ou au Japon et en Corée pour l’Asie – des systèmes éducatifs établissent la preuve que l’excellence en matière d’enseignement est un objectif accessible, et ce à un coût raisonnable. Ils démontrent aussi qu’il est possible de relever avec succès un défi : celui d’assurer un degré élevé d’égalité des chances d’accès à l’éducation, à travers l’excellence d’ensemble d’un système éducatif, dans lequel très peu d’élèves et d’écoles restent finalement à la traîne. Cependant, la mesure des résultats n’est pas suffisante, en soi, pour comprendre par quels moyens les politiques nationales et les initiatives de terrain peuvent aider les élèves à mieux apprendre, les enseignants à mieux enseigner et les écoles à agir plus efficacement. C'est en cela que le rapport de McKinsey se distingue : grâce à une approche inédite, il établit un lien entre les données quantitatives et l’analyse qualitative des points communs entre les systèmes scolaires les plus performants et ceux qui suivent une trajectoire d’amélioration rapide. En identifiant des aspects qui transcendent les contextes culturels et socio- économiques – comme le fait d’inciter les personnes les plus compétentes à devenir enseignants, de former ces personnes pour en faire des professeurs hautement qualifiés et de mettre en place des aides ciblées afin de s’assurer que chaque enfant bénéficie bien d’un enseignement de qualité – ce rapport donne aux décideurs publics des clés pour décoder les caractéristiques des systèmes éducatifs les plus performants et éventuellement en reproduire certaines. Ce rapport permet aux décideurs publics d’examiner leurs propres systèmes éducatifs à l’aune des systèmes les plus performants, qui attestent aujourd’hui de la hauteur à laquelle est placée la barre. Il leur fournit des outils concrets pour amender ces systèmes et mieux préparer les jeunes à leur vie d’adulte, dans un monde caractérisé par des évolutions toujours plus rapides et une interdépendance toujours plus grande. Les analyses comparatives de ce type revêtiront une importance croissante à l’avenir, car le succès des réformes des systèmes d’enseignement se jaugera moins au regard de critères strictement nationaux que par rapport aux références fixées par les meilleurs mondiaux. Avec l’émergence d’un marché du travail réellement mondialisé, seul un avantage concurrentiel fondé sur un surcroît de qualification permettra aux citoyens d’un pays d’obtenir de meilleurs salaires. Les États qui sortiront vainqueurs seront ceux qui s’adapteront rapidement et resteront en permanence ouverts au changement. La mission des gouvernements sera de s’assurer que leur pays est à la hauteur de ce défi. propos Andreas Schleicher Chef de la division ‹ ‹ Indicateurs et analyses › › Direction de l’Education, OCDE Ce rapport est le résultat de recherches menées par McKinsey & Company entre mai 2006 et mars 2007. Leur objectif est d’éclairer les raisons des écarts considérables entre les systèmes scolaires les plus performants sur le plan mondial et la plupart des autres, et d’analyser pourquoi certaines réformes de l’enseignement débouchent sur des résultats spectaculaires, quand de nombreuses autres tentatives échouent. Nous avons en priorité cherché à comprendre l’incidence des mesures prises au niveau d’un système scolaire dans son ensemble, sur la situation concrète des salles de classe, et les effets tangibles de ces mesures en termes d’amélioration de l’enseignement et du niveau scolaire. Nous avons délibérément choisi de ne pas aborder la pédagogie ou les programmes scolaires, malgré l’importance indéniable de ces dimensions, car ces questions font déjà l’objet de nombre d’autres études. En revanche, les chercheurs se sont jusqu’à présent moins penchés sur le « système » scolaire proprement dit – c’est-à-dire la structure fondamentale qui détermine les résultats – et sur la manière de l’organiser de sorte qu’il offre un enseignement de qualité à chaque élève. Ce rapport est issu de l’analyse des systèmes scolaires les plus performants, déterminés par le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE, d’un examen de uploads/Finance/les-cles-du-succes-des-systemes-scolaires-les-plus-performants.pdf

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  • Publié le Nov 03, 2022
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