Léa Dubreuilh / Vincent Huyghues Belrose / Geneviève Nouhaud / Alexandre Moisse

Léa Dubreuilh / Vincent Huyghues Belrose / Geneviève Nouhaud / Alexandre Moisset / Alise Meuris 3 Étude pluridisciplinaire d’approfondissement des connaissances sur les versants nord-ouest de la Montagne Pelée [04] Volet Toponymie Ecriture et données Léa Dubreuilh _ géographe _ urbaniste Vincent Huygues Belrose _ historien Geneviève Nouhaud _ muséographe _ urbaniste Alise Meuris _ paysagiste Alexandre Moisset _ paysagiste Coordination et mise en forme Léa Dubreuilh Alexandre Moisset Maîtrise d’ouvrage DEAL de la Martinique Étude pluridisciplinaire Versants Nord Ouest de la Montagne Pelée / Volet Toponymie / DEAL de la Martinique / le 08-03-2013 4 Léa Dubreuilh / Vincent Huyghues Belrose / Geneviève Nouhaud / Alexandre Moisset / Alise Meuris 5 sommaire Conventions pour la toponymie 6 Introduction 7 Analyse de la méthode et des sources 8 Principes sur le choix de l’orthographe utilisée 9 Tableau de synthèse issu des toponymes des données archivistiques 11 1. Vallée du Céron 11 Rivière Anse du Céron ou Rivière du Céron?  12 Chapelle Sainte Croix du Céron 12 Voirie 13 Batterie de l’Anse du Céron 13 Batterie Les Basses / Le Marigot  14 2. Vallée de la Couleuvre 14 Anse Couleuvre 14 Rivière Couleuvre 14 Le Piton Mont Conil  15 3. Vallée des Trois anses : Lévrier, à Voile, la Celle 15 Cours d’eau 15 Anse Lévrier  15 Anse à Voile 16 Anse La Celle 16 Morne à Lianes 16 4. Vallée des Galets 17 Rivière ou Ravine des Galets 17 5. Morne Terre Rouge 17 Ravine de l’Anse Capot 17 Anse Capot 17 Terre Rouge anciennement Morne Capot 17 6. Cap Saint Martin, Vallée des Trois Bras, Pointe du Souffleur 18 Cap et Morne Saint Martin 18 Pointe du Souffleur 18 Derrière la table 18 Anse Dufour 18 La Rivière des Trois Bras  18 Le Morne des Varvottes 19 La Rivière des Écrevisses 19 La Crête Citron ou le Morne Citron 19 Le Petit Morne 19 Falaises de Fonds Zombie (1889) 19 La pointe du Souffleur 19 Derrière la Table 19 Négoué 19 La Crête Bois Blanc 20 7. Vallée des Oranges 20 Le Fond Moulin 20 La rivière des Oranges, ex-Rivière de Fond Moulin, ex-Rivière Rouge  20 Ravine La Digue 20 Ravine Morne Cabrit 21 Anse Cassius 21 La Morne Rouge, La Pointe Rouge, l’Anse Morne Rouge 21 La Rivière Rouge 21 8. La Vallée de la Grande Rivière 22 La Ravine de la Petite Ance  22 La Ravine Malakoff ou du Malakoff (1855) 22 La Ravine Anatole 22 Fond Lottière (vers 1940) / La Moreau 22 Crête Balata ou de Balata 22 Le Morne Mouton 22 Le Morne Tique (1888 1950) 22 La Rivière Girou, Terre Louis Girou 23 Synthèse / observation des toponymes des sources cartographiques 23 Comparaison des cartes IGN 23 L’apport de la carte Moreau du Temple dans la connaissance de l’évolution des toponymes  24 Toponymes des entretiens anthropologiques  26 Le Littoral 26 Le long du sentier 27 La montagne et le piémont 27 Les bassins naturels dans certaines rivières 29 Les parcelles cultivées 30 En mer 30 Limites de la méthode et amélioration possible 31 Conclusion 32 Bibliographie 33 Étude pluridisciplinaire Versants Nord Ouest de la Montagne Pelée / Volet Toponymie / DEAL de la Martinique / le 08-03-2013 6 Conventions pour la toponymie Les toponymes utilisés ou issus des données archivistiques, sont indiqués dans une police de caractères différenciée, de la façon suivante : contemporains Toponymes en français Toponymes en créole historiques Toponymes anciens Les expressions et citations en créole sont indiquées en italique. Les noms des plantes sont indiqués comme suit : - Noms latins, - Noms vernaculaires. Léa Dubreuilh / Vincent Huyghues Belrose / Geneviève Nouhaud / Alexandre Moisset / Alise Meuris 7 Introduction Lors de l’élaboration de la révision du plan de gestion du site classé des versants nord-ouest de la Montagne Pelée (SCVNOMP), un nombre important d’incohérences fut constaté entre les noms inscrits sur la carte IGN et les noms employés par les habitants et/ou utilisateurs du site. Cette étude a donc pour objectif de faire un état des lieux des toponymes employés et existants sur les documents cartographiques et de les confronter avec d’autres types de sources pour en vérifier la validité (origine, histoire et orthographe). D’une manière générale la toponymie désigne l’ensemble des noms de lieux mais surtout leur étude à partir des sources cartographiques mais, de plus en plus, à partir d’autres types de sources écrites où par l’enquête orale et la prospection sur le terrain. À la Martinique, l’évolution de la toponymie est très fréquente, elle est souvent liée à l’occupation des cultures et surtout de la propriété1. Pour le travail relaté dans ce volet de l‘étude interdisciplinaire, nous avons choisi de croiser des sources historiques, cartographiques et écrites avec des sources anthropologiques issues d’une enquête réalisée2 dans ce même cadre. Une manière d’aborder une topogenèse3 des toponymes du site, en approchant sa construction sociale « La topogenèse exprime une préhension des lieux qui dessine les contours de la société qui passe ». Il s’agit de fournir une première lecture de l’histoire de la fixation des toponymes et de savoir par qui ils le sont : cartographes, propriétaires, usagers... Cela pour nous permettre d’appréhender quel est le rapport de forces symboliques dans les pratiques du site « la topogenèse retrace un rapport de force symbolique qui est lui-même fonction de la composition des pratiques des acteurs ». Selon Vincent Huyghues-Belrose, les toponymes vernaculaires, créoles ou traditionnels ont tendance à disparaître ou bien à se « franciser ». 1 Jourjon et Duquesnay, ingénieurs chargés de l’Avant projet de chemin de fer à voie étroite de la Martinique, écrivaient en 1883 : « Les mutations fréquentes de propriété, l’usage de donner à l’habitation le nom de son propriétaire, le peu de durée de la maison qui, l’exploitation abandonnée, disparaît rapidement, les rectifications faites depuis 30 ans aux chemins excluent jusqu’ici toute fixité dans les points de repère qui sont aussi nécessaires pour la construction que pour la lecture des cartes ». 2 Cf. le volet anthropologique 3 Retaillé D. définition «Topogenèse» in Lévy J. et Lussault M., Dictionnaire de la Géographie et de l’espace des sociétés, 2003 Belin, Paris. Ainsi Pothuau (Le Robert), orthographié Pothau par les agents de l’État - après ou avant les fabricants métropolitains de panneaux routiers -, est compris aujourd’hui comme « un poteau » et devient Poteau (« poteau mitan » ?) dans une autre commune. Canouville (Saint-Pierre), mal transcrit en Canonville devient la ville du canon ; La Régale (Le Saint-Esprit) transformée en Régal, devient un régal ; Surirey (Fort-de-France), prononcé « surè » devient Suray sur les cartes et sans doute compris comme « surette » etc.4 Les noms les plus anciens et les mieux conservés sont ceux qui ont été précocement fixés par la cartographie et par l’Administration, non par la mémoire populaire. Mais aujourd’hui, ce sont les premiers à subir l’érosion par la francisation, du fait de l’ignorance de leur orthographe et de leur sens premiers. Quant aux plus récents, surtout les toponymes communaux et les micro- toponymes (des lieux-dits jusqu’aux pièces de canne), s’ils sont souvent conservés par le plan cadastral ils ne figurent plus sur les cartes et sont effacés de la mémoire locale par la disparition des classes d’âge les plus élevées. Ils sont remplacés par des noms fantaisistes5, comme si le toponyme local était impropre à incarner la modernité s’étonne Stéphane Gendron6. Par ailleurs, Monsieur Hector Cannenterre, agriculteur à Grand’Rivière nous a expliqué qu’une ravine dans laquelle sont plantées des Dachines est, de ce fait, nommée « Ravine-dachine » tant qu’ils y sont cultivés. Il nous indique que le nom peut perdurer quelques temps après la fin de cette culture, mais qu’il ne reste que temporaire. Certains toponymes sont les marques des usages du territoire, ils en montrent aussi les évolutions tant dans les types de cultures que dans les pratiques. 4 Huyghues-Belrose, V. « Le nom des lieux à la Martinique : un patrimoine identitaire menacé », Études caribéennes [En ligne], 11 décembre 2008. 5 Alors que les lotissements occupent souvent d’anciens champs de canne à sucre, rares sont les aménageurs qui cherchent à en connaître le nom cadastral pour l’appliquer au nouvel ensemble immobilier ; ils préfèrent le vocabulaire pauvre de l’exotisme européen : noms de quelques plantes et oiseaux, mots fétiches du vocabulaire caraïbe ou de l’abécédaire de l’hédonisme tropical. 6 Gendron S. «La normalisation des toponymes (adaptations, francisations, traductions)».p. 52-53 in Les noms des lieux en France. Essai de toponymie, 2003, Paris, Editions Errance. Étude pluridisciplinaire Versants Nord Ouest de la Montagne Pelée / Volet Toponymie / DEAL de la Martinique / le 08-03-2013 8 Analyse de la méthode et des sources Les principaux toponymes employés correspondent à des éléments de la géographie physique (anses, rivières, crêtes, mornes) ou encore des sites remarquables et/ou historiques (lieux-dits ou habitations). Cette étude a pour but d’effectuer un état des lieux des toponymes existants sur le site classé et ses alentours afin de savoir quels uploads/Geographie/ 04-toponymie-13-04-02-normal-cle7fd1d3.pdf

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