L’astronomie celte A la préhistoire Par définition, il n'existe pas d'informati
L’astronomie celte A la préhistoire Par définition, il n'existe pas d'information directe ou écrite concernant les observations du ciel au Paléolithique. Seuls de rares indices isolés permettent de les soupçonner. Selon de rares auteurs tels qu'Alexander Mashack ou Chantal Jègues-Wolkiewiez, paléo-astronome, certains objets témoigneraient de l'observation des astres, du Soleil ou de la Lune en dressant une cartographie des positions des objets célestes. Selon A. Marshack, les indentations gravées sur un os d’aigle mis au jour dans l’abri Blanchard (à Sergeac, en Dordogne) et datant d'environ 32 000 ans correspondraient à des notations lunaires : leur nombre et leur position pourraient être mis en rapport avec les lunaisons. Selon C. Jègues-Wolkiewiez, l'ornementation spécifique des grottes du sud de la France, lorsque celle-ci correspond par exemple à des solstices, serait un autre élément significatif. Cet auteur considère même que les peintures de ces grottes pourraient être des cartographies stellaires. L’usage de ces cartographies est inconnue ; elle pourrait être d'ordre religieux ou calendaire, marquant les grandes périodes de migration, de chasse, etc. Le manque d'indices archéologiques explicites ne signifie aucunement que l'observation du ciel ne jouait aucun rôle chez les hommes préhistoriques : celle-ci est bien attestée dans les cultures des chasseurs-cueilleurs contemporaines, comme les aborigènes d'Australie. Au Néolithique, les sources se multiplient même si leur interprétation demeure délicate. La mise en œuvre de calendriers, qui témoignent de connaissances certaines de l'évolution du ciel, revêtait pour ces civilisations agraires une importance vitale. La possibilité d'anticiper les événements saisonniers ou annuels rendait la planification possible. Il semblerait que l’agriculture et la sédentarité de l’homo sapiens y soit pour beaucoup dans l’utilité de la connaissance des astres et des saisons… On attachait ainsi aux causes possibles des phénomènes célestes une interprétation religieuse. Leur souci de l’astronomie venait aussi de la nécessité de prévoir les marées puisque la remonté des mers détruisait leur œuvre agricole et arboricole sans cesse : voici pour la Lune dans un premier temps. Mais, le soleil provoque aussi des marées qui, si elles sont en concordance avec celles de la Lune, provoquent les Grandes Marées si destructrices en Mer du Nord. L'émergence des pratiques agraires s'est peut-être accompagnée de la pratique de divers cultes ouraniens ( signifiant : qui se rapportent au ciel, espace dédié au sacré) et, avec cela, de l'astronomie et de l'astrologie (aussi bien d'ailleurs, de l'astrologie chaldéenne que chinoise). D'innombrables sépultures de cette époque sont orientées dans une direction du ciel particulière. Parmi les découvertes archéologiques associées à une pratique du calendrier, il y a lieu de citer les cônes d'or rituels mis au jour en France et en Allemagne méridionale, interprétés comme les couvre-chefs de prêtres d'un culte solaire, et le disque de Nebra. Le cercle de Goseck, tracé il y a près de 7 000 ans, est le plus ancien observatoire solaire connu. Stonehenge Les vestiges qui nous sont parvenus du Néolithique, tels les grands cercles mégalithiques dont les plus connus sont 'Nabta Playa' (site désertique en Egypte), vieux de 6 000 à 6 500 ans, ou 'Stonehenge' (Wiltshire, Angleterre), mis en place entre 5000 et 3500 avant aujourd’hui, peuvent difficilement être qualifiés d'observatoires. En effet, leur fonction était avant tout religieuse, et l'observation, si observation il y avait, était limitée au repérage rituel d'alignements solaires, peut-être lunaires, au moment du lever et du coucher de ces astres à certaines époques de l'année. De plus les groupes culturels qui les ont érigés ne répondent pas aux conditions exprimées ci-dessus : ils se caractérisent en particulier par l'absence d'une écriture et de documents qui nous permettraient de déduire avec certitude que la fonction des monuments mégalithiques comportait bien une composante astronomique, ou même que l'astronomie jouait un rôle majeur au sein de ces groupes. Camille Flammarion par exemple, et bien d'autres avant et après lui, parlera au sujet des cercles mégalithiques de « monuments à vocation astronomique » et d'« observatoires de pierre ». Mais les études menées ces trente dernières années ont fortement nuancé une telle affirmation. Depuis les années 1970, l’archéoastronomie, qui se consacre à l'étude de ce genre d'édifices et à leur signification astronomique, s’est constituée en une discipline autonome. Orientation celtique En gaélique, “ichtar” désigne à la fois le “bas” et le “Nord” tandis que “tuas” signifie simultanément “haut” et “Sud”. De même, “t-air”, l'Est, est la région qui est “devant” tandis que “t-iar”, l'Ouest, est au contraire la région située à l'arrière. En conséquence, l'observateur faisant face à l'Est a le Sud ou le monde lumineux, réservé aux vivants, à sa droite et le Nord ou le monde obscur, dévolu aux morts et dénommé “síd”, à sa gauche (voir le diagramme plus bas). De même que le royaume des vivants est au-dessus du royaume des morts, le Sud est au-dessus du Nord. Aussi, les Celtes irlandais donnaient-ils la préférence à la droite dans le royaume des vivants et à la gauche dans la royaume des morts comme en témoigne la représentation de la face intérieure du chaudron d'argent de Gundestrup (situé au Danemark). En conformité avec une analogie générale, le royaume des vivants est une image inversée du royaume des morts. Accorder la prééminence à la droite ou au Sud dans le monde des vivants consiste à donner la préférence au côté lumineux, par rapport au côté sombre. Associer mondes des vivants et des morts, au sein d'une orientation tournée vers l'Est, revient à considérer le soleil levant (ou couchant) aux solstices. Les quatre points en relation avec le lever et le coucher du soleil aux solstices dessinent un rectangle appelé “rectangle solsticial” dont le rapport des côtés dépend de la latitude du lieu d'observation. Ce rectangle se réduit à un carré pour une latitude voisine de la pointe Nord de l'Irlande, région évocatrice des îles septentrionales du Monde où la tradition celtique trouve sa source symbolique. À cette latitude, le soleil se lève précisément au Sud-ouest au solstice d'hiver et au Nord-est au solstice d’été. Azimut du Soleil levant et couchant Au lever et coucher, h = 0, et la dernière formule revêt la simple forme: • sin(δ) = - cos(φ)×cos(a) • cos(a) = - sin(δ)/cos(φ) En nous limitant aux positions du Soleil aux solstices et aux équinoxes, nous obtenons les résultats suivants • - Au solstice d'été, δ = 23,5° et cos(a) = - sin(23,5°)/cos(φ) • - Au solstice d'hiver, δ = - 23,5° et cos(a) = sin(23,5°)/cos(φ) • - À l'équinoxe de printemps, δ = 0 et a = 90° • - À l'équinoxe d'automne, δ = 0 et a = 270° Le “rectangle solsticial” devient un carré si a = 45° et cos(φ) = sin(23,5°)/cos(45°), c'est-à-dire à la latitude φ = 55,7° correspondant, par exemple, à la pointe nord de l’Irlande. *l’azimut (ou azimuth) est l’angle dans le plan horizontal entre la direction d’un objet et une direction de référence. Calendrier et fêtes celtiques Selon les sources irlandaises, l’année celtique était rythmée par quatre grandes fêtes religieuses au caractère obligatoire, dont deux majeures : Samain au 31 octobre ou 1er novembre (selon notre calendrier) et Beltaine au 30 avril ou 1er mai, et deux de moindre importance : Imbolc le 1er ou le 2 février et Lugnasad le 1er août. La source majeure qui nous renseigne sur le calendrier celtique est le calendrier de Coligny (voir ci-après), qui date de l'époque gallo-romaine. Les fêtes du calendrier, symbolisées par les huit rayons d’une roue, marquaient les moments importants de l’activité humaine et d’une aventure eschatologique liés à l’année. Solstices et équinoxes, représentés par quatre rayons, formaient les deux axes d’une journée des dieux. Les quatre autres rayons représentaient les fêtes cardinales de l’année des humains. Certaines représentations de la roue ne comportent que six rayons. La roue est toujours présente dans quelques vieilles églises du continent européen. Nommées Roues de la fortune, elles étaient mises en mouvement par un jeu de cordes. Dans certaines églises bretonnes, le symbole de la roue est toujours présent, même si la signification initiale est oubliée. La roue avait une fonction augurale. Croix celtique de l’église Saint-Louis de Lorient (56) Conformément à la correspondance usuelle entre espace (ou points cardinaux) et temps humain (ou saisons), le soleil se lève précisément à l'Est et se couche exactement à l'Ouest aux équinoxes de printemps et d'automne (aux environs du 21 mars et du 21 septembre). De sorte que les solstices d'été et d'hiver (aux environs du 21 juin et 21 décembre) correspondent respectivement au Sud et au Nord. Selon cette analogie, le “carré solsticial” peut être rapproché du calendrier des “fêtes” celtiques irlandaises (voir le diagramme ci-dessous). Un décalage s'ensuit entre la position du soleil couchant au solstice d'été et le début (ou la fin) du cycle annuel fixé au 1er novembre. Ce décalage pourrait avoir des origines simplement pratiques liées à la précision des observations astronomiques de l'époque. Plus vraisemblablement d'origine symbolique, il tiendrait à la “période close” à l'occasion de la “fête” coïncidant avec le début ou la fin du cycle annuel au cours de laquelle le monde d'en “bas”, monde uploads/Geographie/ 2018-astronomie-celte 1 .pdf
Documents similaires










-
45
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 15, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 3.2697MB