Chapitre III la notation du risque pays Chapitre III : la notation du risque pa

Chapitre III la notation du risque pays Chapitre III : la notation du risque pays Introduction L’analyse du risque-pays est devenue une nécessité principale avec l’intensification accrue des phénomènes de rupture dans la sphère financière émergente et l’indissociabilité entre risque et investissement. L’économie et la finance internationale font de cette analyse une composante essentielle des décisions stratégiques des entreprises en termes d’investissements, d’exportations, de partenariats, de fusions, d’acquisitions etc. L’analyse du risque-pays est sans aucun doute incontournable dans un contexte de mondialisation. Elle recouvre à la fois un champ beaucoup plus large qui comprend l’économie, la géopolitique et l’histoire.1 Au cours des années, plusieurs organismes d’analyse et d’évaluation sont apparus. Leurs mission est d’élaborer des études du risque pays en se basent sur un ensemble d’indicateurs prédéterminés. Cependant, la méthode d’évaluation diffère d’un organisme à un autre et les notes ne sont pas forcément les mêmes. Ainsi que, les composantes du risque prise en compte dans l’évaluation ne sont pas effectivement les mêmes, mais elles ont pour un point commun d’engendrer un classement des pays par l’attribution des notes alphabétiques ou numériques, de long terme et de court terme. Ce chapitre sera scindé en deux sections. La première section s’intéressera aux méthodologies de la notation du risque pays, on donnant la définition de la notation ou le rating, l’évolution de fonction de la notation, les différents acteurs de notation et enfin l’importance de la notation pour les différents acteurs économiques. La deuxième section s’intéressera à la méthode d’évaluation du risque pays d’ICRG, on présentera de façon détaillée les différentes composantes de risque pays intégrés dans son évaluation, ainsi que les indicateurs de chacune de ces composantes et leurs pondérations. 1 Boujedra, F « la prise en compte du risque-pays dans le choix d’implantation des IDE dans les pays en développement » Laboratoire d’Economie d’Orléans, 2004. 39 Chapitre III la notation du risque pays Section 1 : Les méthodologies liées à l’évaluation du risque pays L’évaluation du risque pays dans les pays en développement comme dans les pays développés est devenue une nécessité opérationnelle. Elle joue un rôle informationnel important pour les gouvernements comme pour les décideurs (banquiers, investisseurs étrangers, exportateurs,…). Des organismes spécialisés dans la notation du risque pays ont un poids relativement important dans la diffusion des informations au niveau mondial. Leur mission est d’élaborer et de diffuser des données directes sous formes de « rating » facilement interprétable à travers les communiqués de presse et les publications ou les services en ligne.2 1.1. Définition du rating (la notation) Le rating ou la notation consiste en l’élaboration d’un compte-rendu ponctuel de la situation d’un pays à un moment donné3. En d’autre terme, c’est l’évaluation des risques encourus par les agents économiques ayant conclu un contrat à l’échelle internationale. Cette démarche est entreprise par des institutions spécialisées issues de différents secteurs d’activité. Le contenu informationnel du rating permet aux entités pouvant être sujettes aux risques, mais aussi celles qui en sont à l’origine, de mieux l’appréhender. Le rating est donc un outil nécessaire surtout pour mesurer l’ampleur d’une crise, comme c’est le cas actuellement. Le processus d’évaluation se base sur un ensemble d’indicateurs prédéterminés, composé de critères sélectionnés et pondérés par le concepteur du modèle. 1.2. L’évolution de la fonction de notation La première agence de notation est apparue au 1841 en Amérique, elle analysait le risque de crédit attaché à des créances commerciales. Cette agence est rachetée quelques années plus tard par Robert Dun. La deuxième agence de rating est créée en 1849 par John Bradstreet. En 1933 ces deux agences ont été fusionnées (Dun et Bradstreet). La notation indépendante des titres financiers a commencée au début du 20ème siècle avec les travaux précurseurs de l’autodidacte John Moody. Il a créé une société d’information financière qui produisait une opinion synthétique sur la qualité des titres de créance sous forme de notes. Cette entreprise est transformée en société par action en 1914 nommée Moody’s Investors Services et elle était rachetée en 1962 par Dun & Bradstreet. Les premières notations de Moody’s concernaient les titres émis par les sociétés de transport 2 Boujedra, F « la prise en compte du risque-pays dans le choix d’implantation des IDE dans les pays en développement » Laboratoire d’Economie d’Orléans, op cit. 2004. 3 Guessoum, Y « Evaluation du risque pays par les agences de rating », op cit. Février 2004. 40 Chapitre III la notation du risque pays ferroviaires, puis elle a élargie Progressivement ses analyses à d’autres secteurs pour couvrir la quasi-totalité du marché obligataire américain en 1924. À partir des années 20, d’autres sociétés inspirées des travaux de Moody’s, commençaient elles aussi à noter des emprunts. Poor’s Publishing Compagnie a publié sa première note en 1916 ; Standard Statistics l’a publié aussi en 1922. En 1941, il y a eu la fusion de Standard Statistics avec Poor’s Publishing Compagnie pour donner naissance à l’agence de notation Standard & Poor’s. Les agence de notation sont aujourd’hui très nombreuses, mais seulement trois d’entre elles dominent le marché : Standard & Poor’s ; Moody’s et Fitch Rating. 1.3. Les acteurs de notation du risque pays L’activité des organismes de la notation s’est développée avec les le processus de désintermédiation financière. Le principe de base utilisé par ces entités est la collecte d’informations et l’analyse des données, s’en appuient sur un ensemble d’indicateurs prédéterminés. Cependant, les méthodes d’évaluation sont distinctes d’un organisme à l’autre mais leurs résultats d’analyses sont convergents. La différence réside souvent au niveau de l’attribution des points aux critères qualitatifs.4 Ces organismes d’évaluation du risque pays peuvent être répartir, selon leurs secteurs d’activité, en plusieurs catégorie5, il s’agit de : _ Les assureurs et banques ; _ Les cabinets de consulting et d’expertise ; _ Les organismes internationales ; _ Les journaux financiers et les autres indicateurs ; _ Les agences de notation financière. 1.3.1. Les assureurs et les banques Elles s’occupent de risque commercial et politique. Parmi les compagnies d’assurance du risque pays les plus connue, on trouve la COFACE (Compagnie Française D’assurance Du Commerce Extérieur). Dans le coté des banques on trouve la BERD (Banque Européenne Pour la Reconstruction et le Développement). 4 Guessoum, Y « Evaluation du risque pays par les agences de rating », op cit. février 2004. 5 Guessoum, Y « Typologie des organismes de rating : mieux comprendre l’origine des évaluations du risque- pays », CEFI, Septembre 2005. 41 Chapitre III la notation du risque pays 1.3.1.1. La COFACE : Compagnie Française D’assurance-Crédit Elle est créée en 1946 après les réformes du système français d’assurance-crédit à l’export. Au cours des années 1990, elle a acquis plusieurs filiales à l’étranger et elle a développée deux réseaux de filiales et de partenaires : un réseau international d’assureurs de crédits, appelé crédit alliance et un réseau mondial de sociétés d’information et de gestions de créances appelé info alliance. Depuis 2002 la COFACE est devenue une filiale de Natexis Banques Populaire et elle a développé trois autres métiers : l’assurance caution, la formation aux techniques du poste clients et la gestion des garanties publiques à l’exportation pour le compte de l’Etat. La COFACE propose deux ratings complémentaires : la notation entreprise (rating à caractère microéconomique) et la notation pays (rating à caractère macroéconomiques), ce qui permet de mieux apprécier globalement le risque d’une opération. La COFACE propose une évaluation globale du risque pays à partir d’indicateurs regroupés en sept familles : Facteurs politiques susceptibles d’interrompre les paiements ou l’exécution des contrats en cours ; risques de pénurie de devises ; capacité de l’État à faire face à ces engagements vis-à-vis de l’étranger ; risque de dévaluation brutale ; risque systématique du système bancaire ; risques de conjoncture liés à un ralentissement économique ; comportement général de paiement sur les opérations à court termes. 1.3.1.2. La BERD : la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement La BERD est créée en 1991 en Grande Bretagne, mais elle a commencé l’évaluation après 7 ans de sa création. Elle cible exclusivement les pays ayant entamé un processus de réforme sur la voie de l’économie de marché et de la démocratie à savoir la zone qui s’étend entre l’Europe Centrale et l’Asie Centrale. La BERD n’émet pas de notes, mais elle publie des rapports sur la transition sous forme de 9 indicateurs représentatifs des progrès cumulés pour adopter l’économie de marché, à savoir, la privatisation à grande échelle ; privatisation à petite échelle ; gouvernance et reconstruction ; libéralisation des prix ; commerce et système de change externe ; réforme du système bancaire et libéralisation des taux d’intérêt ; marchés boursiers et institutions financières non bancaires ; extension du cadre légal aux activités bancaires et boursières ; efficacité du cadre légal sur les activités bancaires et boursières. 42 Chapitre III la notation du risque pays 1.3.2. Les organismes internationaux 1.3.2.1. World Economie Forum (WEF) Le forum est une organisation internationale indépendante, créée en 1971 en suisse, et qui a pour but de mettre en relation les dirigeants à travers le monde en vue de uploads/Geographie/ 4-chapitre-03.pdf

  • 21
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager