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Menu - Culture - Patrimoine - Histoire Activités autres que maritimes à Roscoff LES ACTIVITES MARGINALES Cité maritime, Roscoff comptait d'autres catégories socioprofessionnelles sans lesquelles il n'aurait été guère possible de faire durer toute vie de relations. La pêche au maquereau La pêche à la sardine Le goémon Le lin Les jardins potagers et les légumes La pomme de terre Le commerce de l’alimentation L’artisanat – Les métiers urbains Les domestiques Si la pêche ne tenait pas une place de choix dans l'économie locale, elle se maintint du 16ème au 18ème siècle comme activité d'appoint pour les nombreux marins du lieu. La pêche au maquereau La grande pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve, puis sur les côtes d'Islande intéressa de temps à autre de riches négociants roscovites qui furent, avec les Morlaisiens et les habitants de Pempoul, parmi les premiers au 16ème siècle à la pratiquer. Ils montaient des navires de 100 à 200 tonneaux et restaient sur les bancs ou à proximité toute la durée de la campagne. La navigation hauturière était très périlleuse si bien qu'elle exigeait de nombreux préparatifs avant le départ : l'armement des vaisseaux était renforcé (ils portaient généralement de 10 à 20 canons et quelques pierriers). La comptabilité de la fabrique de l'église atteste la régularité de ces voyages à Terre-Neuve : • "Reçu du dit Maurice Le Guenel, maître de la "Brave", du retour des Terres Neuves, pour la part et afférant des compagnons, ci 6 Livres". • "Le 15e de juin 1616, reçu de Yvon Robin pour le voyage qu'il a fait dans la "Jeannette" à Terre Neuve, ci 3 Livres", • "Le 12e mars 1632, reçu du sieur Hiérosme Moal, pour quintallage (sorte de Contribution passée par les navigateurs à la paroisse) qu il a donné à la dite église pour le navire l' " Amitié " du voyage qu'il a fait à Derneussve (sic) 15 Livres. On peut également citer Noble Homme Claude Kersauson qui mourut "dans les Terres Neussves" au cours du voyage qu'il effectua en 1616. Les capitaines de navires assuraient eux-mêmes la vente de la morue salée en France et même en Espagne. Au mois de décembre 1600, la "Marie" d'Alain Bizien quitta le port de Bristol en Angleterre, avec dans ses cales 10 milliers de poisson séché de Terre-Neuve. A partir du début du 18ème siècle, en considération des lourdes dépenses d'armement, la pêche morutière ne fut plus pratiquée qu'épisodiquement. Signalons au passable le naufrage de la " Marie-Thérèse " de Roscoff qui s'échoua le 23 octobre 1729 sur la côte de Plozévet. Le capitaine Pierre Le Maigre, sieur de Kerbalanec, eut alors à se débattre contre une bande de forcenés. Lorsqu’il débarqua avec son équipage de la chaloupe où il s'était jeté pour se sauver, il fut tout a coup entouré, par plus de 300 personnes qui se retirèrent à l'arrivée du recteur de la localité. La nuit suivante et le lendemain, il fut poursuivi par une infinité de personnes de Plouhinec qui emportèrent presque toute la cargaison des morues pêchées à Terre-Neuve. René de Saint.Pezran, capitaine de la paroisse de Plozévet déclara qu’ayant atteint un des pilleurs et " lui ayant donné quelques coups de canne, celui-ci répondu en breton à chaque coup qu'il recevait, qu'il se souviendrait des coups qu'on lui donnerait et qu'en temps et lieu il aurait soin de les payer". Une délibération du corps politique de Roscoff, datée du 30 décembre 1789, fait d'autre part état de l'intérêt que représentait la pêche pour les habitants de la contrée : • " ( ... ) C'est encore à Roscoff que relâchent pour la plupart les barques normandes qui font tous les ans dans la Manche la pêche du maquereau et ses côtes fournissent chaque année à tous les pays circonvoisins une incroyable quantité de sardines ". Tous les ans, au mois d'avril, de 60 à 70 bateaux dont le tonnage variait entre 20 et 80 tonneaux quittaient les ports de La Hougue, Courseulles-sur-mer, Sainte-Honorine, Port-en-Bessin et même Dieppe, pour entamer leur campagne de pêche ; ils prenaient à Roscoff le sel nécessaire à la saumure des maquereaux, ainsi que tous les objets dont ils manquaient. Les préparatifs une fois achevés, les pêcheurs normands se rendaient sur les lieux de capture, situés environ à 4, 5, 6 et 7 lieues au Nord-Ouest de l'île de Batz et ne revenaient à terre qu'au terme de l'expédition qui pouvait durer trois semaines et même davantage. Ces bateaux de la côte normande étaient généralement dotés de 80 à 124 pièces de filets qu'on larguait au soleil couchant et qu'on relevait au soleil levant. La pêche se pratiquait sans aucun appât et le poisson était salé à bord même des navires. Si les prises étaient bonnes, les Normands faisaient ordinairement deux pêches dans la saison qui se terminait au plus tard à la Saint-Pierre (le 29 juin). Les opérations commerciales à terre sont ainsi décrites dans un mémoire rédigé à l'époque de la Terreur : • " Après la vente de leur poisson salé à Dieppe, ils y livraient à des correspondants, les rogues ou le fraisc (des œufs de maquereaux salés, employés comme appât dans la pêche à la sardine) à un prix convenu par billet double avant leur départ de Roscoff. La valeur de cette rogue était déduite du montant du mémoire de la fourniture qui leur avait été faite à Roscoff. Les bateaux de la Hougue et de Courseulles-sur-mer revenaient encore à Roscoff après leur pêche ; ils livraient à leur marchand fournisseur les rogues provenant de leur pêche, ainsi que le sel qui pouvait leur rester, le tout en déduction de leur mémoire d'armement. Ils prenaient en voile à Roscoff du fil de lin peigné, de l'eau-de-vie, du beurre etc... et se dirigeaient de suite sur le Havre, Paussy (sic) et principalement Dieppe qui était l'entrepôt ou le marché général de ce poisson". Le port de Roscoff servit donc d'escale pour les nombreux bateaux normands qui sillonnaient la Manche du mois d'avril au mois de juin ; les marins du lieu ne purent manquer l'occasion de tirer un bon parti de cet exemple. Déjà à la fin du 17ème siècle, l'intendant Nointel avait indiqué dans un de ses rapports économiques " qu'avant la guerre (celle de la Ligue d'Augsbourg qui prit fin en 1697), sur les côtes du Léon, de 12 à 15 bâtiments de 30 à 40 tonneaux, la plupart appartenant au port de Roscoff, pêchaient le maquereau en mai et juin, pêche qui produisait jusqu'à 500 milliers; le poisson se vendait en partie frais, en partie salé et on le transportait sur la côte normande ". Dans la région, Roscoff fut, semble-t-il, le seul port avec celui de Primel sur la côte de Tréguier, à armer pour la pêche saisonnière du maquereau. Les navires montés par 6 ou 7 hommes appareillaient vers 5 heures du soir, " tendaient " leurs 60 filets dans la soirée, puis les relevaient au point du jour - ils revenaient au port d'attache dans la matinée du lendemain par n'importe quel temps. A en croire les loups de mer, quelques conditions étaient requises pour faire bonne pêche " Un vent frais et sans orage était le plus favorable pour la pêche de maquereaux; le calme ramenait le bateau et les filets l'un sur l'autre et causait du dommage sans profit; plus les filets sont tendus du Nord au Sud, plus le poisson s'y arrête ". Le poisson frais une fois débarqué était presque aussitôt expédié vers les villes de l'intérieur ; ce qui n'était pas vendu devenait salaison. L'évêque de Léon avait conservé comme ancien privilège maritime, le droit de poisson salé qui remontait au plus tard à la fin du 15ème siècle. On reconnaissait en effet à l'évêque, la levée d'une taxe de 4 sols par millier de maquereaux et autres poissons qui se salaient dans les ports de pêche du Minihy de Léon. Les chiffres montrent qu'au 18ème siècle les prélats en tirèrent d'assez maigres profits : pour les années 1774, 1775 et 1776, ce droit rapporta 57 Livres; en 1777 il ne donna que 13 Livres; de 1777 à 1786, il ne fut rien perçu à cause de l'état de guerre et de l'incapacité du régisseur; il ne produisait plus que 3 Livres à la veille de la Révolution. Ainsi qu'en témoigne l'auteur de la lettre suivante adressée au duc d'Aiguillon, la pêche côtière était sérieusement compromise en temps de guerre. • "Les négociants de Morlaix et de Roscoff viennent de m'informer, Monsieur le Duc, que plusieurs d'entre eux avaient fait de petits armements dans ce dernier port, destinés à la pêche du maquereau qui est une partie de commerce intéressante pour ce canton, parce qu’il se fait une grande consommation de ce poisson dans l'intérieur du pays et une exportation considérable dans les provinces voisines, mais que leurs préparatifs sont devenus inutiles par l'acharnement de quelques petits bateaux de Jersey, et de Guernesey qui rôdent continuellement sur cette uploads/Geographie/ activites-autres-que-maritimes-a-roscoff.pdf

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