DANA Juliette CV1 Nous avons trois œuvres, la première est la signalétique créé
DANA Juliette CV1 Nous avons trois œuvres, la première est la signalétique créée par Jean Widmer pour les autoroutes du sud de la France, la deuxième est la mobilier signalétique réalisé par ruedi Baur et associés pour le domaine de Chambord et la troisième est un photomontage de Wim Delvoy, dont le thème général concerne les signes graphiques et typographiques placés dans le paysage avec une forte intentionnalité vers le public. Le premier document regroupe un extrait des pictogrammes et des panneaux signalétiques crées par l'atelier Jean Widmer pour la société des autoroutes du sud de la France entre 1972 et 1979. C'est la première fois que la France s'équipe d'une charte graphique cohérente et l'enjeu est d'informer les usagers des autoroutes sur le patrimoine des régions qu'ils traversaient et ce de façon quasi-instantanée afin de ne pas les mettre en danger. Les pictogrammes s'inscrivent dans des formats carrés aux bords arrondis qui rappellent le système de quadrat utilisé dans l'Egypte antique pour reproduire les hiéroglyphes, d'autant plus que certains pictogrammes sont schématisés à la manières des hiéroglyphes (sur le pictogramme d la chouette, l'animal a le corp de profil et la tête de face). Ces pictogrammes apparaissent en défonce sur un aplat de couleur marron, et leur degré d'iconicité varie d'un degré très faible (avec un personnage ou un bateau simplifiés à l'extrême) à un degré plus fort (avec des animaux sur lesquels on a un premier et un second plan, parfois même l'expression d'un dynamisme avec le bond du lapin). Des panneaux signalétiques portant le nom du lieu traversé, en minuscules (en dehors des noms propres) linéale (la Frutiger) sont associés au(x) pictogramme(s). Widmer crée ainsi un duo, avec le pictogramme destinée à une lecture instantanée d'un part, et le texte d'autre part, qui est perçu plus tard et dans le mouvement. Le deuxième document explore toujours le thème de la signalétique, mais s’intéressant cette fois au mobilier signalétique réalisé par Ruedi Baur et associés pour le domaine national de Chambord en 1995. Ce mobilier avait pour but à la fois d'inviter à la balade et à la découverte du domaine, mais aussi de restreindre l'accès du public aux zones privées et protégées tout en évitant de saturer l'environnement de panneaux d'interdiction comme le mobilier signalétique précédant le faisait. Cette volonté de ne pas imposer au promeneur des directions et interdictions envahissantes a été traduite par une véritable implantation du mobilier dans l'environnement. Ce mobilier est composé de bornes enfouies ou non sous terre et d'arches en béton teinté, lazuré bleu pour évoquer les ardoises du château. Les pictogrammes sont blancs, comme la typographie qui les accompagne, possèdent un fort degré d'iconicité et sont encadrés de crochets, comme pour évoquer une porte qu'on inciterait à franchir (ou non, car lorsque ces pictogrammes sont barrés de rouge lorsque l'accès d'une zone est interdit au public). Ainsi, cette signalétique, contrairement à celle réalisée par Widmer pour les autoroutes de France qui nécessitait une visibilité maximale, est presque dissimulée, camouflée dans le paysage, pour créer à la fois la surprise de la découverte et une atmosphère quasi-onirique, « hors-du-temps ». Si Ruedi Baur réalise une signalétique poétique pour le domaine de Chambord, le troisième et dernier document nous présente, lui, un travail de Wim Delvoye dans un tout autre ton. Artiste conceptuel provocateur, il travaille sur la confrontation le sublime et le trivial, comme on peut le percevoir dans ce photomontage qui représente une falaise surplombant une station balnéaire pour le tourisme de masse : plus de la moitié de la photographie (horizontale) est occupée par cette falaise, dans laquelle on peut lire, gravé en capitales lapidaires (qui rappelle la typographie employée par les romains) « Honey, don't forget to take out the garbage Nina », ce que l'on peut traduire par « Chéri, n'oublie pas de sortir la poubelle Nina ». Ainsi, ce message au contenu à priori personnel, que l'on conçoit facilement sur un petit morceau de papier ou sur un post-it, dans un contexte privé, se retrouve gravé et immortalisé en caractères gigantesques au vu et au su de tous. Cette monumentalité de l'inscription et la gigantesque paroi rocheuse évoquent la colline d'Hollywood et le mont Rushmore, ce qui donne une dimension d'autant plus impressionnante aux caractères (indépendamment du sens du message). Ce message banal, futile et éphémère contraste avec le caractère éternel et grandiose (arc de triomphe romains..) de la typographie lapidaire, et on retrouve la démarche artistique de Delvoye dans cette opposition du beau et du trivial. Ces œuvres interrogent, chacune à leur façon sur la relation entre le signe graphique et le paysage dans lequel il est placé. Par exemple, lorsqu'il y a, comme dans les deux premiers documents une finalité précise, une réelle fonction informative, on constate qu'il y a utilisation de pictogrammes, que l'intention soit une perception brutale, frontale, rapide et efficace de l'information, ou de permettre une discrétion, qui, tout en informant permet de ne pas imposer au « spectateur » une rupture avec l'atmosphère et l'espacer dans lequel il se trouve. Cela signifie-t-il qu'une certaine complexification et densification de l'information repoussera forcément le spectateur ? On peut notamment penser aux problèmes que rencontrent les grands musées face à la complexité de la mise en œuvre d'une signalétique interne cohérente. En effet, par exemple, la signalétique du Louvre avait était confié à Carbon Smolan Associates (au moment de l'inauguration de la pyramide) et devaient répondre à de (très) nombreux objectifs, qui allaient du respect du caractère historique du lieu, au fait de laisser un parcours libre pour les visiteurs, en passant une volonté de discrétion de la signalétique. Le cabinet a qui fut confié le projet décida de subdiviser le musée en différentes régions, elles-mêmes subdivisées en arrondissements, chaque division étant codée et fléchée par une couleur, fléchages auxquels était ajouté le fléchage singulier des chef-d’œuvre, ainsi différents codes couleurs et verbaux pour se diriger dans le musée. La signalétique tenait alors plus de la chasse au trésor que de la visite, et elle détournait l'attention du visiteur des collections pour la diriger sur sa propre fonction. La signalétique dût alors être confiée à une autre agence pour être refondue et simplifiée. On voit ainsi que la complexification (à outrance) d'un message peut l'empêcher d'être délivré comme il le devrait. Le besoin d'aller vite pousse toujours à simplifier, mais densifier une information, est-ce forcément la tuer ? Les campagne Imagine R (carte de réduction pour les bons plans en région parisienne) de 2008, 2009, par exemple, ont été confiée à l'Agence H. Le principe de la campagne est de prendre des personnages à travers lesquels tous les jeunes se retrouveront, et de créer des univers qui s'accordent avec leur identité culturelle. Il y a 3 à 5 affiches, format horizontal, par campagnes, et chaque affiche et dessinée par un illustrateur différent. Ainsi, sur l'une d'entre elles, on peut voir Saïd, qui occupe plus d'un quart de l'image, parlant de ses intérêts et de ses « bons plans » en région parisienne (le transilien, manger un kebab, aller en boite de nuit...) : une multitude de petits dessins symbolisent ceux-ci, et ces dessins sont regroupés pour former une bulle. De loin, on peut seulement percevoir le personnage et la « bulle », et il est nécessaire de s'arrêter et de regarder attentivement pour distinguer et remarquer la complexité de l'image. Cette affiche expose ludiquement tous les avantages que peut offrir le produit., elle pique la curiosité, pousse à s'arrêter, à regarder en détails. Ainsi, si les informations tendent à être réduites et simplifiées le plus possible, notamment dans les supermarchés par exemple, le rayon « puériculture, jeux, couches, vêtements... » va être réduit au simple rayon « Bébé », pour permettre au client de se repérer et de « gagner du temps », il est aussi possible d'attiser la curiosité, de donner envie de « prendre le temps » au lieu d'essayer d'en gagner à tout prix. On a ainsi vu qu'il est nécessaire, pour qu'un message soit transmis, il faut que le support reste simple et discret, à la fois pour permettre que le contenu soit compris, mais aussi pour que le support n'attire pas plus l’intérêt du spectateur que le message lui-même. Cependant, densifier et complexifier une information n'est pas forcément rébarbatif pour le spectateur, en effet, cela peut même attirer son attention, et éveiller sa curiosité si c'est réaliser avec intelligence. Il faut aussi faire confiance au public et lui donner l'occasion de prouver qu'il n'a pas toujours besoin qu'on simplifie toujours tout pour lui. uploads/Geographie/ analyse-et-dissertation-atc-signaletique.pdf
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- Publié le Oct 29, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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