Antoine Berman: C’est qui? C’était un linguiste, théoricien, historien, françai

Antoine Berman: C’est qui? C’était un linguiste, théoricien, historien, français de la traduction et aussi traducteur de l’allemand et de l’espagnol qui est né le 24 juin 1942 à Argenton-sur-Creuse et mort le 22 novembre 1991 à Paris. A propos de sa vie académique : comment a été sa vie académique ? Antoine Berman a étudié philosophie à l’Université de Paris et après il a fait un doctorat de 3e cycle en linguistique Doctorat de 3e cycle : l’équivalent français du diplôme anglais Philosophiae Doctor, plus connu comme PhD https://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophi%C3%A6_doctor Obtenu à l’université Paris-VIII en 1981, sous la direction du essayiste, traducteur et poète français Henri Meschonnic. Son ouvrage le plus important ? L’épreuve de l’étranger (1984) : ici il aborde toute la conception générale et spécifique de la traduction. Il répond aux questions : qu’est-ce que la traduction ? Quelle place occupe la traduction dans une culture ou dans une société ? En quoi consiste l’épreuve de l’étranger ? Et De façon générale : C’est une critique aux processus de traduction qui ont été faits tout au long de l’histoire jusqu’à nos jours. Dans ses livres portant sur la traduction comme : « La traduction des œuvres latino- américaines » de 1982 et « La traduction comme l’épreuve de l’étranger » de 1985, Berman décrit une douzaine de tendances déformantes dans le domaine de la traduction : 1. la rationalisation; 2. la clarification; 3. l’allongement; 4. l’ennoblissement ; 5. l’appauvrissement qualitatif; 6. l’appauvrissement quantitatif; 7. la destruction des rythmes; 8. la destruction des réseaux signifiants sous-jacents; 9. la destruction des systématismes; 10. la destruction des réseaux vernaculaires; 11. la destruction des locutions et idiotismes; 12. l’effacement des superpositions de langues. 1. La rationalisation : C’est la tendance à modifier la structure syntactique afin de l’adapter à la langue de destin. Exemple : a. Yo El Supremo: Muy distinta es su letra en la minuta del discurso, en las instrucciones a los diputados, en la denuncia en que años más tarde acusará a un hermano para robarle ganado de su estancia en Altos. (p. 4) b. Moi Le Suprême : Bien différent est son style au moment de ce discours, puis dans les instructions qu’il remet aux députés, et dans le texte où, des années plus tard, il accuse un de ses frères de lui avoir volé du bétail dans son domaine d’Altos. (p. 10) c. I The Supreme: His handwriting is very different in the draft of the speech, in the instructions to the deputies, in the statement to the authorities years later in which he accuses one of his brothers of having stolen cattle from him at his estancia in Altos. (p. 4) 2. La clarification : c’est la tendance à préciser ou « à définir l’indéfini ». En effet, c’est d’ajouter une explication visée à rendre clair ce qui ne veut pas l’être dans le texte original. Exemple : a. Yo El Supremo: No te pido que me adules, Patiño. Te ordeno que busques y descubras al autor del pasquín. Debes ser capaz, la ley es un agujero sin fondo, de encontrar un pelo en ese agujero. Escúlcales el alma a Peña y a Molas. Señor, no pueden. Están encerrados en la más total obscuridad desde hace años. (p. 5) b. Moi Le Suprême : Je ne te demande pas de m’aduler, Patiño. Je veux que tu cherches et que tu découvres l’auteur du pasquin. La loi est un abîme sans fond. Tu dois être capable de trouver un cheveu dans cet abîme. Scrute l’âme de Peña et celle de Molas. Ils ne peuvent pas être les coupables, Seigneur! Voilà des années et des années qu’ils sont enfermés dans l’obscurité la plus totale. (pp. 10-11) c. I The Supreme: I’m not asking you to flatter me, Patiño. I’m ordering you to seek and find the author of the pasquinade. The law is a bottomless pit, but I expect you to be able to discover a hair in that hole. Search the souls of Peña and Molas. Sire, they can’t be the ones. They’ve been confined to utter darkness for years now. (p. 5) 3. L’allongement: c’est la tendance à ajouter du texte quand il n’est pas nécessaire. C’est- à-dire, retraduire la traduction. Exemple : a. Yo El Supremo: Para mí que esos hijos-del-diablo no son, sino se hacen. Escupió y entró. Al cruzar la línea entre el verde y lo seco no lo vimos más. Entró y salió. Para mí que entró y salió. Para los otros también. Un decir, yendo-viniendo. (p. 18) b. Moi Le Suprême : À mon avis, ces fils du diable n’existent pas; ils font semblant. Il cracha par terre et pénétra dans le campement. Quand il franchit la ligne qui séparait la verdure des pierres, nous le perdîmes de vue. Il entra- et-sortit. Pour moi, il ne fit à peine qu’entrer et sortir. D’après les autres aussi. Façon de parler, Seigneur : un simple aller et retour. (p. 27) c. I The Supreme: The way I see it, those sons-of-the-devil don’t exist; they’re only pretending to. He spat and entered. After he crossed the line between the greenness and the dryness we lost sight of him. He went in and came out. According to me, he went in and came out. According to the others too. In a manner of speaking, a very quick round trip. (p. 20) 4. L’ennoblissement : C’est la tendance à essayer d’embellir ou d’améliorer le texte original. Exemple : a. YES : A mi presunta hermana Petrona Regalada se le infestó de garrapatas la vaca que se le permite tener en el patio de su casa. Le mandé que la tratara del modo como se combaten ese y otros males en las estancias patrias: Perdiendo el ganado. [...] Sacrifique la vaca, señora. (pp. 6-7) b. MLS : La vache que ma présumée soeur Petrona Regalada est autorisée à avoir dans sa cour a attrapé des tiques. J’ai ordonné qu’on la soigne à la manière dont on combat ce fléau et les autres dans les Fermes de la Patrie : en la sacrifiant. [...] Allez, Madame, il faut que vous sacrifiiez [sic] votre vache. (pp. 12-13) c. ITS : The cow that my presumptive sister Petrona Regalada is allowed to keep in the yard of her house became infested with ticks. I ordered that she treat it the way this and other diseases are combated on the patrial estancias: by killing the animal. [...] Sacrifice the cow, señora. (p. 7) 5. L’appauvrissement qualitatif : c’est la tendance à remplacer les mots du texte original avec d’autres mots qui n’ont pas la même richesse de sens. Exemple : a. YES : Harás hablar hasta a los mudos de Tevegó que según los pasquines ya andan en cuatro patas. Paren hijos mudos con cabezas de perros-monos. (p. 14) b. MLS : Tu feras parler jusqu’aux muets du Tevegó, qui d’après les pasquins marchent à quatre pattes. Ils enfantent des gosses muets, avec des faciès de cynocéphales. (p. 22) c. ITS : You’re to make even the mutes of Tevegó speak. According to the lampooners, they go about on all fours. Give birth to mute offspring that look like dog-headed apes. (p.16) 6. L’appauvrissement quantitatif : C’est la tendance à perdre de la richesse lexicale du texte original. Exemple : a. YES : Me mira con la expresión de ciertos pájaros que no tienen otro rostro. El suyo, extraordinariamente parecido al mío. (p. 8) Hay más rostros aún, pues cada uno tiene varios. (p.9) Hay gentes que llevan un rostro durante años. (p. 9) Un rostro es un rostro. (p. 9) Se parecía tanto la cara del perro a la mía como la de esta mujer [...]. (p. 9) En este momento nuestros rostros coinciden. (p. 9) El no-rostro, todo entero, caído hacia adelante. (p. 9) La mujer se arrancó violentamente de sí misma. La cara le quedó entre las manos. (p. 9) b. MLS : Elle me regarde avec l’expression de certains oiseaux qui n’ont pas d’autre expression. Son visage, extraordinairement semblable au mien. (p. 15) Il y a encore plus de visages, car chacun en possède plusieurs. (p. 15) Il y a des gens qui portent le même visage pendant des années. (p. 15) Un visage est un visage. (p. 15) Le visage de la bête ressemblait autant au mien que celui de cette femme [...]. (p. 15) En cet instant précis, nos visages coïncident. (p. 15) Le non-visage, tout entier retombé par-devant. (p. 15) La femme s’arrache violemment à elle-même. Son visage lui reste entre les mains. (p. 15) c. En anglais c’est la même tendance avec le mot « Face » 7. La destruction des rythmes : C’est la tendance à déformer le rythme et l’intonation du paragraphe Exemple : a. YES : Para mí que esos hijos-del-diablo no son, sino se hacen. Escupió y entró. Al cruzar la línea entre el verde y lo seco no lo vimos más. Entró y salió. Para mí que entró uploads/Geographie/ antoine-berman 1 .pdf

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