Cahiers d’Asie centrale 8 | 2000 La Mémoire et ses supports en Asie centrale Vi

Cahiers d’Asie centrale 8 | 2000 La Mémoire et ses supports en Asie centrale Vincent Fourniau (dir.) Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/asiecentrale/511 ISSN : 2075-5325 Éditeur Éditions De Boccard Édition imprimée Date de publication : 1 septembre 2000 ISBN : 2-7449-0135-0 ISSN : 1270-9247 Référence électronique Vincent Fourniau (dir.), Cahiers d’Asie centrale, 8 | 2000, « La Mémoire et ses supports en Asie centrale » [En ligne], mis en ligne le 05 février 2010, consulté le 26 mars 2020. URL : http:// journals.openedition.org/asiecentrale/511 Ce document a été généré automatiquement le 26 mars 2020. © Tous droits réservés Le thème de la mémoire est de première importance dans les États jeunes aux racines anciennes de l’Asie centrale. Il est d’ailleurs mis en avant dans leur vie politique et culturelle de façon appuyée. Or, la mémoire “retrouvée” de pays nouvellement indépendants fait souvent un saut dans l’histoire jusqu’aux époques les plus brillantes de leurs cultures. Cependant, la question d’une recherche historique également vivante concernant d’autres périodes se pose à leur historiographie, dont les Cahiers d’Asie centrale tentent de suivre l’évolution. Le travail de mémoire des nations concernées se manifestant entre affirmation et oubli, celui du chercheur consiste à tenter de saisir cette complexité. Pour cela, prendre en compte différents supports de la mémoire s’avère nécessaire. Partout, quel qu’ait pu être le destin de l’écriture et du livre, les États d’Asie centrale glorifient l’ancienneté des âges classiques qui se manifestèrent sur leur territoire. Les Cahiers d’Asie centrale, en tant que publication du seul institut occidental en activité dans la région même, sont heureux d’être un lieu d’accueil : car le travail collectif de mémoire se fait séparément dans chaque pays et, sous l’effet des mêmes causes, il recompose le contenu de l’assemblage régional que nous appelons “Asie centrale”. Si l’ancienneté des formes culturelles est extrêmement valorisée dans les actuelles politiques patrimoniales, leur continuité n’est pas toujours examinée comme un facteur relatif aux significations éventuellement paradoxales. On a donc souhaité que la juxtaposition d’articles portant sur des questions variées puisse accompagner le lecteur dans sa réflexion. Venus en particulier des quatre coins de l’Asie centrale, les articles présentés dans ce numéro 8 en dessinent la carte culturelle, si riche d’interrogation dans son unité-diversité. NOTE DE LA RÉDACTION Cahiers d’Asie centrale, 8 | 2000 1 SOMMAIRE Avant-propos Vincent Fourniau Tables de translittération Patrimoine intellectuel centrasiatique quelques réflexions sur les enjeux de la transition Catherine Poujol Dossier Les collections de manuscrits en persan de Saint-Pétersbourg Firuza Abdullaeva Une vue d’ensemble des manuscrits tchagatay du Xinjiang Amina Abdurahman et Jin Yu-Ping Les fonds manuscrits en caractères arabes au Kazakhstan Meruert Abuseitova et Aitjan Nurmanova Quelques mots sur la paternité des œuvres historiques d’Asie centrale d’après des ouvrages en persan et en tchagatay Tursun Sultanov La tradition historique orale des Kazakhs Aitjan Nurmanova Hors dossier Couleurs et culture chez les Kazakhs Sophie Renaud The Uzbek Architecture of Afghanistan Bernard O’Kane Notes et documents Alexandre Alexandrovič Semënov (1873-1958) Un aperçu de sa vie et de son œuvre Emmanuel Choisnel Nathan Davidoff, industriel du Turkestan russe Binyamin Ben David Note sur l’Institut des manuscrits du Turkménistan Annagurban Achirov Quelques livres des Kazakhs de Mongolie occidentale : Aqyt qažy Ulymžyuly M. Khurmetkhan Cahiers d’Asie centrale, 8 | 2000 2 Avant-propos Vincent Fourniau 1 Pour leur présente livraison, les C.A.C. (Cahiers d’Asie centrale) ont souhaité saisir quelques éléments de la “Mémoire et ses supports” de l’Asie centrale et leur offrir une halte dans ce numéro 8, qu’ils sont heureux de vous présenter. 2 Le thème de la mémoire est de première importance dans les États jeunes aux racines anciennes qui composent l’Asie centrale. Il est d’ailleurs mis en avant dans leur vie politique et culturelle, où il donne lieu pourtant à une rhétorique souvent sélective, ce qui peut sembler paradoxal compte tenu de sa richesse. 3 Ainsi, chacun de ces pays se repositionne autour d’une mémoire “retrouvée”, dont les chemins sont tracés avant tout par les États et peuvent s’observer dans les actuelles politiques patrimoniales, de recherches historiques et universitaires, dans la pensée sociale etc. Ce travail de mémoire est également effectué par les individus et cette dimension, moins bien connue, laisse entrevoir une grande diversité de sensibilités. 4 L’observateur ne peut être qu’attiré par un tel appel du passé dans le présent, dans une région qui est marquée par des dynamiques historico-géographiques de moyenne et longue durée : l’accession à l’indépendance en 1991 n’a pu en soi abolir l’enclavement économique des États ou bien changer la donne géopolitique de leur environnement régional du côté de leurs voisins “extérieurs” (Chine, Iran, Afghanistan). 5 La mémoire “retrouvée” de pays nouvellement indépendants fait souvent un saut dans l’histoire jusqu’aux époques les plus brillantes de leurs cultures, dont le XVe siècle, par exemple, est pour la Transoxiane un fleuron. Cependant, la question d’une recherche historique également vivante concernant d’autres périodes se pose aux historiographies de ces pays, dont les Cahiers d’Asie centrale tentent de suivre l’évolution. De même, la part de l’influence – indirecte ? – des legs des cultures antérieures sur celles qui servent de socle aux réalités actuelles reste également à interroger. 6 Le travail de mémoire des nations concernées se manifeste en particulier à la jonction entre affirmation et oubli, celui du chercheur consiste à tenter de saisir cette complexité. Pour cela, prendre en compte différents supports de la mémoire s’avère nécessaire. Partout, quels qu’ait pu être le destin de l’écriture, du livre et des Cahiers d’Asie centrale, 8 | 2000 3 principales langues patrimoniales comme le persan et le tchagatay, les États contemporains d’Asie centrale glorifient la tradition écrite, ainsi que l’ancienneté des âges classiques qui se manifestèrent sur leur territoire. 7 Pourtant, ces sources écrites sont encore mal connues et peu utilisées, elles représentent une riche matière qui reste largement à explorer, même si des régions étaient moins systématiquement productrices d’écrit (celles où dominaient les cultures nomades) que d’autres (la Transoxiane, le Xinjiang, l’Afghanistan). 8 C’est la raison pour laquelle cette revue a entrepris la présentation des principales collections de manuscrits en persan et en tchagatay de l’Asie centrale dans les numéros 7 de 1999 et dans ce numéro 8. C’est un travail unique dans les publications actuelles. Il est conçu comme un outil, aussi bien pour le chercheur occidental que celui originaire des pays de cette zone. On sait en effet que depuis 1991, les liens intellectuels entre les chercheurs de ces pays se sont malheureusement relâchés. 9 Les Cahiers d’Asie centrale, en tant que publication du seul institut occidental en activité dans la région même, sont heureux d’être un lieu d’accueil de partenaires naturels mais aujourd’hui éloignés les uns des autres. Car le travail collectif de mémoire se fait séparément dans chaque pays et, sous l’effet des mêmes causes, il recompose le contenu de l’assemblage régional que nous appelons “Asie centrale”. 10 Si l’ancienneté des formes culturelles est extrêmement valorisée dans les actuelles politiques patrimoniales, leur continuité n’est pas toujours examinée comme un facteur relatif, aux significations éventuellement paradoxales, voire enfouies ou controversées. On a donc souhaité que la juxtaposition d’articles portant sur des questions variées puisse accompagner le lecteur dans sa réflexion. Le dossier sur les fonds d’archives et les collections de manuscrits est suivi de plusieurs études qui éclairent la mémoire multiforme de sociétés plus complexes qu’elles ne le disent elles-mêmes dans leurs seuls écrits. 11 L’article de B. O’Kane propose une analyse de premier plan sur une architecture en partie disparue en Afghanistan du nord. Les représentations de la couleur constituent un élément important dans les cultures de toute l’Asie centrale. L’entrepreneur N. Davidoff témoigne d’une façon originale de la période charnière des années 1880-1920. Enfin, les autres contributions publiées sous la forme de notes et de documents touchent des sujets ou des savants trop peu connus du public occidental. 12 Comme chacun de ceux qui le précèdent, ce numéro voudrait refléter la diversité des recherches qui sont menées actuellement sur l’Asie centrale, en France, par des chercheurs reconnus, mais aussi par des doctorants ou des jeunes docteurs très prometteurs, maintenant nombreux, également par des amateurs éclairés, en Asie centrale, ou encore dans d’autres pays du monde. 13 Nous avions annoncé deux numéros par an à partir de celui de septembre 1999. Ce numéro 8 aurait dû paraître plus tôt, il faut croire que la mémoire de cette affirmation s’était égarée – le support n’en était-il pas ce papier si fragile et périssable ? 14 Les Cahiers d’Asie centrale numéro 8 ne publient pas les actes d’un colloque, mais des articles commandés tout spécialement aux quatre coins de l’Eurasie pour cette livraison. L’exercice est plus difficile, l’échéance moins tangible aussi pour les contributeurs qui ont envoyé leur article par courrier postal, par internet, en russe, en kazakh, en anglais, mais également directement en français (A. Abdurahman). L’effort Cahiers d’Asie centrale, 8 | 2000 4 de traduction et de mise en forme fut considérable et l’équipe de l’IFÉAC, largement sollicitée. 15 Venus des quatre coins de l’Asie centrale, ces articles en dessinent d’ailleurs la carte culturelle, uploads/Geographie/ asiecentrale-511.pdf

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