Avezac, Armand d' (1800-1875). Les Navigations terre-neuviennes de Jean et Séba

Avezac, Armand d' (1800-1875). Les Navigations terre-neuviennes de Jean et Sébastien Cabot : lettre au révérend Léonard Woods,... lue en communication à la séance trimestrielle des cinq académies de l'Institut de France, le 6 octobre 1869. 1869. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisation@bnf.fr. -teS-J*AVIGATIONSTERRli-NEOVIENNES DE '^àrîT SÉBASTIEN CABOT AU RÉVÉREND LÉONARD WOODS DOCTEUR ES LETTRES ETDOCTEUREN THÉOLOGIE, ANCIEN PRÉSIDENT DUBOWDOIN-COLLÉGE ABRUNSWICK, HAINE, ÉTATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE. 42, rue du Bac, Paris, ce 45 décembre 1868. CHERMONSIEUR, Vous vouliez bien me rappeler, au mois de juin dernier, que j'avais occasionnellement tenté, plus de dix ans auparavant (dans le Bulletin de la Société degéographie de Paris, d'octobre 1857, note K, pages 266 à 278), d'établir un certain ordre dans les no- tions confuses et contradictoires qui avaient jusqu'alors été re- cueillies touchant les voyages de découvertes des deux célèbres navigateurs Jean et Sébastien Cabot, au long des côtes de l'Amé- rique septentrionale ; et la distinction que j'avais proposée, de quatre campagnes successives sous les dates de 4494, 1497, 1498 et 1517, semblait à votre indulgente courtoisie une théorie nouvelletrès-plausible. Mais, depuis que je l'avais énoncée, plusieurs documents nouveaux, dus principalement auxfouilles de MM.Rawdon Brown et Georges Bergenroth dans les archives de l'Italie et de l'Espa- gne, avaient vu le jour, et vous paraissaient avoir été généra- lement considérés comme offrant un argument décisif en faveur de l'opinion commune que c'est en 4497 qu'aurait eu lieu le — 6 — premier voyage : du moins était-ce là l'opinion que professaient deux de vos pins doctes compatriotes, dans d'érudites observa- tions suggérées par la carte de Sébastien Cabot au moment où il en était offert un exemplaire en fac-similé à la Société améri- caine des antiquaires de Worcester (Massachusetts); observa- tions qui ont été publiées clans les Proceedings de cette Société pour 1866 et 1867, et que recommandent tout spécialement les noms de leurs auteurs, le révérend Edward E. Haie, de Boston, et M. Charles Dcane,de Cambridge ; vous y avez ultérieurement ajouté avec raison un autre nom plus considérable encore, celui de M.GeorgesBancroft, le grand historien des Etats Unis, qui dès auparavant avait employé des documents alors inédits clans deux articles biographiques consacrés à Jean et Sébastien Cabot dans la Nouvelle Encyclopédie,américaine de Rippley et Dana ; et je me trouve aujourd'hui moi-même en demeure d'y joindre un quatrième nom, celui de M. John Carson Brevoort, président de la Société historique de Long-Island, dont il m'arrive enfin, après bien des vicissitudes postales, un mémoire sur le voyage de 1497, imprimé clans le Magasin historique de New-York de mars dernier. Comme la question est en ce moment à l'ordre du jour devant la Société historique du Maine, qui médite la publica- tion d'une histoire documentéede cet Etat, vous me demandez, de sa part, si je regarde les documents nouveaux auxquels vous faites allusion comme conciliâmes avec la théorie que j'avais proposée, et dans tous les cas, si mes idées sur ce sujet ont subi quelque modification par suite de nouvelles recherches faites par moi-même ou par d'autres. Mon opinion mûrement délibérée sur cette question, avez-vous la bonté d'ajouter, aura la plus haute autorité, tant en Europe qu'en •Amérique, auprès de toutes les personnes qu'intéresse l'étude des prouesses accomplies par les grands naviga-teurs de cet âge héroïque des découvertes, mais qu'embarrassent les diffi- cultés de cette élude. — 7 — Permettez-moi, cher Monsieur, de vous dire tout d'abord combien la solennité de cet appel m'effraye, et combien l'autorité de juge que vous semblez en quelque sorte me déférer dans une cause tant controversée, et non suffisamment éclaircie, éveille en mon esprit de sérieuses perplexités. Aussi n'hésité-je point à décliner un rôle si ambitieux, et me bornerai-je à exposer ce que je crois la vérité, sans aucune prétention d'être cru sur pa- role, et sans m'interdire non plus de risquer, dans les cas de lacune absolue, quelque conjecture explétive se donnant sim- plement pour ce qu'elle est, et bien humblement soumise à la merci de quiconque n'en voudra point. Il y a cinq ans déjà qu'à propos d'une édition de l'un des voyages de Jacques Cartier, pour laquelle on me demandait une introduction historique de quelques pages, mon étude fut rame- née sur toute la série des navigations européennes au long de ces côtes d'Amérique où domine aujourd'hui la race anglo-saxonne, depuis les premiers Irlandais précurseurs des Fénians de nos jours, et les. Gallois de Madoc ap Owen, et les Scandinaves d'Is- lande, de Norvège et des Forcer, jusqu'aux Anglais, aux Portu- gais, aux Français des XVeet XVIesiècles. Les explorations des deux Cabot, ainsi reprises au milieu de leur cadre naturel, et de nouveau examinées, me parurent telles que je les avais autre- fois reconnues : la Brève et succincteIntroduction historique que j'achevais le 12 août 1863, et qui figure en tète du second voyage de Cartier publié par les frères Tross, fut réimprimée en grande partie dans le cahier de juillet 1864 des Annales des voyages de Malte-Brun, où le § (VI) relatif aux Cabot occupe un peu moins de deux pages (77 à 79) et reproduit en un simple récit les résultats que j'avais résumés en 1857 dans le Bulletin de la société de géographie parisienne. Votre dernier appel m'a fait reprendre à nouveau, avec plus de soin, et d'opiniâtre persévérance à poursuivre les documents originaux, cette histoire des navigations terre-neuviennes de Jean et de Sébastien Cabot : j'en ai ébauché une narration où se doivent encadrer, en leur langue propre, les pièces justifica- tives de chaque fait ; car la nécessité de ne se fier qu'aux textes originaux m'est démontrée de plus en plus par les trahisons proverbialement reprochées, avec trop juste raison, aux traduc- teurs, et dont il s'est rencontré sur ma route actuelle plus d'un exemple. Mais ces pièces, qu'il faut demander en général aux archives et aux bibliothèques de l'étranger, ne m'arrivent qu'a- près une attente plus ou moins longue, qui peut retarder beau- coup l'achèvement de ma rédaction. Je neveux cependant point ajourner plus longtemps une réponse déjà bien tardive, et je me résous à vous mander sommairement l'histoire qui est res- sortie pour moi de l'étude, telle que je l'ai pu faire jusqu'ici, des sources originales accessibles à ma curiosité, et pour l'in- vestigation desquelles l'abbé Valentinelli, le marquis d'Adda, M. Buckingham Smith, M. Bergenroth, [M. Rawdon Brown], M. Paul Meyer, m'ont directement prêté le plus obligeant con- cours, dont je serais ingrat de ne les pas remercier ici. J'entre immédiatement en matière. En un lieu quelconque, plus ou moins obscur, de la Rivière de Gênes, sinon dans la cité même des palais, [peut-être précisé- ment à Castiglione], vers le milieu, je suppose, de la première moitié du XV 0 siècle, était né Jean Cabota, Cabote, ou Cabot, lequel, au commencement de 1460 au plus tard, vint habiter à Venise, s'y maria avec une fille du pays, dont il eut trois enfants, puis, au bout de quinze années de résidence, et du consente- ment unanime uploads/Geographie/ avezac-armand-d-x27-les-navigations-terre-neuvienne-s-caboto.pdf

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