Axe 2 : Le changement climatique : approches historique et géopolitique État de
Axe 2 : Le changement climatique : approches historique et géopolitique État de l’atmosphère sur un temps court : Caractéristiques calculées à partir de séries de données précipitations, températures, pression atmosphériques sur trente ans : Moyennes des précipitations, atmosphérique… des températures, de la pression… Changement climatique perturbation des moyennes calculées sur un temps pour une région donnée Forçage naturel : Forçage anthropique : Activitésolaire,éruptionsolaire, changement d’inclinaison de l’axe de rotation terrestre Déforestation, rejet de gaz à effet de serre par l’industrie,etc. Introduction- suite - Le changement climatique renvoie à l’idée de variations du climat et surtout au réchauffement climatique actuel marqué des canicules, des tempêtes, la fonte des glaciers et la hausse du niveau des mers dont l’origine est anthropique. Cette modification du climat modifie notre environnement et menace nos modes de vie en retour. C’est aujourd’hui une préoccupation majeure de l’opinion publique, alertée par les scientifiques comme ceux du GIEC et relayés par les médias. Il s’agit de replacer le changement climatique dans le temps long, notamment depuis le Moyen Age (approche historique) pour en comprendre l’impact actuel mais aussi de réfléchir à ce qu’il implique à l’échelle mondiale et à comment les Etats sont mobilisées pour lutter contre (approche géopolitique). Ce sujet prend place dans le contexte de la mondialisation, où le monde est marqué par des inégalités et une organisation de plus en plus multipolaire. En quoi le changement climatique contemporain se distingue-t-il des précédents? Quels enjeux géopolitiques soulève-t-il? Mots-clés : paléoclimatologie ; petit âge glaciaire ; petit optimum médiéval ; A/ Une prise en compte récente des fluctuations climatiques La météo est le temps qu’il fait. Le temps concerne la situation des basses couches de l’atmosphère à un moment et un lieu précis: ces variations sont perceptibles au quotidien Le climat correspond aux conditions météorologiques moyennes : ces évolutions de grandes ampleurs sur le long terme sont seulement perceptibles au travers de moyennes. Le climat est donc l’ensemble des conditions atmosphériques et météorologiques (humidité, températures, pression) propres à une région sur le temps long. - L’étude du climat du passé revêt deux intérêts majeurs dans un but comparatif avec la situation actuelle de réchauffement climatique. D’abord, il s’agit de comprendre l’intensité, la vitesse et la particularité du réchauffement actuel par rapport aux siècles passés. Ensuite, il s’agit d’analyser la manière dont nos ancêtres ont vécu les effets des changements climatiques passés et de comprendre comment ils s’y sont adaptés afin de réfléchir aux solutions actuelles. Un historien français est le pionnier de l’étude du climat : Emmanuel Le Roy Ladurie qui a publié en 1967 Histoire du climat depuis l'an mil, avant que le réchauffement climatique ne devienne une préoccupation majeure. En 2011, il a de nouveau publié un ouvrage sur ce sujet : Les fluctuations du climat de l'an mil à aujourd'hui. Vidéo Emmanuel Leroy-Ladurie https:// www.filmsdocumentaires.com/films/1315-histoire-du-climat-du-moyen-age-jusqua-nos-jours- par-emmanuel-le-roy-ladurie l’étude du climat du passé ou paléoclimatologie est difficile. Les relevés de températures n’ont pas toujours existé. Ce n’est que depuis 1860 que les historiens disposent de séries de mesures instrumentales fiables et continues des données climatiques (relevés précis avec thermomètre). Pour compenser ces lacunes, des méthodes spécifiques existent qui font appel à différentes disciplines pour la reconstitution des climats « récents » (jusqu’à -700 000 ans). Les températures terrestres varient depuis au moins deux millions d'années. Les astronomes et les glaciologues s’intéressent particulièrement aux variations sur le temps très long. Ainsi l'astronome Milutin Milankovic (1879-1958) a démontré que la Terre connait une alternance régulière périodes glaciaires et interglaciaires, qui s’expliquent essentiellement par les variations (connues) de l'orbite et de la rotation terrestre: ainsi, deux cycles de glaciation longs de 413 000 et 100 000 ans se corrèlent à deux cycles "courts" de 40 000 et 21 000 ans. La glaciologie étudie l’évolution de l’emprise des glaciers (avancée = plus froid, recul = plus chaud) ainsi que la composition isotopique des glaces (rapport 18O/16O dans la glace : pauvre en 18O = plus froid, riche en 18O = plus chaud) que l’on peut compléter par l’étude des sédiments marins (rapport 18O/16O dans les coquilles à l’inverse). Des sources naturelles qui sont ensuite interprétées permettent aussi de reconstituer certaines séquences plus courtes. La palynologie étudie les pollens fossilisés ce qui permet de reconstituer la flore d’une époque et donc le climat (forêt de conifères = zone froide, forêt de feuillus = zone tempérée). La dendrochronologie est l’étude de la croissance des arbres (cerne épais = printemps humide, cernes étroites, cerne étroit = printemps sec). La phénologie est l’étude des dates de la maturité des plantes (vendanges précoces = plus chaud, vendanges tardives = plus froid). La météorologie est l’étude des séries de mesures de températures, de précipitations ou de pressions disponibles depuis le XVIIIème siècle. Enfin des sources liées à l’activité humaine complètent notre connaissance : les dates des vendanges, le prix des céréales, des textes et témoignage, des tableaux et des images. Elles sont plus fournies à partir du Moyen Age → E Leroy-Ladurie : Histoire du climat depuis l’an mil, (1983). B Les fluctuations climatiques et leurs effets du Moyen-Age au XIXème siècle 1.Des fluctuations en partie cycliques - Le climat en Europe depuis l’an mil jusqu’au XIXème siècle est bien connu car les sources sont nombreuses. Les fluctuations climatiques y sont nombreuses et cycliques. On peut distinguer plusieurs phases. Entre le Vème siècle et 900, les variations de la température restent proches de la moyenne. Entre 900 et 1300, on observe une élévation de la température, les étés sont plus chauds et les hivers plus doux : c’est le petit optimum médiéval ou POM. L’élévation maximale est de 0.4 °C. Ce phénomène touche particulièrement l’hémisphère Nord, l’Atlantique et l’Europe. (Ensuite les températures fluctuent de nouveau autour de la moyenne.) Au cours du XIVème siècle jusqu’au milieu du XIXème siècle, on observe une baisse de la température, les hivers sont plus longs et plus froids, les étés sont plus frais et humides : c’est le petit âge glaciaire ou PAG. La baisse maximale est de 0.5 °C. Ce phénomène touche particulièrement l’Europe et l’Amérique du Nord. A partir de 1850, on observe une élévation de la température, rapide et importante de la température dans le monde entier (+ 1.4 °C aujourd’hui). C’est à partir de là que l’activité humaine a une influence majeure sur le climat. A l’intérieur de ces phases, il y a d’autres variations : on peut trouver des hivers très froids pendant le POM et des périodes plus chaudes pendant le PAC comme la 1ère moitié du XVIème siècle (le « beau » 16° siècle). Certaines fluctuations courtes sont liées à des événements très particuliers dans l’histoire de la Terre, comme des éruptions volcaniques, que l’on appelle « forçages » (volcaniques). C’est le cas en 1815 et en 1883 avec les éruptions du Tambora puis du Krakatoa qui ont favorisé l’augmentation des tempêtes ces années-là. 2. Les conséquences des deux « extremums » climatiques La période de l’optimum climatique médiévale favorise l’extension de l’œkoumène (espace habité par les humains). Les Vikings colonisent ainsi le Groenland, terre auparavant gelée en permanence. Le POM a donc des effets sur la nature qui ont en retour des effets sur les sociétés humaines. On observe notamment un climat plus sec favorable à la culture des céréales, le recul des marécages et des forêts humides mais l’augmentation des forêts feuillus ce qui est compatible avec l’élevage du bétail. Cela se traduit par l’essor du système agro-sylvo-pastoral marqué par de grands défrichements et une extension des surfaces cultivées. L’augmentation des produits agricoles les rends moins chers, ce qui débouche sur une meilleure alimentation des populations. Ces conditions climatiques offrent aussi de meilleures conditions sanitaires. Ces deux derniers points entrainent une croissance de la population (en Europe de 40 à 73 millions entre 900 et 1300), marquée par l’augmentation des densités rurales mais aussi l’apparition de nouvelles villes. Le PAG, période de refroidissement climatique, a également eu des effets sur la nature ayant une influence sur les sociétés humaines. On observe l’avancée de glaciers. De plus la nature est très enneigée, les sols gelés, le verglas fréquent en hiver tandis que l’humidité est importante au printemps et en été. Cela pousse les Vikings à quitter le Groenland qu’ils avaient colonisé. Ces conditions sont moins favorables à l’agriculture notamment aux cultures de blé et d’oliviers, obligent à élever d’autres types de bétail et elles entrainent l’essor de certaines maladies des plantes (comme le mildiou de la pomme de terre en Irlande au XIXème siècle). Le système agro-pastoral connaît des crises avec des récoltes moins abondantes voire catastrophiques. Le coût des produits alimentaires augmente pendant ces crises et il y a des famines récurrentes qui touchent aussi bien les villes que les campagnes (comme lors de l’hiver 1708-1709). Les conditions sanitaires sont également moins bonnes et entrainent une surmortalité. Les crises frumentaires débouchent sur des révoltes des populations contre le pouvoir politique. Parfois les pouvoirs publics locaux et nationaux réagissent en mettant en place des mesures pour ravitailler les populations (stocks et uploads/Geographie/ axe-2-v2.pdf
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- Publié le Apv 19, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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