1 INTRODUCTION GENERALE CHAPITRE I : LA CONCEPTION DE L’ETHIQUE ET SES RESSORTS
1 INTRODUCTION GENERALE CHAPITRE I : LA CONCEPTION DE L’ETHIQUE ET SES RESSORTS CHEZ LES ANCIENS EGYPTIENS DE L’ANCIEN EMPIRE ET LE PEUPLE BINAM DE BANDJOUN ET DE BANGANGTE PRECOLONIAL CHAPITRE II : LA CONCEPTION DE L’EDUCATION ET SON ORGANISATION CHEZ LES KEMETYOU (ANCIEN EMPIRE) ET LE PEUPLE BINAM DE BANDJOUN ET DE BANGANGTE PRECOLONIAL CHAPITRE III : LE LIEN ENTRE L’ETHIQUE ET L’EDUCATION CHEZ LES EGYPTIENS DE LA VALLEE DU NIL (2780-2280) ET LE PEUPLE BINAM DE BANDJOUN ET DE BANGANGTE CHAPITRE IV : LES RETOMBEES DU LIEN ENTRE L’ETHIQUE ET L’EDUCATION DANS L’ANCIENNE EGYPTE (2780-2280) ET L’ESPACE BINAM (DE BANDJOUN ET DE BANGANGTE) PRECOLONIAL CONCLUSION GENERALE 2 INTRODUCTION GENERALE I. Les raisons du choix du sujet 1. Raisons socio-affectives La rédaction du présent travail est premièrement sous-tendue par des raisons d’ordre socio-affectif. Au moment où les sociétés africaines postcoloniales dans un élan commun, amorcent tant bien que mal leur ascension collective dans le concert des nations, elles sont confrontées manifestement à une série de difficultés qui ne manquent pas de susciter des inquiétudes. Ainsi les dérapages multiples que nous observons dans la société aujourd’hui, ne nous ont pas laissé indifférent et ont finalement incité l’élaboration de la présente réflexion. En effet sur le plan politique, on peut observer les problèmes profonds d’alternance politique qui découlent le plus souvent sur l’ivresse du pouvoir ou ‘‘le despotisme obscur1’’ pour parler comme Edem kodjo. A ce triste tableau viennent s’ajouter en outre dans le domaine économique, les prodigalités souvent injustifiées de l’Etat ainsi que les concussions et actes de gabegie qui, minent en réalité la croissance économique du pays et ne favorisent pas subséquemment son développement sur la durabilité. Enfin le volet social ne saurait y échapper. En effet l’augmentation du taux de délinquance juvénile couplé au taux de chômage endémique, le communautarisme rivalitaire, ainsi que l’impéritie (dûe à la corruption et au favoritisme) ont également retenu notre attention. Face à ces goulots d’étranglement mettant profondément en péril l’évolution de notre pays et le devenir de ses habitants, nous sommes venus à nous interroger inexorablement sur les origines d’une telle anomie. C’est donc dans le souci de faire la lumière sur la rémanence de maux qui minent jadis les Etats africains en général et le Cameroun en particulier, que nous avons choisi de s’intéresser au présent travail. 1 Encore appelé parti unique dévoyé ou monopartisme rigide, il s’agit d’un regime caractérisé par l’extrême concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul homme, la quasi-inexistence des libertés fondamentales, et l’abscence de contre-pouvoir. En réalité plusieurs leaders africains ont tenté d’en justifier la nécessité de l’instaurer au lendemain des indépendances. C’est ainsi que le leader ivoirien Houphouet Boigny s’exprima en ces termes : ‘‘Nous naissons à peine à la vie indépendante, nous avons hérité des Français non pas une nation, mais un Etat ; la nation est une construction de longue haleine… partout où on a tenté le multipartisme, on a ressuscité des querelles tribales, or nous devons dépasser ces querelles tribales. En Côte d’ivoire comme la plupart des pays africains, le multipartisme ne sert pas la cause de l’unité’’. Mais le président du syndicat agricole africain ne fut pas le seul à justifier le parti unique, car à coté de lui, se trouve Léopold Sédar Senghor, qui, ayant tiré les leçons de la rivalité aigue qui l’opposa à Mamadou Dia, affirma : ‘‘Je pense que dans un pays sous-développé, le mieux est d’avoir, sinon, un parti unique, du moins un parti unifié, un parti dominant, ou les contradictions de la réalité, se confondent entre elles au sein du parti dominant, étant entendu que, c’est le parti qui tranche.’’ In Afrique, une histoire du 20ème siècle, acte 3 (1965-1989), ‘‘Le règne des partis uniques’’, une émission d’Elikia M’bokolo, Philippe Sainteny et Alain Ferrari, produite par Tancrède Ramonet, France télévisions, Ina, Temps noir, 2010. INTRODUCTION GENERALE 3 A côté de ces motivations sociales, des raisons d’ordre historique ont pesé de tout leur poids sur notre dévolu jeté sur le dit thème. 2 - Raisons historiques Comme dans toute discipline scientifique, le choix d’un sujet de recherche avant tout n’est rien d’autre que le reflet d’une motivation profonde qui habite tout chercheur, et qui de ce fait s’inscrit dans une perspective évolutive, c’est-à-dire apporter une esquisse de réponse à un problème social spécifique. C’est dans cette mouvance que s’inscrit Jacques Pycke lorsqu’il affirme à propos du choix du sujet en histoire que ‘‘le sujet choisi s’efforcera donc de faire progresser cette connaissance de l’humanité en société dans la référence au passé2’’. En effet, tout au long de notre cursus scolaire et universitaire, nous avons été imprégnés par la force de caractère d’une minorité de leaders nationalistes africains, qui malgré leur séjour estudiantin en occident, et donc imbus de culture occidentale, ne se sont pas totalement coupés de leur milieu, et ont toujours démontré dans la pratique leur attachement indéfectible à la mère patrie. Cependant, qu’est ce qui pouvait expliquer une telle attitude de ces leaders africains ? Certainement leur profonde immersion commune dans les valeurs traditionnelles africaines, celles-là qu’ils considéraient d’une part comme la planche de salut de leurs pays qui ployaient alors sous le joug colonial, et d’autre part comme le soubassement même de la ‘‘ Renaissance africaine’’. Nous pensons de ce fait à kwame Nkrumah et son consciencisme, Kenneth Kaunda, Julius Nyerere, Jomo Kenyatta et le mouvement Kikuyu, et Nelson Mandela. Toutes ces élites se sont viscéralement opposées à l’assimilation culturelle et autres valeurs occidentales distillées par les métropoles respectives à l’époque. A côté de cette élite politique africaine, se trouve en quelques sortes une élite intellectuelle et universitaire, dont les immenses travaux portant sur le réarmement moral des masses africaines, mériteraient d’être cités. Nous pensons donc à Cheikh Anta Diop3, Alioune 2 J. Pycke, La Critique Historique, 3ème Edition, Louvain-La-Neuve, Editions Bruylant-Académia, 2000, p.33. 3 Savant sénégalais ayant démontré à travers la consistance matérielle de ses travaux, la parenté culturelle et génétique des anciens Egyptiens de la vallée du Nil et les peuples noirs situés au Sud du Sahara. Procédant d’une analyse rigoureuse des mensurations crânologique et ostéologique des momies, il aboutit à la conclusion selon laquelle les Egyptiens anciens appartiennent incontestablement à la variété biologique mélano-africaine. Ensuite il établit en plus de cette filiation génétique, une parenté culturelle en recourant à la linguistique historique comparative. Il compara le Wolof au Ra en kemet et y ressortit plusieurs similitudes d’ordre phonétique (sonorité d’une langue), morphologique (sa forme), syntaxique (sa grammaire), et lexicologique (son vocabulaire). Il en déduit que le Ra en kemet est tout simplement, la forme écrite attestée la plus ancienne des langues négro- africaines. L’égyptien ancien selon ce linguiste, anthropologue et préhistorien Dakarois, n’appartient donc ni aux langues sémitiques (arabe, hébreu, araméen, phénicien, sumérien, akkadien) comme a voulu le démontrer l’érudition moderne, encore moins aux langues indo-européennes (notamment les langues romanes). 4 Diop, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Théophile Obenga qui, de par l’abondance de leurs productions scientifiques, ont contribué nonseulement à ressortir significativement toute l’acuité qu’il y a pour les masses africaines de renouer vivement avec leur passé (face à l’occident chrétien impérialiste et un monde arabo-musulman de plus en plus expansionniste), mais aussi à façonner notre insatiable avidité pour les études historiques, en occurrence les civilisations africaines depuis la vallée du Nil. Les raisons qui sous-tendent la présente réflexion ayant été évoquées, examiner le cadre spatio-temporel dans lequel s’inscrit ce travail est à présent nécessaire. II. De la délimitation de l’étude D’une façon générale l’examen objectif d’une problématique dans la discipline historienne, s’inscrit à la fois dans une perspective spatiale et chronologique. Ceci répond certainement à un besoin d’efficacité méthodologique et à agir de manière circonspecte car, comme le dit un adage romain ‘‘qui embrasse trop mal étreint’’. Délimiter un sujet de recherche consiste donc, à le situer correctement aussi bien dans sa propre géographie (telle qu’elle a existé autrefois) que dans sa propre chronologie, afin de mieux rendre compte de sa trajectoire évolutive dans l’histoire. 1. Cadre spatial Le présent travail porte sur l’Egypte ancienne4 et le pays ‘‘bamiléké’’ précolonial. Ainsi l’Egypte est un pays situé au Nord-Est de l’Afrique et défini par des frontières naturelles précises. Au Sud, il part des premières cataractes du Nil au Nord de l’Ethiopie ; au Nord, il est limité par la mer méditerranéenne, à l’Ouest par le désert du Sahara et les falaises libyennes5, et enfin à l’Est par la mer rouge et les chaines arabiques. De ce qui précède, il en ressort manifestement une géographie particulière qui semble se plier aux caprices d’un fleuve ‘‘omnipotent’’, jadis source de vie et de prospérité : c’est le Nil (dont les hommes en 4 Il faut savoir que le terme Egypte est une appéllation qui a vraisemblablement une origine extra-africaine notamment latine. En effet selon Omotundé, le pharaon soudanais Narimari qui est parti du Sud de la région de Nekken (Hiérakonpolis des Grecs) pour aller unifier les différents clans de la vallée, fonda sa capitale à Menn- nfr (Memphis des Grecs). Là il uploads/Geographie/ cba-5eme-college-prive-montesquieu.pdf
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- Publié le Fev 28, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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