Page 1 sur 30 Chap. 3 L’ECONOMIE DU JAPON - Présenter le Japon ; - Justifier le
Page 1 sur 30 Chap. 3 L’ECONOMIE DU JAPON - Présenter le Japon ; - Justifier le « miracle » économique du Japon. INTRODUCTION Malgré sa relégation au troisième rang comme puissance économique mondiale, derrière les Etats-Unis et la Chine, le Japon n’en demeure pas moins un modèle de réussite économique, du fait de son espace naturel très contraignant. Cependant, l’exceptionnelle qualité de sa population a permis de surclasser ce handicap de la nature pour faire du Japon un géant mondial. I. UN ESPACE CONTRAIGNANT (pour schéma voir p.3 « la mégalopole japonaise » pdf Le Japon se trouve à l'extrême est de l'Asie. C’est un arc insulaire officiellement constitué de 6 852 îles (depuis 1945) sur plus de trois mille kilomètres de long, s’étalant de la Russie (îles Kouriles) au nord à Taïwan au sud, le long de la côte orientale de l’Asie. Les quatre îles principales représentent 95 % du territoire : du nord au sud, Hokkaidō (79 000 km2), historiquement peuplée par les Aïnous, Honshū (227 000 km2) la plus grande et la plus peuplée avec 105 millions d’habitants, Shikoku (18 000 km2) qui est l’île de la mer intérieure et Kyūshū (36 000 km2), en face de la Corée du Sud. Il a une superficie terrestre de 377 915 km2 , considérablement augmentée par l'étendue de ses eaux territoriales, couvrant au total 4,51 millions de km2. Le Japon possède l’espace le plus difficile de tous les pays industrialisés. A- Un pays au relief hostile 1- Une prépondérance de montagnes et de volcans La présence des montagnes est massive : les pentes de plus de 15 % forment les trois quarts du pays, les plaines sont généralement périphériques et les rivages très développés. Tels sont les trois caractères du relief japonais. Les montagnes occupent 71 % du territoire, les piémonts 4 %, les plaines hautes 12 % et les plaines basses 13 %. Seulement un peu plus du cinquième du territoire est habitable (80 500 km²), et la plus grande plaine de l’archipel, celle du Kanto, n’atteint pas 15 000 km2. Le massif montagneux des Alpes japonaises s’étire du nord au sud sur plus de 1 800 km, le long des 4 îles principales. Le point culminant du Japon est le célèbre mont Fuji atteignant 3 776 m d’altitude. Il s’agit d’un relief volcanique, toujours actif, mais peu menaçant. Le Japon se trouve dans la zone d'arcs montagneux de la façade orientale de l'Asie. Ce pays est le résultat de la rencontre de cinq de ces arcs. Une dislocation essentielle, la Fossa magna1, 1 C'est la dislocation essentielle de l'archipel ; elle se poursuit depuis le Pacifique (presqu'île d'Izu) jusqu'à la mer du Japon, et son rebord méridional est jalonné de grands volcans (Fuji, Asama). Ses deux extrémités sont occupées par les deux plus vastes plaines du pays : celle du Kanto (Tokyo) sur le Pacifique et celle de Niigata sur la mer du Japon. Page 2 sur 30 orientée sensiblement du nord au sud, traverse Honshu dans sa partie la plus large. Le relief actuel résulte essentiellement d'un quadrillage de fractures qui font du pays un vaste ensemble de blocs et de fossés dont le jeu relatif n'est pas encore achevé. Les montagnes Couvrant les trois quarts du Japon, elles donnent trois sortes de paysages. En toutes régions, des hauteurs moyennes, assez lourdes, d'altitude de 800 à 2 000 m, forment de longues échines séparées par de profondes vallées en V. Dans le Daisetsu et surtout au long des monts Hida, des reliefs alpestres apparaissent : arêtes2, abrupts3, crêtes4 aiguës recoupées en pics5 dessinent de hauts sommets, dont une trentaine dépassent 3 000 m. Le plus haut sommet du pays est toutefois un volcan, le Fuji (3 776 m) et ce sont les formes éruptives qui donnent au relief japonais ses aspects les plus originaux. Plus de 200 volcans ont été recensés dans l'archipel, dont une soixantaine environ sont actifs. Ils se localisent surtout aux deux extrémités du pays : Hokkaido et Tohoku (Daisetsu, Bandai, Chokai) et Kyushu (Kirishima, Aso), ainsi que sur la Fossa Magna (Fuji, Asama, Myoko). Cônes de toutes tailles et de toutes formes, lacs, vastes champs de laves stériles forment des paysages grandioses et désolés. Les plaines Ne couvrant que 16 % du pays, elles concentrent la quasi-totalité de la population. Ce sont des zones d'accumulations alluviales logées dans des creux d'origine tectonique. Ces paysages de plaines varient surtout en fonction de leur dimension. Les plus vastes, Kanto, Ishikari (Hokkaido), Kitakami (Tohoku), Niigata ou Toyama (Hokuriku), offrent de grands horizons traversés en ligne droite par les routes et les voies ferrées. Ailleurs, il s'agit de bassins en amande (Nagano, Tsuyama) et, au cœur des zones les plus massives, une confluence de vallées comblées par des cônes alluviaux a pu donner de petites plaines au relief plus mouvementé, mais patiemment découpées en terrasses. Cependant nombre de ces plaines s'ouvrent sur la mer, où se terminent aussi les hauteurs, de façon généralement abrupte. Les rivages6 Les côtes constituent la troisième famille des grands paysages morphologiques japonais. L'archipel en déroule environ 28 000 km, soit 1 km pour 13 km2 de territoire. Leur tracé découle, pour l'essentiel de la tectonique. Sur le Pacifique, elles se déploient obliquement par rapport aux grandes directions structurales (angle de 55° environ), ce qui entraîne une série d'indentations7 majeures : baies de Sendai, de Tokyo, de Suruga, d'Isé, de Kochi, presqu'îles de Matsushima, de Boso et de 2 Limite aigue qui sépare les deux versants d’une montagne. 3 Dont la pente est raide, escarpée. 4 Partie étroite, saillante constituant la cime d’une montagne. 5 Montagne isolée, dont le sommet a une forme de pointe. 6 Bande de terre qui borde une étendue d’eau marine. 7 Echancrure d’une côte, d’un littoral. Page 3 sur 30 Miura (encadrant la baie de Tokyo), d'Izu, de Kii, ainsi que les caps Muroto et Sada à Shikoku. Sur la mer du Japon, au contraire, l'orientation de la côte est parallèle aux directions structurales et demeure à peu près rectiligne, mis à part la presqu'île de Noto. Subsidence et soulèvement ont enfin affecté (et affectent encore) mainte section de ce littoral. Le soulèvement l'emporte dans le nord du pays (Hokkaido, Tohoku), apparent dans les plaines d'abrasion, les terrasses soulevées, les morsures récentes de l'érosion. L'affaissement domine au sud et à l'ouest, où abondent rias et marais littoraux. Si les côtes du Japon sont longues (33 000 km) et d’une grande variété, les fleuves sont courts, pentus et violents, et se prêtent peu à la navigation. 2- Une terre à hauts risques : volcanisme, séismes et glissements de terrain (voir carte 1 page 14 « la mégalopole japonaise » pdf Le caractère foncièrement inhospitalier du milieu naturel résulte de la situation de l'archipel, établi sur une des zones d'instabilité de l'écorce terrestre (le « cercle de feu » du Pacifique). A la jonction entre trois plaques (eurasiatique et pacifique qui lui glissent dessous, philippines), une cassure majeure au cœur du Japon : le Japon est une terre de très grande instabilité : volcan (encore une soixantaine en activité), tremblements de terre (Kobé, 1995 : 6000 morts; Tokyo 1923 : 140 000 morts). Comme le Japon est situé dans une zone de subduction de 4 plaques tectoniques (Pacifique, Nord-américaine, des Philippines et Eurasiatique), de nombreux volcans, comme le mont Unzen, sur l’île de Kyūshū, sont actifs ; le Japon en compte 108. Les éruptions volcaniques, prévisibles de nos jours, ne menacent plus la vie humaine mais occasionnent de lourdes pertes matérielles. Celle du mont Bandai en 1888, qu'on peut citer comme exemple, emporta tout le haut de la montagne et détruisit routes, voies ferrées et constructions dans les vallées d'alentour, ruinant en outre la précieuse architecture des rizières. Elle fit 461 victimes. Les éruptions plus récentes ont été moins violentes (îles d'Izu en 1952 et 1953 et 2000, mont Aso en 1953). Les séismes sont plus graves, demeurant imprévisibles. Ils frappent surtout la baie de Tokyo (où la terre tremble 5 000 fois par an) et le littoral pacifique jusqu'à Kyushu, secondairement les régions de Nagano et de Fukui (celle-ci sur la mer du Japon). Les incendies qui les accompagnent souvent les rendent meurtriers ; l'essentiel des victimes de 1923 et des 3 895 morts que fit le séisme de Fukui en juin 1948 leur est dû. Les raz de marée, tsunami, causés par des séismes qui se produisent au large, occasionnent également de lourds dégâts. 1er septembre 1923 : le séisme de Kantō, d'une magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter, fit environ 140 000 morts et occasionna la destruction par un incendie de la plupart des maisons en bois. 17 janvier 1995 : le séisme de Kōbe, d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle de Richter, fit 6 437 morts et 43 792 blessés et détruisit 200 000 habitations. Page 4 sur 30 11 mars 20118 : le séisme de Tōhoku au large de Sendai, d'une magnitude de 9,0 sur l'échelle uploads/Geographie/ chap3-l-economie-du-japon.pdf
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- Publié le Jan 16, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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