Hacène Arezki Climat, mensonges et propagande Équipe éditoriale : Elvire Siepra

Hacène Arezki Climat, mensonges et propagande Équipe éditoriale : Elvire Sieprawski, Priscille Tremblais, Caroline Sandrez Conception graphique et réalisation : Catherine Julia (Montfrin) Illustrations : Idée Graphic Illustration de la couverture : © Beboy - Fotolia.com Imprimé sur les presses de Beta à Barcelone (Espagne) Dépôt légal : 4e trimestre 2010 ISBN : 978-2-916878-60-7 © Thierry Souccar Éditions, 2010, Vergèze www.thierrysouccar.com Tous droits réservés Je remercie les éditions Thierry Souccar, pour la confiance qui m'a été accordée. A mes proches, pour leur soutien sans faille. Sommaire Introduction Première partie : Perspectives historiques 1. Un peu d'histoire La tyrannie du climat Progrès socio-économique et progrès climatique De la théorie de l'assèchement à l'effet de serre Une analogie qui a fait florès De l'étude des glaciations au dioxyde de carbone 2. Un siècle d'évolution thermique et médiatique Entre hausse des températures et peur du froid Un réchauffement spectaculaire Le retour de l'effet de serre Global cooling Consensus ou dissensus ? 3. L'émergence du GIEC Pour une politique mondiale du climat James Hansen sonne le tocsin 1988, tournant politique Le GIEC, fonction et fonctionnement Du premier rapport du GIEC Le deuxième rapport du GIEC et le protocole de Kyoto Deuxième partie : Quels changements climatiques ? 4. Incertain réchauffement, avec précédent La reconstitution des températures du passé pour le GIEC Michæl Mann cherche des crosses au climat L’enjeu de l'optimum médiéval Un optimum médiéval mondial Comment mal mesurer la température ? Données brutes et séries homogénéisées L’élaboration de la température moyenne globale 5. Les pôles : le canari dans la mine ? Le retour de la crosse de hockey L’évolution contrastée des températures arctiques au XXe siècle Polémique sur l'évolution récente des températures antarctiques Fonte ou pas fonte ? Le recul des glaces artiques A feeling of déjà vu 6. Dérèglement climatique: le temps des calamités Vers un refroidissement de l’Europe ? Deux mythes : l'effet du Gulf Stream et sa disparition La hausse du niveau des mers Un temps plus violent ? Un paradoxe qui n'en est pas un Troisième partie : Information ou propagande ? 7. Les chercheurs face au réchauffement James Hansen, victime du réchauffement climatique ? La foi dans les modèles Des scientifiques aux mauvaises manières ? Fabrique du consensus La science politisée 8. Réchauffement médiatique Le goût des choses simples De bien mauvais symboles La science spectacle La surenchère La presse et le Climategate Une affaire classée ? Ça se GATE pour le GIEC Un journalisme partisan 9. Entre scientisme et greenwashing L'ignorance crasse des hommes politiques Une industrie repeinte en vert L'échec du protocole de Kyoto Le business du climat Une mascarade dangereuse ? Quatrième partie : Une alternative scientifique 10. Et les gaz à effet de serre ? L'homme est-il responsable Qu’en est-il des différentes sortes de carbone ? L’acidification des océans Les carottages glaciaires nous racontent-ils une fable ? Le difficile bilan radiatif de la terre Recherche chaleur désespérément On a perdu la trace de l'effet de serre L'effet de serre est-il bien celui que l'on croit ? 11. L’hypothèse solariste Les variations de la constante solaire L’affaire Courtillot Évolution récente du climat et soleil Cosmoclimatologie Une vérité qui dérange ? 12. Vers un refroidissement ? Les oscillations du système climatique La récente baisse d'activité solaire et l'hiver 2009-2010 Une baisse durable de l'activité solaire ? En guise de conclusion Introduction Le 23 avril 2010, l'émission Bibliothèque Médicis, installée sous les ors de la République au palais du Luxembourg, siège du Sénat, à Paris, proposait à ses téléspectateurs un débat contradictoire sur le réchauffement climatique comme conséquence supposée des activités humaines, en présence de Madame Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Celle-ci avait été saisie peu de temps auparavant par 400 scientifiques du climat, signataires d'une pétition lui demandant de défendre leur intégrité face aux allégations de Claude Allègre, auteur d'un livre intitulé L'imposture climatique. L'ancien ministre et chercheur, dans des déclarations à l'emporte-pièce, accusait les climatologues d'agir comme des activistes plutôt que comme des scientifiques. Face à Vincent Courtillot (géophysicien) et Benoît Rittaud (mathématicien), tous deux critiques de la manière selon laquelle la responsabilité humaine dans le changement climatique est tenue comme certaine, le glaciologue Jean Jouzel et le physicien de l'atmosphère Bernard Legras, pétitionnaires, représentaient le courant dominant. Legras, lors d'un premier tour de table, s'exprima en ces termes : « Nous avons affaire à des insinuations, des accusations, que nous jugeons outrancières, voire souvent injurieuses, qui sont portées à l'égard de toute une communauté. Ces accusations sont portées par des personnalités qui se disent scientifiques et qui disent parler au nom de la science. [...] On a fait un salmigondis considérable, où la science en fait est instrumentalisée dans une discussion qui n'a rien de scientifique, mais qui est idéologique et politique. Monsieur Claude Allègre a comme point de vue d'avoir une foi inébranlable dans le progrès technologique. C'est son choix, c'est tout à fait respectable si on veut, c'est une opinion qu'on peut défendre ; c'est à peu près celle de l'administration Bush ». Claude Allègre, bien que faisant référence à nombre de publications scientifiques, a, il est vrai, expliqué que son livre est avant tout « politique ». La dénonciation de Bernard Legras s'avère donc au moins en partie justifiée. Il adopte pourtant une position similaire à celle qu'il réprouve en se plaçant lui aussi immédiatement sur le terrain de l'idéologie et en reprochant à son ancien ministre de tutelle sa vision du monde. Cette anecdote illustre parfaitement l'état actuel du débat sur le réchauffement climatique. L'évolution récente du climat est un sujet avant tout scientifique. Il s'agit de savoir comment elle se place dans le cadre de sa variabilité naturelle, quelles en sont les causes et quel est le poids de chacune d'elles, comment elle va se poursuivre et avec quelles conséquences. Une controverse scientifique existe, ce qui n'a rien d'inhabituel. L'incertitude, le doute, la controverse sont des éléments essentiels de la science, qui s'arrange très bien de l'existence de théories éventuellement exclusives les unes des autres. Par ailleurs, ce débat a également une dimension politique importante. Selon les conclusions scientifiques sur la responsabilité des activités humaines dans le changement climatique récent et sur la gravité de celui-ci, les hommes politiques peuvent être amenés à prendre des décisions impliquant les acteurs économiques et la vie quotidienne de leurs administrés. C'est la raison pour laquelle a été créé le GIEC, Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, en 1988. Les hommes politiques doivent pouvoir s'appuyer sur ses conclusions afin de fonder leur action. Le doute quant à la responsabilité humaine, même s'il avait été jugé important par le GIEC, n'aurait pas été en soi un frein à la décision politique. Une société peut en effet juger que les enjeux commandent d'agir malgré une incertitude importante. Mais encore faut-il pour cela que le débat politique ait lieu réellement. Les hommes politiques comme la société s'en remettent au contraire totalement à la science, à laquelle on impose implicitement de ne parler que d'une seule voix. Si bien que c'est sur le terrain scientifique qu'a lieu la confrontation des opinions politiques et des visions du monde. Le débat actuel est en effet, pour reprendre l'expression de Bernard Legras, un « salmigondis » de considérations d'ordres divers, légitimes, mais ne devant pas être mises au même niveau, ni se côtoyer dans le discours sans être distinguées. Pour l'historien roumain Lucian Moia, auteur en 2004 de L'Homme face au climat. L'imaginaire de la pluie et du beau temps, « il n'y a aucun secret que le cataclysme climatique est annoncé de nos jours par ceux qui ne croient pas aux vertus de la civilisation technologique. Et contesté non moins fortement par les partisans de ce type de civilisation. Écologistes contre libéraux : les uns et les autres manipulent les mêmes données scientifiques, mais mises au service des idéologies opposées ». Mais il poursuit également en ces termes : « Constater la charge culturelle et idéologique de chaque option ne préjuge pas automatiquement de la part de vérité ou de non vérité exprimée par la théorie en question. Les optimistes ou les pessimistes peuvent avoir raison ou tort (ou partiellement raison, ou partiellement tort) indépen- damment de leurs raisons idéologiques ». C'est dans la perspective ouverte par une telle considération que cet ouvrage voudrait s'inscrire. Le climat est une réalité fuyante, abstraite, dont il n'existe probablement pas de définition pleinement satisfaisante. D'où des conceptions ou, au moins, des pratiques différentes de la climatologie. Chacun a pu constater la variabilité du temps qu'il fait, non seulement dans la durée, mais aussi au sein d'un espace même restreint. Dans nos latitudes moyennes, sous climat tempéré, on peut passer en moins de 24 h d'un temps sec et ensoleillé à un temps couvert, humide et nettement plus frais. En outre, il peut y avoir une averse ponctuelle ou même une journée de pluie là où l'on se trouve et rien de tel à quelques kilomètres. La fois suivante, cela pourrait être l'inverse, ou pas. C'est uploads/Geographie/ climat-mensonges-et-propagande-hacene-arezki2.pdf

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