Commerçants et voyageurs en Méditerranée au XIIème siècle Proposition de corrig

Commerçants et voyageurs en Méditerranée au XIIème siècle Proposition de corrigé pour la réponse organisée La Méditerranée du XIIe siècle est animée par d’importants flux humains et commerciaux. En quoi contribuent-ils à rapprocher les différentes civilisations installées sur ses rives ? L’activité commerciale est l’activité économique essentielle du Bassin méditerranéen. Les marchands échangent de nombreux produits (épices, soie, coton, bois, métaux, laine, métaux précieux…) et parce qu’ils mettent en contact toutes les régions de la Méditerranée, dynamisent des relations commerciales. Celles-ci s’appuient sur des ports actifs comme Acre, Alexandrie, Marseille, Gênes, Venise… où se retrouvent des populations aux origines diverses, on parle de cosmopolitisme. On y échange, on y discute, on négocie, on y parle toutes les langues, on y découvre des goûts nouveaux, des façons d’être et de se comporter. Les marchands italiens sont des acteurs fondamentaux de ces échanges. Principalement concentrés dans les États latins d’Orient, à Constantinople et dans l’Empire byzantin (pour sa position de carrefour commercial entre Orient, Occident et régions de la mer Noire), et dans les grandes îles méditerranéennes (Sicile, Corse, Sardaigne), ils ont profité des croisades pour s’implanter à Byzance et dans les États latins, offrant leurs services à l’empereur byzantin ou aux croisés, ils obtiennent en retour des privilèges commerciaux (quartiers et comptoirs à Constantinople ou dans les États latins). Ils multiplient les comptoirs qui sont autant de points de rencontre entre civilisations. Ces marchands, Vénitiens, Génois, Pisans, apportent aussi beaucoup dans les techniques commerciales qu’ils vont diffuser sur tout le bassin méditerranéen. L’activité commerciale est donc primordiale pour la rencontre entre civilisations. Elle stimule aussi des échanges plus techniques. Les marchands s’appuient sur des navires qui sont en général des vaisseaux ronds d’une centaine de tonneaux, à deux mâts et à voiles latines, manœuvrés par des gouvernails latéraux (nefs). Trois fois plus longs que larges, ils naviguaient surtout le long des côtes (les techniques pour se repérer en haute mer étant encore incertaines) pendant la belle saison (la navigation était souvent interrompue en hiver pour éviter les risques liés aux tempêtes). La toute fin du XIIe siècle est marquée par des évolutions profondes des techniques de navigation qui provoquent une véritable « révolution nautique » et facilitent la navigation. L’utilisation de l’astrolabe et de la boussole, transmise par les musulmans, facilite la navigation en haute mer, rendue également plus aisée par la création des premiers portulans (cartes). Ces évolutions illustrent bien les échanges possibles en Méditerranée, mais les motifs commerciaux ne sont pas les seuls à mobiliser les populations. En effet, des motifs spirituels conduisent aussi les hommes à prendre la mer. Les pèlerins musulmans en partance vers La Mecque, illustrent les échanges qui se multiplient en Méditerranée. Ils assurent le pèlerinage, un des piliers de l’islam et pour cela, à l’image d’Ibn Djubayr, empruntent les navires italiens ou d’autres origines. Dans leur périple, ils croisent les chrétiens, simples pèlerins à destination de Jérusalem ou dans les moments de confits interreligieux, les croisés qui viennent à l’appel du pape (Urbain II appelle à la croisade en 1095 lors du concile de Clermont) libérer la Terre sainte. On peut aussi vouloir voyager pour des motifs culturels moins cultuels, par désir de découvrir de nouvelles contrées (même si le concept de tourisme tel que nous le connaissons aujourd’hui n’existe pas alors). Des voyageurs se rendent en Sicile, en Espagne andalouse, en Terre sainte, à Constantinople…Ils décrivent leurs pérégrinations et leurs récits nous sont importants pour connaître leur vision du monde. Les géographes arabes sont d’ailleurs d’excellentes sources (ex Al Idrisi qui réalise des cartes particulièrement précises pour l’époque). Le voyageur est donc une donnée fondamentale dans la perception d’un espace commun. Il est un transmetteur, un intermédiaire entre les cultures. Cette connaissance de l‘autre, véritable ouverture d’esprit peut l‘amener à prendre conscience de l’autre, dans sa différence, que l’on l’accepte (tolérance) ou que l’on le rejette (pogrom). Il faut toutefois nuancer le propos puisque les voyages n’étaient pas aussi aisés que de nos jours. Plus chers, plus longs, moins sécurisés, ils ne sont le fait que d’une minorité. On l’aura compris, l’Occident acquiert, grâce au dynamisme des flux humains et commerciaux, un rôle moteur dans le commerce méditerranéen. Ses voyageurs, pèlerins et commerçants, rapportent de leurs expéditions des savoirs nouveaux, des produits inconnus, qui serviront de base au redéploiement intellectuel et artistique occidental de la fin du Moyen Âge. uploads/Geographie/ commercants-et-voyageurs-en-mediterranee-au-xiieme-siecle.pdf

  • 32
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager