1 PP-17/08 Larabi Jaidi Yassine Msadfa La complexité de la remontée des Chaînes

1 PP-17/08 Larabi Jaidi Yassine Msadfa La complexité de la remontée des Chaînes de valeur Mondiales : Cas des industries automobile et aéronautique au Maroc et en Tunisie Policy Paper September 2017 2 3 Larabi Jaidi Yassine Msadfa La complexité de la remontée des Chaînes de valeur Mondiale : Cas des industries automobile et aéronautique au Maroc et en Tunisie* * Ce papier, fruit d’une collaboration entre l’OCP Policy Center et le Think Tank européen Bruegel, a été élaboré dans le cadre de la deuxième édition de la plateforme pour un dialogue stratégique entre économies avancées et émergentes tenue à Bruxelles du 10 au 11 avril 2017 sous le thème « Vers une prospérité UE-MENA commune ». http://bit.ly/2xfPopd 4 OCP Policy Center est un think tank marocain « policy oriented », qui a pour mission de contribuer à approfondir les connaissances et à enrichir la réflexion autour de questions économiques et de relations internationales revêtant un enjeu majeur pour le développement économique et social du Maroc, et plus largement pour celui du continent africain. À cet effet, le think tank s’appuie sur des productions analytiques indépendantes et un réseau de partenaires et de chercheurs de premier plan, dans l’esprit d’une plateforme ouverte de discussions et d’échanges. Porteur d’une « perspective du Sud », celle d’un pays à revenu intermédiaire africain, sur les grands débats internationaux ainsi que sur les défis stratégiques auxquels font face les pays émergents et en développement, OCP Policy Center apporte une contribution sur quatre champs thématiques majeurs : agriculture, environnement et sécurité alimentaire; développement économique et social ; économie des matières premières ; et géopolitique et relations internationales. Sur cette base, OCP Policy Center est activement engagé dans l’analyse des politiques publiques et dans la promotion de la coopération internationale favorisant le développement des pays du Sud. Un de ses objectifs est de contribuer à l’émergence d’une « Atlantique élargie », dont le potentiel reste très largement sous-exploité. Conscient que la réalisation de ces objectifs passe essentiellement par le développement du Capital humain, le think tank a pour vocation de participer au renforcement des capacités nationales et continentales en matière d’analyse économique et de gestion. A propos d’OCP Policy Center OCP Policy Center Ryad Business Center – Aile Sud, 4ème etage - Mahaj Erryad - Rabat, Maroc Website : www.ocppc.ma Email : contact@ocppc.ma Tél : +212 (0) 537 27 08 08 / Fax : +212 (0) 537 71 31 54 © OCP Policy Center. Tous droits réservés Les vues exprimées ici sont celles des auteurs et ne doivent pas être attribuées à OCP Policy Center. 5 A propos des auteurs Larabi JAÏDI Larabi Jaïdi est un ancien professeur de l’Université Mohamed V de Rabat- Agdal. Ses domaines d’expertise incluent les politiques économiques, les relations économiques internationales (Europe et Monde Arabe) et l’économie des régions. Il est membre fondateur du Centre Marocain de Conjoncture et du Groupement d’Etudes et de Recherches sur la Méditerranée. Il a été également Conseiller du Premier Ministre et du Ministre de l’Economie et des Finances. Il fait partie des experts du Conseil de la Concurrence et est membre du bureau de la fondation Adderrahim Bouabid. M. Jaïdi est aussi l’auteur de plusieurs publications portant sur le développement économique et social et sur les relations économiques internationales. Yassine MSADFA Chercheur à l’OCP Policy Center, Yassine Msadfa est titulaire d’un master en économétrie appliquée de l’Université Hassan II Casablanca. Avant de rejoindre le Think Tank marocain, ses recherches ont porté sur l’analyse des dynamiques à court et à long terme du marché immobilier au Maroc en utilisant une modélisation à correction des erreurs. Actuellement, ses travaux de recherche varient entre les développements des marchés des produits de base, les questions d’intégration commerciale et de l’industrialisation dans les pays africains. 7 Résumé Les chaînes de valeur mondiales offrent de nouvelles opportunités de transformation structurelle pour les pays en développement. Aujourd’hui la vision des chaînes de valeur mondiales se limitant à l’analyse des flux commerciaux et des IDE à l’échelle globale n’est plus suffisante pour répondre aux questions clés du positionnement et de la remontée dans ces chaînes de valeur, de la dynamique de la capture de la valeur et de sa pérennisation. La réponse à ces questions appelle un éclairage des réseaux de production qui, même pour un simple produit, couvrent les pays insérés dans les chaines de valeur sectorielles. Ces réseaux créés par le déploiement de ces chaînes sont le fait d’entreprises qui optimisent leurs stratégies d’approvisionnement via une réorganisation géographique et la séparation des stades de production. Désormais, l’avantage compétitif est remodelé par la logique de comportement des firmes, il se construit par la coopération inter-nations et intra-firmes. L’objet de cette contribution est de rendre compte de ces interdépendances nouvelles et comment intégrer, dans notre compréhension du déploiement des Chaînes de Valeur Mondiales (CVM), la logique des stratégies et comportements d’entreprises, le potentiel d’implication du tissu local des entreprises nationales, les articulations complexes entre innovations technologiques et organisationnelles, espaces géographiques et cadres socio- politiques que construisent et déconstruisent les acteurs économiques dans ce processus de déploiement des CVM, à travers l’étude des secteurs automobiles et aéronautiques au Maroc et en Tunisie. 9 La complexité de la remontée des Chaînes de valeur Mondiale : Cas des industries automobile et aéronautique au Maroc et en Tunisie Introduction Les chaînes de valeur mondiales offrent de nouvelles opportunités de transformation structurelle pour les pays en développement. Aujourd’hui la vision des chaînes de valeur mondiales se limitant à l’analyse des flux commerciaux et des IDE à l’échelle globale n’est plus suffisante pour répondre aux questions clés du positionnement et de la remontée dans ces chaînes de valeur, de la dynamique de la capture de la valeur et de sa pérennisation. La réponse à ces questions appelle un éclairage des réseaux de production qui, même pour un simple produit, couvrent les pays insérés dans les chaines de valeur sectorielles. Ces réseaux créés par le déploiement de ces chaînes sont le fait d’entreprises qui optimisent leurs stratégies d’approvisionnement via une réorganisation géographique et la séparation des stades de production. Désormais, l’avantage compétitif est remodelé par la logique de comportement des firmes, il se construit par la coopération inter-nations et intra-firmes. L’objet de cette contribution est de rendre compte de ces interdépendances nouvelles et comment intégrer, dans notre compréhension du déploiement des Chaînes de Valeur Mondiales (CVM), la logique des stratégies et comportements d’entreprises, le potentiel d’implication du tissu local des entreprises nationales, les articulations complexes entre innovations technologiques et organisationnelles, espaces géographiques et cadres socio-politiques que construisent et déconstruisent les acteurs économiques dans ce processus de déploiement des CVM. L’insertion dans une chaine de valeur mondiale s’opère fondamentalement par les flux Nord-Sud. Dans cette dynamique, l’intégration régionale peut-elle avoir encore du sens ? Y-a-t-il un espace à conquérir pour des coproductions entre les entreprises des pays du sud ? Il s’agira donc d’examiner comment s’articule ou pourrait s’articuler la construction d’une Chaîne de Valeur Régionale (CVR) dans la dynamique de la globalité. Ces questions prennent une importance nouvelle à l’heure où la globalisation connaît un ralentissement du fait de plusieurs facteurs : l’atonie de l’économie mondiale, la montée de certaines formes de protectionnisme, les incitations à la « relocalisation », l’évolution des profils du progrès technique et de la recherche-développement… Pourquoi la Tunisie et le Maroc ? Dans l’analyse de ces problématiques, nous avons choisi de porter notre regard sur deux pays du Maghreb : le Maroc et la Tunisie, car ces deux pays gagnent en parts de marché dans la compétition mondiale par l’effet de transformation structurelle de leurs économies, c’est à dire par réallocation des ressources à des activités nouvelles et plus productives. Les performances des économies de ces deux pays depuis dix ans ne doivent pas tout aux secteurs économiques transformateurs de ressources naturelles, elles s’expliquent aussi par une légère mais réelle transformation structurelle qui a eu lieu dans les années 2000, par la progression de la productivité du travail. L’ouverture économique de ces deux pays, leurs insertions respectives dans une économie mondialisée ont des répercussions sur leur mode de production des biens et des services. 10 LA COMPLEXITÉ DE LA REMONTÉE DES CHAÎNES DE VALEUR MONDIALE : CAS DES INDUSTRIES AUTOMOBILE ET AÉRONAUTIQUE AU MAROC ET EN TUNISIE Pourquoi l’automobile et l’aéronautique ? L’externalisation et la délocalisation dans ces deux secteurs ont offert aux deux économies maghrébines l’opportunité de capter les avantages de leur situation géographique, de l’apport des réformes industrielles et de gagner en efficience en renforçant leurs capacités d’attractivité. Mais il n’est plus suffisant de se positionner dans les segments les plus simples de ces nouveaux secteurs technologiques à forte intensité de capital. Ils restent soumis à une « pression compétitive » des pays concurrents où le niveau de qualification des ressources humaine et d’avancée technologique offre plus d’avantages. De plus, l’internationalisation des chaînes d’approvisionnement accroît les incertitudes et le besoin de réactivité. Elle exige un renforcement constant des capacités d’attractivité (compétences humaines, infrastructure technologique) en vue d’optimiser l’insertion des pays d’accueil dans les uploads/Geographie/ complexite-de-la-remontee-des-cvm.pdf

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