Cours d’aménagement 1 CHAPITRE I.- LES GENERALITES I.1. DEFINITION : Le mot amé
Cours d’aménagement 1 CHAPITRE I.- LES GENERALITES I.1. DEFINITION : Le mot aménagement vient du latin << Mentio >>qui signifie demeurer ; il se rapporte au soin, à la surveillance, puis s’est généralisé de la maison du champ. Le mot ménage a donné naissance à ménagement qui est devenu par la suite aménagement et signifiera l’art de conduire, de diriger et mieux gérer ses biens. C’est ainsi que l’aménagement du territoire se définit comme étant la recherche et la politique qui ont pour objet d’organiser et de répartir dans le cadre géographique, les diverses activités humaines en fonction d’une normalisation des besoins de l’individu et de la collectivité; compte tenu des ressources naturelles et des exigences de la vie économique. L’aménagement du territoire trouve son fondement dans une série de constatations qui rendent nécessaire, la conception d’une politique destinée à réaliser la rectification des structures de peuplement et des moyens de production agricole et industrielle, en vue d’aboutir à une configuration nouvelle qui serve mieux l’intérêt commun. La normalisation est apparue indispensable en raison du développement indiscipliné de l’implantation démographique et économique dont les manifestations essentielles peuvent être ainsi énumérées : l’expansion démographique, les disparités régionales originelles, l’inégalité de développement, l’aggravation continue de l’ancien déséquilibre, le phénomène d’accroissement urbain, la prise de conscience de la solidarité internationale et l’amélioration des méthodes d’analyse économique. Autrement dit : aménagement signifie bonification, amélioration. Les aménagements permettent : -de changer les conditions naturelles des territoires donnés, -d’augmenter la surface des meilleures terres d’un pays conformément à son développement socio-économique, et à l’état des rapports de production. L’aménagement des terres s’obtient soit par : -la modification du fonctionnement hydrologique du milieu, -le labour profond (l’embêchage), -le terrassement (remblayage ou nivellement) des terres, -la plantation des essences forestières des zones, -l’amélioration radicale des propriétés du sol et une augmentation optimale de sa fertilité, -etc. Dans le concept du génie rural tel qu’il est admis au Mali, l’appellation aménagement hydro agricole s’applique à toute action permettant d’adapter le potentiel hydraulique existant ou disponible aux objectifs agricoles globaux. L’aménagement hydro agricole est essentiellement un outil de maîtrise de l’eau. Ainsi, si l’opération d’irrigation se définit comme un ensemble d’objectifs et les moyens cohérents, liés à un mode particulier de développement rural, alors l’aménagement hydro agricole (périmètre irrigué) est un des moyens mis en œuvre par l’opération. C’est un moyen au même titre que les règles juridiques relatives au statut foncier et au mode d’attribution des parcelles, que l’organisme de gestion chargé du fonctionnement de l’ensemble, que le système de prix appliqué aux inputs et outputs, etc. Dr SOUMANO Lassine Cours d’aménagement 2 1.2. Historique : L’homme a toujours eu besoin de l’eau: pour son alimentation ; puis pour celle de son bétail; pour son agriculture; puis pour ses déplacements; il l’a également utilisée pour se défendre contre ses ennemis, mais aussi pour les attaquer. Il est donc intéressant de regarder les réalisations qu’il a pu, à des époques fort reculées, accomplir dans le domaine de l’aménagement hydro agricole. C’est en outre l’occasion de comprendre comment il en a réglementé l’usage. Depuis des temps forts anciens, les peuples habitants des pays insuffisamment arrosés par les pluies ont eu besoin d’irriguer leur culture pour en améliorer le rendement : - A Jéricho, par exemple, de nombreux travaux ont été effectués dans ce but dès 8000 ans ; et vers 6000 ans avant J C. fut construit un canal d’irrigation long d’une quinzaine de Km. - En Egypte, des travaux d’irrigation ne sont pas antérieurs au milieu du 6ème millénaire, mais depuis 3000 ans environ, on a commencé à construire de grands bassins de rétention dont la surface étaient de l’ordre d’une trentaine (30) de Km², utilisés pour mettre en réserve l’eau des crues du Nil, employée ensuite pour l’irrigation. - En Mésopotamie, l’art de creuser les canaux d’irrigation était déjà très développé en 3000. Le code d’Hammourabi et l’Almanach du fermier, du XVIII ème siècle, donne des lois et des conseils pour l’exécution et l’entretien de ces ouvrages. - En Chine, dès avant notre ère, d’immenses travaux d’irrigation ont été réalisés, comme par Exemple les canaux de Cheng Kuo et de Kuanhsien. - En ce qui concerne le drainage des terres, c’est-à-dire l’élimination de l’eau en excès, il était pratiqué dès 2750 dans la vallée de l’Indus, en 1300 à Nippur, et au milieu du premier millénaire en Etrurie. - Pour alimenter les irrigations, des barrages ont dû être utilisés depuis des temps extrêmement anciens : des petits ont étés construits en Iran, en Inde, dès le 5ème ou 4ème millénaire, mais ils n’ont pas laissé de trace. Le plus ancien barrage connu semble être celui de Jawa, en Jordanie, vers la fin du 4ème millénaire. - La pratique de l’aménagement au Mali remonte à la nuit des temps ; dans la vallée du fleuve Niger et ses affluents les paysans pratiquent depuis fort longtemps des techniqes traditionnelles d’irrigation, bien adaptées aux conditions de leur environnement. Ainsi on a pu enregistrer des techniques de la submersion contrôlée, de la culture de décrue et de la riziculture des bas-fonds depuis plus d’un millénaire avant J.C. Quant à la législation, on peut citer : - Le célèbre code d’Hammourabi qui est le premier code écrit. Il comporte 7 articles qui visent l’irrigation et les machines hydrauliques. Rédigé en Mésopotamie au XVIII ème siècle, il a rassemblé de nombreuses lois plus anciennes. - Le même souci se rencontre dans un recueil de lois assyriennes daté de 1400 à 1200 environ. - Il existe également des traces de lois très anciennes relatives à l’eau en Grèce et dans la Crète minoenne (milieu du 2ème millénaire), puis plus tard, dans les Œuvres d’Homère. - La loi romaine, toujours présente dans le système législatif Français, n’a pas négligé non plus les problèmes de l’eau, traitant en particulier de ceux relatifs à sa propriété et sa distribution. - A Rome existait un curator aquarum (administrateur) des eaux, dont les fonctions ont été précisées par un décret de l’an II avant notre ère. Dr SOUMANO Lassine Cours d’aménagement 3 1.3. OBJECTIFS : 1.3 .1 Objectifs globaux : Plus encore que toute autre opération de développement rural, les finalités sont à chercher dans le plan qui en général définit clairement les objectifs de la politique d’intensification de la production végétale par l’aménagement. Dans les pays sahéliens ils sont au nombre de trois types : - Augmenter la production vivrière et la garantir contre le risque climatique ; il s’agit généralement de petites opérations à intérêt local. - Augmenter sensiblement les productions vivrières ou de cultures industrielles - (coton, sucre, tabac, etc) nationales ; cela conduit à des opérations de grande envergure. - Garantir une partie importante de la production vivrière nationale contre le risque climatique ; grandes opérations. Le choix qui est fait, entre ces objectifs selon les Etats, dépend de l’analyse qu’ils font de leur vulnérabilité par rapport au risque climatique. Ainsi, l’objectif général peut être résumer, comme << la création d’un ensemble technico- économique, permettant une utilisation optimale d’eau disponible (fleuve, lac naturel ou artificiel, etc.) à des fins d’intensification de la production agricole avec une contrainte de rentabilité financière et économique de l’aménagement, assurant, entre autres, sa reproduction>> 1.3.2 Objectifs spécifiques : Au Mali les objectifs sont : - irrigation ; - abreuvement du bétail ; - alimentation de la nappe phréatique ; - régénération du couvert végétal. Les aménagement portent sur : - les bas-fonds ; - les plaines ; - les lacs de retenue ; - le surcreusement des mares. NB : Les buts de l’opération caractérisent des modes d’action relatifs à la transformation et à la maîtrise d’un certain nombre de ressources ou de facteurs de production spécifiques de l’aménagement hydro agricole : L’espace, le sol, l’eau, les instruments et techniques de production, la force de travail, les spéculations, les produits agricoles et financiers. Tous ces facteurs apparaissent en tant que ressources disponibles, appropriables et transformables dans le cadre de l’aménagement. Cependant, bien que valable pour toutes les techniques d’irrigation, l’aménagement hydro agricole ne devienne un travail indispensable au préalable absolu, que dans le cas de l’irrigation de surface. L’irrigation de surface s’effectue en inondant le sol ou en faisant couler l’eau à la surface du sol. Dans les deux cas, il faut retenir l’eau de façon qu’elle pénètre jusqu’à une certaine Dr SOUMANO Lassine Cours d’aménagement 4 profondeur pour répondre aux besoins des cultures et qu’elle se repartit sur l’ensemble du terrain. Un bon réseau d’irrigation doit aussi permettre d’éviter les pertes excessives d’eau que provoque l’infiltration en profondeur et la colature aux extrémités du champ. Le principe de la technique d’irrigation de surface est le suivant :<< l’eau étant au point le plus haut des terres, on la fait couler jusqu’au point le plus bas, son débit diminuant au fur et à mesure qu’elle s’écoule le long de la pente par suite de son infiltration dans le sol >>. Dans le cadre du présent cours, nous parlerons seulement de l’aménagement hydro uploads/Geographie/ cours-d-x27-amenagement-aha-word.pdf
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- Publié le Jul 18, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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