1 INSTITUT UNIVERSITAIRE D’ABIDJAN SYLLABUS URBANISME Niveau : Master 1 2012 -

1 INSTITUT UNIVERSITAIRE D’ABIDJAN SYLLABUS URBANISME Niveau : Master 1 2012 - 2013 Dr. TRAORE Porna Idriss Maître-assistant Département de Géographie 2 Intitulé du cours L’URBANISME : THEORIES ET METHODES - HISTOIRE ET THEORIE DE LA VILLE Type de cours Thématique Niveau de cours Elevé Année et de cursus/semestre M1/S1 Crédits et volume horaires 3 ECTS/37.5 heures – CM : 10h et TP étudiant 17.5 Enseignant responsable TRAORE Porna Idriss Autres participants Pr KOFFI Emile/ Dr YEO Objectif(s) du cours Apporter une culture générale de la ville et de l'urbanisme à des étudiants de géographie en début de Master. Il propose un historique général, ainsi qu’un tour d’horizon des idées et systèmes d’interprétation de l’urbain, plus ou moins organisés et formalisés en « théories ». Contenu du cours Plusieurs approches sont développées : - Quelques grandes étapes de l’histoire des villes et de la gestion urbaine, à travers de nombreux exemples. Si l’évolution de la Côte d’Ivoire est particulièrement étudiée, le cours insistera davantage encore sur la place de l’urbanisme dans l’histoire. - Les grands concepts de l’analyse urbaine ( ex. : fonction, forme, modèle, planification…). L’apparition et l’usage de ces derniers est indissociable de l’émergence des « questions urbaines ». Références bibliographiques Numa Denis Fustel de Coulanges, La cité antique, Paris,Hachette, 1885. AGIER, M. (1999) L’invention de la ville: banlieues, townships, invasions et facelas, Paris, Editions des archives contemporaines. ASCHER, F. (1995) Métapolis ou l’avenir des villes, Paris, Odile Jacob. AUGE M. (1992) Non-lieux, introduction à une anthropoligie de la surmodernité, Paris, Seuil. BENEVOLO, L. (1983) Histoire de la ville, Marseille, Editions Parenthèses. CHALAS, Y. (2000) L’invention de la ville, Paris, Anthropos. CHOAY, F.L’urbanisme, utopies et réalités. Une ontologie, Paris, Seuil, 1965. CHOAY, F. (1994a) Le règne de l’urbain et la mort des villes.La ville, art et architecture en Europe. Paris, Editions du Centre Pompidou. STECK, J.-F. (2007) La rue africaine, territoire de l’informel? Flux, 66-67, pp. 184. TRAORE, P.I. (2010), Du chronotope de la Gare du Nord-Paris à la ville à mille temps, Editions U.-E., Berlin, 220p. VELZ, P. (2000) Mondialisation, villes et territoires : l’économie d’archipel, Paris, PUF. VIARD, J. (1994) La société d’archipel : ou les territoires du village global, La Tour-d’Aigues, Editions. 3 PLAN DU COURS Introduction : Essaie de définition de l’urbanisme Première Partie : Genèse et objet de l’urbanisme Chapitre I : L’urbanisme avant la Lettre : De l’antiquité au XIXe siècle I. La cité antique II. La ville médiévale : Le déclin urbain au moyen âge III. Renaissance, baroque, classicisme IV. La ville industrielle Chapitre II : Les théories fondatrices de l’urbanisme I. Les théories préurbanistes 1. Le modèle progressiste 2. Le modèle culturaliste Deuxième Partie : Pratiques professionnelles de l’urbanisme Chapitre III - Les échelles d’intervention de l’urbanisme I. L’urbanisme et aménagement du territoire II. L’aménagement régional III. L’échelle de la ville IV. L’échelle du quartier et la composition urbaine Chapitre IV. Les terrains de l’urbanisme I. Les nouveaux quartiers : l’urbanisme de développement II. Le centre urbain et les quartiers dégradés : l’urbanisme de gestion 1. La démolition-reconstruction 2. La réhabilitation Méthode d'enseignement Syllabus Méthodes d'évaluations Examen de fin de semestre Langue d'enseignement Français 4 3. La pression foncière III. Les quartiers anciens : l’urbanisme de participation Chapitre V: Les champs d’application de l’urbanisme I. L’habitat II. Les activités III. Les transports IV. Les équipements Chapitre VI - Les voies et moyens de l’urbanisme Conclusion Bibliographie 5 ESSAI DE DEFINITION DE L'URBANISME L'urbanisme n'est pas aisé à définir1. On verra qu'il a suscité de nombreuses «théories», dont aucune n'a fait l'unanimité autour d'elle, et que le terme même est récent (début du XXe siècle). F. Choay estime que, « vers la fin du XIXe siècle, l'expansion de la société industrielle donne naissance à une discipline qui se distingue des arts urbains antérieurs par son caractère réflexif et critique et par sa prétention scientifique2 ». Cette définition situe bien les travaux des théoriciens qui ont prétendu fonder l'urbanisme. Elle correspond moins bien à un champ professionnel qui a rapidement pris une dimension concrète et focalise des enjeux (y compris financiers) importants. Le Grand Dictionnaire encyclopédique Larousse (1982-1985) le définit comme « l'art d'aménager et d'organiser les agglomérations humaines » et, de façon plus précise, « l'art de disposer l'espace urbain ou rural au sens le plus large (bâtiments d'habitation, de travail, de loisirs, réseaux de circulation et d'échanges) pour obtenir son meilleur fonctionnement et améliorer les rapports sociaux ». Le Grand Larousse du XXe siècle (1927-1933) ajoutait : « de telle sorte que les fonctions et les relations entre des hommes s’exercent de la façon la plus commode, la plus économique et la plus harmonieuse ». Les définitions précédentes parlent d’« aménager » l’espace, c’est-à-dire de « disposer avec ordre ». Il s’agit donc d’un acte volontaire qui vise à créer une situation ordonnée, jugée à ce titre préférable à une situation résultant du jeu spontané des acteurs. Cette action s’exerce dans « l’espace urbain ou rural » (mais l’aménagement peut se concevoir à des échelles très diverses). 1 Voir notre définition à Pierre Merlin, Françoise Choay et al, Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, Paris, PUF, 1988, 4eédi., 2005, (réimpression, 2008). 2 Françoise Choay, L’urbanisme, utopies et réalités. Une ontologie, Paris, Seuil, 1965. 6 PREMIERE PARTIE - GENESE ET OBJET DE L’URBANISME Chapitre 1 - L’urbanisme avant la Lettre : de l’antiquité au XIXe siècle Le terme « urbanisme » est apparu au début du XXe siècle. Mais depuis l’antiquité, l’homme a considéré la ville comme le terrain d’expression privilégié de l’organisation de la société, des réalisations de ses capacités artistiques et ses aptitudes techniques3. I. La cité antique « Civilisation », « cité », et « citoyen » ont la même étymologie (civis, civitas). C’est-à-dire qu’aussi loin qu’on remonte dans le temps, il n’ya de société organisée qu’autour des villes, que celles-ci sont le creuset des valeurs collectives et de la vie politique. La politesse renvoie à la civilité et à l’urbanité(urbs, la ville), qui désigne à la fois « la politesse des anciens Romains » (Lettré) et le gouvernement d’une ville. Et même la police a pour objet de s’assurer du comportement urbain des citoyens.La cité antique, selon Fustel de Coulanges, s’est fondée autour des premières croyances, devenues religion. C’est autour des croyances sur le feu sacré et sur la mort que se sont forgées les premières formes de cultes – celui des morts- et les premières institutions – le mariage, la famille, la parenté, les droits de propriété et de succession – qui ont nécessité une autorité : celle du père de famille, chargé du culte des morts, devenu ainsi le premier prêtre. La famille s’étendit, se regroupant (la phratrie grecque, la curie romaine), puis s’agrégeant en tribus : la cité est ainsi née de l’alliance des tribus, confédération à plusieurs degrés de familles. Ainsi la cité, c’est d’abord le regroupement hiérarchisé des familles, des hommes. C’est le contenu humain qui constitue l’élément fondateur, non le cadre physique. L’exercice du culte est la première raison d’être de la ville. La ville est une projection sur terre de l’espace où vivent les divinités. Elle est ordonnée : les tracées sont rectilignes, les places rectangulaires, les points cardinaux orientent souvent les principaux axes ( Egypte, Chine). Fig1. Timgad (Algérie), ville romaine dont le plan a été remarquablement conservé. II. La ville médiévale : Le déclin urbain au moyen âge Si les grandes civilisations de l’antiquité ont été largement tributaire des villes, elles-mêmes reflet des croyances religieuses, métaphysique et cosmologiques, la chrétienté médiévale ne s’accompagna pas d’une grande tradition urbaine. Les villes romaines s’effondrèrent lentement, puis définitivement, en occident, devant les envahisseurs des barbares. Seule Bysance, devenue Constantinople, persista en mais Orient, décline vite après sa prise par les croisées (1204). La ville médiévale fut d’abord la résidence de l’évêque. C’était le plus souvent une ancienne ville romaine en déclin. Mais il n’y avait 3 Pierre Lavedan, Histoire de l’urbanisme, Pari, H. Laurens, 3 vol. (1926, 1941,1954), voir aussi ses ouvrages postérieurs, écrits en collaboration. 7 plusd’ordonnancement de la ville selon les principes religieux. Toute référence cosmologique disparut, et avec elle les tracés rectangulaires. La menace des envahisseurs barbares a contraint les anciennes villes romaines en déclin à s’enfermer dans des murailles, à se réorganiser autour d’une forteresse dans un périmètre restreint.Les villes commerçantes apparurent, la place du marché devint un des pôles de la ville au même titre que la cathédrale. Un troisième pôle était le Château du souverain ou du seigneur, souvent implanté initialement aux limites de la ville.L’architecturede la ville médiévale était très simple, d’origine vernaculaire. Les constructions petites, sontserrées autours de rues étroites et tortueuses, l’espace intérieur à l’enceinte étant limité. C’est cette diversité des formes, alliées à l’homogénéité des matériaux et des types de construction que naquit l’harmonie de la ville médiévale qui suscita la nostalgie de bien des théoriciens au XIXe siècle. Le plan irrégulier de la plus part des villes médiévale ne traduit pas une absence de planification. Il s’agit le plus souvent uploads/Geographie/ cours-urbanisme.pdf

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