The Project Gutenberg EBook of Curiosites Infernales, by P. L. Jacob This eBook

The Project Gutenberg EBook of Curiosites Infernales, by P. L. Jacob This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net Title: Curiosites Infernales Author: P. L. Jacob Release Date: January 11, 2004 [EBook #10685] Language: French Character set encoding: ISO Latin-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK CURIOSITES INFERNALES *** Produced by Carlo Traverso, Christine De Ryck and the PG Online Distributed Proofreaders, from images generously made available by the Bibliotheque Nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr. CURIOSIT S  INFERNALES PAR P. L. JACOB BIBLIOPHILE DIABLES, BONS ANGES, F ES, ELFES, FOLLETS ET LUTINS, ESPRITS  FAMILIERS POSS D S ET ENSORCEL S, REVENANTS, LAMIES, L MURES,     LARVES, VAMPIRES PRODIGES ET SORTIL GES, ANIMAUX PARLANTS, PR SAGES   DE GUERRE, DE NAISSANCE, DE MORT, ETC. 1886 * * * * * PR FACE  Simon Goulart en envoyant son fr re Jean Goulart un volume de son   _Thr sor des histoires admirables et m morables_ lui dit: Ce sont pieces    rapportees et enfilees grossi rement ausquelles je n'adjouste presque rien  du mien, pour laisser vous et tout autre debonnaire lecteur la   meditation libre du fruit qu'on en peut et doit tirer. Dieu y apparoit en diverses sortes pr s et loin, pour maintenir sa justice contre les coeurs  farouches de tant de personnes qui le regardent de travers; item pour tesmoigner en diverses sortes sa grace ceux qui le reverent de pure  affection. Autant nous en dirons de notre ouvrage. De tout temps il y a eu des croyants et des incr dules.  Les ignorans, dit Bodin[1], pensent que tout ce qu'ils oyent raconter des  sorciers et magiciens soit impossible. Les ath istes et ceux qui contrefont  les s avans ne veulent pas confesser ce qu'ils voyent, ne s achans dire la   cause, afin de ne sembler ignorants. Les sorciers et magiciens s'en moquent pour deux raisons principalement: l'une pour oster l'opinion qu'ils soyent du nombre; l'autre pour establir par ce moyen le r gne de Satan. Les fols  et curieux en veulent faire l'essay. [Note 1: En la pr face de sa _D monomanie_.]   * * * * * CURIOSIT S INFERNALES  LES DIABLES I.--EXISTENCE DES D MONS  Il y en a plusieurs, dit Loys Guyon[1], tant incr dules de nostre temps,   qui ne veulent croire qu'il y ait des demons ou malins esprits qui habitent en certaines maisons (qui sont cause que personne n'y peut fr quenter) ou  par les deserts qui font fourvoyer les voyageurs. Et aussi en d'autres lieux... Ce qui m'a donn occasion d'escrire de ces demons, c'est que  lisant le livre du voyage de Marc Paul, Ven tien, des Indes Orientales, il  escrit d'un desert, qu'il appelle Lop, qui est situ dans les limites de la  grande Turquie qui est entre les villes de Lop et de Sanchion, qu'on ne s auroit passer en vingt-cinq ou trente journ es, et pour ce qu'il est   n cessaire aucuns, pour la n gotiation qu'ont ceux de Lop avec ceux de    Sanchion ou de la province du Tanguth, de passer par ces deserts, combien qu'ils s'en passeroyent bien, s'ils pouvoyent, veu les dangers et grandes difficultez qui s'y trouvent... C'est chose admirable qu'en ce desert l'on void et oid de jour, et le plus souvent de nuict, diverses illusions et fantosmes, de malins esprits, au moyen de quoy, ja n'est besoin ceux qui  y passent de s'eslongner la trouppe, et s'escarter de la compagnie.  Autrement, cause des montagnes et costaux, ils perdroyent incontinent la  ve e de leurs compagnons. Et les appellent par leurs propres noms, feignans  la voix d'aucuns de la trouppe et par ce moyen les destournent et divertissent de leur vray chemin, et les meinent perdition tellement  qu'on ne s ait qu'ils deviennent. On oid aussi quelquefois en l'air des  sons et accords d'instrumens de musique, et le plus souvent des bedons et tabourins, et pour ces causes ce desert est fort dangereux et perilleux  passer. [Note 1: _Diverses le ons_. Lyon, 1610, 3 vol. in-12, t. II, p. 300  et suivantes.] Voil ce qu'en a laiss par escrit, Marc Paul qui y a est , qui vivoit     l'an 1250, je pensoy que ce fussent choses fabuleuses (et controuv es   plaisir ou pour quelque autre raison). Mais ayant leu les oeuvres de Teuet, cosmographe, pour la plus grand part tesmoin oculaire de beaucoup de choses que plusieurs autheurs ont laiss par escrit, et entre autres de ce desert  de Lop, je n'ay plus creu que ce fussent fables. Que semblables choses ne se voyant ailleurs, il se void en ce qu'on a  escrit de plusieurs grands et illustres personnages qui s'estoyent retirez aux deserts d' gypte, comme sainct Machaire, sainct Anthoine, sainct Paul  l'hermite, lesquels ont trouv tous les deserts lieux pleins de grande  solitude, remplis de d mons. Comme fit sainct Anthoine qui estant sorti de  sa cellule, ayant envie de voir jour et Paul l'hermite, qui demeuroit en un desert plus haut que luy trois journ es, trouva en chemin, une forme  monstrueuse d'homme, qui estoit un cheval, et tel que ceux que les po tes  anciens ont appel Hippocentaures. Auquel il demanda le chemin du lieu o   demeuroit ledict Paul Hermite, lequel parla. Mais il ne peut estre entendu et monstra de l'une de ses mains le chemin et puis apr s il s'osta de  devant luy, s'enfuyant d'une grande vitesse. Or si c'est homme estoit point quelque illusion du Diable, faite pour espouvanter le sainct homme ou si (comme les solitudes sont coustumieres de produire diverses formes d'animaux monstrueux) le desert avoit engendr cest homme ainsi difforme,  nous n'en avons rien de certain. Sainct Anthoine donc s'esbahissant de ceste occurrence, et resvant, sur ce  que desja il avoit veu, ne discontinua son voyage, et de passer outre. Mais il ne fut gueres avant, qu'estant en un vallon pierreux et plein de rochers, il vid un autre homme d'assez basse stature, mais laid, et difforme, ayant le nez crochu et deux cornes qui lui armoyent horriblement le front, et le bas du corps, lequel alloit en finissant ainsi que les cuisses et pieds d'un bouc. Le vieillard sans s'estonner de ceste forme si hideuse, ne s'esmouvant d'un tel spectacle, si effroyable, se fortifia, comme estant bon gendarme chrestien vestu des armes de J sus-Christ,... et,  voicy ce monstre susdit qui lui pr senta des dattes et fruicts de palmier  comme pour gage d'amiti et asseurance. Ceci encouragea ce bon hermite qui,  apprivois du monstre, s'arresta un peu et s'enquit de son estre et que  c'est qu'il faisoit en ceste solitude, auquel cest animal inconu respondit: Je suis mortel et un des citoyens et habitans de ce desert, que les gentils et idolatres aveugles et de eus sous l'illusion diverse d'erreur, adorent  et reverent sous le nom de faunes, pans, satyres et incubes. Je suis venu de la part de ceux de ma trouppe, et compagnie vers toy pour te requerir qu'il te plaise de prier le commun Dieu et Seigneur de nous tous, pour nous mis rables, lequel s avons estre venu au monde pour le salut et rachat de   tous les hommes, et que le son de sa parole a est sem et espandu par   toute la terre. Ce monstre parlant ainsi, le voyager charg d'ans et  v n rable hermite Anthoine pleuroit chaudes larmes, lesquelles couloyent    le long de sa face honnorable, non de douleur, ains de joye. En Hirlande, il s'y void et entend des malins esprits parmi les montagnes,  et combien qu'aucuns disent que ce ne sont que des fausses visions qui proviennent de ce que les habitans usent de viandes et breuvages vaporeux, comme de pain faict de chair de poisson sech . Et leur boire sont bieres  fortes. Mais i'ay sceu (asseurement) des Anglois qui y ont demeur quelques  ann es, qui vivoyent civilement et delicatement, qu'il y avoit des esprits  malins parmy les montagnes, lesquels molestent par leurs fa ons de faire et  font peur aux voyageurs soit de jour et de nuict. Plusieurs autres d mons luy ont donn de grandes fascheries en son desert,    lui jettans sur son chemin des vaisselles d'or et d'argent, lesquelles choses il voyoit soudain s'esvanouir. Les Arabes qui, commun ment voyagent par les deserts de leurs pays, y   voyent des visions espouvantables et quelquefois des uploads/Geographie/ curiosites-infernales-by-jacob-p-l-1806-1884.pdf

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