Exercice : Pour des questions de temps, tous les calculs et le graphique ont ét
Exercice : Pour des questions de temps, tous les calculs et le graphique ont été réalisés avec un tableur Excel. 1. Les indices de Hoover-Balassa de chaque région sont calculés infra. 2. Les régions les plus spécialisées dans l’agriculture sont la Champagne Ardenne avec un IHB s de plus de 228, le Limousin, l’Auvergne et le Poitou-Charentes. Cette donnée est mesurée par l’IHB s qui compare la part de la région dans l’Agriculture et la part de la région dans l’activité nationale. 3. Courbe de Lorenz 4. Indice de Gini de l’Agriculture L’indice de Gini de l’emploi dans l’agriculture est de 0,34 en 2010. La dispersion spatiale est plutôt bonne. Les emplois dans le secteur agricole ne sont pas trop concentrés, la répartition sur le territoire n’est donc pas trop hétérogène. Mini-Dissertation : Les populations et les activités économiques se conglomèrent et créent des espaces non- homogènes. Plusieurs hypothèses, parfois concomitantes, pouvant expliquer ces différences spatiales ont été énoncées. Là où certains accordent un rôle majeur aux avantages de première nature d’autres, comme l’épistémologue hongrois Imre Lakatos, avancent que la place de l’espace dans les théories économiques relève d’une heuristique négative. Il semble néanmoins difficile aujourd’hui d’exhumer une explication des inégalités territoriales sans analyser, à l’instar de P. Krugman prix Nobel en 2008, les mécanismes et facteurs qui selon le cas poussent à la concentration géographique ou, au contraire à sa dispersion. En France, les disparités spatiales se sont accentuées depuis la Révolution Industrielle corroborant ainsi les propos de Myrdal qui expliquait que le développement économique d’un territoire a souvent, par le passé, été enclenché par une condition géographique ou historique particulière. Le physiologiste Jared Diamond attribue quant à lui l’agglomération des espaces à l’adéquation des territoires et des activités. Il affirme que les différences de faune et de flore sont une explication aux inégalités spatiales d’aujourd’hui, en avançant la théorie selon laquelle l’abondance en plantes comestibles et animaux domesticables, qui ont permis d’assister l’homme dans ses activités, ont concouru à l’indépendance rapide de certaines régions. L’homme n’ayant plus à se soucier de sa survie a pu se consacrer à l’évolution des technologies de production et à la connaissance. David Landes (1998) va plus loin dans l’importance accordée aux avantages de première nature en exprimant « une vérité désagréable : dame nature est injuste... ». Il étaye sont point de vue avec le rôle non négligeable joué par le climat dans la productivité des hommes et donc dans la croissance et le rythme des activités. Il avance également que la chaleur et l’humidité des régions tropicales et équatoriales sont particulièrement difficile à gérer et font que ces espaces restent un berceau de l’hostilité au développement économique. Mellinger, Sachs et Galup («Climate, costal proximity and development, 2003) avancent que les zones tempérées côtières représentent 8% de la surface terrestre, regroupent 23% de la population mondiale et correspondent à 53% du PIB mondial, mais également que la création de richesses est 18 fois plus importante dans ces zones que dans les zones non- tempérées éloignées des côtes. Bairoch attribue l’essor de certaines villes, durant la révolution industrielle, à la proximité du charbon, cruciale à l’époque. L’ensemble des différences de dotations en ressources naturelles, en facteurs de production ou en capacité d’échanges (villes côtières, géopolitique, proximité d’un fleuve...) influencent les disparités spatiales et les activités économiques. Ces avantages exogènes expliquent aussi comme l’ont évoqué Ricardo, puis Hecksher, Ohlin et Samuelson la spécialisation de certains pays dans la production liée aux ressources naturelles abondantes (pétrole, diamants, cacao, piments...). Il est indéniable que les caractéristiques spécifiques du sol sont primordiales pour l’agriculture ou les activités du secteur primaire. De même, certains individus peuvent préférer les aménités et la particularité de certains endroits. Il est donc difficile de nier une certaine forme de déterminisme géographique engendrée par les avantages de première nature néanmoins, ils méritent d’être relativisés. Elison et Glaeser (The Geographic Concentration of Industry : Does Natural Advantage Explain Agglomeration ? 1999) affirment que les avantages de première nature expliquent seulement 20% environ de la localisation de l’industrie américaine. De même, il n’est pas possible d’attribuer les données économiques ou de densité de l’Île-de-France au climat, à la richesse du sol ou à une quelconque affabilité des agents économiques. Alors, comment aller plus loin dans l’explication de la distribution inégales des populations et des activités économiques dans l’espace ? Pour ce faire, nous allons essayer infra, de comprendre les mécanismes qui influencent les choix de localisation de l’ensemble des agents et qui sont donc à l’origine de l’agglomération. Nous nous restreindrons ici à une analyse statique, et n’aborderons pas la dynamique expliquant les inégalités de croissance des territoires. La formation des agglomérations dépend de l’intensité relative des forces centripètes et centrifuges. Quand les forces d’agglomération dominent, les entreprises tendent à se concentrer, dans le cas opposé, elles ont tendances à se disperser. Pour expliciter les forces centripètes, Marshall a mis en avant la proximité géographique et les bénéfices associés avec le concept « d’externalités d’agglomération ». Tout d’abord, cette proximité va conduire à des rendements d’échelle croissants en raison de l’accumulation importante des connaissances et des savoir-faire (externalités non-pécuniaires), mais également permettre de s’appuyer sur un grand nombre de fournisseurs spécialisés (biens intermédiaires, services...) et également un bassin d’emploi qualifié et stable. Les externalités peuvent également être pécuniaires, elles recouvrent alors également les liens entre individus, mais sans distinction faites des liens entretenus dans la sphère des marchés. On distingue également les externalités par leur degré de spécificité sectorielle. On parle d’externalités de spécialisation par opposition aux externalités d’urbanisation. Les premières forment des pôles d’activités spécialisées (cluster) sur le format du pôle aéronautique de Toulouse ou textile de Prato en Italie, les secondes représentent la diversité des activités concentrée sur un seul et même territoire. Paul Krugman explique que les disparités spatiales sont non seulement dues aux économies d’échelle dans la production, mais également au transport de marchandises. Paul Bairoch avance que la révolution dans les transports (suite à la révolution industrielle) a favorisé l’agglomération spatiale des entreprises et des consommateurs. Les chutes des coûts de transport au cours du temps ont fait que les entreprises se sont affranchies des distances entre les matières premières, l’implantation des clients, et les lieux de production. Toutefois Krugman a montré que les activités mobiles ont tendance à se regrouper dans l’espace lorsque les coûts de transport sont suffisamment bas. Il est indéniable aujourd’hui, comme l’ont avancé Christaller et Lösch, que le développement des agglomérations est étroitement lié à l’arbitrage que font les firmes entre les rendements croissants et les coûts de transport, mais nous arrivons ici sur des aspects dynamiques. Les forces centrifuges incitent, comme l’évoque Thisse, à la dispersion. Les entreprises localisées sur des marchés où la concentration est relativement importante sont soumises à une plus forte concurrence sur les marchés des produits et du travail. Ceci agit comme une force centrifuge qui tend à disperser les activités dans l’espace. La pression foncière liée à la rareté de l’espace produit le même effet, et encourage à l’éloignement. S’il faut assurément prendre en considération les avantages de première nature dans l’analyse empirique des disparités d’occupation de l’espace, ils ne suffisent pas à modéliser de manière rigoureuse les zones de concentrations actuelles. Les mécanismes influençant la localisation géographique des activités peuvent être classés en deux catégories. Les forces centripètes qui poussent à l’agglomération (rendements d’échelle croissants, coûts de transport, externalités...), et par opposition les forces centrifuges qui incitent à la dispersion pour éviter les inconvénients de coûts liés à la congestion, à la concurrence... Pour aller plus loin, le fonctionnement de ces forces d’agglomération et de dispersion devra s’examiner, comme le préconise Paul Krugman, dans un cadre d’une concurrence monopolistique. uploads/Geographie/ devoir-n01-economie-geographique.pdf
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- Publié le Fev 11, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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