Finale 2000 Fauteuils d'orchestre Nous, fauteuils de l'Olympia, que de postérie

Finale 2000 Fauteuils d'orchestre Nous, fauteuils de l'Olympia, que de postérieurs, illustres ou anonymes, raplapla ou callipyges, avons-nous vus se poser entre nos bras ! Nous avons fréquenté si intimement des quidams qui se disaient, parfois indûment, "du showbiz" que notre connaissance des dessous de la multitude surpasse celle des sociologues les plus futés. Que nous riions de leurs chichis et de leurs micmacs ou que nous gémissions sous le fardeau de poussahs poussifs, nous sommes toujours aux premières loges... C'est pourquoi Gallimard et Grasset nous ont demandé d'écrire nos Mémoires tant espérés. Qui l'eût cru ? raplapla : cet adjectif attesté en 1892 vient de raplati, avec redoublement de pla(t), pour insister sur l’extrême platitude d’une chose. Il ne prend pas de t final, par attraction avec les formes onomatopéiques (comme fla-fla, bla-bla…), et est invariable. callipyges : adjectif attesté en 1786, du grec kallipugos, épithète donnée à Aphrodite, déesse de la Beauté et de l’Amour, dans la mythologie grecque. Il est formé de deux éléments grecs, kallos, "beauté", et pugê, "fesse". On utilise cet adjectif pour qualifier une statue ou - par extension - une personne pourvue de belles fesses. vus : ce participe passé se conforme à la règle du participe passé suivi d’un infinitif. Il s’accorde avec le complément d’objet direct placé avant, si celui-ci fait l’action exprimée par l’infinitif, ce qui est le cas ici. quidams : mot latin dont la signification, au singulier, est "un certain", "quelqu’un". Comme substantif, il désigne un homme, un individu quelconque qu’on ne peut ou qu’on ne veut pas nommer . Ce mot s’accorde au pluriel. showbiz : abréviation familière de l’anglicisme show-business, mot anglais apparu en France en 1954, formé à partir du verbe to show, "montrer", et de business, "affaires". Dans l’abréviation, la première syllabe bus- (prononcée "biz" en anglais) a été transcrite biz en français. Ce mot peut également s’écrire avec un trait d’union. riions : le verbe rire est conjugué ici à la première personne du pluriel du subjonctif présent. Il est employé dans une proposition conjonctive introduite par que et exprimant une supposition, d’où le mode subjonctif. Il prend donc deux i, ce qui évite la confusion avec la première personne du pluriel du présent de l’indicatif. chichis (...) micmacs : chichi, nom d’origine onomatopéique, signifie "simagrée", "comportement affecté". Il s’emploie surtout au pluriel, en particulier dans l’expression faire des chichis, "faire des manières" ; micmac viendrait de meutemacre, "mutin", "séditieux", lui-même issu du moyen néerlandais muytemaker, "mutin". La transformation en micmac s’expliquerait par attraction avec fric-frac, tic-tac, cric-crac, etc. poussahs : emprunté au chinois p’usa, "image de Bouddha assis jambes croisées", ce mot a d’abord désigné une statuette de Bouddha, puis, par extension, un homme gros, petit et ventru. Gallimard et Grasset : ces deux noms propres désignent deux grandes maisons d’édition de littérature générale. Gaston Gallimard (1881-1975) fonde en 1911 les "Editions de la Nouvelle Revue Française", qui deviendront, en 1919, les éditions Gallimard. Quant à Bernard Grasset (1881-1955), c’est en 1907 qu’il fonde les éditions Grasset. Mémoires : au masculin pluriel avec une majuscule, ce mot signifie "relation écrite de certains événements vécus par quelqu’un qui en est également le narrateur" (exemple : les Mémoires de Saint-Simon). Ici, Gallimard et Grasset ont demandé aux fauteuils d’écrire ce qu’ils ont vécu, leurs souvenirs, c’est-à-dire leurs Mémoires. eût cru : le verbe croire est employé, ici, au conditionnel passé deuxième forme, ce qui explique l’accent circonflexe sur le u de son auxiliaire eût. Le participe passé cru, du verbe croire, ne prend pas d’accent circonflexe sur le u (ne pas le confondre avec celui du verbe croître, qui en prend un : crû). Avant que la vedette ne pousse la chansonnette, qu'entendons-nous ? Des Parisiennes se plaindre de leurs amants bilieux et de leurs irascibles mastiffs, des banquiers s'interpeller ex cathedra à propos de ventes à réméré, des bourgeoises écolos évoquer doucettement leurs attendues dames-d'onze-heures et l'action sédative des racines du rauwolfia, des spectateurs insomniaques échanger leurs impressions sur le dernier nycthémère... Que de on-dit nous oyons ! Certes, notre gloire est plus marcescible que celle de nos confrères les fauteuils de l'Académie française, qui se sont élevés jusqu'à l'immortalité. Mais eux se sont laissé râper par les logorrhées de leurs ayants droit, tout en étant condamnés à ne se frotter qu'à des habits verts. Et nous, fauteuils réellement d'orchestre, nous pouvons obtenir des éditeurs de plus gros à-valoir , car , nous, la musique, nous la connaissons ! mastiffs : e mot anglais, issu de l’ancien français mastin, mâtin, puis du moyen français mestif, désigne un gros et grand chien de garde, au corps trapu, voisin du dogue. [s’]interpeller ex cathedra : si, à l’infinitif, appeler ne prend qu’un l, interpeller en prend deux ; ex cathedra : cette locution adverbiale latine, formée de ex, "à partir de", et de cathedra, "chaire", signifie "du haut de la chaire". Parler ex cathedra, c’est s’exprimer d’un ton doctoral, solennel, comme du haut d’une chaire, à l’église. à réméré : cette expression vient du verbe latin redimere, "racheter". Elle appartient au domaine du droit et a le sens de "clause par laquelle un vendeur peut racheter ce qu’il vend, à condition de le rembourser au prix principal où il l’a vendu, plus les frais". dames-d’onze-heures : le nom composé féminin dame-d’onze-heures désigne une plante en forme d’ombelles à fleurs blanches étoilées dont la caractéristique est de s’épanouir, lors de sa floraison, vers onze heures du matin. Formé de dame et de onze heures, il prend deux traits d’union. rauwolfia : ce mot vient du nom du botaniste allemand Rauwolf, d’où son orthographe. Il désigne un arbuste de l’Inde dont les racines sont utilisées pour leurs propriétés sédatives et hypotensives. nycthémère : ce nom masculin est formé de deux éléments grecs, nux, nuktos, "nuit", et hêmera, "jour". Il s’agit de l’espace de temps de vingt-quatre heures comprenant un jour et une nuit et correspondant à un cycle biologique : un temps de veille / un temps de sommeil. on-dit (...) oyons : on-dit est un nom composé du XIIe siècle, formé de deux éléments, le pronom indéfini on et le verbe dire à l’indicatif présent, liés par un trait d’union. Un on-dit est une rumeur, un bruit qui court, "ce qu’on dit". Ce nom est invariable ; oyons : le verbe de l’ancien français ouïr n’est plus guère usité de nos jours. Il vient du latin audire, "entendre". Au présent de l’indicatif, la première personne du singulier est j’ois et celle du pluriel nous oyons (la forme la plus connue est celle de la deuxième personne du pluriel de l’impératif présent dans la phrase : "Oyez, oyez bonnes gens !"). marcescible : vient du verbe latin marcescere, "se flétrir". D’un emploi littéraire, cet adjectif qualifie ce qui est sujet ou destiné à se flétrir . Attention, d’abord un c, puis sc pour rendre le son /s/. se sont élevés : il s’agit du participe passé du verbe accidentellement pronominal s’élever. Il s’accorde au masculin pluriel avec le pronom personnel se, complément d’objet direct placé avant le verbe, mis pour les fauteuils de l’Académie française. se sont laissé râper : le participe passé laissé suivi d’un infinitif ne s’accorde pas lorsque le sujet du verbe à l’infinitif (ici se mis pour les fauteuils de l’Académie française) subit l’action exprimée par ce verbe, ici râper. logorrhées : ce nom est formé de deux éléments grecs, logos, "parole", "discours", et -rrhée, du verbe rhein, "couler". Attesté en 1823, il a le sens de "flux de paroles", "discours abondant". ayants droit : ce nom composé appartenant au domaine du droit est formé du participe présent du verbe avoir, ayant, et du nom droit. Les ayants droit, comme leur nom l’indique, ont acquis d’une autre personne un droit. Attention à l’orthographe de ce nom : il s’écrit sans trait d’union, et seul ayants (forme ancienne substantivée) prend la marque du pluriel. à-valoir : un à-valoir est "ce qui est à valoir", c’est-à-dire un acompte, le paiement partiel d’une somme. Ce nom composé, formé de la préposition à et du verbe valoir, prend un trait d’union et est invariable. Finale régionale 2000 Les courses en mer Sur les quais, la foule agglutinée qui lance à cor et à cri un au revoir aux équipages annonce l'imminence du départ. "Ohé !" Des mains et des mouchoirs, semblables à des oriflammes bariolées, sont agités par la famille, les amis, des enfants... Puis les ancres surjalées sont relevées : "Larguez les amarres !" Qu'il s'agisse de Christophe Colomb, de Florence Arthaud ou du charismatique Eric Tabarly, que ce soit à bord de trois-mâts, de catamarans ou de simples canots, les navigateurs, inlassables, depuis la nuit des temps, ont sillonné les océans. Tous ces découvreurs d'îlots inconnus, ces marins sportifs familiers des top niveaux et ces scientifiques de haut vol ont confié leur phénoménal destin à la mer. à cor et à cri : : cette expression de 1635 vient du vocabulaire de la vénerie (le uploads/Geographie/ dictees-pivot-2000.pdf

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