Service économique d’Helsinki © Direction générale du Trésor – avril 2018 Le nu
Service économique d’Helsinki © Direction générale du Trésor – avril 2018 Le numérique en Finlande La Finlande est souvent placée à l’avant-garde de la révolution numérique et de l’innovation1. Paradoxalement, le développement du numérique a été favorisé à la fois par une familiarité précoce avec la téléphonie mobile et par les ressources libérées à la suite de l’échec de Nokia dans les smartphones2. L’ensemble des leviers permettant la diffusion des technologies numériques auprès de la population, de l’administration et des entreprises a été mobilisé : qualité des réseaux de transmission, ouverture de l’accès aux données publiques, développement du numérique dans le système éducatif. Les infrastructures numériques Tous accès confondus, 94,4% des ménages finlandais déclarent avoir un accès à Internet en 2017 contre 86,4% en France (source OCDE). Le développement des réseaux fixes et mobiles a été favorisé par le lancement en 2008 d’un plan intitulé « Broadband 2015 », prolongé jusqu’en 2019. Néanmoins, compte tenu de l’étendue du territoire et de la faible densité de population, certaines zones sont aujourd’hui encore mal desservies. Début 2016, 52 % des ménages finlandais avaient accès à une vitesse de connexion de 100 Mbit/s (et 81 % à une vitesse d’au moins 30 Mbit/s). La fibre optique était accessible pour 31 % des ménages en 2016 (44 % dans la région d’Helsinki). Selon le Europe’s Digital Progress Report de la Finlande pour 2017, le déploiement de la fibre optique fait particulièrement défaut dans les régions moins densément peuplées. Début 2018, un site dénommé Broadbandinfo.fi a été ouvert pour permettre de vérifier les débits offerts dans les différentes régions de la Finlande, rappeler les usages du haut débit et les technologies disponibles. Il présente aussi les sources de financement accessibles pour des projets de déploiement du haut débit dans le cadre de deux programmes (le Fast Broadband Project du ministère des Télécommunications et le Rural Development Programme for Mainland Finland du ministère de l’Agriculture). La Finlande espère ainsi qu’en 2025, la totalité des ménages finlandais auront accès à une connexion de plus de 100Mbit/s. La pénétration du haut débit, mesurée par le nombre de souscriptions d’un abonnement haut débit rapporté à la population, était évaluée à 31,3 % en juillet 2016. Ce taux est légèrement au-dessus de la moyenne européenne, estimée à 30,5 %. Les souscriptions de contrats fibre optique représentaient 29 % du total des souscriptions, contre 26 % en juillet 2015 et 11 % dans l’Union européenne. Le marché finlandais des télécommunications (internet fixe et téléphonie mobile) repose sur 3 acteurs principaux : DNA, Elisa et Telia Finland. Un câble sous-marin en fibre optique de 1 172 km relie depuis mai 2016 Helsinki à Frankfort. La société finlandaise Cinia a investi 100 M€ dans le projet. Alcatel-Lucent était en charge de la construction et de l’installation du câble. La connexion a permis de réduire la latence de 28 millisecondes à 19,5 millisecondes entre Helsinki et Frankfort. Ce projet en mer Baltique s’inscrit dans la stratégie visant à faire de la Finlande un « hub » entre l’Asie et l’Europe. En effet, à plus long terme, une connexion sous-marine (dans l’Océan Arctique) pourrait relier l’Europe continentale à l’Asie. Aucune date de début des travaux n’est cependant mentionnée à ce jour. Selon Cinia, ce projet de câble de 12 500 km dont le coût est estimé à 800 M€, devrait permettre un transfert de données bien plus rapide entre l’Europe et l’Asie en réduisant la vitesse de transfert de données de 75 millisecondes. Le réseau haut débit mobile est très développé. En 2016, jusqu’à 97 % des ménages avait accès à une connexion mobile haut débit de type 4G, alors qu’au niveau européen, ce taux est de 84 %. D’un point de vue géographique, 93 % du territoire est couvert par la 4G. Les disparités régionales demeurent importantes et certaines parties de la Laponie (extrême nord) ne sont pas couvertes. En novembre 2016, le gouvernement a mis en vente 6 licences supplémentaires d’utilisation d’une nouvelle bande de fréquence (UHF 700 MHz), ce qui devrait contribuer à étendre la couverture en haut débit à 99 % de la population d’ici à 2020. 1 La Finlande est classée en 4ème position dans le « Innovation scoreboard » publié par la Commission européenne en 2017, parmi les 4 pays de l’UE identifiés comme des « innovation leaders », derrière la Suisse, la Suède, le Danemark et devant l’Allemagne ; l’intensité de la R&D en Finlande - dépenses de R&D en fonction du PIB - est l’une des plus élevées des pays de l’OCDE. 2 Des centaines d’ingénieurs se sont retrouvés sans emploi et leur reconversion a été favorisée par de nombreux dispositifs aidés favorisant notamment la création de start-ups dans les nouvelles technologies. Service économique d’Helsinki © Direction générale du Trésor – avril 2018 Selon Eurostat, la Finlande se place au premier rang des pays de l’Union européenne en termes de pénétration du haut débit mobile, avec un taux de 147,2 %, indiquant l’utilisation de multiples abonnements 4G par une partie des utilisateurs. A ce jour, l’agence de régulation des télécommunications finlandaise (FICORA) a accordé 14 licences de fréquence radio pour expérimenter le développement et le déploiement de la 5G. Une licence-test a par exemple été récemment octroyée à l’entreprise Telia pour la région d’Helsinki. Tekes, l’agence finlandaise de soutien à l’innovation, finance des projets de test de cette technologie dans les grandes agglomérations finlandaises (Tampere et Helsinki principalement). Les smartphones sont la source première d’accès à Internet. Selon Eurostat, en 2016, 71 % des Finlandais accédaient à Internet via leur smartphone. Une récente étude de l’OCDE confirme cette préférence : la Finlande est le pays de l’OCDE où l’usage du haut débit mobile est le plus développé. En moyenne, les Finlandais consomment près de 11 Go de données par mois, contre 2,67 Go aux Etats-Unis ou 1,62 Go en France. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette préférence, tels que la faible disponibilité du haut débit fixe dans les régions à faible densité de population, tout comme l’attrait des offres de forfait des opérateurs finlandais, qui pour la plupart proposent un accès illimité à internet. De plus, des connexions wifi gratuites à Internet sont facilement accessibles dans toutes les grandes villes, dans les transports publics, les rues commerçantes et centres commerciaux, les aéroports et les gares maritimes et ferroviaires… Selon le Postnord Report 2017, 49 % des personnes interrogées déclarent avoir effectué un achat sur internet dans les trois derniers mois, soit environ 15 points de moins que les autres pays nordiques. Cette proportion est cependant plus élevée que la moyenne européenne (22 %). Seuls 20 % déclarent avoir utilisé un téléphone portable pour leurs achats, contre 35 % en Suède. L’Etat finlandais et plusieurs entreprises finlandaises ont reçu le soutien financier de la Commission européenne pour le développement d’infrastructures numériques. Depuis 2014, la Finlande a ainsi obtenu 4,7 M € du Fonds « Connecting Europe Facility » (la France a obtenu 5,9 M€). Les politiques du numérique Depuis une dizaine d’année, plusieurs initiatives ont été prises par le gouvernement finlandais pour faire face aux enjeux du numériques. L’une des cinq priorités du programme du gouvernement élu en 2015, actualisé à la mi- mandat en mai 2017, est la création d’un environnement ouvert favorable à l’innovation, ainsi qu’à l’apparition de nouveaux business models, et le développement du numérique dans les services publics. L’Open Data L’ouverture de l’accès aux données est un élément central de la politique du numérique en Finlande. Le rôle de l’Etat est avant tout de faciliter l’accès en ligne à l’ensemble des données pour permettre l’apparition d’activités économiques innovantes. Un plan pour l’open data piloté par le ministère de la Réforme publique a ainsi été défini, pour la période 2015-2020. Celui-ci insiste sur l’utilisation active des données et le renforcement des compétences pour le traitement des données. Un portail open data avait déjà été lancé en septembre 2014. Ce portail a pour but de promouvoir un accès libre aux données, fournir de l’information sur les administrations publiques et mettre à disposition des instructions et des descriptions dans le but de promouvoir l’interopérabilité. Actuellement, le service renvoie vers plus de 1 700 bases de données qui concernent différents champs : relief et géographie, météorologie, données statistiques, financières, culture… Chaque année, les ministères sont tenus de présenter dans leurs plans d’action les informations qui seront ouvertes et doivent évaluer les impacts économiques et sociaux de la publication des données. Il existe encore des informations de base qui ne sont pas en ligne, telles que les données relatives aux brevets ou une partie de la documentation cadastrale. En matière de transport, le Parlement a adopté en 2017 une loi qui organise, à compter du 1er janvier 2018, l’ouverture de l’accès aux données des différents opérateurs de transports, afin de favoriser l’intermodalité et l’offre de nouveaux services, tels que les applications de mobilité du type citymapper. Les opérateurs doivent 0% 25% 50% 75% 100% 125% 150% 175% Accès à la 4G Taux de pénétration du haut débit uploads/Geographie/ dossier-numerique.pdf
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- Publié le Mai 01, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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