Étude de cas : n°4 – L’encampement du monde Michel Agier Un basculement dans la

Étude de cas : n°4 – L’encampement du monde Michel Agier Un basculement dans la représentation de ce que peut être l’exilé. Le point de départ, une vision romantique de ce que peut être l’exilé, avec des dimensions intellectuelles artistiques attachées à cette figure. Une littérature sur le genre se développe même pour représenter ce fait social. Quelque chose qui est pensé de manière positive et comme une expérience décrite, avec l’idée d’un ré-ancrage de soi dans un ailleurs. (Même si tout exil est une «souffrance »). Aujourd’hui le contexte est différent, il n’y a plus de lieu, d’espace (social) pour permettre de recréer sur nouveau soi d’exilé, où alors le lieu de camps, de la mise à l’écart. «On est passé de la grandeur spirituelle de l’exilé à la misère institutionnelle du refugié, voire de l’étranger sans-papier». Une nouvelle position radicalement différente, qui est situé dans la dépendance à une administration, quémander pour arriver à obtenir un statut. Le changement de cette situation : les années 30 en Europe et en France. Tout d’abord la situation espagnole avec la guerre d’Espagne contre le franquisme qui provoqua 200 000 réfugiés passés par des camps d’internement. Mais cette situation restait marquée par une représentation positive. (Fuir une dictature). Le changement s’opère après la seconde guerre mondiale, la création d’instances telles que le HCR, avec le flux considérable de déplacés par la guerre et également un nouveau contexte politique qui est celui de la guerre froide (la mise en place du Mur de Berlin en 1961) ou l’ouest, le monde libre, devenait l’espace d’accueil de ceux qui étaient rejetée par le bloc communiste. Un espace, occidental qui est celui qui affiche les valeurs de l’humanisme (universalistes). La chute du Mur rebat les cartes, l’universalisme se trouve situé, et relativisé. L’anti universalisme trouve sa place dans les années 1990 où, la question de l’asile et de la migration Nord sud et même entre pays du sud est de plus en plus discuté et vu dans un prisme négatif. L’asile devient un poids, un cout, «on ne peut pas prendre en charge toute la misère du monde», et donc un danger, créant de nouvelles représentations sur la figure de l’exilé vu comme des «clandestins, illégaux, indésirables». (85% d’acceptation des demandes à 85% de refus) (Nouvelle loi en Angleterre qui envoie les réfugiés au Rwanda). C’est la réalisation actuelle de la figure construite par Hanna Arendt, le paria, le surnuméraire, de ceux qui sont sans états. Ils sont le surplus d’un monde homogène, unique mais qui ne leur offre pas de place, si ce n’est une survivance physique mais pas d’existence sociale. Une opération identitaire et sécurité appeler par Agier, «l’exil intérieur », c’est un parcours social qui va donner différents statuts sociaux (clandestin, demandeur d’asile, réfugié, sans-papier, etc.) sans que ce parcours offre une place au seuil de notre collectif, notre société. Les pays du sud sont la menace, le poids, « la misère du monde » qui fournit le plus de vies qui vont s’enfermer dans ces parcours. La paix humanitaire. Il faut souffrir, compatir des situations tendues dans le sud, mais releger ceci par des associations, écarter le problème et le relgeur dans des « hors lieux » (camps, zones de transits) qui est coupé par une frontière vers les zones plus riches. La paix humanitaire : un contrôle plus fort et une gestion à distance, le maintien de la paix par la séparation, la frontière, un encampement du monde qui maintient les indésirables à distance, par le contrôle, la distribution des populations. Les printemps arabes en ont été le révélateur de politiques immunitaire plus qu’humanitaire : il faut maintenir en dehors de son propre sien la figure de l’exilé. Maintenir dans une altérité géopolitique, l’autre est une souillure qui faut maintenir à l’extérieur ou la marge. La représentation du monde globalisé s’accompagne dans la création de nouveaux lieux, espaces sociaux, une extraterritorialité qui est le lieu de l’étranger. Il faut maintenir l’étranger même s’il est sur le territoire, dans l’espace, en dehors de notre espace social, pour aller contre le droit international de la demande d’asile. De nouveaux lieu qui sont des Hors-lieu selon Agier. Où les personnes qui y sont reléguées ou en transit sont sous le feu de trois extérnalisations : exception (du droit), extra territorialité, exclusion. C’est la création d’un anti-universaslime. L’universalisme est théorique, ça réalité sur le terrain est redéfini par des real-politique qui contrecarrent ces représentations. L’Etat- nation européen, aujourd’hui se justifie dans la « protection » de ces populations vis à vis de l’universalisme. Le migrant représente « la face négative d’une mondialisation moins visible sur les autres plans. Mais cette place symbolique est « celle d’un étranger global au sens où, ne trouvant de place nulle part, son altérité reste inexplorée : le mur qui le tient à l’écart empêche toute expérience de cette altérité. L’indésirable est le nouvel étranger, global, sans identité ». L’étranger n’est pas qualité par une identité, ou une culture mais un lieu (de relégation) « Mais il se trouve qu’en Europe aujourd’hui de plus en plus on désigne aussi comme étrangers les descendants de migrants, ceux qui n’ont pas quitté le lieu où sont arrivés leurs pères. C’est ainsi que, finalement, le ghetto lui-même devient un autre lieu d’exilés indésirables (alors qu’il était vu dans la tradition sociologique américaine comme un « sas » d’accès à la ville pour les migrants ou les étrangers ethniques). À l’inverse on s’aperçoit que les ghettos ont commencé d’exister comme des refuges. Ce sont ces lieux circonscrits, à l’écart, concédés à des gens qu’on ne veut pas intégrer, qui désignent l’étranger de génération en génération, quelle que soit sa nationalité. Ils précèdent, historiquement comme sociologiquement, la « fabrication » intellectuelle de l’étranger au nom de différences (physiques ou culturelles) supposées fonder une frontière radicale entre un dedans et un dehors, une frontière jamais fixée entre les humains. On l’a vu d’ailleurs en 2010 en France au moment de l’expulsion des Roms alors que la plupart d’entre eux n’était juridiquement pas expulsable, parce que de nationalité française ou européenne. Le campement d’étrangers, comme le camp de réfugiés ou le ghetto, est le lieu même de la frontière, une frontière imparfaite, instable, et épaisse qui, selon les politiques, sera plus ou moins aspirée vers le dedans et vers le dehors ». De manière plus générale : la société mondiale construit un nouvel espace social, celui des camps. Un livre basé sur une re herche de 15 ans sur le monde, sur ce qu’est un camp, ces logiques de fonctionnement, ce qu’il dit du monde contemporain. La forme la plus répandue pour tenir à l’écart ce qui dérange. De l’humain, du déchet, tout ce qui est « en trop ». Une manière de gérer « l’indésirable ». Un monde de camp, globalisé, et divers. Une hypothèse anthropologique à la base du livre : « la formation d’un dispositif des lieux de confinement - un dispositif global au sens où il inclut mais dépasse tous les cas particuliers. Une ethnographie globale. Il y a des histoires spécifiques en fonction des réalité locales frontière Birmanie et thaïlandaise, des régions avec des conflits sans fin (Afghanistan). Avec l’idée du temps qui fait naitre de nouvelles figures et des processus dans ces nouveaux lieu que sont les camps. Alors que le camp est de part nature une forme provisoire, inscrite dans sa matérialité dans un temps court. Alors qu’il y a des camps qui existent depuis plus de 20 ans comme au Kenya voir 60 ans. Aller voir donc la vie matérielle concrète qui implique des relations sociales et des visons du monde (camps palestiniens par exemple) Il faut aller comparer pour combler le vide de connaissance sur ces camps, dans une enquête multi-située, alors que nous sommes baignés dans une esthétique des camps pourtant bien présente. Avec des acteurs globaux, comme ce qui est appelé « la communauté internationale ». Aller au-delà de la statistique qui ne décrit pas la réalité sous-jacente des chiffres, même si cela donne une représentation du fait : 450 camps officiels. 6 millions de personne en fourchette basse de personnes qui y vivent. Plus donc les camps auto établie et non officiels. ON peut même aller vers ce qui pourrait être des autres formes d’encadrement comme en chine et aux Qatar pour ce qui est de travailleurs « enfermés ». Pas de causes claires sur l’origine du déplacement, elles sont multiples. Une confusion des situations de départ qui répond à une confusion des statuts multiples dans les camps. Mais aussi conflits entre les acteurs qui prennent en charge ces populations. C’est même devenu une industrie. L’ambivalence des camps contemporains : interroger leur banalité dans un monde qui est pleins de précarité, relégation et indifférence. Même dans un cadre humanitaire, le camps, et sa structure, enfermement, privation de liberté crée un sentiment de souillure. Ces hors-lieux en dehors du social, à sa périphérie qui créent une. Nouvelle population en marge Ce lieu provisoire de relégation uploads/Geographie/ e-tude-de-cas-cours-5-agie-encampement 1 .pdf

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