FACTEURS CLIMATIQUES H. Nifenecker 1. CHALEUR ET RAYONNEMENT 2. LE PRINCIPE DE
FACTEURS CLIMATIQUES H. Nifenecker 1. CHALEUR ET RAYONNEMENT 2. LE PRINCIPE DE L’EFFET DE SERRE 3. LA SERRE TERRESTRE 4. LES ECHANGES THERMIQUES DANS LE SYSTEME TERRE- ATMOSPHERE 1. CHALEUR ET RAYONNEMENT Tout corps chauffé à une température T émet un rayonnement sous forme de photons. La longueur d’onde de celui- ci est, en général , inversement proportionnelle à la température. C’est ainsi que le soleil dont la température absolue moyenne est d’environ 5800 K (Kelvin) émet un spectre lumineux dont la longueur d’onde moyenne est d’environ 0,65 micron, correspondant à la couleur jaune. La terre, dont la température moyenne n’est que de 15 °C (degrés Celsius ou 288 K) émet, un rayonnement d’une longueur d’onde atteignant près de 15 microns, situé dans l’infrarouge. La température ne détermine pas seulement la longueur d’onde du rayonnement, mais aussi son intensité (la quantité d’énergie rayonnée par unité de temps et de surface). Celle-ci croît comme la quatrième puissance de la température absolue . Le soleil émet une puissance lumineuse surfacique de 63 MW/m2 (méga-watt par mètre carré) pour une puissance totale rayonnée de 3,9×1017 GW (giga watt). Connaissant la distance moyenne de la terre au soleil, soit d’environ 150 millions de kilomètres, on calcule que la puissance du rayonnement solaire à la distance de la terre est de 1,38 kW/m2. Ce n’est toutefois pas cette puissance qui atteint le sol ; en effet une partie du rayonnement est réfléchie par les nuages, la neige et les autres surfaces claires. La puissance moyenne du rayonnement solaire mesurée au niveau du sol dans un plan perpendiculaire aux rayons solaires, et dans l’hypothèse d’un ciel clair sans nuage, ne vaut de ce fait, qu’environ 0,95 kW/m2 ; c’est la constante solaire . Pour obtenir la puissance moyenne du rayonnement solaire reçue par unité de surface du globe terrestre il faut encore diviser la constante solaire par 4 (rapport de la section de la sphère à sa surface). Finalement la puissance solaire absorbée par la surface terrestre (mers incluses) est de 237 W/m2, en absence de nébulosité. En pratique, du fait de la nébulosité environ 67 W/m2 sont absorbés dans l’atmosphère et seulement 168 W/m2 par la surface du sol. Pour que la terre soit à l’équilibre thermique la puissance totale de 237 W/m2 doit être rayonnée à son tour dans l’espace . En effet, si la puissance rayonnée par la terre était inférieure à la constante solaire la température de la terre croîtrait indéfiniment et dans le cas contraire la terre se refroidirait jusqu’au zéro absolu. En utilisant la loi de Stephan on trouve qu’un corps rayonnant 237 W/m2 devrait avoir une température de –18 °C. Or la température moyenne de la surface terrestre est de 15 °C. Comment comprendre un tel désaccord ? La clé en est l’effet de serre. 2. LE PRINCIPE DE L’EFFET DE SERRE Que se passe-t-il dans une serre ? La lumière solaire qui traverse la couverture en verre de la serre est absorbée dans le sol. Le sol s’échauffe donc. Il émet du rayonnement sous forme de photons. A la température d’équilibre la puissance rayonnée par le sol doit être égale à celle reçue, mais comme la température du sol est très inférieure à celle du soleil l’énergie des photons réémis par le sol est beaucoup plus faible que celle des photons solaires incidents (inversement leur longueur d’onde est beaucoup plus longue). Le nombre de photons infrarouges réémis par le sol est donc beaucoup plus grand que celui des photons incidents (dans le rapport des longueurs d’onde). Les photons infrarouges sont absorbés et réémis par le verre de la serre. Ceux qui sont réfléchis vers le sol y sont absorbés et augmentent donc d’autant sa température. Nous négligeons dans ce traitement schématique les transferts thermiques non radiatifs. Supposons que, en l’absence de couverture (le verre) la puissance absorbée par le sol soit de 240 W/m2 et que la température du sol, déterminée par la loi de Stephan soit de -18 °C. 1 Ceci est rigoureux dans le cas du rayonnement d’un corps noir. Dans ce qui suit nous nous placerons dans cette hypothèse. 2C’est la loi de Stephan : P=T4, avec =5,67051×108 W/m²/K4 3 Le soleil émet en une seconde l’équivalent de deux fois toute la consommation énergétique annuelle de l’humanité 4 C’est cette valeur qui est prise en compte dans les calculs de rendement des cellules photovoltaïques. 5 En réalité il faut ajouter à la constante solaire, la valeur de la chaleur géothermique produite par la radioactivité des roches terrestres et qui vaut 0,06 W/m2 3. LA SERRE TERRESTRE C’est l’atmosphère terrestre qui joue le rôle de la plaque de verre décrit ci-dessus. L’atmosphère terrestre est presque transparente aux photons solaires qui n’ont pas une énergie suffisante pour exciter les niveaux atomiques des éléments qui la composent. Seul l’ozone stratosphérique absorbe la partie ultra violette du spectre solaire. Les principaux gaz composant l’atmosphère (oxygène, azote et gaz rares) sont aussi transparents aux rayonnements infrarouges6 . Par contre des gaz comme l’eau, le gaz carbonique, le méthane, les oxydes d’azote et d’autres composants encore plus rares dont les molécules comportent au moins trois atomes, absorbent efficacement ce rayonnement. Le résultat de ces absorptions variées se traduit par une déformation du spectre solaire et du spectre de réémission infrarouge comme on peut le voir sur la Figure 1. Les concentrations volumiques et les contributions relatives des principaux gaz à effet de serre sont données au Tableau 1. H2O CO2 CH4 N2O O3 O2 N2 Concentration atmosphérique % 0,3 0,036 1,8 10-4 0,3 10-4 0,03 10-4 21 78 Contribution à l’effet de serre % 55 39 2 2 2 - - Efficacité relative 0,15 1 10 60 600 - - Tableau 1 -Concentrations et contributions des principaux gaz contribuant à l’effet de serre. On donne aussi leurs efficacités moléculaires moyennes pour le réchauffement relativement à celle du gaz carbonique. 6 Cette transparence est une conséquence de la structure simple, mono ou diatomique, des molécules de ces gaz . Les valeurs des efficacités relatives des différents gaz à effet de serre données dans le Tableau 1 doivent être interprétées avec prudence. Il s’agit, en effet, de valeurs moyennes pour les concentrations actuelles. Elles ne reflètent pas simplement les propriétés d’absorption à l’échelle moléculaire. En effet, au fur et à mesure que la concentration d’une molécule augmente l’absorption de l’atmosphère se sature progressivement, ce qui conduit à une décroissance de l’absorption moyenne par molécule (le photon absorbé par une molécule ne plus l’être par une autre). On s’attend donc à ce qu’une molécule supplémentaire de gaz carbonique ait une efficacité relative réduite par rapport à une molécule d’ozone. FIGURE 1 - Effet de l’absorption par l’atmosphère en fonction de la longueur d’onde des photons. La courbe de gauche correspond au spectre solaire incident au sol, la courbe de droite correspond au spectre infrarouge mesuré en sortie de l’atmosphère. Les parties colorées correspondent aux bandes d’absorption par différents composants de l’atmosphère. En bleu : absorption par la vapeur d’eau. En rose : absorption par le protoxyde d’azote (N2O). En rouge : gaz carbonique (CO2). En jaune : Ozone. En vert : Méthane. En blanc : Oxygène. Dans les deux spectres, la contribution de l’Ozone est essentiellement celle de l’Ozone stratosphérique. 4. LES ECHANGES THERMIQUES DANS LE SYSTEME TERRE-ATMOSPHERE La Figure 2 illustre les échanges énergétiques entre le soleil, l’atmosphère et le sol. Figure 2 - Flux d’énergie dans le système atmosphérique. Les différences principales par rapport au cas simpliste de la serre discutée plus haut sont l’absorption et la réémission du rayonnement infrarouge par l’atmosphère, d’une part, et le rôle important joué par les transferts de chaleur non radiatifs d’autres part. L’énergie solaire reçue par la très haute atmosphère vaut 342 W/m2. 105 W/m2 sont réfléchis dans le visible sans effet sur le chauffage du système terre atmosphère. 237 W/m2 sont donc disponibles pour celui-ci. Parmi ceux-ci 68 sont utilisés pour chauffer directement l’atmosphère par absorption et sont ré émis comme rayonnement infrarouge dans l’espace. Le sol reçoit donc 169 W/m2 de rayonnement solaire direct. Ce dernier ré-émet 106 W/m2 sous forme de chaleur (latente pour 80 W/m2 et sensible pour 26 W/m2), 390 W/m2 sous forme de rayonnement infrarouge, mais reçoit 327 W/m2 de l’atmosphère du fait de la présence des gaz à effet de serre de telle manière que l’énergie nette ré-émise par le sol sous forme de rayonnement vaut 63 W/m2. Il faut remarquer qu’alors que le sol reçoit une énergie totale de 496 W/m2 c’est uniquement la réémission dans l’infrarouge de 390 W/m2 qui reflète sa température. Les variations climatiques Géologues et paléontologues ont montré depuis longtemps qu’au cours des derniers millions d’années des ères glaciaires ont régulièrement alterné avec des périodes de réchauffement interglaciaires. On pense généralement que ces changements climatiques sont dus à la combinaison des variations de l’activité solaire et de la complexité du mouvement orbital de la Terre. Le rayonnement solaire n’est pas émis de façon rigoureusement constante. Son intensité varie de 0,1 à 0,6 %. uploads/Geographie/ facteurs-climatiques.pdf
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- Publié le Jul 05, 2021
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