Fake News à l'ONU Un récent communiqué1 publié ici s'est fait l'écho d'un « pro

Fake News à l'ONU Un récent communiqué1 publié ici s'est fait l'écho d'un « projet de rapport du GIEC, annonçant une accélération des dérèglements climatiques d’ici 2050 ». Ainsi, prochainement, va débuter une vaste offensive du GIEC et de ses affidés2 sur le thème : les catastrophes naturelles vont tous nous tuer bientôt3 ! Une des premières salves de cet assaut est une communication d'une des agences de l’ONU. Le 12 octobre 2020, l’UNDRR (United Nations Office for Disaster Risk Reduction4), en collaboration avec le CRED (Center for Research on the Epidemiology of Disasters5), a publié un rapport intitulé : « Coût humain des catastrophes – Un aperçu des 20 dernières années – 2000-2019 ». On y compare cette période à la précédente, 1980-1999. Déjà, avec l'avant-propos, les auteurs ne font pas dans la nuance : « Ce rapport se concentre principalement sur l'augmentation vertigineuse des catastrophes liées au climat au cours des dernières vingt années... Il est déconcertant que nous continuions volontairement et sciemment à semer les graines de notre propre destruction, malgré la science et la preuve que nous transformons notre seule maison en un enfer inhabitable pour des millions de personnes... Un changement doit survenir. Nous espérons que ce rapport ajoutera du poids à l'argument en faveur d'une action sur le climat6 ». Disparus le désir de comprendre la réalité telle qu'elle est, la mesure, la prudence, le doute que l'on attend d'hommes de science devant des phénomènes naturels complexes. On a là une déclaration consacrant la naissance d'une nouvelle religion que l'on pourrait résumer ainsi : « Incroyants ! Vous semez les graines du péché, malgré nos sermons ? Repentez-vous, soumettez- vous sinon l'enfer sera votre ultime punition ! ». – – – – – – – Mais, puisque le rapport prétend que tout cela se produit « malgré la science et la preuve », voyons ce que dit la science et sur quelles preuves elle s'appuie. 1 https://www.science-climat-energie.be/2021/06/23/sce-info-attention-au-projet-de-rapport-du-giec/ 2 Affidé : qui agit en complice fidèle sur tous les mauvais coups. http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/affid %C3%A9/fr-fr/ 3 https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/afp/2021/06/23/lhumanite-a-laube-de-retombees-climatiques- cataclysmiques-R4G3HXEHNNDYXMAAQGM4Y7JCRQ/ 4 https://www.undrr.org/ 5 https://www.cred.be/ 6 « Human cost of disasters – an overview of the last 20 years – 2000-2019 » : « While this report focuses primarily on the staggering rise in climate-related disasters over the last twenty years... It is baffling that we willingly and knowingly continue to sow the seeds of our own destruction, despite the science and evidence that we are turning our only home into an uninhabitable hell for millions of people... A change must come. We hope this report will add weight to the argument for action on climate » : https://www.undrr.org/sites/default/files/inline-files/Human%20Cost %20of%20Disasters%202000-2019%20FINAL.pdf Toutes les données utilisées dans le rapport proviennent du CRED, un centre de recherche de l’Université Catholique de Louvain. Il fait partie de l’École de Santé Publique située à Bruxelles, en Belgique. Il collabore à des études internationales portant sur les conséquences humanitaires et sanitaires des catastrophes naturelles. A cet effet, il gère une base de données, EM-DAT7, qui recense les désastres naturels survenant sur toute la planète. Les résultats du CRED sont repris par Our world in data8, une publication en ligne de l’Université d’Oxford. – – – – – – – Que dit le rapport ? Le premier tableau qu'il nous présente compare les conséquences des catastrophes naturelles survenues lors des deux périodes considérées, utilisant des chiffres globaux pour chacune d'elles et, parlant de la période 2000-2019, a ce commentaire : « Ces chiffres représentent une forte augmentation du nombre de catastrophes enregistrées par rapport aux vingt années précédentes9». Aucune réserve ne vient contextualiser ces nombres en les replaçant dans une perspective à long terme10. 7 https://public.emdat.be/ 8 https://ourworldindata.org/natural-disasters 9 « These numbers represent a sharp increase of the number of recorded disaster events by comparison with the previous twenty years ». Mais, conscients du caractère fallacieux d’une telle affirmation, les auteurs du rapport essayent de se prémunir de tout critique ultérieure grâce à une petite phrase sibylline, noyée au milieu du rapport et au conditionnel : « While better recording and reporting may partly explain some of the increase in events ». « Partly » ? « Mostly » serait plus approprié, comme on le verra plus loin ! C'est probablement la même idée qui justifie la publication du graphique montrant la décroissance des désastres naturels. Ultérieurement, on pourra toujours affirmer que les données se trouvaient bien là et que tout le reste n'était que conjectures, hypothèses, suppositions. Un peu l’équivalent des clauses en toutes petites lettres d'un contrat, que souvent personne ne lit, et qui sont là pour pouvoir se décharger de toute responsabilité si des questions embarrassantes surviennent. 10 Un exemple de prise en compte du développement économique, au travers de l'évolution du PIB corrigé de Le rapport parle bien de la « croissance de la population dans les zones exposées aux risques et [de] l'urbanisation incontrôlée » mais ne les considère pas comme des facteurs dont il faudrait tenir compte pour relativiser les comparaisons entre les données des deux périodes. Dès lors, l'utilisation de chiffres globaux, en l'état, rend illusoires toutes ces comparaisons. En effet, entre 1980 et 2019 : – la population mondiale est passée de 4,5 à 7,8 milliards soit une hausse de 73% ; – la population urbaine11 est passée de 1,75 à 4,38 milliards soit une hausse de 150%, ce qui a induit une exposition croissante aux risques ; – le nombre et le coût des infrastructures réalisées ont progressé proportionnellement ; – le progrès a généré de nouvelles cibles potentielles. Le rapport ne tient compte d'aucune de ces évolutions. Il considère que ni la population, ni l’environnement économique ne se sont modifiés pendant ces 40 années et que, par conséquent, on peut comparer, tels quels, les données absolues12 des deux périodes. Stupéfiant ! D'autant plus stupéfiant lorsque, parlant des conséquences des désastres naturels, on lit : « Du point de vue de l'analyse des catastrophes, la croissance démographique et les modèles de développement économique sont plus importants que le changement climatique ou les variations cycliques du temps pour expliquer cette tendance à la hausse. Aujourd'hui, non seulement plus de personnes sont menacées qu'il y a 50 ans, mais la construction dans les plaines inondables, les zones de tremblements de terre et d'autres zones à haut risque a augmenté la probabilité qu'un aléa naturel de routine devienne une catastrophe majeure13 ». Qui est à l'origine de ces constations pleines de bon sens ? Le même CRED, co-auteur du rapport, dans une étude de 2015, il y a donc quelques années à peine. Il ne s'était pas encore embarqué alors, corps et âme, dans la croisade14 de l'église de Climatologie. Autre temps, autre vérité ! En réalité, on peut affirmer, sans peur de se tromper, que le nombre de morts, de personnes affectées ainsi que le montant des dommages économiques résultant des désastres naturels ont tous, en valeur relative, diminué ou sont restés stables au cours de toutes ces années. Et ce sont les données du CRED qui nous le confirment15 ! – – – – – – – l'inflation, dans l'évaluation de la fréquence des événements extrêmes aux USA : https://theconversation.com/are- catastrophic-disasters-striking-more-often-83599 11 https://www.worldometers.info/world-population/ 12 Seul est pris en compte, pour les dommages économiques, l'ajustement à l'inflation en US$ de 2019. 13 « The Human cost of Natural Disasters – 2015 – A global perspective » : « From a disasters analysis point of view, population growth and patterns of economic development are more important than climate change or cyclical variations in weather when explaining this upward trend. Today, not only are more people in harm’s way than there were 50 years ago, but building in flood plains, earthquakes zones and other high-risk areas has increased the likelihood that a routine natural hazard will become a major catastrophe » : https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/PAND_report.pdf 14 https://www.science-climat-energie.be/2021/07/23/le-credo-du-cred-ou-comment-noyer-linformation/ 15 https://www.science-climat-energie.be/2021/05/21/la-catastrophe-planetaire-annoncee-pour-quand-exactement/ Le rapport continue : « Ceci est une preuve évidente que, dans un monde où la température moyenne mondiale en 2019 était de 1,1˚C au-dessus de la période préindustrielle, les conséquences [de ce réchauffement] se font sentir dans l'augmentation de la fréquence des événements météorologiques extrêmes, y compris les vagues de chaleur, sécheresses, inondations, tempêtes hivernales, ouragans et incendies de forêt16 » et, pour l'illustrer, le graphique suivant est produit : Pourtant, avec la meilleure des volontés, on ne peut constater qu'une diminution, lente mais certaine, de ces événements extrêmes. Comment peut-on y voir une « preuve évidente » de leur augmentation ? Sans doute veut-on suggérer que c'est par rapport à la période précédente, 1980-1999, que cette augmentation a eu lieu. Pourquoi alors ne pas montrer les deux périodes successives côte à côte ? Faisons le à leur place, en ajoutant l'an 2020 et en tenant compte du sous-groupe « biologique17 » : 16 « This is clear evidence that in a world where the global average temperature in 2019 was 1.1˚C above the pre- industrial period, the impacts are being felt in the increased frequency of extreme weather events including heatwaves, droughts, flooding, uploads/Geographie/ fake-news-a-l-x27-onu.pdf

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