Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Le Figaro (Paris. 1854
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Le Figaro (Paris. 1854) Le Figaro (Paris. 1854). 28/05/1854. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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LQ T Nous donnons aujourd'hui un pendant à notre numéro russe; c'est une étude sur la Turquie due à la plume colorée, délicate et spirituelle de M. Louis Enault. De re- tour depuis quelques mois d'un voyage en Orient, notre collaborateur a vu en artiste et en observateur le pays qu'il décrit, et s'est efforcé de retracer, dans un tableau rapide et impartial, l'origine, les mœurs, les usages, l'or- ganisation càfe et militaire de ce. peuple, devenu le client de la Iromce. Notre but, en complétant une-première publication, est purementhistorique. Nous avons voulu faire mieux con- naître le théâtre de la guerre européenne, en nous plaçant au point de vue de l'histoire anecdotique, le seul qu'il nous convenait de choisir et qui se fasse accepter du lecteur, que Figaro ne saurait captiver qu'à la condition de le distraire. H. de VUlemessant. CONSTANTINOPLE I Quand, après une nuit de tempêtes dans la mer de Mar- mara, le steamer qui vous apporte de Marseille pénètre avec le jour et le calme renaissant dans le bassin de la Corne-d'Or, vous avez devant vous un des plus beaux spectacles qui puissent réjouir l'œil de l'homme. Con- stantinople se déploiedans sa riante majesté la ville s'ar- ronditautourd'unbassinimmense, étageant l'amphithéâtre de ses maisons, comme les gradins d'un cirque autour de son arène gigantesque le sol s'élève par un mouvement doux et inégal, qui fait onduler avec une sorte de morbi- desselanguissante de longues vaguesde maisons de toutes formes, de toutes couleurs, dont la disposition même du terrain permet d'embrasserl'ensemble et de saisir les dé- tails çà et là quelqueimmense palais, le vieux et le nou- veau serait, baignantleurs pieds dans les flots clairs, et FEUILLETON DE FIGARO DU 28 MAI 1854 LES FEMMES D'ORIENT La toilette turque. La polygamie. Il ne faut pas nommerles femmes. La femme et les poètes. La femme et le Koran. Le serai et le harem. La femmeprêtre. La vierge noire. Les eaux douces. -Les cimetières. La femme sainte. Nar- ghileh et cigarettes. Elleestbelle,la femmed'Orient, Haydée, Gulnare ouMédo- rah, belle comme le rêve d'un poète. Voyez plutôt: c'est le soir elle est descenduedans les jardins du harem; elle tra- verselentement les longues allées,ou s'arrêteun instant sous les citronnierset les jasminsen fleurs; elle vientde regarder le ciel. Quelles flammeshumides dans son grand oeil noir mé- lancolique, brillantet doux commel'œil des gazelles de son pays 1 Maintenant qu'elle ne craint plus les regards indis- crets, elle laisse aux mains des odalisques I'iasmakblanc qui voile son front, et le féredjé qui dérobe sa taille sous de vastes plis. Sa veste, aux larges manches relevées, sa veste, brochée de fleurs d'argent, sentr'ouvre au corsage et laisse voir une chemise de gaze, insaisissable, étincelante, un rayon et un soume tissus ensemble. Le chalwar, flottant, descendjusqu'à ses pieds, dont la pointe se cache dans des terliks semés de perles; des anneaux d'urgent sonnent à ses chevilles nues son bras, sculpté dans un marbre vivant, s'abandonneaux morsures d'un serpent de saphir à tête de rubis ses doigts sont chargés de bagues, sur lesquellesl'ar- tiste savant a gravé les surates qui font aimer deux longues tresses noires, entremêléesde sequins d'or, s'échappent du tarbousch écarlate et parfument l'air qui les caresse. On devine qu'elle n'a qu'à vouloir pour être obéie, et qu'elle entraîneraitle inonde avec un cheveu de son cou, wno crinecollisui, comme dit si bien l'Ecriture. vous regardant du coin de l'ceil à travers leurs fenêtres grillées; plus loin, des tours gigantesques; Galata, qui domine le quartier franc Topkhané, le quartier général de l'artillerie, et le Seraskier, où une sentinelle veillejour et nuit pour donner à coups de canon le signal de l'in- cendie (les Turcs n'ont pas d'autres cloches) puis ce sont les mosquées Sainte-Sophie d'abord, Saint-Iréné, Sultan- Achmet, Osmanieh, Sultan-Bagézid, Solemanie Sedja- Djmissi, Sultan-Mohammed Il, Sultan-Sélim. Au-dessus d'un océan de maisons, ces mosquées, pareilles à d'im- menses écueils, arrondissent leurs coupoles bleuâtres;aux quatre angles, les minarets blancs s'élancent comme des fusées de pierres; le frêle balcon qui les entoure semble un anneau d'or ou de fer, et l'aiguille menue qui les sur- monte déchire le ciel délicat çà et là, contraste puissant et doux, des bouquets de cyprès opposent leur verdure uniforme à la blancheur des maisons, et, comme l'ombre d'un tableau, font ressortirles fins détails de l'architecture. Le ciel ajoute une splendeur à toutes ces magnificences ce n'est pas le cobalt ardent de l'Afrique, ni l'azur impla- cable de l'Arabie; c'est un bleu tendre et délicat, une lu- mière tamisée, humide comme une lueur de perle, les reflets changeants et satinés des opales laiteuses le jour d'un autre monde, celui du rêve et de la féerie. Topkhané d'un côté et le vieux sérail de l'autre veulent se rejoindre, comme deux croissants, pour échancrer dans la mer le port de la Corne d'Or. Au milieu des escadres de vapeurs immobiles près des ponts, en face des embarca- dères, partout, des flottilles de caïks, longs, étroits et lé- gers, qui sillonnent la mer en tous sens avec une vélocité de marche et une sûreté de direction sans égales un peu plus loin, dans la perspective, au milieu de l'eau, en face de Scutari, à l'entrée du Bosphore, sur un îlot de rochers, la l'our de laFille, pyramide dans sa blancheur d'albâtre les dauphins et les espadons se jouent par bandes dans la transparence bleue des eaux profondes des vols de pi- geons blancstourbillonnentdansl'air, etpassent d'une côte à l'autre. commepour porter les messagesd'amour de l'Eu- rope et de l'Asie; les goëlands familiers se posent sur les vergues ou rasent le pont des bateaux, tandis que des troupes d'alcyons effleurent la cime des vagues de leurs longues ailes noires; leur cri plaintif et leur vol inquiet les font prendre par les Turcs pour des âmes en peine, qui veulent revoir la terre des vivants et ceux qu'ils ont aimés. Le musulmanles respecte comme il respecterait ses morts eux-mêmes. Chaque Turc riche peut avoir plusieurs de ces belles créatures dans sa maison. La polygamie a existé de tout temps en Orient. On n'a pas la même opinion sur la femme sous un ciel brumeux, ou dans le pays du soleil. La Bible n'a fait nulle part un repro- che à Jacob de donner des enfants à ses esclaves, bien qu'il eût déjà deux épouses légitimes; Abraham, père de la grande race arabe, engendra Ismaël de sa concubine Agar, et le saint roi David, devenu vieux, reçut dans son lit Abisag, sa jeune et belle servante. A cette idéeantique de polygamie,l'Orient moderne ajoute celle de la sequestrationabsolue de la femme. Le mot harem veutdire inviolable, et on s'en sert également pour désigner l'appartement impénétrable de' la femme et le territoire sacré des deux villes saintes,la Mekkeet Médine. On sait que les Orientaux ne prononcentjamaisle nom de leurs femmes devant un homme. Un uploads/Geographie/ figaro-journal 1 .pdf
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- Publié le Mai 24, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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