Guerre du Biafra Guerre du Biafra Guerre civile du Nigeria Carte de la Républiq
Guerre du Biafra Guerre du Biafra Guerre civile du Nigeria Carte de la République du Biafra Informations générales Date 1967-1970 Lieu Sud-Est du Nigeria Casus belli Déclaration d'indépendance de la région orientale du Nigeria sous le nom de République du Biafra Issue Victoire de l'armée fédérale nigériane Changements territoriaux Réintégration du Biafra dans le Nigeria Belligérants Nigeria Biafra Commandants Yakubu Gowon Odumegwu Emeka Ojukwu Pertes 1 000 000 2 000 000 (est.) Batailles Bataille d'Abagana modifier La guerre du Biafra ou guerre civile du Nigeria est un conflit civil, qui a eu lieu du 6 juillet 1967 au 15 janvier 1970. Elle commence avec la sécession de la région orientale du Nigeria, qui s'auto-proclame République du Biafra sous la direction du colonel Odumegwu Emeka Ojukwu. Suite au blocus terrestre et maritime du Biafra par les troupes gouvernementales, la région est plongée dans la famine, ce qui entraînera, selon les estimations, la mort d'un à deux millions de personnes1. La guerre du Biafra est largement médiatisée sur la scène internationale, alors même que le photojournalisme est en plein essor et expose aux populations occidentales le dénuement du Tiers monde. Cette guerre voit également une modification de l'aide humanitaire qui, utilisant la médiatisation intense du conflit, prone une ingérence directe pour venir en aide aux réfugiés. Elle aura pour conséquence la création de l'ONG Médecins sans frontières en 19712. Sommaire [masquer] 1 Causes et déclenchement du conflit 2 Débuts de la guerre o 2.1 Déroulement des opérations militaires o 2.2 Positions internationales 3 Rôle de la France dans ce conflit 4 Utilisation de l'opinion publique française et européenne 5 Crise humanitaire 6 Chute du Biafra 7 Après-guerre 8 Annexes o 8.1 Articles connexes o 8.2 Liens externes o 8.3 Sources o 8.4 Bibliographie o 8.5 Filmographie o 8.6 A lire o 8.7 Références Causes et déclenchement du conflit[modifier | modifier le code] Ex-colonie britannique, le Nigeria, qui prend son indépendance en 1960, est alors peuplé d'environ quarante millions d'habitants, population supérieure à celle de l'ensemble des États africains francophones nouvellement indépendants1. Sa population est divisée en 250 ethnies1, dont trois principales, les Haoussas, les plus nombreux, majoritairement musulmans et vivants au Nord ; les Yorubas, musulmans et chrétiens vivant à l'Ouest et au Sud-Ouest ; et les Ibos (ou Igbos), majoritairement chrétiens et animistes, qui vivent au Sud-Est et détiennent la majorité des postes dans l'administration et les commerces. Largement christianisés et alphabétisés par lesmissionnaires, les Ibos avaient en effet été favorisés par l'administration britannique qui séparait ainsi les forces du pays pour mieux asseoir sa domination. De plus, la plupart des mines de charbon et des réserves de pétrole du pays étaient situées à l'est du delta du Niger, où vit la majorité des Ibos. De 1960 à 1966, les deux partis politiques Haoussa et Ibo s'allient pour diriger le Nigeria, excluant de fait les Yorubas. Les autres ethnies se sentant lésées à différents niveaux, elles s'opposent aux Ibos et les tensions montent jusqu'à atteindre leur paroxysme en 1966. Les Yorubas soutenaient jusqu'alors un parti réformiste à tendance progressiste, opposé au bloc conservateur des musulmans du Nord, l'Action Group. Ils menèrent alors un coup d'État qui conduisit à la formation d'un parti Yoruba plus conservateur, le NNDP, et à une alliance avec les Haoussas. Les composantes de cette nouvelle alliance politique exclurent les Igbos du pouvoir et les menacèrent de leur confisquer leurs richesses, tirées notamment du pétrole. Lors des élections de 1965, l’Alliance nationale nigériane (Nigerian National Alliance) des Haoussas, alliée aux membres conservateurs Yorubas, s'opposait à la Grande Alliance progressiste unie (United Progressive Grand Alliance ou UPGA) Igbo, alliée aux membres progressistes Yoruba. L'Alliance nationale nigériane, menée par Sir Abubakar Tafawa Balewa, remporta la victoire avec une écrasante majorité, qui fut néanmoins entachée par des soupçons de fraude électorale massive[réf. nécessaire]. Des officiers Igbos à tendance gauchisante renversèrent alors le gouvernement et placèrent le général Johnson Aguiyi-Ironsi à la tête de l'État le 15 janvier 1966. Ironsi met fin le 24 mai 1966 au fédéralisme et renforce la domination de la capitale, mais les tensions s'attisent dans le pays1. Une rébellion anti-Ibos éclate dans le Nord, déclenchant un exode massif vers la province de l'Est. Selon Jean Guisnel, « les massacres provoquent plus de 30 000 morts jusqu'en octobre »1. Ironsi est assassiné le 29 juillet 1966, et un autre coup d'État instaure un gouvernement fédéral militaire. La junte, en majorité musulmane, place à la tête de l'État un chrétien, le général Yakubu Gowon, avec pour mission de rétablir la paix dans le pays et un régime civil à son gouvernement. Mais dans le Nord du pays, en majorité peuplé de musulmans, des persécutions et des pogroms sont perpétrés sur des Igbos, ethnie chrétienne, malgré les tentatives de Lagos de ramener le calme[réf. nécessaire]. Le général Gowon modifie les structures administratives du pays, ce qui suscite l'opposition des Ibos, qui perdent le pétrole, qui est présent principalement à l'est du Delta, et est l'objet d'exploitations par les compagnies britanniques Shell et British Petroleum (BP)1. Odumegwu Emeka Ojukwu, le gouverneur militaire de la région de l'Est, fief des Igbos, refuse alors de reconnaître l'autorité de Yakubu Gowon et la tension monte entre chrétiens et musulmans, plaçant le pays au bord de la guerre civile. En janvier 1967, l'accord d'Aburiest proposé au Nigeria au terme d'une médiation ghanéenne. Il prévoit l'abandon de la division du pays en régions afin d'instaurer uneRépublique fédérale composée de douze États. Le général Gowon propose de son côté un nouveau découpage administratif qui aurait privé les Igbos de la grande partie des ressources pétrolières. Ojukwu rejette ces propositions et déclare que tous les revenus générés dans la région de l'Est seront réquisitionnés par le gouvernorat en termes de réparation au coût du déplacement des dizaines de milliers d'Igbos fuyant le Nord. Débuts de la guerre[modifier | modifier le code] Déroulement des opérations militaires[modifier | modifier le code] Le 26 mai 1967, le Conseil consultatif de la région de l'Est vote la sécession de la région[réf. nécessaire]. Le 30 mai, Ojukwu proclame l'indépendance de la région, qui prend le nom de République du Biafra, avec Aba, puis Enugu pour capitale. L'armée biafraise compte alors environ 100 000 hommes. L'état d'urgence décrété au Nigeria le 26 mai 1967 permet d'instaurer des mesures policières visant à reprendre le contrôle du Biafra mais sans grand succès. Le Biafra détenant les deux-tiers des réserves de pétrole, Ojukwu s'approprie le dernier tiers en traversant le Niger et en envahissant la région du Centre-Ouest, où se constitue une éphémère République du Bénin, avec Benin City pour capitale (à ne pas confondre avec leBénin, qui correspond à l'ancien Dahomey). En représailles des actions armées du gouvernement nigérian, l'armée du Biafra pousse ses incursions jusqu'à Lagos, la capitale du Nigeria. L'armée fédérale engage alors les hostilités et prend peu à peu le contrôle des principales villes, tandis que le territoire du Biafra se réduit au fil des mois comme une peau de chagrin : Ogoja, Nsukka et l'île de Bonny tombent dès le 30 mai 1967, Enugu le 28 septembre 1967 (capitale transférée à Umuahia), Port Harcourt et ses champs pétrolifères le 24 mai 1968, Umuahia le 22 avril 1969(capitale transférée à Owerri) et finalement Owerri le 9 janvier 1970. Avec la chute de Port Harcourt le 24 mai 1968, le Biafra se trouva définitivement privé d'un accès à l'océan Atlantique. La stratégie d'étouffement des poches de résistance biafraise par l'armée nigériane conduisait irrémédiablement à l'écrasement sanglant de la révolte. Positions internationales[modifier | modifier le code] Les anciennes puissances coloniales que sont le Royaume Uni et la France sont les principaux protagonistes externes de ce conflit qui suit de près la décolonisation et voit les nouvelles zones d'influence se dessiner. Les deux camps sollicitent l'aide de la France, mais le général de Gaulle décide officiellement un embargo aux deux parties1. Paris penche pour le Biafra : en 1967, le général de Gaulle déclare à Jacques Foccart, son conseiller en affaires africaines, qu'il souhaite le « morcellement » du pays3 afin d'affaiblir la zone d'influence britannique. De plus, le général Gowon reçoit des armes de l'URSS1. Pourtant, Gowon avait commandé quarante automitrailleuses à Paris, qui commenceront à être livrées en juin 1967. La moitié de la commande sera honorée, les livraisons cessant en décembre4. Les grandes nations choisissent peu à peu leur camp : la France du général de Gaulle fournit des armes au Biafra, dont l'indépendance ne sera officiellement reconnue que par quatre pays africains (Tanzanie, Gabon, Côte d'Ivoire, Zambie) et par Haïti ; de leur côté, leRoyaume-Uni et l'URSS soutiennent le gouvernement fédéral et lui fournissent des armes[réf. souhaitée]. Les États- Unis soutiennent également le Nigeria, mais s'opposent à toute vente d'armes aux deux parties. Le chanteur John Lennon, citoyen britannique, renvoie sa décoration de Member of the British Empire pour protester contre le choix de camp effectué par son pays.[réf. souhaitée] Outre Paris, qui penche pour le Biafra, le Gabonais Albert-Bernard Bongo et l'Ivoirien Félix uploads/Geographie/ guerre-du-biafra.pdf
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- Publié le Fev 13, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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