Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Gustave Flaubert / Alb
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Gustave Flaubert / Albert Thibaudet Thibaudet, Albert. Gustave Flaubert / Albert Thibaudet. 1992. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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ALBERT THIBAUDET gustave floubert tel gallimard COLLECTION TEL Albert Thibaudet Gustave Flaubert Gallimard Cet ouvrage a initialement paru dans la collection « Leurs Figures » en 1935. 0 Éditions Gallimard, 1935. 1. Les premiéres années Si Flaubert avait figuré de son vivant dans un roman à clef, comme CharlesDemailly, on l'y eût appelé, assez à propos, Cambremer. C'était le nom de famille de sa grand-mèremater- nelle, Camille Cambremerde Croixmare, de bonne bourgeoisie normande, laquelleavait épousé un médecinde Pont-l'Evêque, Jean-BaptisteFleuriot, en 1792. La fille qui leur était née en I793, Caroline, ayant perdu très jeune son père et sa mère, fut élevée d'abord dans un pensionnat de Honfleur, puis à Rouen, chez le docteur Laumonier, médecin de l'hôpital. Elle y fit la connaissance d'un jeune médecin de Nogent-sur- Seine, établi à Rouen, le docteur Flaubert, et l'épousa en 1810. Ce n'est que par les Fleuriot-Cambremer que Flaubert est Normand, bourgeois bourgeoisant de ce pays où il a constam- ment vécu, dont il s'est imprégné de partout, tant par la curiosité artistique qui l'inclinait vers lui que par les colères qui le levaient contre lui. Il était Normand intégral par son physique. Sa fantaisie lui persuadait qu'il descendait des aventuriers de Sicile, et il écrivait « Je suis un Barbare, j'en ai l'apparence musculaire, les langueurs nerveuses, les yeux verts et la haute taille, mais j'en ai aussi l'élan, l'entêtement, l'irascibilité. » Sans remonter si loin, et puisque c'est l'écri- vain qui nous intéresse en lui, nous trouvons chez lui des rapports assez étroits avec les autres écrivains normands, qui forment peut-être, avec les Bourguignons, notre famille littéraire la plus homogène et la mieux caractérisée, les Malherbe, les Corneille, les Barbey d'Aurevilly, avec leur substance robuste, leur originalité agressive et rude, quelque chose à la fois de migrateur et de réfractaire. Zola remarque avec justesse qu'il est resté un provincial,que dans ses séjours à Paris il ne prend nullement l'air et l'esprit de la capitale, et qu'il ressemble en cela à Corneille. a Il gardait des naïvetés, des ignorances, des préjugés, des lourdeurs d'homme qui, tout en connaissant fort bien son Paris, n'en avait jamais été pénétré par l'esprit de blague et de légèreté spirituelle. Je l'ai comparé à Corneille, et ici la ressemblance s'affirme encore. C'était le même esprit épique auquel le papotage et les fines nuances échappaient. Il voyait humain, il perdait pied dans l'esprit et dans la mode1. » Quand il voudra, dans l'Éducation sentimentale, faire d'Hussonnet un type d'esprit parisien,illui faudradépouiller toutela collectiondu Charivaril Corneille et lui sont deux beaux types d'indépendance nor- mande, deuxbeauxrefus quefaitle sang nordique de s'adapter à la communauté de la capitale. Par sonpère il descend d'unefamillechampenoise où depuis un siècle au moins la profession héréditaire est celle de vété- rinaire. Presquetous les garçons l'exercent. Les études une fois faites à Alfort, ils s'installent là où il y a des places à prendre, ce qui disperse les branches de la famille entre Nogent-sur- Seine, Baigneuxet Sens. C'est à Nogent qu'est établile grand- père de Gustave, Nicolas Flaubert, qui, après avoir failli être guillotiné comme royaliste sous la Révolution, meurt en 1814, à soixante ans, des brutalités que les Prussiens lui ont fait endurer. A ce moment son dernier fils, Achille-Cléophas, est âgé de trente ans. Le premier de la famille qui ait franchi l'étape de la capitale, il a fait à Paris de brillantes études médicales, y a été l'interne de Dupuytren, qui l'a fait nommer prévôt d'anatomie à l'hôpital de Rouen; il en deviendra le médecin- chef. Au temps de Gustave, le nom de Flaubert ne subsistera plus que dans la famille de Rouen. Les seuls rapports que les Flaubert gardent alors avec la branche champenoise, ce sont les longs séjours à Croisset de l'horloger de Nogent, Parain, qui a épousé la soeur du chirurgien.A cet oncle Parain, ou « père Parain », provincial gaillard, gourmand, Gustave 1. Le Roman naturaliste,p. 185. restera tendrement attaché. Peu après le retour d'Orient de son neveu il tomba en enfance et s'éteignit. Nogent devenait alors pour Flaubert un cadre vide. Il y plaça l'Éducation sentimentale. Flaubert est né et a été élevé dans un hôpital, et sa vie, son génie, sonœuvreen ontété constammentmarqués.L'appar- tement du médecin-chef, à l'Hôtel-Dieu de Rouen, peut passer pour le lieu où s'est élaboréela vision triste du monde qui, dans la seconde moitié du xixe siècle, s'imposera au groupe principal du roman français. « L'amphithéâtre de l'Hôtel-Dieu donnait sur notre jardin; que de fois avec ma sœur n'avons-nous pas grimpé au treillage, et, suspendus entre la vigne, regardé curieusement les cadavres étalés; le soleil donnait dessus, les mêmes mouches qui voltigeaient sur nous et sur les fleurs allaient s'abattre là, revenaient, bourdonnaient 1! » Cette présence physique du cadavre qui, avec Hugo, Gautier, Baudelaire, hallucinéla poésie, il semble qu'il faille, pour que le romany trouve un sujet solide, l'inter- médiaire technique et médical; du cimetière où il était rendu à la grande nature, et où la poésie romantique l'a vu, le corps retourne à l'amphithéâtre, où le guette pour le roman le fils du médecin. Mais il y a deux parties dans un hôpital l'hôpital lui-même et les « fenêtres» qu'a chantées Mallarmé. Flaubert les connut l'une et l'autre dès l'enfance, entre le réalisme nu d'une dalle d'amphithéâtreetl'évasionpassionnée de l'âmeque le triste hôpital et l'encens fétide projettent vers du lointain, du bleu, des soleils couchants. Flaubertafaitle sujet d'unethèse de médecine dontl'auteur, M. René Dumesnil, s'efforce de montrer que si Flaubert ne fut pas médecin, il était digne de l'être, dignus intrare in illo docto corpore. En tout cas, c'est avec lui, après lui et d'après lui que l'esprit médical, les nécessités et les déformations médicales sont incorporées à la littérature. (Sainte-Beuve avait fait cependant au commencementde sa carrière quelques pas dans ce sens, mais chez lui l'imitation du médecinle céda dans la suite à celle du confesseur.) Un jour que Flaubert devaitassister à l'enterrementdela femme de sonami Pouchet, un élève de son père, il écrivait « Comme il faut du reste 1. Correspondance,t. III, p. 269. profiter de tout, je suis sûr que ce sera demaind'un dramatique très sombre et que ce pauvre savant sera lamentable. Je trou- verai là peut-être des choses pour ma Bovary; cette exploi- tation à laquelle je vais me livrer et qui semblerait odieuse si onenfaisaitla confidence,qu'a-t-elledonc de mauvais?J'espère bien faire couler des larmes aux autres avec ces larmes d'un seul, passées ensuite à la chimie du style. Mais les miennes seront d'un ordre de sentiment supérieur. Aucun intérêt ne les provoquera, et il faut que mon bonhomme (c'est un médecin aussi) vous émeuve pour tous les veufs 1! » C'est, pour le romancier observateur aussi bien que pour le médecin, un devoir professionnel que de cultiver une certaine insensi= bilité naturelle, uploads/Geographie/ gustave-flaubert-albert-thibaudet-thibaudet-albert-bpt6k23146p-pdf.pdf
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- Publié le Nov 14, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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