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L'Anti-Calife Extrait du EzoOccult le webzine d'Hermès http://www.esoblogs.net L'Anti-Calife - Mystique & Religion - Etudes Générales - Date de mise en ligne : lundi 9 avril 2007 EzoOccult le webzine d'Hermès Copyright © EzoOccult le webzine d'Hermès Page 1/21 L'Anti-Calife Notes du traducteur Ce texte de Peter Lamborn Wilson a pour objet principal la mystique du Shi'isme ismaélien, et plus particulièrement du groupe des Nizaris. Son accès est assez difficile et c'est pourquoi il nous semblait important, outre la traduction, de fournir au lecteur quelques notes introductives ainsi que des notes explicatives de certains termes propres à l'Islam et à la mystique de l'Homme Vert. Peter Lamborn Wilson Tout d'abord essayons de voir qui est Peter Lamborn Wilson, que le public francophone peut ne pas connaître sous ce nom. En réalité, Wilson est connu principalement sous le pseudonyme de Hakim Bey, auteur des « Zones Autonomes Temporaires ». Wilson est avant tout défini comme un anarcho-soufi de l'underground. Il est l'auteur de nombreux travaux sur la mystique moyen-orientale, le soufisme et l'ismaélisme. La réputation de Peter Lamborn Wilson remonte aux années soixante lorsqu'il voyagea en Afrique du Nord, en Inde et en Asie, passant de longues années en Iran où il étudia les textes hérétiques de l'ismaélisme et du soufisme. Wilson traduisit de la poésie perse, écrivit sur les anges et sur l'anarchisme, oeuvres qui sont publiées par Autonomedia à New York. Son dernier ouvrage, non traduit en français, est « Sacred Drift ». La secte des Nizârites Les Nizârites, Hashâchines, ou Assassins, étaient une secte militante musulmane du shii'sme ismaélien active du VIIIe siècle au XIVe siècle. Mais c'est surtout à partir du XIe siècle (en 1094, à la suite d'une scission importante dans le courant ismaélien) et pendant tout le Moyen Âge, en Perse et en Syrie, que se firent le plus remarquer les Hashâchines (ou « H'ashashines », nommés ainsi par les Croisés), sous l'influence de leur chef Hassan al Sabah' (aussi appelé le « Vieux de la Montagne », ou le « Vieil Homme de la Montagne »), à partir du fort Alamut, au Sud-ouest de la mer Caspienne. À la fin du Moyen Âge, leur quasi-disparition a coïncidé avec l'essor de la branche principale (quinze millions de fidèles de nos jours) de l'ismaélisme. Les débuts avec Hassan ibn al Sabah Hassan ibn al-Sabbah (1034 ? - 1124), surnommé « le Vieil homme de la Montagne », était le chef charismatique des Nizârites, la secte des Assassins. On retrouve différentes écritures de son nom, comme Hassan i Sabbah, Hassan ibn Sabbah, Hassan al Sabah', Al-Hasan ibn al-Sabbah ou Alaodin. Hassan est né à Qom (en Iran) d'une famille chiite, mais il grandit à Ray, près de Téhéran. À l'âge de 17 ans, il rencontre pour la première fois un missionnaire ismaélien, qui, malgré tous ses efforts, ne réussit pas à le convertir à l'ismaélisme. Plus tard il tombe gravement malade, et effrayé à l'idée de mourir sans connaître la Vérité, il reprend contact avec un autre ismaélien et finit par se convertir à l'âge de 35 ans (vers 1071). Il créa alors sa secte des Hashashins (assassins), et installa sa base dans la légendaire forteresse imprenable d'Alamut, lieu situé à 100 Km de Téhéran, qu'il obtint en rusant. Copyright © EzoOccult le webzine d'Hermès Page 2/21 L'Anti-Calife A partir de cette base il commença alors à organiser sa secte. Il est rapidement remarqué par un dignitaire ismaélien de passage à Ray qui l'envoie quelques années plus tard au Caire, en Égypte. Probablement à la suite de problèmes politiques, il est obligé de revenir en Iran en 1080. Il y passera plusieurs années très actives à parcourir le pays pour propager la foi ismaélienne avec un groupe d'hommes sous ses ordres, dont le nombre sera de plus en plus important. Il sera alors considéré comme dangereux par les autorités sunnites, et sera recherché activement par leur vizir, Nizam al-Mulk. En 1094, suite à une querelle de succession sur le choix du prochain Imam, l'ismaélisme se divise en 2 branches ; l'une en Égypte les Mustaliens, et l'autre en Iran. À partir de cet instant les ismaéliens iraniens (devenus donc Nizârites) sous la direction de Hassan ibn al-Sabbah se retrouvent livrés à eux-mêmes. Il faut noter que Hassan ne revendiquera pas le titre d'Imam pour lui-même. C'est sous le règne d'Hassan que vont se développer les assassinats politiques. La première victime de marque sera le vizir Nizam al-Mulk. Ces assassinats étaient effectués par un groupe d'initiés conditionnés. Marco Polo décrira sa forteresse comme un véritable paradis assorti d'un magnifique jardin, de belles demoiselles, et de quatre fontaines d'où jaillissaient du vin, du lait, du miel ou de l'eau. D'après cette légende, il conditionnait ses hommes en leur faisant consommer de nombreuses drogues. Les meurtriers (fedai) sont généralement abattus sur-le-champ. La manière sereine dont ils se laissent massacrer a fait penser aux contemporains qu'ils étaient drogués au haschisch, d'où le surnom de « haschischiyoun » ou « haschaschin » (mangeurs d'herbe), qui donnera Assassin (en réalité, Assassin découlerait en fait du mot « Assas », qui signifie l'Essence, ici, essence de la religion, retour aux fondements). Le premier meurtre sera exécuté en 1092. En 1094, à la mort du calife ismaélite Al-Mustansir Billah au Caire, une guerre de succession éclate entre ses deux fils Nizar et Al-Musta'li. Hassan al Sabbah prend le parti de Nizar. Mais les partisans de Nizar sont défaits en Égypte et c'est la rupture entre ceux d'Alamut et la majorité des ismaéliens. De là vient l'usage du terme Nizârites. Quoiqu'il en soit, les Nizârites prospèrent sous le règne sévère de Hassan. Hassan al Sabbah meurt en 1124 à Alamut. Son second Bozorg-Ummid (« Grand Espoir ») lui succède, puis le fils de celui-ci, Mohammed I, en 1138. Hassan était un homme austère et dur, qui faisait appliquer la loi islamique sans concessions. Il fit exécuter ses deux fils, l'un pour avoir bu du vin et l'autre suite à une accusation de meurtre. On raconte qu'il quittait très rarement sa maison et qu'il a beaucoup écrit. Malheureusement presque toutes ses oeuvres furent perdues lors de la destruction d'Alamut par les Mongols en 1256. Le déclin En Iran, après le règne insignifiant de l'instable et violent Imam Mohammed III jusqu'en 1255, son fils Khur Shah est confronté à un ennemi redoutable : l'armée mongole, menée par Hulagu Khan, petit-fils de Gengis Khan, en route pour conquérir et piller le Moyen-Orient. Malgré plusieurs tentatives d'assassinats infructueuses, les troupes d'Hulagu assiègent le château où Khur Shah s'est réfugié. Il finit par se rendre et mourra sur le chemin de la Mongolie. Malgré une résistance sporadique, les autres places fortes tombent ou déposent les armes ; Alamut est rasée et sa précieuse bibliothèque détruite. De nombreux nizârites sont massacrés, y compris toute la famille de l'Imam ; sauf un fils de Khur Shah qui aurait été mis à l'abri à temps pour assurer la succession de l'Imamat. L'Ismaélisme Histoire Copyright © EzoOccult le webzine d'Hermès Page 3/21 L'Anti-Calife L'origine de l'ismaélisme remonte à la mort en 765 du sixième Imam chiite et des querelles à propos de la succession qui s'ensuivit. Ja`far as-Sâdiq avait désigné son fils aîné Ismâ`il pour lui succéder, mais celui-ci mourut quelques années avant lui. Une partie de la communauté chiite qui formera ultérieurement la branche imamites choisit son autre fils Mûsâ al-Kâzim comme septième Imam. Les futurs ismaéliens quant à eux rejetèrent cette décision et se rassemblèrent autour du fils d'Ismâ`il, Muhammad ben Ismâ`il qui devint leur nouvel imam. D'autres qui n'admettaient pas la mort d'Ismâ`il répandirent la croyance de son occultation et la promesse de son retour sous les traits du Mahdi. Persécutés, les ismaéliens continueront à vénérer secrètement leur imam tout en déployant un prosélytisme (da'wa) très actif d'abord au Moyen-Orient puis à travers tout le monde musulman. Ils parviendront ainsi à s'établir au Maghreb parmi les berbères puis se lanceront à la conquête de l'Égypte où ils fonderont la glorieuse dynastie fatimide. D'autres ismaéliens aux idées révolutionnaires, les qarmates qui récusaient le pouvoir des califes-imams fatimides, créeront un État à Bahrein et marqueront l'histoire par leur usage excessif de la violence. Les ismaéliens connaîtront durant le califat fatimide une nouvelle rupture en 1094, à la mort du calife Al-Mustansir Billah qui engendrera deux groupes rivaux : les Nizârites et les Musta'liens. Théologie Des ismaéliens professent des doctrines très complexes influencées par les néo-platoniciens, le gnosticisme, le manichéisme ainsi que par des croyances empruntées aux autres confessions. Très tôt, ils se sont distingués par leur façon très particulière de concevoir la religion. Pour eux, l'islam renferme deux principes complémentaires, l'un exotérique (zâhir) représenté par le prophète et la sharia, l'autre ésotérique (bâtin) personnifié par l'imam et l'interprétation mystique de la loi islamique. Les ismaéliens sont donc adeptes de l'interprétation allégorique des textes qui doit mener les croyants à la connaissance de la vérité suprême. À Alamut, les Nizârites réformeront l'ismaélisme, en abandonnant définitivement les prescriptions rituelles islamiques pour se focaliser uniquement sur le uploads/Geographie/ l-anti-calife.pdf

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