Histoire de Madagascar : 1. Les origines du peuple malgache Les noms de Madagas
Histoire de Madagascar : 1. Les origines du peuple malgache Les noms de Madagascar - Phébol, Cerné pour Aristote et Pline ; Menuthias pour Ptolémée ; Medruthis pour les marins grecs ; Sarandib pour les Perses et les Arabes (qui lui auraient plus tard donné des noms de princesses des mille et une nuits : Djafouna, Cherbezat) ; - Madagascar pour les cartographes (XVe siècle), nom proche de Madecasse ou Ma- decafe donnés par les indigènes à leur Ile ; - San Lourenzo (St Laurent) pour les pre- miers navigateurs portugais, Ile Dauphine pour les Français (Henri IV). Premières origines Le peuple malgache est issu d'immigrations successives, remontant - selon les historiens - au Ve siècle avant J.C. ou au début de notre ère. L’immigration ‘’indonésienne’’ Les premiers découvreurs de l’Ile seraient des navigateurs venus du sud de Bornéo, où on trouve toujours parlées par les peuples daya (notamment les Ma’anyan) des langues très apparentées à celles parlées à Madagascar. Ces migrants avaient acquis des anciens Austronésiens une grande maîtrise de la navi- gation : ils utilisaient une grande diversité d’embarcations (multicoques, monocoques simples ou à balanciers), s'orientaient d'après le soleil et les étoiles, utilisaient les courants marins et les vents saisonniers des moussons de l’Océan Indien. Ils auraient apporté dans l’Ile de nombreuses plantes d’Asie du sud- est, comme le riz, la banane, le cocotier, l’igname, le taro, la canne à sucre. Ils maî- trisaient la métallurgie, y compris celle du fer, et le tissage de la soie. L’immigration arabe et africaine Sémites et Arabes islamisés développent la navigation et le commerce dans l’Océan indien, supplantent les Indonésiens et créent de nombreux comptoirs sur la côte nord- ouest et nord-est de l’Ile. A partir de ces comptoirs, l’Ile exporte du fer, un peu d’or, du riz, des bois de palétuvier (pour les constructions en Arabie), et reçoit, de la Chine et de l’Inde, épices, perles et céramiques... De la traite d'esclaves sur les côtes de l'Afrique de l'Est naît l’immigration africaine le long de la côte ouest et nord-ouest de l'Ile. Les vents de mousson entre l’Inde et la côte d’Afrique de l’Est (P. Vérin : Madagascar, 2000). Premiers boutres sillonnant l’Océan indien. Les premières cartes de Madagascar Ci-dessous, Madagascar sur la carte réalisée en 1507 par Martin Waldseemüller (à St-Dié) à partir des documents et connaissances accumulées jusque là. La même année, lors de l’expédition vers les Indes d’Alonso Alburquerque, les Portugais font le tour de l’Ile et font de nombreux relevés, qui permettront d’établir ensuite des cartes plus fiables de l’Ile, comme la carte ci-contre à droite, établie en 1550 (Ano., Nat. Maritime Museum, London). Les tentatives d’implantations européennes En 1500, le Portugais Diego Dias est le premier européen à découvrir et aborder, par hasard, Madagascar. L’Ile fait ensuite l'objet de nombreuses ten- tatives d'implantations des Portugais (XVIe siècle), des Hollandais (fin du XVIe siècle) et des Anglais (XVIIe siècle). De 1642 à 1672, les Français (Pronis, puis De Fla- court) s'installent à Fort-Dauphin (sud-est de l’Ile) qu’ils abandonnent, après de lour- des pertes, au profit de La Réunion. Toutes ces tentatives échouent face à la forte résistance des royaumes indigènes. L’Ile reste finalement une escale sur la longue route maritime reliant l’Europe à l’Asie du sud-est (approvisionnement en vivres frais et en esclaves). Histoire de Madagascar : 2. Les royaumes malgaches Du XVe au XVIIe siècle: de multiples royaumes Une période marquée par l’émergence de petits royaumes, pour le contrôle des terres fertiles, des cours d'eau et des voies de communications de royaumes. A l'Est, le royaume Antemoro (du XIIIe au XIXe siècle), créé selon la légende par le sultan Ramakarano venu de La Mecque, est connu pour son organisation sociale, le con- trôle du commerce, les écritures, la médecine et la diplomatie. Plus au nord, au XVIIIe siè- cle, les royaumes betsimisaraka s'étendent de la baie d'Antogil jusqu'à Mananjary. A l'Ouest, à partir du XVe siècle, les royau- mes sakalava s'étendent sur presque toute la côte, du sud de Toliara jusqu'à Mahajunga. Un des souverains, Andriandahifotsy, s’as- sure une suprématie politique par des allian- ces avec les chefferies et royaumes locaux,et se dote d'une armée moderne dont les raids plus lointains vont jusque sur la côte Est où règnent les Betsimisaraka. Au sud, naissent les royaumes mahafaly (XVIe siècle), zafimanara et le royaume de Masikoro, qui, au XVIIe siècle, va étendre son influence jusqu'au nord de Toliara. Au centre, les royaumes betsileo ont été fondés au début du XVIIe siècle. Leurs rois les plus connus - Andriampianarana et son successeur Andrianonindranarivo - mettent en place une solide organisation sociale et une armée bien équipée qui permettent une large extension territoriale. Mais aux XVIIe et XVIIIe siècles, le royaume betsileo est à nouveau divisé et reconnaît la tutelle de l'Imerina. Fin XVIIIe et début du XIXe siècle : l'unification par la monarchie merina Les Merina, autre peuple venu d'Orient, s'ins- tallent sur les hautes terres à partir du XVe siècle. Après la reine Rangita, fondatrice de la dynastie de l'Imerina (‘’les Hautes Terres sous le soleil’’), ses successeurs, Andriamanelo, Ralambo et Andrianjaka, structurent le royau- me, le dote d'une organisation sociale en quatre classes : les nobles (Andriana), les citoyens libres (Hova), les serfs (Mainty) et les esclaves (Andevo). Au début du XVIIe siècle, le roi Andriamasinavalona poursuit l'extension du royaume vers l'ouest et vers l'est, mais il partage le royaume entre ses quatre fils qui vont aussitôt s'affronter. A la fin du XVIIIe siècle, le roi Andrianam- poinimerina (1786 -1810) réunifie l'Imerina par la diplomatie, les alliances et les opéra- tions militaires. Il installe la capitale à Anta- nanarivo. Il organise durablement l'Etat (ad- minitration territoriale, justice, impôts…). Il installe des garnisons sur tous les confins du royaume, sans l’étendre autant qu’il le voulait ("la mer est la limite de ma rizière")... Radama 1er (1810-1828) poursuit l'œuvre de son père. Avec l’aide de l'Angleterre, qui le reconnaît roi de Madagascar et lui apporte une coopération militaire, culturelle et reli- gieuse (la contrepartie : la fin de l’esclavage), entre 1822 et 1827, il soumet les Betsileo, les Le Roi Andrianampoinimerina Le roi imerina sans doute le plus célèbre de la dynastie, reconnu pour sa fermeté et également pour son sens du dialogue et de la justice (« Je construis des digues, c'est pour que vous ayez de l'eau de riz, vous mes sujets. Je donnerai de l'eau de riz aux grands et j'en donnerai aussi aux petits, car je veux que chacun fasse entrer l'eau chez lui, qu'il soit petit ou qu'il soit grand". Le Roi Radama I Source : ww.li.utexas.edu Betsimisaraka, les Sakalava. En 1825, la langue malgache devient langue écri-te. En 1827, près de 4 000 Malgaches savent lire et écrire; les écoles se multiplient. Le pro- testantisme s’étend. Le commerce internatio- nal est florissant, notamment avec l'Europe. Histoire de Madagascar : 3. La fin du royaume Le déclin et la fin du royaume imerina Première épouse de Radama, Ranavalona I lui succède (1828-1861). C’est ‘’la reine folle’’, la ‘’Caligula féminine’ :’ elle aurait été responsable de l’exécution rituelle d’un million de ses sujets, notamment chrétiens et esclaves ! Très nationa- liste, elle rompt les relations avec l’Angleterre, expulse les missionnaires. Parallèlement, elle crée un embryon d’indus-trie (notamment d’armement), poursuit la modernisa- tion de l'armée (ce qui lui permit de résister à une tentative de débarquement anglo-français à Tamatave en 1845). Mais à la fin de son règne, elle laisse un Etat ravagé par la peur… La Reine Ranavalona I Le Palais de la Reine de Manjakamiadana à An- tanarivo : construit en bois, vers 1839 sur le sommet de la colline d’Analamanga, il fut rebâti en pierre par l’ar- chitecte anglais James Cameron entre 1868 et 1873 sous le règne de Ranavalona II. A la mort de Ranavalo I, Radama II (1861-1863) s'efforce de reprendre la politique de Radama I, mais il est assassiné en 1863. Le pouvoir passe alors aux mains du premier ministre Rainilaiarivony (1865-1895), qui épouse successivement les trois rei- nes Rasoherina, Ranavalona II et Ranavalona III. Pour éviter la main- mise européenne sur son pays, il le modernise, développe l’éducation * et se convertit au protestantisme avec une grande partie du peuple. * En 1894, les écoles du royaume comp- tent plus de 200 000 élèves, ce qui faisait de Madagascar l’un des pays les plus scolarisés au monde. De gauche à droite, Rainilaiarivony (1865-1895) et ses trois reines Rasoherina (1863-1868), Ranavalona II (1868-1883) et Ranavalona III (1883-1895) La conquête française La France impose son protectorat à l’île par le traité de 1885, qui est reconnu par la Grande-Bretagne en 1890. Pour garantir la sécurité des Européens, et surtout leur libre installation, une expédition française débar- que à Majunga et atteint Antananarivo (1895). Cette campagne débouche sur le traité du 1er octobre 1895 qui confirme le "protectorat" de la France, affectant surtout le contrôle de l’économie et les relations extérieures de l’île. Mais, l’éclatement de la résistance populaire, qui occasionne de lourdes pertes (6 000 uploads/Geographie/ histoire-de-madagascar.pdf
Documents similaires










-
32
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 01, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 1.1679MB