2* Année —• N“ 5 Editions du F A U N E PARIS Xw * / Conseiller Fondateur : T H
2* Année —• N“ 5 Editions du F A U N E PARIS Xw * / Conseiller Fondateur : T H É M A N L Y S Idéal et Réalité LITTERATURE - PENSÉE - ART Directeur : G u s t a v e R O U G E K Rédacteur en Chef : M a u r ic e I1E IM Principales Chroniques. — L i v r e s : G u s t a v e B o u g e r , Maurice He i m. — T h é â tr e s : Henri D iio mo n t . — R e v u e s : Ernest Ma r x . — P e i n t u r e : Jacques Bl o t — M u s iq u e : François de B r k t k u i i.. André de Co u d e - k e r q u e -Là mbï œ c h t . — D a n s e : Jacqueline Ch a u mo n t . — S c ien ces P s y c h iq u e s : Claire T h é ma n l y s . — - Le Croupe I d é a l et R é a lité : 1 . R — L e d u é / n a : Pierre-Henry Pr o u s t — L e t tr e s r u s s e s : Eugène S e mk n o k f . A W \ -N A A -W A N A A V N --V -X ».A A • N -'V ^ V N 'A S O M M A I R E Pnjçe» • I. M aurice Tranchant de Luncl: Au Pays du Paradoxe 103 II. Thém anlys : Les Sept liuts de l'Initiation (suite).. 198 III. Gustave R o u le r : A quoi pensez-vous ?.................. 208 IV. Jeanne Dorys : Le Bouffon.. ................................... 213 V . M aurice Helm : Aspiration — A u b e .................... 214 VI. E. Sem enoff : La Littérature Russe des derniers cinquante ans............................................................. 210 VII. Civis : Communication de la Voie du Milieu.......... 225 V III Denyse-M olié : Quelques réflexions sur la ma nière de jouer du piano............................................ 228 IX. A nos Lecteurs . ......................................................... 232 CHRONIQUES D U M OIS. — Les Livres : Frédéric de M uhc ie. — Le Théâtre : Henri Diio mo n t . — La Musique : André de C ouD EK EnQ U E-LA M BiiEC iiT. — L'Italie Nouvelle : Th éma n l y s. . . . ..................................................................... 233 A b o n n e m e n t : 20 IV. p a r a n . — E t r a n g e r : 2o IV. (V oir :*• pufço do la oo u Y o rtu ro .) 1 % ' oh ubonnéM r e ç o iv e n t «le* billet* «le f a v e u r p n u r le* ra n n ifcN fa - tlon* |Hil>U«|iic* d u C r o u p e I l l É i L v% H K l i l T K . T O U S D R O I T S R É S E R V É S A od0o < > 2 8 V ® o o ° o o ^ - ,0 000 O O O w oo c *00° A °0? °' Ô 0 r o o ^ * 00C 0 0«^° 0 o o ° o 0 ° 0 o ° o o ° o o w o 0O° ° o ° °oo° ° o ° 0 o 00o o oP .do 0 o 0-0 ■ o°o 0.0 Q 0 0 o ooA o o 0 Au pays du Paradoxe yV. M au rice T ra n c h a n t de L unel, qui a dirigé, dès le début de notre o ccu p a tio n , les B e a u x - A r ts du M a ro c et a a c c o m p li là une œ uvre adm irable, public très p r o c h a in e m e n t un livre de souvenirs s u r le JJaroc p o u r lesquels Claude F a rr è re a écrit une P r é f a c e étincelante. N ous avons la bonne fo rtu n e de p o u v o ir publier quelques pages de cet o u vra g e, auquel le plus g r a n d succès est assuré. . Aux confins de l'interminable plaine du Sais, une longue muraille crénelée 'semblait s'avancer au-devant de nous. Rien qui révélât l'agglomération delà ville im mense derrière cet écran massif de pierres et de pisé. Mais la masse grise barrait la plaine, paraissant enfer mer du vide. Cà et là quelques hauts peupliers éri geaient l’abandon de leurs fuseaux à demi-dépouillés. « Do longs Amis circulaires de pigeons, effrayés par les traînées de poussière soulevées par notre appareil guer- IDÉAL ET RÉALITÉ m riir, s'y réfugiaient comme en un inviolable asile. C’était l’Aguedal du Palais du Sultan. L’oued Fez s’y engouf frait, brusquement, bu par la muraille, sous une arche large et basse. La colonne tournait au pied du mur, vers la droite, franchissait un pont dont les piles inégales plongeaient dans le marais et se dirigeait pour prendre ses quartiers vers Dar Debibagh. L’Etat-Major, les chefs de colonne et nous, les attachés civils, continuions tout droit, ac compagnant le Général Moinier qui s’en allait donner au Maître de l’Empire le détail des semaines victo rieuses au cours desquelles il venait de refouler les Berbères, dégager la plaine de la menace d’Akka Bou Admani et de lui reconquérir Meknès. J'allais enfin aborder ce Moulay Hafid, dernier en date des Sultans, qui avait pu donner à certains diplomates enclins à l’indulgence, pendant quelques mois, l'illusion d’un Sultan fort, qui, prêchant la guerre sainte, avait fomenté la révolte, vaincu son frère dans la plaine de Settat, et mis en déroute cette méhalla que j’avais vue sous les murs de Rabat. Tous ces guerriers marocains, jadis parqués entre Kenitra etChellah, avaient été par lui défaits et dispersés. Les femmes et les enfants, grouillant en ces bizarres campements, étaient devenus ses esclaves, et le trône de Moulay Hassan, légué par le défunt empereur à son fils Abd-EI-Aziz, usurpé par la force. C’était lui, Moulay Hafid, qui en détenait les droits et les charges. Dans la muraille épaisse que nous longions depuis des centaines de pas, une porte au blindage de fer rouillé grince sur ses gonds. Nous entrons.! Un vaste espace, IDÉAL ET RÉALITÉ 495 une prairie bossuée çà et là de taupinières et dont le sol en d’autres endroits disparaît sous une végétation de marécages. Un pont en dos d’àne franchit l’oued Fez qui coule, canalisé, large fosse doublant à l'intérieur la défense de la muraille. Des carcasses de chevaux achèvent de pourrir, abandonnées dans les buissons d’ortie. On nous explique que ce sont là les restes d’uno cavalerie tenue prête en vue d’une fuite rapide pendant le siège de Fez par les Tribus. Les halles des assaillants pieu voient dans l’enclos durant des jours et nul ne se hasarda à porter aux montures abandonnées une provende qui pût les empêcher de mourir de faim. Les bêtes à la corde crevèrent d’inanition cl de soif à quelques pas du fleuve. A l’extrémité opposée de cet immense enclos dont les seuls occupants étaient, avant notre irruption, ces restes de charogne, quelques bestiaux étiques et. pelés, des oiseaux de proie s’élèvent, lourdement gavés. Une bâtisse blanche, de construction relativement neuve. C’est un pavillon cubique, à un étage, accolé à la haute muraille qui sépare l’Agucdal d’autres jardins ou d’autres enclos sans doute pareils à celui-ci dans lequel nous avons mis pied à terre et attendons le bon plaisir de Sidna pendant plus d’une heure, chassant de la fumée de nos cigarettes ou des pans de notre cheich, les mouches importunes. Ce pavillon est sans caractère, mais non sans his toire. Je devais le revoir souvent depuis, en des cir constances fort diverses, vibrant aux cris d’allégresse ou aux abois tragiques d’une foule vociférante et rebelle. 496 IDÉAL BT RÉALITÉ Enfin, une rumeur, derrière la muraille où s accote le pavillon, dont la porte s’ouvre. Un «Naham Sidna» mugi par des voix gutturales nombreuses. Des files d e mokhaznis aux tarbouchs pointus s’égrènent le long des marches et de la galerie du pavillon. Le caïd m é- chouar (introducteur des ambassadeurs) s'avance, s'ap puyant avec gravité sur une longue canne à bout d’ivoire, insigne de sa dignité. Il fait un signe d'appel et d’accueil. Le Général Moinier se détache uploads/Geographie/ ideal-et-realite-v2-n5-dec-1923.pdf
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- Publié le Apv 01, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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