Cameroun L'offensive de Berlin pour régler la crise anglophone NP.2 Gabon Combi

Cameroun L'offensive de Berlin pour régler la crise anglophone NP.2 Gabon Combien de temps Bongo devra-t-il délaisser son fauteuil ? NP.3 Côte d’Ivoire/Allemagne La DEG arrive à Abidjan NP.6 Afrique/Bénin Marie-Cécile Zinsou en mariée à Ouidah NP.8 Au palais Guinée/Chine Ahoua Don Mello finalise le deal avec Yunnan Linkun Ex-ministre de Laurent Gbagbo et actuel conseiller spécial d'Alpha Condé chargé des infrastructures, Ahoua Don Mello se rendra à Pékin dans les pro- chaines semaines sur instruction du président guinéen pour boucler les négociations liées à la construction de la centrale thermique de Boké (nord- ouest) avec Yunnan Linkun Invest- ment Group. Ce chantier engage un investissement de 800 millions $. Ahoua Don Mello mène les négocia- tions directement avec Liu Yinong, l’un des dirigeants du groupe chinois. Niger Issoufou mobilise les drones de Barkhane Mahamadou Issoufou a sollicité un appui des drones de l'opération Barkhane pour lui fournir des images aériennes de Niamey. Ces "clichés" doivent permettre de mieux orienter les chantiers entrepris pour accueillir le sommet de l'Union africaine (UA), attendu à l'été 2019, dans la capitale. Côte d’Ivoire Hamed Bakayoko, médiateur Le ministre ivoirien de la défense, Hamed Bakayoko a tenté une dis- crète médiation, le 7 novembre, avec Henriette Konan Bédié à bord du vol AF 703 Abidjan-Paris, où les deux personnalités se sont retrouvées pour voyager. Le ministre, proche du couple présidentiel, a notamment demandé à l’épouse d'Henri Konan Bédié ("HKB") de convaincre ce dernier de réinté- grer la coalition du chef de l'Etat et de s'entendre avec Alassane Ouattara. L’ex-première dame s’est engagée à rendre compte de cet échange. Dès son arrivée à Paris, Hamed Bakayoko a également évoqué cette discussion avec le président ivoirien, qui séjourne en France depuis le 31 octobre. Afrique/France Dans les - jeunes - cases africaines de Macron Elu à 39 ans, Emmanuel Macron a placé sa politique africaine entre les mains d’une task force issue de la même génération. Constituée d’amis énarques, de diplo- mates, de parlementaires, cette équipe est chargée de donner une nouvelle vigueur à cette relation. Analyse. Loi de programmation. Attendu fin décembre à N’Djamena pour réveillonner avec les soldats de la force Barkhane, le chef de l’Etat incline à accorder davantage d’écoute que ses prédécesseurs aux jeunes députés dédiés aux questions africaines. Expert sortant de l’Agence française de développement (AFD), Hervé Berville, 28 ans, originaire de Madanzh-Buhimga au Rwanda, est la figure montante de l’Hémi- cycle. Diplômé de Sciences po Lille et de la London School of Economics, cet élu La République en Marche (LREM), membre de la commission des affaires étrangères, s’est vu confier un rapport sur "la moderni- sation de la politique partenariale de déve- loppement" après avoir été recommandé par Jean-Yves Le Drian au président fran- çais en début d'année. Ce rapport remis, en septembre, au chef de l'Etat et au premier ministre, Edouard Philippe, contient 36 propositions (voir ICI). Une majeure par- tie alimentera la loi de programmation - la première du genre - appelée à clarifier de nouveaux objectifs et moyens de la poli- tique de coopération, et que le Parlement approuvera début 2019. Partisan d’une "normalisation sans banalisation" de la relation franco-afri- caine - version moderne du "ni ingérence, ni indifférence" de l’ex-premier ministre Lionel Jospin -, Hervé Berville a également encouragé la création d’une commission indépendante. D'inspiration britannique, celle-ci sera chargée de contrôler l'applica- tion de cette loi devant courir jusqu’en 2022. Lobbying. Voulant éviter, de par ses origines, d’être associé à tout tropisme "pro-rwandais", Hervé Berville s'est tenu à l'écart de la cam- pagne de son collègue LREM Patrice Anato qui, en octobre, a mobilisé députés français et francophones pour soutenir la nomination de Louise Mushikiwabo à la tête de l’Orga- nisation internationale de la francophonie (OIF). Cette initiative, à laquelle ont adhéré des personnalités comme la députée congo- laise Stella Sassou Nguesso, fille de Denis Sassou Nguesso (voir ICI), a mis en lumière les solides relais de Macron au Parlement. Soudés autour des questions africaines, ces élus LREM ont intégré tous les groupes d’amitié rattachés aux pays africains. Ils forment un "lobby" actif pour défendre la ligne de conduite élyséenne. Particu- larité : la grande majorité est originaire d'Afrique. Outre Patrice Anato, 42 ans, né au Togo, cette équipe compte Jean-François Mbaye, 39 ans, juriste originaire de Dakar ; Huguette Tiegna, 36 ans, ingénieure née au Burkina Faso ; Sira Sylla, 40 ans, députée de Seine-Maritime originaire de Rouen, ou encore Rodrigue Kokouendo. Agé de 44 ans, ce député né à Bangui est co-auteur, avec Bérengère Poletti (LR), d’un rapport d’information sur "l’aide publique au déve- loppement" (voir ICI). Enarchie. Courroie de transmission légis- lative, ces élus défendent la politique pré- sidentielle, elle-même mise en musique au niveau ministériel, mais aussi par les conseillers comme Franck Paris. Enarque de la même promotion Senghor que le chef de l’Etat (2002-2004), le "Monsieur Afrique" de Macron, 40 ans, sert d’inter- face aux différents pôles de décision (AFD, ministères…). Avec Rémi Maréchaux, 51 ans, directeur Afrique du Quai d’Orsay, il fait également office d'envoyé spécial auprès des présidents africains. Autre ami énarque du président fran- çais, Jules-Armand Aniambossou, 56 ans, coordonne le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA). Il influe particulièrement sur les questions rattachées aux diasporas, à la jeunesse ou à la culture. Dernier fait d'armes : avoir mis en avant sa compatriote Angélique Kidjo lors de la commémo- ration du centenaire de l'armistice de la Grande Guerre. Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr 14 novembre 2018 - nº788 1/8 Diplomatie Premier cercle Réseaux d’affaires Hommes de pouvoir Les hommes, les affaires, les réseaux Nº788 Paris, le 14 novembre 2018 depuis 1985, un mercredi sur deux UNE PUBLICATION Du site Exemplaire destiné exclusivement à Urbain YENAULT - Abonné n°AA014806 Cameroun/Allemagne L'offensive de Berlin pour régler la crise anglophone Loin d'être un observateur, le pays d'Angela Merkel joue les médiateurs entre parties adverses pour sortir de l'enlisement. Alors que le Bundestag s'est emparé de la question camerounaise ( LC n°785), le directeur chargé de l'Afrique sub-saharienne au ministère allemand des affaires étrangères, Robert Dölger, s'est entretenu, le 7 novembre, à l'hôtel Hilton de Yaoundé, avec Elie Smith, porte-parole de l'Anglophone General Conference. Pourparlers. Ce rendez-vous, initialement calé en août à Buéa, mais reporté aux 21 et 22 novembre dans la même ville du sud- ouest, sera présidé par le cardinal Christian Tumi. Il doit favoriser une sortie de crise à l'embrasement des deux régions anglo- phones observé depuis 2016, auquel le régime camerounais a accordé peu d'atten- tion jusqu'à présent, sinon par la répression. Dölger était accompagné par l'ambassadeur d'Allemagne au Cameroun, Hans-Dieter Stell. Ces officiels se sont également entre- tenus avec d'autres personnalités parmi lesquelles Joshua Osih, patron du Social Democratic Front (SDF) et candidat mal- heureux à la présidentielle du 22 octobre remportée par Paul Biya (71,28%). Par cette implication, Berlin compte parallèlement appuyer les discrets efforts de Paris pour persuader le régime de Paul Biya de davantage s'impliquer sur ce dossier. Outre Rémi Maréchaux, patron Afrique du Quai d'Orsay, la France dispose sur le terrain du très informé diplomate Philippe Larrieu, ministre-conseiller à l'ambassade de France. Pressions. Cet activisme diplomatique et ces bons offices se multiplient alors que le régime de Yaoundé montre des signes inquiétants de fébrilité. Le 6 novembre, jour de l'investiture du président sortant, une vingtaine de militants du Mouve- ment pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto ont été arrêtés par la police, puis relâchés le lendemain. Deux jours plus tard, Joseph Olinga Ndoa, journaliste au quotidien privé Le Messager, a été déféré devant le tribunal de Bafoussam (ouest) pour répondre des faits d'"apologie du terrorisme". Le même jour, sa consœur anglophone Mimi Mefo Takambou de la chaîne privée Equinoxe TV a été incarcérée à la prison centrale de New Bell après avoir relayé une infor- mation indiquant que le prêtre améri- cain Truman Wesco, tué fin octobre en zone anglophone, avait succombé sous les balles de soldats camerounais. Elle a été libérée deux jours plus tard. Quant au journaliste Michel Biem Tong, il est incarcéré à Yaoundé depuis le 23 octobre pour "apologie de la sécession". Mission spéciale Afrique/ONU Vera Songwe au cœur des critiques Comme son prédécesseur Carlos Lopes, poussé à la démission en octobre 2016, la secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (CEA), Vera Songwe est confrontée depuis plusieurs semaines à la bronca du conseil du personnel de cette institu- tion. Dans un message électronique adressé le 13 octobre au secrétaire général de l’Onu, António Guterres, ainsi qu’à l’ensemble des agents de la CEA, les représentants du personnel déplorent "le manque de vision straté- gique" de l’économiste camerounaise, âgée de 50 ans, nommée à cette fonc- tion en août 2017. Dans ce document dont La Lettre du Continent a obtenu copie, il est également reproché à Vera Songwe une hausse significative de son budget "voyages" en l’espace d’un an, lequel accuserait un déficit de 64 000 $. Le conseil pointe notam- ment un aller-retour effectué dans la journée entre New York et uploads/Geographie/ la-lettre-du-continent-n0788-du-14-novembre-2018.pdf

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