Utilisation d’objets réels et imitation de gestes sans signification suite à un

Utilisation d’objets réels et imitation de gestes sans signification suite à un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) droit ou gauche LABEL Emilie 2016-2017 Master 1 Sciences Humaines et Sociales Mention Psychologie Sous la direction de M. JARRY Christophe Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire (LPPL) EA 4638 UNAM (Universités Nantes Angers Le Mans) Soutenu publiquement en : Juin 2017 L’auteur du présent document vous autorise à le partager, reproduire, distribuer et communiquer selon les conditions suivantes :  Vous devez le citer en l’attribuant de la manière indiquée par l’auteur (mais pas d’une manière qui suggérerait qu’il approuve votre utilisation de l’œuvre).  Vous n’avez pas le droit d’utiliser ce document à des fins commerciales.  Vous n’avez pas le droit de le modifier, de le transformer ou de l’adapter. Consulter la licence creative commons complète en français : http://creativecommons.org/licences/by-nc-nd/2.0/fr/ Ces conditions d’utilisation (attribution, pas d’utilisationcommerciale, pas de modification) sont symbolisées parles icônes positionnées en pied de page. REMERCIEMENTS Je souhaite remercier, toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail. Tout d’abord, je remercie M. Christophe Jarry, mon directeur de mémoire, qui a accepté de m’encadrer pour ce travail de recherche. Merci pour le temps consacré à me conseiller et me guider ainsi qu’à me pousser à être plus exigeante envers ce travail. Mes remerciements vont également à Mme Christine Rouxel, ma maître de stage, pour sa disponibilité, ses conseils avisés et sa participation active pour le recrutement des patients. Je souhaite remercier l’équipe du CRF pour m’avoir fait confiance et permis de rencontrer les patients. Pour leur coopération, leur participation et leur temps, je remercie tous les participants de cette étude, sans qui ce travail n’aurait pas été possible. Je souhaite aussi remercier mes proches pour leur soutien et leur confiance. Merci à Maxime pour son aide précieuse et ses nombreux conseils. Marie, Floriane et Axelle, merci à vous pour le temps consacré à relire ce travail ainsi que pour votre soutien tout au long de ce travail. Enfin, je remercie ma famille et leur suis profondément reconnaissante pour leur présence et leur réconfort. INTRODUCTION .............................................................................. 1 PARTIE THEORIQUE ................................................................... 2 Définition de l’apraxie .......................................................................... 2 Histoire de l’apraxie ....................................................................................................2 1.1.1. Apports de Liepmann (1900 ; 1905 ; 1908 ; 1920) ................................................................. 2 1.1.2. Heilman et al. (1982) ........................................................................................................................ 3 Autonomie apraxie idéatoire / apraxie idéomotrice ..........................................4 Abandon de la terminaison apraxie idéatoire / apraxie idéomotrice ...........5 1.3.1. Stamenova et al. (2010, 2012) ....................................................................................................... 5 1.3.2. Modèles de Rothi, Ochipa et Heilman (1997) et Peigneux & Van der Linden (2000) . 6 1.3.3. Buxbaum .............................................................................................................................................. 7 Les propositions actuelles .................................................................... 9 Utilisation d’objets réels ............................................................................................9 2.1.1. Hypothèse de la mémoire sémantique ......................................................................................... 9 2.1.2. Hypothèse du raisonnement technique ........................................................................................ 9 2.1.3. Localisation cérébrale .................................................................................................................... 10 Imitation de posture sans signification ............................................................... 10 2.2.1. Hypothèse du schéma corporel .................................................................................................... 10 2.2.2. Hypothèse de l’asymétrie hémisphérique ................................................................................. 11 Hypothèse d’exigences communes entre utilisation et imitation............... 13 Problématique et hypothèses ........................................................... 14 Problématique ............................................................................................................. 14 Plan expérimental ...................................................................................................... 15 3.2.1. Hypothèse générale ......................................................................................................................... 15 3.2.2. Variables ............................................................................................................................................ 16 a) Variables indépendantes ........................................................................................................ 16 b) Variables dépendantes ........................................................................................................... 16 3.2.3. Hypothèses opérationnelles .......................................................................................................... 16 APPROCHE METHODOLOGIQUE ...................................... 17 Protocole .................................................................................................. 17 Population .................................................................................................................... 17 Protocole expérimental ............................................................................................ 18 1.2.1. Procédure ........................................................................................................................................... 18 1.2.2. Matériel .............................................................................................................................................. 18 a) Schéma Corporel (SC) ........................................................................................................... 19 b) Imitation de Gestes Non Significatifs (IGNS) ................................................................ 19 c) Utilisation d’Objets en Dispositif (UOD) ........................................................................ 20 d) Résolution de Problèmes Mécaniques Séquentiels (RPMS) ...................................... 21 Résultats ................................................................................................... 22 Corrélations entre les épreuves ............................................................................. 22 Comparaison entre les patients vasculaires gauches et les sujets contrôles ...................................................................................................................................... 25 Analyse de Profil ....................................................................................................... 26 DISCUSSION .................................................................................... 29 CONCLUSION ...................................................................................... 32 BIBLIOGRAPHIE .......................................................................... 33 ANNEXES .............................................................................................. 38 Label Emilie | Utilisation d’objets réels et imitation de gestes sans signification suite à un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) droit ou gauche 1 Introduction Les capacités d’utilisation d’objets réels mais aussi les capacités langagières sont sollicitées en permanence au quotidien. Cependant, ces capacités peuvent être affectées en cas de lésions cérébrales telles que celles causées par un accident vasculaire cérébral (AVC). Le terme AVC regroupe des pathologies hétérogènes divisées en deux types : ischémique ou hémorragique. Le premier est causé par un arrêt ou une diminution de l’apport sanguin artériel alors que le deuxième est secondaire à la rupture d’un vaisseau sanguin (Gosseaume et al. 2016). Récemment, l’étude de Jarry et al. (2013) confirme la fréquence des troubles d’utilisation d’objets réels suite à un AVC hémisphérique gauche. Effectivement, 10 des 15 sujets observés présentaient ce type de trouble. Des troubles d’imitation peuvent aussi être observés suite à un AVC. Par exemple, Zwinkels, Geusgens, van de Sande et van Heugten (2004) examinent majoritairement les capacités d’imitation de gestes significatifs et de pantomime (imitation d’une action) auprès de patients ayant eu un AVC et les résultats révèlent la présence de troubles chez 51,3% des patients ayant eu une lésion hémisphérique gauche et chez 6% des patients ayant eu une lésion hémisphérique droite. Toutes ces formes de difficultés sont regroupées sous le terme apraxie. Dans le cadre de l’apraxie sont présents aussi des troubles d’imitation de gestes non significatifs (Goldenberg, 1995). Dans la littérature, l’importance accordée aux troubles d’imitation est plus forte que celle accordée aux troubles d’utilisation. Effectivement, la capacité d’utiliser des objets est peu explorée en neuropsychologie (Johnson-Frey, 2003). L’objectif premier de ce travail est d’observer les répercussions que peut avoir un AVC sur les capacités à utiliser des objets et à imiter des gestes. Pour cela, dans une première partie théorique, nous allons faire un retour sur la littérature afin d’observer comment les chercheurs ont tenté d’expliquer les troubles praxiques. Dans un second temps, nous exposerons notre méthodologie. Puis, nous analyserons et discuterons des résultats. Label Emilie | Utilisation d’objets réels et imitation de gestes sans signification suite à un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) droit ou gauche 2 Partie Théorique Définition de l’apraxie Histoire de l’apraxie Le mot apraxie est formé à partir du a- privatif et de praxie, venant du grec praxis (la pratique, l’action). L’apraxie est considérée comme un des grands syndromes neuropsychologiques classiques, au même titre que les agnosies, les aphasies et les amnésies. Elle est souvent définie comme étant « un trouble de l’exécution des mouvements appris ne pouvant s’expliquer par une faiblesse musculaire, un défaut de coordination, une atteinte sensorielle, un déficit attentionnel ou de compréhension » (Geschwind, 1975) ou encore comme « un trouble acquis de l’exécution intentionnelle d’un comportement moteur finalisé consécutif à une lésion cérébrale focale » (Signoret & North, 1979). Steinthal (1871) est l’un des premiers à évoquer les troubles d’utilisation d’objets réels. Il étudie un patient aphasique présentant des troubles de manipulation dans la vie quotidienne. Selon lui, l’apraxie est caractérisée par des troubles de manipulation, consécutifs à une mauvaise reconnaissance des objets. Pour d’autres, tel que Jackson (1878), il s’agirait d’une dissociation automatico-volontaire. De ce fait, l’apraxie serait présente chez des patients aphasiques qui ne seraient plus en mesure d’effectuer sur commande des actes, tout en demeurant capable de les produire de manière automatique. Cela correspond aux prémices de la définition et des recherches sur l’apraxie. A ce moment-là, ce trouble n’est pas réellement perçu comme un syndrome spécifique, mais comme appartenant à l’asymbolie, l’aphasie ou encore l’agnosie. Par la suite, des auteurs tels que Liepmann (1900, 1905, 1908), Rothi et al. (1991, 1997) ou encore Buxbaum (2001), dont nous allons expliciter les théories, vont tenter de modéliser ce trouble afin d’en améliorer sa compréhension. 1.1.1. Apports de Liepmann (1900 ; 1905 ; 1908 ; 1920) Bien qu’il ne soit pas le premier à parler de l’apraxie, c’est à Liepmann que l’on doit les premiers arguments sur l’autonomie de ce trouble. Grâce à l’étude de cas du conseiller impérial M.T, il différencie l’apraxie de l’asymbolie et de l’aphasie (Liepmann, 1900). Il précise la définition de l’apraxie grâce à une étude de groupe. Deux conclusions ressortent de celle-ci : la Label Emilie | Utilisation d’objets réels et imitation de gestes sans signification suite à un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) droit ou gauche 3 première est la dominance de l’hémisphère gauche dans les fonctions praxiques, la seconde est la distinction des aires cérébrales entre le langage et les gestes (Liepmann, 1905). Puis, à partir de ses observations ainsi que celles de Pick (1905) et Kleist (1907) (cités dans Osiurak, 2016), Liepmann distingue trois formes cliniques auxquelles sont associées des régions lésionnelles spécifiques (Liepmann 1908 ; 1920). L’apraxie idéatoire est présente lors de lésions diffuses et en cas de démence. Toutefois, il a envisagé une partie localisable des lésions entrainant une apraxie idéatoire, se situant au niveau le plus postérieur, à la jonction pariéto-occipitale. Cette forme d’apraxie est caractérisée par un défaut de la formule de mouvement. De ce fait, les erreurs résultent d’une mauvaise intégration des éléments de l’action en fonction d’un but supérieur. Le trouble se manifeste dans le domaine de l’action mais résulte d’un déficit cognitif général non spécifique à l’action. La fonction d’un objet est définie par rapport à sa uploads/Geographie/ les-modeles-theoriques.pdf

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