Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Les Talents, par M. Br

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Les Talents, par M. Brès Brès, Jean-Pierre (le jeune). Les Talents, par M. Brès. [s.d.]. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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Sans l'art d'é- crire, les hommes n'auraient,aucune notion « des événements qui se sont passés quelque « temps avant leur naissance; et l'on peut dire « que l'histoire, si féconde en leçons, n'existe- « rait pas pour eux. « Si les hommes ne savaient point écrire, ils « ignoreraient les preuves de la vérité de notre « sainte Religion; le nom des hommes sages et «vertueux nous serait inconnu; et une foule de «sciences et de découvertes, utiles au genre hu- «main, seraient entièrement oubliées. Une na- Cr tion composée d'hommes qui ne feraient point «usage de l'Écriture, n'aurait aucune idée du « passé, ne pourrait point jouir duprésent, et «n'attendrait rien de l'avenir. « Aussi remarque-t-on qu'il n'est point de «peuple, parvenu à un certain degré de civilisa- «tion, qui n'emploie l'Écriture. Les sauvages de « l'Amérique eux-mêmes ont un moyen de cor- «respondre avec leurs semblables, dont ils se CI trouvent éloignés. Ils forment avec de petites «cordes des nœuds, auxquels ils donnent un « sens convenu, et qui expriment leurs idées. « Ces réseaux, composés de nœuds de formes cc variées, se nomment Quippos. » La jeune Icasie lisait ce passage dans un livre dont on lui avait fait présent. La pauvre enfant éprouvait un vif chagrin en faisant cette lecture. « Hélas! disait-elle, partout les hommes con- « naissent l'usage de l'Ecriture. Les sauvages ne « peuvent s'en passer; et moi je ne sais point A écrire. Pauvre Icasie, tu ne possèdes pas ce « talent si utile! » En parlant ainsi, elle versait des pleurs sur le livre qu'elle tenait à la main. Mais Icasie n'avait point à se reprocher d'avoir négligé les moyens d'apprendre à écrire. Cette aimable enfant habitait une terre de la Touraine, éloignée de toute espèce d'école. Là elle faisait le bonheur de madame de Saint-Pau- lin qui lui donnait le nom de fille, et qui se plaisait à s'entendre donner par Icasie le doux nom de mère. Madame de Saint-Paulin possédait quelque instruction. Elle avait facilement appris à lire à Icasie; elle aimait à entendre les lectures de cette jeune fille, toujours empressée de s'instruire. Mais cette darne avait une écriture indéchif- frable, et elle aurait cru rendre un mauvais service à celle qu'elle appelait sa fille, en lui enseignant l'art d'écrire. Icasie avait neuf ans, et jamais elle n'avait essayé de former une lettre de l'alphabet. Combien cependant elle aurait désiré pouvoir écrire, afin d'exprimer ses regrets à madame de Saint-Paulin, lorsqu'elle s'éloignaitduchâteau! Avec quel plaisir, au jour de la fête de cette dame, elle aurait mis, parmi les fleurs qu'elle offrait ordinairement, un témoignage écrit des sentiments qui remplissaient son cœur! « Hélas! « s'écriait-elle quelquefois, la pauvre Icasie sera « donc toujours ignorante! elle ne connaîtra « point un art connu même des sauvages! » Elle parlait ainsi lorsqu'on vint lui dire qu'une berline dont l'essieu s'élait rompu avait été ren- versée sur la route. « Cette voiture, lui dit-on, « renferme une jeune demoiselle d'environ dix « ans, avec sa gouvernante. La demoiselle a été « froissée, et madame de Saint-Paulin est allée cc auprès d'elle pour l'engager à se reposer dans « le château. » A peine Icasie a-t-elle entendu ces paroles, qu'elle court sur le chemin, et voit une jeune fille que madame de Saint-Paulin conduit par la main. Sa gouvernante tirait de la berline des malles et divers paquets qu'elle remettait aux domestiques du château. « Entrez chez moi, mon enfant, disait ma- « dame de Saint-Paulin. Si votre état Fexigé, « vous resterez ici quelque jours. Mais où sont vos parents? — Mon père est à Nantes, où il « est retenu par des affaires importantes. Nous « venons tous les trois, mon père, ma gouver- « nante et moi, des Étas-Unis d'Amérique, où « mon père possède la plus grande partie de sa « fortune. Il a voulu que nous prissions les de- cc vants pour nous rendre à Paris; mais l'accident « que nous venons d'éprouver retardera notre « voyage. » Cependant Jenny, c'était le nom de la jeune étrangère, se sentait fatiguée de la chute de la voiture. On la mit au lit, et elle ressentit un ac- cès de fièvre. Icasie témoignait beaucoup d'in- térêt pour cette jeune demoiselle; elle lui donnait tous les soins qu'exigeait son état, et semblait éprouver pour elle les sentiments d'une tendre amitié. « Mademoiselle, dit Jenny à Icasie, nous «sommes fort heureuses, ma gouvernante et « moi, de l'accident qui nous a conduites dans « cette maison. On me comble de soins et de H « prévenances. Je voudrais faire connaître le « plus tôt possible ma situation à mon papa; et, « comme mon bras a été heurté dans la chute « de la voiture, je voudrais vous prier d'écrire « pour moi; je signerai la lettre que vous aurez « écrite. « Lorsque Jenny parlait de la sorte, Icasie rou- gissait, et n'osait répondre; elle n'osait avouer qu'elle ne savait pas écrire. Cependant, après une nouvelle prière de Jenny, elle répondit: « Éloignée de toute espèce d'école, il ne m'a pas « encore été possible d'apprendre à écrire. Ce « n'est point sans beaucoup de chagrin que je « me vois, à neuf ans, incapable d'écrire une « lettre. Je gémis quelquefois de mon ignorance, « et je crains de ne pouvoir jamais réparer le « temps perdu.» On donna à Jenny tout ce qu'il fallait pour écrire; et, faisant effort pour se servir de son bras,elle écrivit à son père, pour lui faire con- naître l'accident de son voyage, et pour lui an- noncer qu'elle demeurerait peut-être quelques jours dans le château de madame de Saint- Paulin, où on lui donnait tous les soins néces- saires. Dès qu'elle eut cacheté la lettre, « Vous n'avez « jamais appris à écrire, dit-elle à Icasie; oh! cr que je serais contente si je pouvais vous donner « des leçons d'écriture! Fort jeune, mon papa «m'a procuré les meilleurs maîtres de New-York; «et, à force d'application, je suis parvenue à « prendre un caractère d'écriture qu'on trouve «convenable. Mon papa n'a jamais eu qu'une écriture uploads/Geographie/ les-talents-l-x27-ecriture-jean-pierre-bres.pdf

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