1 SOMMAIRE INTRODUCTION I- Approche définitionnelle du terme néocolonialisme II

1 SOMMAIRE INTRODUCTION I- Approche définitionnelle du terme néocolonialisme II- La genèse du néocolonialisme III- Les méthodes du néocolonialisme 1- La culture 2- La langue IV- Les conséquences du néocolonialisme 1- La dette coloniale 2- Les ressources des Africains aux mains des puissances étrangères V- Quelques perspectives envisagées pour amoindrir le néocolonialisme CONCLUSION INTRODUCTION Le terme néocolonialisme a été utilisé pour la première fois par Kwame Nkrumah en 1965. Ce terme fait référence à la continuité historique de la transition des colonies à des nations officielles. Dans son ouvrage intitulé Le néocolonialisme : stade suprême de l’impérialisme. Kwame Nkrumah définit le néocolonialisme comme une indépendance fictive qui transforme le nouvel Etat en un Etat client contrôlé par des moyens autres que ceux de la politique. L’ancien président tchadien Tombalbaye avait perçu le néocolonialisme comme un système de mesures économiques, politiques, militaires et idéologiques que les spécialistes appliquent pour conserver leur mainmise économique et politique sur les anciennes colonies, en vue de freiner leur progrès social et économique. Ces définitions, nous suggèrent une remise en cause de l’indépendance des Etats d’Afrique. En effet comment peut-on parler de l’indépendance dans un contexte où les relations entre les Etats africains et les pays de l’Europe restent dominés par ces derniers ? Que faire face à cette situation. I- Approche définitionnelle du terme néocolonialisme Le néocolonialisme décrit une politique impérialiste menée par une ancienne puissance coloniale vis-à-vis de son ancienne colonie, utilisant diverses méthodes d'influence et de domination, à son propre intérêt ainsi que celui de ses entreprises. Le terme, qui trouve son origine chez Jean-Paul Sartre en 1956, fut repris pour la première fois dans un discours par Kwame Nkrumah, en 1965. Ce terme prolonge ainsi la notion de colonie entre les XVIe et XIXe siècles, pour décrire les relations de domination post-coloniales. II- La genèse du néocolonialisme Les années 50 et 60 entraînent la fin de la colonisation, qui a laissé des traces. En effet, plusieurs pays souhaitent se libérer du joug colonial européen. Les principales décolonisations se passent en Afrique. Le continent était aux mains des Européens depuis la Conférence de Berlin (1884-1885), qui a scellé le partage des terres africaines. Le lien étroit qui unit la France et les pays africains anciennement colonisés s’appelle la Françafrique. De l’autre côté, l’Amérique du Sud était la « chasse gardée » des États- Unis. Malgré le fait que l’Amérique du Sud ne fut pas une colonie américaine, les États- Unis avaient le désir d’avoir la mainmise sur ce territoire. En 1904, la doctrine Monroe entre en vigueur. Cette doctrine reconnaît l’indépendance des anciennes colonies, dont les nouvelles républiques latino-américaines. Mais le Traité inter-américain d’assistance réciproque (TIAR), signé en 1947 par tous les états américains, permet un contrôle sur l’Amérique Latine par les États-Unis. L’Amérique latine devient alors la « chasse gardée » des États-Unis. Mais, en 1961, le rapprochement entre l’ancien chef d’état de Cuba, Fidel Castro, et l’Union Soviétique, alors en guerre froide contre les États-Unis, met en danger le territoire américain. Depuis l’île de Cuba, les États-Unis avaient cette crainte d’être 2 attaqués par l’URSS. Pour prévenir la « menace » soviétique, les États-Unis mettent en place un contrôle militaire. La « Doctrine de la sécurité nationale » regroupe des politiques qui permettaient de freiner la popularité du communisme en Amérique latine durant la guerre froide. Ils soutenaient notamment des coups d’état contre des présidents auxquels ils ne faisaient pas confiance, comme par exemple lors du coup d’état réalisé en septembre 1973 par Augusto Pinochet contre Salvador Allende. En résumé, dès la fin du colonialisme, le contrôle des puissances économiques et/ou coloniales sur les anciennes colonies entre en vigueur. III- Les méthodes du néocolonialisme 1- La culture L’école est un moyen pour l’ancienne puissance coloniale d’étendre son pouvoir culturel. Nous pouvons le voir à travers le financement d’écoles où l’on utilise les méthodes françaises d’éducation. Le système éducatif se rapproche donc de celui de la puissance coloniale, les pays n’ayant alors pas leur propre programme d’éducation. De plus, la culture est utilisée par les anciennes puissances coloniales pour étendre leur influence sur le pays en question. Par exemple, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) contient de nombreux pays qui étaient des anciennes colonies françaises. De plus, il y a plusieurs instituts français qui permettent d’asseoir l’influence culturelle de la France dans ces pays. En outre, la transmission d’une autre culture passe aussi par les films, les émissions de radio, la langue etc. 2- La langue La langue est un moyen important pour la puissance coloniale de renforcer son impact sur le territoire anciennement colonisé. Par exemple, au Maghreb, le français écrit détient une place importante dans la société. Cette langue est utilisée à l’université, dans la littérature, dans l’administration etc. Toutefois, l’arabe littéral est aussi utilisé dans des fonctions importantes. D’ailleurs, en Algérie, il y a eu une politique d’arabisation qui a permis de remettre au centre l’arabe par besoin culturel. Cela a permis qu’elle devienne la langue officielle du pays. L’Afrique subsaharienne, détient la plus grande concentration de pays ayant le français comme langue officielle ou co-officielle ; cependant, seulement 15 à 20 millions d’africains parlent couramment le français. De plus, beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne ont des langues dérivées du français, par exemple le français populaire ivoirien (FPI) est une langue ivoirienne qui reformule des mots issus du français et créée de nouvelles expressions. Il y a aussi des pays qui présentent une situation de diglossie. Par exemple à Madagascar, le français et le malgache sont en concurrence. Le français est répandu dans la société, dans des institutions, des milieux plus prestigieux, tels que les université, la radio, ou encore la télévision. Tandis que le malgache est utilisé dans des situations courantes, familières et est invisible dans la société. 3 IV- Les conséquences du néocolonialisme 1- La dette coloniale Les anciennes puissances coloniales réussissent à contrôler les anciens pays colonisés à travers le secteur financier. Premièrement, les anciens pays colonisés doivent payer une dette. Cette dette est issue de la colonisation, lorsque les pays en question se sont endettés par le biais de prêts, alors qu’ils devaient bâtir leurs nouveaux territoires fraîchement indépendants. Les taux de cette dette ne font que de s’élever, ce qui appauvrit ces pays, mais surtout la population qui doit subir ce système. Par exemple, à Haïti, cette dette a mis à mal le nouveau pays indépendant, qui n’a pas réussi à s’en sortir financièrement. Aujourd’hui 2,5 millions d’Haïtiens sur 11 millions d’habitants, vivent en-dessous du seuil de pauvreté extrême. En 2018, 30% des jeunes étaient au chômage et 21,9% des enfants souffraient de malnutrition. Ensuite, en avril 2020, le G20 a décidé de suspendre cette dette, en raison de la crise du Covid-19. En effet, cette suspension durera 1 an. Toutefois, certains chefs d’états africains comme Felix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo, ou Macky Sall du Sénégal demandent l’annulation totale de la dette. De plus, les banques européennes, installées en Afrique, ne font pas facilement de prêts aux locaux, contrairement aux banques africaines. Ces raisons renforcent ce système néocolonialiste qui appauvrit les habitants, mais ne les aide pas à s’émanciper financièrement. 2- Les ressources des Africains aux mains des puissances étrangères De plus, l’exploitation des compagnies étrangères, qui ne contribuent pas à l’économie locale, ne permet pas aux Africains de gérer leurs propres ressources. Les multinationales et les transnationales, dirigées par les anciennes puissances colonisatrices, sont principalement derrière cette exploitation. Effectivement, 80% de l’électricité produite en France vient de l’exploitation de l’uranium réalisée par le groupe français AREVA au Niger. Il en est de même en République Démocratique du Congo où le sol regorge de coltan. Ce minerai, qui est utilisé par les principales multinationales européennes, américaines et asiatiques se trouve dans les téléphones. L’exploitation des miniers, que ce soit des enfants ou des adultes, est courant puisqu’ils ne bénéficient pas des revenus, qui sont aux mains des élites locales et politiques, qui ont taxé depuis début 2019 les exportations de minerais aux multinationales. Tous ces éléments renforcent le néocolonialisme qui se produit sur ces territoires. V- Quelques perspectives envisagées pour amoindrir le néocolonialisme Cependant, penser l’Union Africaine comme un germe au développement, serait encore bien hasardeux. Si la volonté de cette organisation est évidente, comme en témoigne l’adoption de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la réalité est bien plus sombre. En effet, comment promouvoir la démocratie et le respect des droits fondamentaux quand les pays constitutifs sont en grand nombre bien peu regardants quant à leurs mises en application ? 4 L’expérience de l’Union Européenne est ici exemplaire. L’une de ses principales forces d’influence en matière de développement est encore la procédure d’adhésion. L’exemple de l’Espagne, du Portugal, de la Grèce, des pays de l’Est, et de la Turquie montrent bien comment la perspective d’adhésion à l’Union Européenne est un moteur de changement. Or l’Union africaine ne dispose pas de cet outil qui a permis à l’UE de pacifier l’Europe, les pays africains étant tous déjà uploads/Geographie/ expose-sur-le-neocolonialisme 1 .pdf

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