LETTRE DES PRETRES DES DIOCESES DU RWANDA REFUGIES A G 0 M A (ZAIRE) ADRESSEE A

LETTRE DES PRETRES DES DIOCESES DU RWANDA REFUGIES A G 0 M A (ZAIRE) ADRESSEE AU TRES SAINT PERE, le PAPE JEAN PAUL II . Très Saint Père, Qu’ il nous soit permis de vous mettre au courant de la situation de désolation actuelle des diocèses du Rwanda suite à la guerre déclenchée par le FPR-Inkotanyi. Vous le savez sans doute et vous avez suivi de près avec autant de sollicitude paternelle et pastorale les douleurs et la détresse du peuple rwandais, depuis le premier Octobre 1990. Les événements se sont succédés rapidement depuis la chute de Kigali, Butare, Gitarama, Ruhengeri et Gisenyi, toutes tombées aux mains du FPR, après trois mois de combats acharnés des deux côtés. Cette guerre a fait de victimes innocentes dont notre Président de la République, nos Excellences MGR Vincent Nsengiyumva, Archevêque de Kigali, MGR Joseph Ruzindana, Evêque de Byumba, MGR Thaddée Nsengiyumva, Evêque de Kabgayi, et de nombreux prêtres, religieux et religieuses et ouvriers apostoliques, en plus de plus d’ un million de rwandais. Tout se passe comme s’ il s’ agissait d’ un complot international bien calculé. Nous sommes étonnés de constater que la communauté internationale, voire même l’ humanité toute entière, s’ est laissée et se laisse encore tromper par la campagne hélas malicieuse et mensongère du FPR. Ce dernier se dit sauveur du peupie mais les faits montrent le contraire. Devant un sauveur on accourre et l’ on se précipite ; devant le FPR tout le monde s’ enfuit. Toute la population rwandais est en train de se vider, mis à part certaines personnes qui ont été contraintes souvent malgré elles de rester, sans lendemain assuré. Voilà le respect des droits de l’ homme chantés par le FPR. La population a craint de retomber dans l’ esclavage d’ avant les années 1959. Les témoignages sur la vie des prêtres, religieux et religieuses encerclés dans les mailles serrés du FPR sont tous concordants : ils sont obligés de vivre comme dans des camps de "concentration" sans pouvoir se parler, ni satisfaire aux obligations de vie religieuse et communautaire. Ils vivent sous la dictée du FPR. Ils ont été obligés d’ abandonner leurs couvents et presbytères et doivent exécuter les injonctions du FPR. Très Saint Père, Nous déplorons le fait que certains de nos confrères se sont égarés et laissés tromper par les menées fallacieuses de la propagande de la politique partisane. Même à leur insu ou à dessein, certains milieux du Vatican ont cautionné par leurs attitudes, leurs appuis et leurs déclarations, la politique du mensonge du FPR. L’ Evêque de Ruhengeri a eu l’ occasion de le souligner de le montrer clairement à votrre envoyé spécial, son Eminence le Cardinal Etchegaray, de passage à Gisenyi, le 26 juin 1994. Il était avec les prêtres rescapés des massacres de Kabgayi, Nyundo, Byumba et Ruhengeri. Tout le monde le sait, sauf qui ne veut pas le voir ou comprendre, les massacres qui ont eu lieu au Rwanda sont le résultat de la provocation et du harcèlement du Peuple rwandais par le FPR. Parler de génocide en insinuant que ce sont les seuls HUTU qui ont tué les TUTSI, c’ est méconnaître que Hutu et Tutsi ont été tous les bourreaux les uns des autres. Nous osons même affirmer que le nombre de hutu civils tués par l’ armée du FPR dépasse de loin les tutsi victimes des troubles ethniques. C’ est pourquoi une réconciliation est nécessaire à tous les deux. Un tribunal international qui viendrait pour juger les seuls hutu, comme on semble le concevoir aujourd’ hui empêcherait justement cette réconciliation incontournable pour tout le peuple rwandais où qu’ il se trouve. Or, il est à regretter que ceux qui sont à l’ origine de ces atrocités et abominations dont souffre la nation rwandaise se posent actuellement en juges incontestés et innocents. N’ eut été le déclenchement de cette guerre absurde, le peuple rwandais serait dans la paix. Aussi longtemps que la minorité accaparera tous les droits, que l’ on s’ occupera des seuls tutsi, qu’ on écoutera un seul groupe ethinique, qu’ on s’ appuiera sur une minorité dominante, on aura rien résolu du drame rwandais, on aura rien fait pour la paix au Rwanda. Les Européens et les Américains se laissent prendre par les apparences ; ils étouffent la voix du bon sens et laissent le pays aux extrémistes de tout bord. Agir ainsi, soutenir un gouvernement établi sur des bases non démocratiques et dont certains membres sont des malfaiteurs et des criminels bien connus, c’ est continuer à propager le bain de sang à l’ ensemble du pays. Tout le monde le sait, la plupart des autorités établies actuellement à Kigali ont été longtemps décriés par la population jusque dans leur propre parti qui les ont expulsés de leurs membres ; certains ont détournés les fonds publics, d’ autres se sont distingués par leurs massacres et cynisme aussi bien en Uganda qu’ au Rwanda tout en cumulant les hautes responsabilités : ce qu’ ils reprochaient à leurs prédécesseurs assassinés ; et nous en passons. Ecraser la majorité, c’ est nier le principe de toute démocratie et c’ est attiser les haines entre les différents groupes. Pour tout homme intelligent et de bonne foi, comment interpréter que toute une armée, tout un peuple, s’ exilent devantun bienfaiteur !!! Les organisateurs de ce complot font honte à l’ humanité toute entière et, plus particulièrement, à leurs propres nations bien connues des Rwandais. Le programme d’ extermination du peuple rvandais n’ est pas d’ aujourd’ hui : les propagandes des méthodes de limitation des naissances par l’ utilisation des moyans contre nature de toute sorte, la propagation du SIDA, l’ appui à la prolifération des sectes, etc... Très Saint Père, Tout ce vaste complot préparé depuis longtemps n ’ a pas épargné l’ Eglise Catholique du Rwanda : outre les massacres de nombreux pasteurs et de leurs ouailles, beaucoup d’ institutions ecclésiastiques ont été la cible de choix des malfaiteurs des deux côtés, mais spécialement du FPR. Des Eglises, des couvents, des presbytères, des petits et grands séminaires, des écoles, des hôpitaux, des dispensaires et d’ autres oeuvres médico sociales et caritatives ont été détruites depuis le début de la guerre. Ce vaste mouvement anticatholique a été nourri malheureusement par certains prêtres qui ont participé activement aux menées subversives du FPR. Ainsi, il y en a eu qui a été musulman ou qui a participé aux entrainements militaires du FPR jusqu’ à faire creuser des fosses communes financées par le FPR : nous avons des cas concrets à Ruhango et à Gatagara. Dès lors, on ne sera pas étonné par l’ attitude des consacrés qui ont tiré sur la population à partir des églises, caché des armes dans des couvents, des presbytères et des sacristies ! Ce qui explique en partie le courroux du peuple, y compris ceux qui comptaient parmi nos meilleurs chrétiens. Le plus navrant encore c’ est que parmi ceux qui ont survécu à la vengeance populaire il y en a qui continuent d’ exercer le ministère sous les ordres des dirigeants du FPR, alors que le gros de la population rwandaise se trouve en Tanzanie et au Zaire. Ainsi, la plus grande partie de la population chrétienne des diocèses de Kigali, Kabgayi, Nyundo, Ruhengeri, Butare et Cyangugu à trouvé asile au Zaire tandisque les survivants de Byumba et Kibunga sont exilés en Tanzabie. Dans ce long exode inconnu de l’ humanité, beaucoup trouvent la mort. Ici à Goma on dénombre chaque jour plus d’ un millier de morts victimes de l’ épuisement, de la faim, du choléra et de la dysenterie baccillaire. Il va sans dire que les pasteurs (prêtres, religieux, religieuses, catéchistes et autres ouvriers apostoliques) ont suivi leurs ouailles dans leur pérégrination et exode. Depuis le 13 et 14 juillet, nous sommes les hôtes de l’ Evêque de Goma, son Excellence MGR Faustin NGABU : qu’ il trouve ici notre profonde gratitude. Il a donné abri à plus de 30 prêtres et 65 grands séminaristes exilés et rescapés des diocèses de Ruhengeri, Kigali, Kabgayi, Nyundo, Byumba ainsi qu’ à un bon nombre de religieux et religieuses et leurs parents. L’ église soeur de Goma n’ épargne rien pour secourir, de concert avec d’ autres organismes internationaux, autour de 3.000.000 de Rwandais en fuite. II est regrettable que les Médias internationaux vendu à la cause du FPR minimise la catastrophe en fournissant des chiffres qui ne correspondent pas à la réalité afin de cacher leur honte et leur responsabilité. Encore un autre mensonge du FPR dans sa campagne médiatique. Tellement la cruauté a été poussée à son paroxysme jusqu’ à faire croire qu’ une machette pour couper le bois, une hache pour le fendre, une houe et une pioche pour labourer la terre ont été considérés comme des armes qu’ il fallait laisser à la frontière avant de passer au Zaire. N’ était-ce pas un moyen d’ assassiner par la faim ceux qui pouvaient se procurer de la uploads/Geographie/ lettre-des-pretres-des-dioceses-du-rwanda-refugies-a-goma-addressee-au-tres-saint-pere-le-pape-jean-paul-ii.pdf

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