GEOGRAPHIE – TERMINALE – Année 2009 Mamadou M. FALL – Professeur d’Histoire-Géo

GEOGRAPHIE – TERMINALE – Année 2009 Mamadou M. FALL – Professeur d’Histoire-Géographie - Lycée Moderne de Rufisque – moustaphaby2000@yahoo.fr 1 Leçon 1 : LE SYSTEME-MONDE : DES ESPACES INTERDEPENDANTS Introduction Il existe dans le monde des inégalités de grande ampleur qui se lisent à différentes échelles. Ces disparités permettent de distinguer des inégalités entre les pays du Nord industrialisés ou pays développés et les pays du Sud ou pays en développement. Cependant, aucun pays ne vit replié sur lui-même du fait de la généralisation et de l’extension des flux de toutes sortes et de l’interdépendance des économies. Cependant, cette mondialisation est source de problèmes car elle s’est accompagnée de déséquilibres qui perturbent profondément l’économie mondiale. I. Un monde polycentrique 1. Un centre dominant Ce monde est constitué par les pays développés ou pays du Nord qui concentrent les pouvoirs de décisions et de commandements économiques et financiers. Ils ne représentent que 20 % de l’Humanité mais produisent 80 % des richesses mondiales, détiennent 90 % des firmes transnationales et occupent les premiers rangs dans le classement de l’indicateur de développement humain (I.D.H.). Ce centre est dominé par la Triade, c’est-à-dire les trois pôles majeurs de l’économie mondiale (Etats-Unis, Japon et Union européenne). 2. Des périphéries multiples Les périphéries se caractérisent par leur important poids démographique (80 % de l’humanité), leur niveau de développement nettement plus faible, la faiblesse de leur autonomie de décision et de leur production (moins de 20 % de la production mondiale), la fourniture de main-d’œuvre et de matières premières au centre. On y trouve : - des périphéries intégrées subdivisées en périphéries associées comme les NPI d’Asie, le Mexique, le littoral de la Chine, le Sud de l’Australie et en périphéries exploitées comme les pays pétroliers, les pays de l’Asie du Sud-Est ; - des périphéries marginalisées, peu intégrées au marché mondial (les PMA, l’Amérique centrale, l’Asie centrale, etc.). Les disparités sont très frappantes dans le Sud. II. Des espaces interdépendants 1. Un monde de plus en plus ouvert aux échanges a) Les facteurs de l’internationalisation des échanges La mondialisation ou globalisation est le mouvement d’internationalisation des économies induit par le développement des échanges transfrontaliers. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, on observe une croissance forte et régulière des échanges de produits, de capitaux, de services, de main-d’œuvre et d’informations à l’échelle planétaire. Cette augmentation s’explique par la croissance de la population, l’amélioration du niveau de vie, les progrès technologiques, les politiques libérales négociées dans le cadre des organisations internationales (CNUCED, OMC, accords UE/ACP) et surtout le rôle déterminant des firmes multinationales dans le processus de globalisation. Tous ces facteurs ont fait franchir une nouvelle étape à l’interdépendance. b) Diversité et explosion des échanges internationaux * Les flux de population : Ces flux concernent surtout les migrations de population et le tourisme. Les migrations sont multiples et variées. Cependant, ces flux migratoires vont surtout dans une direction Sud-Nord. Les pays du Sud sont les principales zones de départ (réservoirs de main-d’œuvre) et les pays du Nord sont les principales zones d’accueil (pôles récepteurs). Ces migrations ont des incidences souvent positives pour les zones de départ (transferts d’argent, réduction du chômage, élévation du niveau de vie de la population, investissements) et dans les pays d’accueil (ralentissement du vieillissement de la population, accroissement de la population totale, etc.). Le tourisme international participe pleinement aux mécanismes qui régissent l’économie mondiale. Le tourisme GEOGRAPHIE – TERMINALE – Année 2009 Mamadou M. FALL – Professeur d’Histoire-Géographie - Lycée Moderne de Rufisque – moustaphaby2000@yahoo.fr 2 apporte un supplément de devises non négligeable que seules les ressources tirées du pétrole dépassent. Il représente une part importante du PIB des territoires d’accueil. 1. Inégalités de développement On ne peut parler de mondialisation de l’économie réussie lorsque les trois personnes les plus riches du monde sont aussi riches que les 48 pays les plus pauvres de la planète, que près de 3 milliards d’individus vivent avec moins de 3 dollars par jour et que les 225 personnes les plus riches du monde possèdent l’équivalent de l’avoir de 2 milliards de personnes. Dans la plupart des pays dits développés, dont l’Allemagne, l’Angleterre, la France, les Etats-Unis et le Canada, le produit national brut augmente pendant que la qualité de vie continue à baisser aussi bien à l’intérieur de ces pays que dans ceux du Tiers-Monde… Ce néolibéralisme est en train de conduire l’humanité dans la catastrophe. Professeur Omar Aktouf, Conférence à l’Institut supérieur de management (ISM) de Dakar, le 27 décembre 2007 - Thème : « Mondialisation et post-mondialisation : vision critique tiers-mondiste ». 2. Les migrations sont un atout. "Au niveau mondial, le nombre d'immigrants [...] a explosé ces dernières années, passant, selon les estimations de 75 millions en 1965 à 175 millions en 2004. [...] Les migrants ne représentent que 3% de la population mondiale, ce qui veut dire que 97% de la population demeure d'une grande stabilité. [...] Ces immigrants sont souvent la première source de revenus pour leur pays d'origine : l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) évalue le montant annuel des transferts [envois de capitaux] à plus de deux cents milliards de dollars. [...] Ces transferts sont particulièrement bénéfiques pour vingt pays qui en concentrent 88% (Philippines, Inde, Mexique, Turquie, Egypte, Maroc, Bangladesh, etc.). Ainsi, les 4,7 millions d'immigrés philippins ont transféré plus de 90 milliards de dollars entre 1995 et 2003. [...] Les conséquences de ces transferts sur l'essor des économies sont par conséquent considérables, grâce aux capitaux réinvestis (construction de puits, écoles, électrification, dispensaires, etc.) et à la diffusion de nouvelles connaissances techniques et de nouvelles valeurs." Laurent Carroué, La mondialisation en débat, Paris, La Documentation photographique, n° 8037, 2004, p. 40. * La mondialisation des échanges commerciaux : Le rythme de croissance du commerce mondial dépasse celui de la production. La valeur des échanges commerciaux a été multipliée par dix dans les cinquante dernières années. Le commerce maritime représente les ¾ des exportations d’où le rôle économique important des régions portuaires (Singapour, Amsterdam, Rotterdam, Anvers, Osaka-Kobe, Philadelphie, Baltimore, Hongkong, New York, etc.) Les flux d’échanges commerciaux s’organisent selon les règles multilatérales et à l’intérieur de plusieurs grands ensembles régionaux (OMC, ALENA, MERCOSUR, UE, ASEAN, etc.). Les échanges entre les centres et les périphéries sont faibles. c) La mondialisation des flux d’informations et de capitaux Les capitaux sont très mobiles dans le monde. L’espace financier et monétaire mondial est « réseaux » formé d’un petit nombre de nœuds reliés par des routes électroniques, par câbles ou satellites, sur lesquels l’information circule à la vitesse de la lumière. Ces nœuds qui sont les pôles de la finance mondiale se situent au cœur des villes majeures qui constituent « l’archipel métropolitain mondial ». Pour les opérations de change et les bourses de valeur, Londres, New York et Tokyo arrivent en tête. Toutes ces places boursières ont des rôles complémentaires. Les échanges financiers sont surtout orientés dans les sens Nord-Nord, Nord-NPI et Nord- Amérique latine, prouvant l’intégration de ces espaces au système – monde. Les relations financières Nord-Sud empruntent trois voies principales : l’aide publique au développement, les crédits bancaires et les investissements directs privés. La maîtrise de la circulation de l’information permet celle de tous les autres flux. Aujourd’hui, les réseaux spécialisés dans l’acheminement des informations (Internet, routes électroniques, autoroutes de l’informatique) permettent de relier toutes les parties du monde : c’est pourquoi on parle de « village planétaire ». Aujourd’hui, les distances ne sont plus un obstacle à la diffusion des idées et aux échanges de toutes sortes. GEOGRAPHIE – TERMINALE – Année 2009 Mamadou M. FALL – Professeur d’Histoire-Géographie - Lycée Moderne de Rufisque – moustaphaby2000@yahoo.fr 3 Ce sont quelques grandes métropoles, véritables « centres nerveux » de l’espace mondial comme New York, Tokyo, Londres, Paris, qui attirent les hommes les mieux formés, drainent les richesses, orientent les capitaux, diffusent les innovations et modes de vie, commandent souvent les armées les plus puissantes. Grâce à la qualité des réseaux qui les unissent, les milieux dirigeants des grandes métropoles entretiennent des relations continues. 2. Les effets de l’interdépendance La progression importante des flux de toutes sortes a créé une économie – monde faite d’inégalités, de solidarités et de concurrences. L’ouverture tous azimuts des marchés a avivé la concurrence. Il en résulte une division internationale du travail en fonction des avantages de chaque pays. Les nations les plus avancées ont renforcé leurs positions dans les produits de haute technologie et les services, les pays semi-industrialisés dans le textile, la papeterie par exemple. La concurrence accentue les menaces de protectionnisme partiel. L’interdépendance conduit à un nouvel ordre économique mondial marqué par : - une économie multipolaire avec la spécialisation des pays dans les secteurs qui sont aussi des points forts dans les échanges mondiaux. Au Nord, les Etats-Unis sont leaders dans les services, l’industrie, l’informatique, la communication, la banque, l’agro-industrie. La Japon domine dans les secteurs de l’électronique, de l’automobile, des constructions navales, etc. L’Allemagne s’impose dans la construction mécanique, les machines-outils et la chimie. La France occupe une bonne uploads/Geographie/ fascicule-cous-ge-ographie-terminale.pdf

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