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Assurer la sécurité affective de l’enfant déficient intellectuel, Au cœur du tr

Assurer la sécurité affective de l’enfant déficient intellectuel, Au cœur du travail de l’EJE « N’est ce pas frustrant, demandent-ils tous, de savoir que votre plus grande réussite ne sera jamais probablement qu’une approximation de la normalité ; de savoir que ces tout petits enfants sont condamnés à une vie qui, selon nos critères, ne sera jamais productive, responsable, ou seulement ordinaire ? N’est ce pas frustrant ? Non. Non, pas vraiment. Ce sont simplement des enfants, décevants parfois, comme tous les enfants. La folie seule semble autoriser à exprimer la vérité nue. Mais ces enfants sont plus encore. Ils sont courageux. » L’enfant qui ne pleurait pas ; Torey Hayden, p.10 Je dédie ce mémoire à Aurore, Julie, Aurélie, ainsi qu’à l’enfant que j’étais. « J'étais de ceux qui préfèrent aimer et souffrir, notion qui n'est guère prisée en matière d'éducation. Les cours, les spécialistes nous mettaient en garde contre l'investissement affectif. Bon, c'était au-dessus de mes forces. Je ne pouvais enseigner efficacement sans m'impliquer, et justement parce que j'étais de ceux qui choisissent d'aimer et de perdre, quand venait la séparation. » Torey Hayden, L’enfant qui ne pleurait pas Remerciements Je tiens à remercier ma guidante de mémoire qui a su me conseiller et m’orienter lors de l’écriture de ce mémoire. Je remercie Aurore, une amie très chère qui m’a soutenu et encouragé dans les moments difficiles auxquels j’ai pu faire face durant l’élaboration de mon mémoire. Ma référente DF1, qui m’a accompagné tout au long de mon stage, qui m’a fait découvrir l’univers de l’IME et sans qui ce mémoire ne serait pas le même. L’établissement et ses professionnelles qui m’ont accueillies, m’ont permis de découvrir dans la bienveillance le fonctionnement d’un IME et d’acquérir mon identité professionnelle. Mon frère et ma sœur, qui ont participé à la relecture de mon mémoire. Je remercie également les étudiantes de mon groupe d’accompagnement pédagogique, qui m’ont aidé et soutenue lorsque j’en avais besoin. Sommaire Introduction ___________________________________________ 1 I -S’attacher pour se séparer______________________________4 A- L’attachement, ce besoin vital________________________________4 a) Qu'est ce que l'attachement ?_____________________________ 4 b) Pourquoi est-ce vital ?___________________________________6 c) Le rôle de l'attachement dans l'appréhension du processus de séparation___________________________________________________8 B- Le processus de séparation a) Les étapes du processus b) Les enjeux du processus de séparation c) "L'autre" considéré comme extension de sa personne C- Les manifestations de l'angoisse dans le développement de l'enfant a) Qu'est-ce que l'angoisse de séparation ? b) Angoisses inhérentes au développement de l’enfant c) Manifestations concrètes de l’angoisse II- La spécificité du handicap dans ces processus A- La rencontre entre le nouveau-né et ses parents : Quel est l'impact du handicap sur leur relation d’attachement a) L'annonce : traumatisme et deuil b) Comment l'enfant et les parents gèrent-ils ces émotions ? c) Situations de relation parents/enfant en situation de handicap B -La séparation et le handicap a) L'impact du handicap b) Situations de relation parent/enfant en situation de handicap c) Handicap, séparateur de la vie sociale C- L'institution productrice de séparation malgré elle a) Contexte b) Les séparations répétées et quotidiennes c) Relation équipe-parents III- « Sécuriser » et apaiser les enfants en situation de handicap A- Travailler avec les parents a) Créer une relation de confiance b) Outils de communication c) Inclure les parents dans le quotidien B- Contenir pour sécuriser a) Contenance psychique b) Contenance physique c) Cohérence des pratiques C- Repères et outils a) Méthodes de communication b) Rituels, photos, comptines c) Le projet personnalisé Conclusion Bibliographie Introduction J’ai choisi, en première page de mon mémoire, de citer un extrait du livre L’enfant qui ne pleurait pas, de Torey Hayden. Si j’ai choisis cette phrase, c’est parce qu’elle représente en partie pour moi l’importance de notre accompagnement auprès des enfants. En tant qu’Educatrice de Jeunes Enfants, je ne serais pas présente pour eux toute leur vie, je ferai simplement un petit bout de chemin avec eux, le temps de les accompagner, de les aider, puis je les laisserai aller vers d’autres horizons. Nous ne pouvons pas complètement changer leurs vies, certifier leur avenir, cependant, aussi court que puisse être cet accompagnement, il n’en est pas moins important, et reste décisif pour l’enfant. Voici pourquoi j’ai choisi de me centrer sur la sécurité affective de l’enfant, en lien avec la spécificité du handicap. Nous sommes là pour leur apporter cette sécurité, en complémentarité des parents, cette base sécurisante dans leur vie qui continuera de les suivre par la suite. J’ai pu, durant ma deuxième année de formation d’Educateur de Jeunes Enfants, effectuer un stage long en IME, Institut Médico-Educatif accueillant des enfants déficients intellectuels atteints de différentes pathologies. L'établissement était composé de plusieurs services, un service pour les enfants déficient de 6 à 14 ans, un pour les adolescents de 14 à 18 ans, un pour les jeunes de 18 à 21 ans, ainsi qu'un service pour les enfants ayant des troubles autistiques, de 6 à 14 ans. J'ai effectué mon stage dans le service des 6 à 14 ans, au sein du groupe 1, composé de 6 enfants de 6 à 11 ans. Ce service était composé de trois groupes, répartis suivant les âges des enfants, le groupe 2 pour les enfants de 9 à 12 ans, et le groupe 3 pour les enfants de 12 à 14 ans. Au sein de cet établissement, j’ai découvert la spécificité de l’accompagnement d’enfants en situation de handicap, n’ayant auparavant été que dans des EAJE1. J’ai pu prendre conscience de nouvelles problématiques, que je n’avais pas pu voir auparavant, tout en ayant l’apport du regard EJE2 dans une équipe pluridisciplinaire. Ce qui 1 Etablissement d’accueil des jeunes enfants 2 Educateur de jeunes enfants 1 m’a interpellée au cours de ce stage, était l’importance d’un accompagnement individuel au sein du collectif du groupe d’enfants, en effet le quotidien pour ces enfants était rempli de séparations difficiles, créatrices d’angoisses. Ces temps de séparations m’ont particulièrement touchés, et j’ai voulu me pencher sur les raisons de ces difficultés face à la séparation. Tant de troubles de l'attachement peuvent intervenir au cours de la vie d'un enfant, qui vont se répercuter tout au long de celle ci. La relation parent enfant est le sujet de bon nombre de livres, biographie, livres de psychologues, de pédagogue, livres sur le monde de la petite enfance, romans et autre. Pourquoi tant d'engouement autour de ce sujet, pourquoi fait-il couler autant d'encre depuis si longtemps ? Cette relation n'est bien évidemment pas une relation anodine dans la vie d'une personne. Les fondements de cette relation ont une conséquence tout au long de la vie, au delà du caractère vital de l'attachement pour un tout petit, cette relation est déterminante pour les prochaines relations. Lorsque les liens sont compliqués et douloureux, les liens d’attachement que l’enfant développera par la suite risquent fortement d'être douloureux également. Si c’est le cas pour tous les enfants, nous allons essayer de comprendre comment le handicap perturbe ce lien d’attachement. Mais qu’entendons nous par sécurité affective ? Par sécurité, il est entendu le fait d'être dans une situation où nous ne sommes pas en danger immédiat. « Absence de danger ; Confiance, tranquillité résultant de cette absence de danger.3 » L'affectif englobe, d’après sa définition, ce qui concerne l'affect, c'est à dire les sentiments. Ainsi, la sécurité affective semble désigner le fait d'être confiant, de se sentir à l'abri, quand à « nos sentiments, notre état émotionnel ». 3 Définition de « sécurité » dictionnaire l’internaute 2 Durant mon stage, j’ai pu me rendre compte d’à quel point cette sécurité affective était nécessaire pour chaque enfant, j’ai en effet observé de nombreuses situations où l’enfant manifestait des difficultés de séparation, des comportements relatifs à des troubles de d’attachement. Ces observations m’ont interpellé et m’ont incitée à me pencher pour ce mémoire sur certains aspects théoriques, particulièrement liés au processus d’attachement et de séparation. Comment pouvons nous alors, avec le regard de l'EJE et ses connaissances sur le développement de l’enfant ainsi que sur son accompagnement, apporter un environnement apaisant aux enfants tout en prenant en compte la spécificité de leurs handicaps ? Il est donc d'autant plus important de veiller à la sécurité affective d’un enfant en situation de handicap et de ne pas oublier l'enfant au profit du handicap et de tous les soins, rééducations, examen médicaux, qui lui sont quotidien. Ainsi, j’essayerais dans un premier temps de montrer l’importance de s'attacher pour se séparer, en détaillant la théorie de l’attachement de John Bowlby, les types d’attachements, en m’attardant sur pourquoi cet attachement est-il vital, puis sur la séparation avec le processus de séparation de Margaret Mahler, ainsi que les angoisses que l'enfant peut ressentir au cours de son développement. Ensuite, je me pencherai sur la spécificité et l'impact du handicap au niveau de la relation d’attachement entre l'enfant et ses parents, en passant par les étapes de deuil par lesquelles les parents passent, les mécanismes de défenses, ainsi que leurs difficultés de séparation en lien avec la situation de handicap et le fonctionnement spécifique de uploads/Geographie/ memoire-pagine-pour-de-vrai 1 .pdf