Éléments de morphologie urbaine (pour de futurs paysagistes) Hervé DAVODEAU, M1

Éléments de morphologie urbaine (pour de futurs paysagistes) Hervé DAVODEAU, M1 Paysage, automne 2014 (hervedavodeau.jimdo.com) Comme professionnel du paysage, vous interviendrez principalement sur l’espace urbain enjeux les plus forts demande sociale la plus grande Maîtrise d’ouvrage : planification urbaine Maîtrise d’œuvre : conception et gestion d’espaces publics urbains Projet de paysage / projet urbain Les paysagistes sont des urbanistes Landscape urbanism L’histoire et les enjeux actuels de la ville et de l’urbanisme : acquérir une culture du paysage un fait social mondial rouleau compresseur, « nappe urbaine », étalement urbain Source : Dessin de Pessin pour l’association « Paysages de France » Un leitmotiv : « la banalisation » Bibliographie 1. ALLAIN, 2004. La morphologie urbaine, Armand Colin 2. CHOAY, 1965, L’urbanisme – Utopies et réalités, Seuil. 3. CLAVAL, 2011, Ennoblir et embellir. De l’architecture à l’urbanisme, Les carnets de l’info. 4. DELBAERE, 2010, La fabrique de l'espace public. Ville, paysage et démocratie. Ellipses. 5. DONADIEU, 1998, Campagnes urbaines, Actes Sud. 6. INGALLINA, 2001, Le projet urbain, PUF, coll. « Que sais-je ? ». 7. LACAZE, 2010 (réed.1990), Les méthodes de l’urbanisme, PUF, « Que sais-je ? ». 8. MANGIN, 2004, La ville franchisée : formes et structures de la ville contemporaine, La Villette 9. MASBOUNGI, 2002, Penser la ville par le paysage, La Villette 10. MERLIN, 2010 (réed.1991), L’Urbanisme, PUF, « Que sais-je ? ». 11. MERLIN, CHOAY, 2008 (réed), Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, PUF. 12. PAULET, 2009, Manuel de Géographie urbaine, Armand Colin. Les formes dans l’espace : les espaces de « l’urbain » Centre(s) et périphérie(s) Quartiers Structuration de l’espace urbain la ville et l’urbain Les strates du paysage urbain Les processus de production des paysages urbains Inertie du paysage Héritages / Patrimoines Trajectoires paysagères Les formes dans le temps : les temps de « l’urbain » le paysage c’est « le temps mis en espace » M1 : apprentissage de la démarche du projet de paysage Acquisition d’une démarche + apport de connaissance qui nourrissent le projet PROJET 1 (2 semaines) Histoire des paysages  CM 1&2 : histoire des villes / histoire des campagnes  TD 1&2 : lecture de carte + données stats PROJET 2 (2 semaines) Dynamiques contemporaines et enjeux  CM 3 : patrimonialisation des villes / patrimonialisation des campagnes  TD 3 : les réglementations patrimoniales  Sortie « périurbain »  CM 4 : étalement urbain / agriculture urbaine  TD 4 : les paysages périurbains PROJET 3 (2 semaines) Analyse de projets  CM 5&6 : paysage et urbanisme / paysage et agriculture  CM 7&8 : synthèse + séminaire de lecture Plan du cours 1. Définitions 2. Les processus de production des formes urbaines 3. Les formes urbaines héritées (temps) 4. L’organisation spatiale des formes urbaines (espace) 5. Les enjeux de gestion 1. Définitions a. Paysage urbain  Une évidence pour les géographes (quoique…)  Une contradiction pour certains paysagistes  Un pléonasme (F. Chenet-Faugeras, 1994) Quels sont les paysages dans la ville et dans l’urbain ? La ville et l’urbain font-ils « paysage »? « Le paysage urbain existe-t-il et dans quelles conditions ? « La question peut sembler saugrenue, impertinente, mais ici encore, il semble bien qu’elle renvoie à la difficulté de se départir du lien privilégié entre paysage et naturalité. Pour certains scientifiques, cette question est dépassée, le paysage existant partout. L’argument de l’absence du terme dans le langage commun ne tiendrait plus ; mais dans les représentations communes, s’il n’y a pas de nature, il n’y a pas de paysage » (programme de recherche PPP) « Le paysage urbain n’existe pas. Le 25 février 2004, sur le pont de Solferino, (…) je réalise une vue photographique de Paris. S’agit-il d’un paysage urbain ? De nombreux architectes, certains géographes, beaucoup de journalistes qui ont galvaudé le mot paysage pour évoquer des ensembles : paysage audiovisuel, paysage politique… répondraient affirmativement à cette question. Parce que j’ai besoin d’un vocabulaire professionnel précis, je soutiendrai qu’il s’agit ici d’un paysage fluvial en ville. Le motif de paysage principal est en effet la Seine. Le cortège des motifs secondaires est portuaire : quais, péniches, grues… Seule la tour Eiffel, motif de localisation par excellence, nous indique que nous sommes à Paris dans cette ville capitale… dont les paysages ne sont jamais urbains mais d’abord fluviaux, ou liés au relief comme ceux que nous pouvons inventer depuis les hauteurs de Belleville ou depuis le Sacré-Cœur, ou encore forestiers comme à Vincennes… » (P. Aubry, 2006) Paysage urbain, un pléonasme « Sans craindre le paradoxe ni la contradiction, j’affirmerais volontiers que paysage urbain est un pléonasme et qu’en conséquent il n’y a de paysage qu’urbain, porteur d’urbanité et facteur essentiel de l’urbanisation des campagnes. Ce qui reviendrait à faire du paysage une modalité de l’urbain et non, comme on le croit, de l’urbain l’une des nombreuses qualités du paysage qui peut être tout et n’importe quoi » (CHENET, L’invention du paysage urbain, 1994, pp.27-38). b. Morphologie urbaine  Etude des plans et des formes construites de la ville (/ morphologie agraire, géomorphologie) = Eléments du système morphologique urbain : plan, parcellaire, bâti, utilisation du sol, site + « une étude morphologique ne peut pas faire l’économie du passage par l’analyse des significations » (Allain, p.17) Tissu urbain « Expression métaphorique assimilant les cellules construites et les vides d’un milieu urbain à l’entrelacement des fils d’un textile. On peut appeler tissu urbain l’ensemble des éléments du cadre urbain qui constituent un tout homogène. Le tissu urbain est l’expression physique de la forme urbaine. Il est constitué par l’ensemble des éléments physiques qui contribuent à celle-ci – le site, le réseau viaire, la division parcellaire, le rapport entre les espaces bâtis et non bâtis, la dimension, la forme et les style des bâtiments – et par les rapports qui relient ces éléments. » Le tissu urbain est souvent hérité des réseaux et découpages parcellaires antérieurs, ruraux ou issus de constructions précédentes. Il est le résultat de la juxtaposition et de la superposition des formes urbaines au cours du temps. Certains tissus sont propices à l’évolution des formes urbaines, d’autres plus rigides. P. Merlin, F. Choay (Sous la direction de), Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, Paris, Presses Universitaires de France, 1988. Atlas des paysages 44 C. Ville / Urbain Ville : des seuils statistiques (arbitraires) : Danemark 2000 habitants, France, 5000 Cameroun, 50 000 Japon « agglomération d’immeubles et de personnes de quelque importance, qui a l’origine se distinguait de la campagne agricole » (Brunet, 1992) « fondamentalement une organisation de l’espace destinée à maximiser les interactions les plus diverses » (Claval, 1981) Régions urbaines / Mégalopole / Conurbation (P. Geddes, 1915) Communauté d’agglomération, communauté urbaine : EPCI Métropole : « fonctions métropolitaines » directionnelles Agglomération / unité urbaine : continuité du bâti (200m INSEE) Aire urbaine : typologie INSEE De la ville à l’urbain Ville : « la fraction urbaine correspondant aux géotypes centraux et péricentraux historiques c’est-à-dire mis en place avant la phase d’urbanisation du long XXème siècle » (Lussault, 2003, p.951) Penser l’emboîtement entre les 2 termes (la ville dans la typologie de l’urbain) « On ne passe pas de la ville à la campagne, mais d’un contexte plus ou moins urbain à un autre. 6 situations type permettent de résumer les géotypes urbains. 3 concernent les aires urbaines conventionnelles : - Central (pas forcément au «centre» géométrique ou historique), - Suburbain («banlieues» denses), - Périurbain (des banlieues diffuses au rurbain). L’infra-urbain prend en compte ce qu’on appelle aussi le «rural profond», c’est à dire les situations d’urbanité minimale. Lévy, 1994 Densité et diversité, les caractéristiques de l’urbanité J. Lévy, 1994 « Le périurbain est une catégorie analytique et interprétative qui désigne des configurations urbaines émergentes, situées à la périphérie d’une agglomération, caractérisées par une faible densité (bâti, population, emploi …), une faible diversité (ségrégation sociale et fonctionnelle) mais par une bonne accessibilité au reste de l’espace urbain environnant. Le périurbain est symptomatique de la transformation de la ville occidentale qui tend, sur ses marges, à l’étalement, à la spécialisation et à la ségrégation des territoires urbains directement polarisés » (dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, p.706) Conclusion 1 (définitions) Ville / Campagne : un modèle hérité Un modèle dépassé ? Quelle « plus-value » du paysage Quels rôles se donnent les paysagistes ? « A l’articulation de la ville et de la nature : le paysage comme mode d’aménagement durable du territoire » (Folléa, 2008) http://www.aquitaine.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/21textefollea_cle07347d.pdf Le paysage : pour fixer les franges urbaines ? « Reconnaître » les paysages (péri)urbains, en déceler les « qualités » 2 Les processus de production des formes urbaines a. Facteurs physiques « le paysage est, sur une certaine portion d’espace, le résultat de la combinaison dynamique, donc instable, d’éléments physiques, biologiques et anthropiques qui, en réagissant dialectiquement les uns sur les autres, font du paysage un ensemble unique et indissociable » (G. Bertrand) « Quand on étudie dans le passé la genèse des villes, on trouve que uploads/Geographie/ morphologie-urbaine-2014-pdf.pdf

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