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Histoire Seconde, coll. Sébastien Cote © Nathan 2014 3 CHAPITRE 1 La place de l

Histoire Seconde, coll. Sébastien Cote © Nathan 2014 3 CHAPITRE 1 La place de l’Europe dans le peuplement de la Terre › MANUEL PAGES 10 À 35  Objectif et problématique du chapitre Il s’agit d’un chapitre introductif général dont les instructions font obligation de le traiter en 4 heures au début du programme. Il permet une vision globale sur un temps long de l’histoire du peuplement de la Terre depuis l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle en privilégiant la part prise par l’Europe dans l’histoire de ce peuplement. Il comprend deux grands thèmes complémentaires, d’une part la répartition et la croissance de la population mondiale et d’autre part les migrations, thèmes traités selon l’angle de la place de l’Europe dans ces évolutions. Quelle est la place des populations euro- péennes dans le peuplement de la Terre ? De l’Antiquité jusqu’à la fin du XVIIe siècle, la population mondiale connaît une croissance lente, ce qui est aussi le cas de la population européenne. Cette population connaît en effet un régime démographique d’Ancien Régime marqué par une forte natalité mais aussi par une forte mortalité et par des crises de sur- mortalité récurrentes qui expliquent la fai- blesse de l’accroissement naturel. La réparti- tion de la population est très inégale mais aussi assez stable marquée par une forte concent- ration des populations sur certains foyers, notamment le foyer européen. À partir du XVIIIe siècle, le régime démogra- phique de l’Europe change, ce qui explique en partie l’accélération de la croissance démogra- phique de l’ensemble de la population mon- diale. L’Europe est alors affectée par une baisse de la mortalité qui marque l’entrée dans la transition démographique dont l’achèvement au XXe siècle n’est pas ici étudié. Cette forte croissance de la population euro- péenne est, avec les transformations économi- ques et sociales et les progrès des transports, un des éléments d’explication des fortes migrations de ces populations à l’intérieur du continent européen et surtout hors d’Europe puisque 60 millions de migrants quittent le continent européen entre 1820 et 1914. Ce chapitre permet donc de poser avec les élèves le cadre géo-historique de l’ensemble des thèmes traités ensuite, d’expliquer l’impor- tance et l’évolution du foyer européen et de mettre en place quelques notions de démo- graphie historique, en particulier celle de la transition démographique, enfin de s’interroger sur les facteurs multiples des migrations.  Bibliographie LIVRES ET REVUES • BARDET (J-P), DUPAQUIER (J.), HINARD (F.), Histoire des populations de l’Europe, fayard, vol. 3, 1997-1999. • BADE (K.), L’Europe en mouvement, la migration de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, Paris, Seuil, 2002. • BAUDELLE (G.), Géographie du peuplement, A. Colin, 2000. • NOIN (D.), Géographie des populations, A. Colin, 2005. • BRUN (J.), América ! América ! Trois siècles d’émgration aux États-Unis (1620-1920), Gallimard, 1980. • TEMINE (Émile), France, terre d’immigration, Découvertes, Gallimard, 1999. • ROLLET (Catherine), La population du monde, 6 milliards et demain ?, Larousse, 2004. • GREEN (Nancy), L’odyssée des émigrants, Et ils peuplèrent l’Amérique, Découvertes Gallimard, 1994. • TDC l’immigration en France, 15 mai 2007, n°936 • Revue Population et sociétés, Quand l’Angleterre rattrapait la France, n° 346, mai Histoire Seconde, coll. Sébastien Cote © Nathan 2014 4 1999 ; L’évolution du nombre des hommes, n° 394, octobre 2003. • Revue l’Histoire, les collections, Les grandes migrations, de Moïse à la mondialisation, mars 2010. FILMS • CHAPLIN (Charles), L’émigrant, 1917. • KAZAN (Elia), America America 1964. • COPPOLA (Francis Ford), Le parrain 1973. • SCORSESE (Martin), Gangs of New York, 2002. SITES INTERNET • www.ined.fr • www.histoire-immigration.fr • www.ellisisland.org MUSEES A VISITER • Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Palais de la porte dorée, Paris Ouverture › MANUEL PAGES 10-‐11 Les deux iconographies proposent une vision synthétique de l’évolution de la population européenne avant le XIXe siècle et au XIXe siècle. Le tableau de Jean-Baptiste Greuze permet de présenter l’idée d’un régime démo- graphique d’Ancien régime fondé sur une forte natalité dans lequel la famille nombreuse est la règle alors que le deuxième document introduit l’idée des migrations européennes outre atlan- tique au XIXe siècle dont l’explication est à chercher dans l’accélération de la croissance démographique européenne, explication qui sera donnée dans la suite du cours. À ce stade du cours on peut proposer aux élèves une analyse des deux images en mettant l’accent sur le contraste entre les deux et donc entre les deux réalités qu’elles évoquent : ainsi on peut faire relever l’écart de dates entre les deux moments représentés, la différence de nature entre les deux documents (peinture à l’huile et photographie en noir et blanc colorisée), fiançailles dans une famille de paysans en comptant et en identifiant les membres de cette famille ; sur la page de droite, un groupe de personnes avec des valises de voyage. À l’issue de cette analyse, on peut interroger la classe sur les raisons de ces migrations sans toutefois pousser l’analyse qui sera conduite dans la suite du cours. • Document 1. L’Accordée du village Il s’agit d’une peinture de genre, représentant une scène de la vie quotidienne, peinture édi-‐ fiante, le peintre se fait moralisateur. La scène principale est celle du père remettant à son futur gendre la dot de sa fille. Présenter le document en identifiant le peintre et en mettant en évidence le fait qu’il ne s’agit pas d’un témoignage mais d’une œuvre artistique dont le statut initial n’est pas de nous renseigner sur une situation sociale alors que nous l’utilisons comme telle, c’est-à-dire non pour ses qualités artistiques, que l’on peut noter au passage, mais pour ce qu’elle nous apprend, sans le vouloir sur la réalité française au XVIIIe siècle. Faire remarquer par les élèves combien il y a de personnes représentées (12 personnes) et les identifier (au centre les fiancés, assis à droite et à gauche le père et la mère, tout à droite l’officier d’état civil, deux jeunes filles et trois jeunes enfants donc peut-être une famille de 6 enfants), faire relever les éléments qui indiquent qu’il s’agit d’une cérémonie de fiançailles (costume de la jeune femme, dot dans la main du jeune homme). Pour aller plus loin, les sites sont utiles : • http://www.histoire- image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=1314 ou • www.louvre.fr une description du tableau et une interprétation. • Document 2. Arrivée de migrants européens aux États-‐Unis vers 1905 Il s’agit d’une photographie en noir et blanc colorisée. Faire remarquer qu’il s’agit d’une photographie de migrants européens arrivant aux États-Unis, ils ont débarqué sur le quai d’Ellis Island et regardent vers Manhattan. En 1892, Ellis Island, dans la baie de New York, devient la principale porte d’entrée aux États- Unis pour les immigrants qui arrivent de plus en plus nombreux d’Europe. Inauguré en 1900, le centre aujourd’hui transformé en musée a vu passer, jusqu’à sa fermeture en 1954, quelque 12 millions de personnes. Cette image permet d’évoquer la transfor- mation des transports qui rend possible de façon plus rapide et moins coûteuse le trans- port maritime et l’importance des États-Unis Histoire Seconde, coll. Sébastien Cote © Nathan 2014 5 comme destination privilégiée des Européens. Le choix de cette destination s’explique par l’image véhiculée par ce pays, pays neuf où la fortune est possible ce qui relève de la mythologie relative aux États-Unis et que symbolise la skyline de Manhattan ; elle s’explique aussi par les besoins de ce pays en main-d’œuvre du fait de sa révolution indus- trielle, ainsi les frontières américaines sont assez largement ouvertes jusqu’à la loi des quotas de 1921, même si les migrants doivent subir sur Ellis Island des contrôles sanitaires avant de pouvoir atteindre le continent propre- ment dit. Repères › MANUEL PAGES 12-‐13 • Document 1. La répartition de la population mondiale au cours de siècles : 4 cartes (Antiquité, 1500,1600, 1800) Au Ier siècle de notre ère, la population mondiale peut être estimée à 250 millions de personnes avec une répartition très inégale à l’échelle mondiale. On peut faire remarquer tout d’abord la faible densité de la population sur l’ensemble de la terre par rapport au période suivante et particulièrement par rapport au XIXe siècle. Les densités sont particulièrement faibles sur le continent américain de peuplement récent comme sur le continent africain à l’exception des vallées fluviales (Nil, Niger) et du littoral nord africain. S’individualisent nettement 4 grands foyers de peuplement que sont le bassin méditerranéen, le Proche Orient, l’Inde et la Chine. Ces foyers sont hérités du peuplement préhistorique récent. Entre -10 000 et -8000, le néolithique associant la sédentarisation et la culture à la houe a décuplé la population au Proche Orient, la culture néolithique se diffusant ensuite par la Grèce en Europe, continent qui connaît alors aussi une croissance rapide de sa population. Dès -8000, la culture néolithique naît dans la vallée du Huang He en Chine et s’étend vers l’est et l’Inde néolithisée devient aussi un grand centre de peuplement entre -4000 et -2000. Au début de l’ère chrétienne, les dénom- brements pratiqués dans l’empire romain et l’empire chinois permettent une évaluation assez sûre des populations dans ces régions qui confirment leur importance. Les uploads/Geographie/ nathanhisoiresde-2014-corrigesmanuelslycee.pdf