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Version actualisée le mercredi 28 octobre 2020 à 11h00 avec bibliographie (2) 1 Membres du Conseil scientifique associés à cette note : Jean-François Delfraissy, Président Laetitia Atlani Duault, Anthropologue Daniel Benamouzig, Sociologue Lila Bouadma, Réanimatrice Simon Cauchemez, Modélisateur Franck Chauvin, Médecin de santé publique Pierre Louis Druais, Médecine de Ville Arnaud Fontanet, Epidémiologiste Marie-Aleth Grard, Milieu associatif Aymeril Hoang, Spécialiste des nouvelles technologies Bruno Lina, Virologue Denis Malvy, Infectiologue Yazdan Yazdanpanah, Infectiologue Cette note a été transmise aux autorités nationales le 26 octobre 2020 à 19h30 Note du Conseil scientifique COVID-19 26 OCTOBRE 2020 UNE DEUXIEME VAGUE ENTRAINANT UNE SITUATION SANITAIRE CRITIQUE Version actualisée le mercredi 28 octobre 2020 à 11h00 avec bibliographie (2) 2 Introduction (p3) I. Epidémiologie : une circulation virale hors contrôle A. Bilan des derniers mois B. Projections et conséquences sur le système de soins C. Une accélération récente et brutale II. Quels indicateurs pour suivre l’évolution de l’épidémie et les décisions sanitaires récemment mises en place ? A. Plusieurs types de mesures ont été prises par les autorités sanitaires depuis mi- septembre B. Indicateurs permettant de suivre les mesures de contrôle de la circulation du virus III. Quelles options à court-terme ? A. Quels objectifs stratégiques ? B. Les options de réponse C. Une vision européenne D. Les effets économiques et sociétaux IV. Après la 2e vague : une vision de moyen/long terme A. Durée de la seconde 2e vague B. Des vagues successives C. Des enjeux sanitaires mais aussi sociétaux et économiques majeurs ANNEXES : Les différentes mesures I. Annexe I : Les mesures générales A. Couvre-feu élargi B. Confinement C. Points particuliers II. Annexe 2 : Mesures basées sur une approche populationnelle A. Une épidémie très inégalitaire B. Les populations fragiles C. Précarité D. Les patients non Covid III. Annexe 3 : Importance des mesures barrière A. Transmission B. Mesures barrière C. Notion de « bubble » Bibliographie SOMMAIRE Version actualisée le mercredi 28 octobre 2020 à 11h00 avec bibliographie (2) 3  On observe depuis une dizaine de jours une accélération importante du nombre de nouveaux cas journaliers, de type quasi exponentielle (autour de 50 000 cas diagnostiqués, correspondant probablement à 80 000 - 100 000 infections réelles par jour, compte tenu d’une proportion importante de cas non diagnostiqués). Cette circulation massive du virus est observée sur l’ensemble du territoire, et sur l’ensemble de la population – et pas seulement chez les jeunes. Cette accélération dont la brutalité est surprenante, pourrait être expliquée par le refroidissement climatique observé fin septembre, qui favoriserait la persistance du virus et le retour des personnes en milieu intérieur. Cette circulation virale massive va entraîner un retentissement majeur pour le système de soins.  Cette hausse très rapide du nombre de cas est observée dans la majorité des grands pays européens. Cette 2ème vague est diffuse en France et en Europe.  Le Conseil scientifique avait prévu une 2ème vague, dès le 27 juillet 2020 dans son Avis no. 8. Il envisageait ce que pourrait être une reprise de la circulation du virus à un haut niveau à l’automne 2020 ». Il préconisait alors que « la réponse à cette probable deuxième vague devra être différente de la réponse à la première vague, car nous disposons d’outils pour y répondre. Elle devra s’appuyer sur un choix politique et sociétal et pas seulement sanitaire ». A cette fin, le conseil scientifique proposait un « Plan de prévention et de protection renforcé » (P2R) à mettre en œuvre durant l’accalmie de l’entre deux vagues articulé autour de 7 protocoles. La mise en œuvre de ces différents protocoles P2R a été faite durant l’été avec des avancées plus ou moins importantes selon les sujets. En fait, la seconde vague a largement débordé en dehors des métropoles.  Le Conseil scientifique a alerté début septembre sur la survenue dès la fin septembre 2020 d’une deuxième vague et a émis une note d’alerte avec des recommandations le 22 septembre. La très forte accélération récente conduit à une circulation virale qui va être difficile à contrôler, malgré les mesures de restriction prises depuis fin septembre, et en l’absence d’interventions plus strictes.  Devant cette situation critique, le Conseil scientifique propose cette note pour éclairer les autorités sanitaires dans un contexte d’urgence. INTRODUCTION I. EPIDEMIOLOGIE : UNE CIRCULATION VIRALE HORS CONTROLE Version actualisée le mercredi 28 octobre 2020 à 11h00 avec bibliographie (2) 4 A. Bilan des dernières semaines : une accélération récente et très forte de la circulation du virus au niveau européen Après une sortie de confinement avec une circulation limitée du SARS-CoV-2 en mai-juin dernier, la circulation du virus a repris pendant l’été 2020 sur l’ensemble du territoire français, notamment chez les jeunes adultes. Le nombre de cas diagnostiqués chaque jour a atteint les 10000 au premier septembre, pour continuer à augmenter dans le contexte de la rentrée scolaire, universitaire et professionnelle courant septembre. Cette hausse s’est traduite par une hausse légèrement différée des hospitalisations, confirmant que les personnes à risque de formes graves (âgées et/ou avec co-morbidités) faisaient désormais partie des populations infectées. On observe au cours de la deuxième moitié de septembre un tassement de ces chiffres qui ont laissé penser à une efficacité des interventions mises en place et un contrôle relatif de la circulation du virus, à des taux cependant élevés (proche de 15000 infections par jour). A partir du premier octobre, on constate une remontée extrêmement rapide du nombre de nouveaux cas, qui fait suite à une baisse généralisée des températures (baisse atteignant 25°C pour les maximales par endroit) qui a débuté entre le 20 et le 25 septembre selon les régions. Version actualisée le mercredi 28 octobre 2020 à 11h00 avec bibliographie (2) 5 Le refroidissement, et la hausse du nombre de cas, ont été observés dans la très grande majorité des pays européens et ce depuis le 1er octobre 2020 pour les cas (seule La Finlande, la Norvège, l’Estonie, la Grèce et Chypre semblent avoir été épargnés pour l’instant). Version actualisée le mercredi 28 octobre 2020 à 11h00 avec bibliographie (2) 6 B. Projections et conséquences sur le système de soins Suite à l’augmentation du nombre de cas, on observe maintenant une croissance importante des hospitalisations dans la majorité des régions de France métropolitaine. Par exemple, l’analyse des 14 derniers jours de données d’hospitalisation SI-VIC (datées du 25 octobre en enlevant les deux derniers jours non consolidés) révèle que dans 10 régions sur 13, le nombre d’hospitalisations double en moins de 14 jours. Si cette croissance devait se poursuivre au même rythme, on pourrait s’attendre à ce qu’au niveau national, le 6 novembre, 5200-6190 lits soient occupés par des patients COVID-19 dans les services de réanimation, soins intensifs et surveillance continue. Cela pourrait se traduire au niveau régional par 1020-1500 lits en Auvergne-Rhône-Alpes, 450-780 lits dans les Hauts-de-France, 1110-1530 lits en Ile-de- France, 320-610 en Occitanie et 540-850 lits en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les projections ci-dessus correspondent à un scénario où le taux de transmission reste inchangé malgré les mesures de contrôle récemment mises en place. Dans un scénario où les nombres de reproduction de base dans les régions diminuent de 0.4 à compter du 17 octobre (date de démarrage du couvre-feu), le nombre de lits occupés par des patients COVID-19 dans les services de réanimation, soins intensifs et surveillance continue le 6 novembre serait de 3840-4480 au niveau national, 780-1100 en Auvergne-Rhône-Alpes, 330-540 dans les Hauts- de-France, 850-1180 en Ile-de-France, 220-400 en Occitanie, 490-600 en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans le cas d’une réduction des nombres de reproduction de base régionaux de 0.2, il faudrait compter le 6 novembre 4450-5230 lits au niveau national, 900-1260 lits en Auvergne- Rhône-Alpes, 400-640 lits dans les Hauts-de-France, 1000-1340 lits en Ile-de-France, 270-480 lits en Occitanie, 460-720 lits en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Version actualisée le mercredi 28 octobre 2020 à 11h00 avec bibliographie (2) 7 Les projections s’appuyant sur la dynamique de croissance des 7 derniers jours offrent des résultats similaires à ceux obtenus en s’appuyant sur les 14 derniers jours de données. A. Plusieurs types de mesures ont été prises par les autorités sanitaires depuis mi- septembre Le 24 septembre 2020, le Ministre des Solidarités et de la Santé a présenté une nouvelle classification des départements avec des mesures spécifiques en fonction de la gravité de la circulation du virus : - Zone d’alerte : les rassemblements organisés dans les établissements recevant du public sont limités à 30 personnes. Le préfet est autorisé à prendre un certain nombre de mesures afin de réduire la circulation du virus. - Zone alerte renforcée : circulation intense du virus. Des mesures ont été appliquées à partir du samedi 26 septembre 2020, comme : la jauge des rassemblements portée à 1000 personnes, l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public, l’interdiction des grands événements déclarés comme les fêtes locales ou les fêtes étudiantes, la fermeture des salles de sport ainsi que des salles des fêtes et salles polyvalentes. - Zone alerte maximale : circulation massive du virus. Les départements qui seront uploads/Geographie/ note-conseil-scientifique-26-octobre-2020.pdf

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