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MÉDIALOG N°65 — MARS 2008 Pratiques 4 ne carte heuristique ou carte conceptuell

MÉDIALOG N°65 — MARS 2008 Pratiques 4 ne carte heuristique ou carte conceptuelle, ou bien tout simplement carte des idées (mind map en anglais), est un diagramme qui illustre les liens hiérarchiques entre différentes idées. Utilisé depuis longtemps dans les entreprises, le mindmapping est une méthode d’organisation des concepts sous forme de dessin ou d’arbores- cence. Sur un sujet donné, elle permet de jeter ses pensées « sur le papier » sans aucun ordre a priori, puis de faire et de défaire des associations, des regroupements pour obtenir instanta- nément une visualisation des idées sous la forme structurée d’un plan d’ensemble constamment lisible, la carte étant composée de nœuds qui contiennent les concepts et de liens qui les relient entre eux. Longtemps cantonné à des réalisations sur papier, le mindmapping devient d’une grande efficacité dès lors que l’on recourt à des logiciels associant la puissance de l’informatique à des présentations d’une grande richesse évocatrice. Ce système de représentation aurait Découvrez le trésor des cartes heuristiques CONSTRUCTION DE SCHÉMAS CONCEPTUELS EN SVT Nathalie LEPOUDER – Professeur de SVT Collège/Lycée Saint-Laurent La Paix-Notre-Dame – Lagny-sur-Marne (77) U En rompant avec la linéarité des schémas traditionnels, comme les organigrammes hiérarchiques et autres représentations, les cartes heuristiques constituent une nouvelle façon de visualiser ses idées, les étapes d’un processus ou d’un raisonnement, qui convient généralement bien aux élèves. Une fois familiarisé avec ce type de représentation, on peut facilement multiplier les situations d’usage, aidé en cela par des logiciels spécifiques simples à prendre en main, certains libres et gratuits, d’autres non. En s’appuyant sur trois logiciels différents, une professeure de SVT propose des exemples d’utilisation de cartes concep- tuelles qu’elle réalise à l’intention de ses élèves ou avec eux. MÉDIALOG N°65 — MARS 2008 été intuitivement inventé par Aristote. Nous sommes nombreux à l’utiliser spontanément pour schématiser nos idées tout comme Tony Buzan, psychologue anglais, qui a formalisé le concept dans le début des années 70. Ces travaux ont permis de montrer que nos pratiques pédagogiques privi- légient le fonctionnement de l’hémi- sphère gauche de notre cerveau avec une dominante de la linéarité et du séquentiel alors que notre hémisphère droit gère davantage la globalité, la simultanéité et la spatialisation, ce que nous retrouvons dans la carte heuristique. Celle-ci, en permettant une représentation visuelle de l’infor- mation, favorise l’accès à d’autres modes de pensée en combinant l’utili- sation simultanée des deux hémi- sphères cérébraux. 5 Pratiques (1) Tony et Barry BUZAN, Mind Maps, dessine- moi l’intelligence, éditions de l’organisation. (2) Pour la présentation d’OpenMind, voir la rubrique Logiciels et cédéroms du numéro 63 de Médialog (pp. 30-31). D’après Tony Buzan (1), afin d’opti- miser le fonctionnement cérébral, un schéma heuristique doit répondre aux quatre critères suivants : – Le sujet d’attention est au centre de la carte dans une image. – Les grands thèmes rayonnent et se ramifient comme des branches autour de l’image centrale. – Les branches comportent une image ou un mot imprimé sur une ligne. – Les branches forment une structure nodale. Plusieurs logiciels sont dédiés à la réali- sation des cartes conceptuelles. Certains sont gratuits comme FreeMind ou ThinkGraph, alors que d’autres, plus riches et plus performants, sont payants comme MindManager ou OpenMind (2). L ’utilisation des cartes heuristiques fait timidement son apparition dans notre système éducatif mais demeure inconnue du plus grand nombre alors que d’autres pays européens comme la Finlande, l’utilisent dès l’école primaire ! Elles peuvent pourtant être utilisées avec profit dans de nombreux contextes pédagogiques : plan de cours ou de dissertation, fiches méthodolo- giques, correction de devoirs, mais également synthèses, fiches de révision, organigrammes (rapport de stage)… Les quatre critères auxquels doit répondre une carte conceptuelle présentés dans la forme la plus usuelle de ce type de représentation. FREEMIND FreeMind est un logiciel de création de cartes conceptuelles, libre et gratuit, qui nécessite l’installation d’un environnement JAVA pour fonctionner. Il ne permet pas de redimensionner les images facilement après insertion, il vaut donc mieux modifier leur taille au préalable, en ne dépassant pas 128x130 pixels. FreeMind présente l’avan- tage de proposer de nombreux formats d’exportation. La version 0.9b15 du logiciel peut être téléchargée en français sur le site d’Electropol : http://electropol.free.fr/spip/spip.php? article36 THINKGRAPH Thinkgraph, autre logiciel de réalisation de cartes conceptuelles, très proche du logiciel précédent mais d’une utilisation plus intui- tive, permet notamment la réalisation de groupes emboîtés. Plus ergonomique pour les plus jeunes, il dispose également d’une bibliothèque d’images et permet une réor- ganisation aisée des concepts. La version 0.3.2 peut être téléchargée sur le site du logiciel : www.thinkgraph.com/telechargement.htm MÉDIALOG N°65 — MARS 2008 Pratiques 6 C’est en les utilisant que j’imagine chaque jour de nouveaux domaines d’application possibles des cartes heuristiques. Une fiche technique sur l’utilisation du microscope Au fil des années, j’ai constaté que les fiches techniques d’utilisation d’un appareil (comme le microscope par exemple), réalisées classiquement sous forme d’une déclinaison linéaire des étapes de la procédure, ne parlaient pas à une forte proportion d’élèves et ne favorisaient pas leur autonomie. Le plus souvent, ils ne lisent pas la fiche technique, passent leur temps à m’ap- peler et sont capables de renouveler leurs appels au secours plusieurs séances de suite… Face à ce constat être éventuellement modifiée). Elle est toujours distribuée à des élèves qui, ayant déjà réalisé une carte heuristique au moins sur papier, en comprennent la lecture et sont donc capables d’identi- fier la nature du document distribué. Le nœud central – ou sujet d’attention – est, dans le cas présent, l’utilisation du microscope. Premier niveau hiérar- chique, il dispose de la taille de police la plus importante de la carte et j’ai choisi une couleur de remplissage. L ’utilisation de la couleur permet de mettre en évidence certaines parties du schéma, de rendre attractive la carte mentale. J’ai également ajouté l’image d’un micro- scope, car l’insertion d’images, comme l’utilisation de couleurs, enrichit les représentations mentales. Les cinq étapes de l’utilisation correspondent à un premier niveau de ramification, pour lequel la taille de police est un peu plus petite afin de marquer la hiérarchie des idées. Il est possible d’utiliser une deuxième couleur afin de mettre en évidence ce niveau de la carte ou d’uti- liser une couleur différente pour chacun des réglages. Ce niveau de la carte se lit dans le sens des aiguilles d’une montre avec la chronologie d’utilisation qui correspond au sens de manipulation du barillet, du plus petit objectif vers le plus grand. Les élèves naviguent rapidement dans la carte et vont directement dans le menu recherché. Le deuxième niveau de ramification correspond au mode opératoire de chaque axe. La taille de police est un peu plus petite. Lors de la conception du schéma, j’ai numéroté les étapes du mode opératoire de chaque axe de haut en bas. Mes élèves m’ont dit que cela ne leur convenait pas. En effet, étant bien entrés dans la logique de manipulation de la tourelle du microscope, ils tenaient à conserver le sens horaire dans la lecture de la carte. J’ai ainsi modifié la numérotation des étapes situées dans la partie gauche de celle-ci. Les élèves disposent de photocopies en noir et blanc et je me rends compte qu’ils colorient leur carte soit par niveau de lecture soit par axe d’utilisa- tion, ce qui prouve bien l’intérêt d’uti- liser la couleur dans une carte heuris- tique. À méditer pour ceux qui peuvent imprimer ou photocopier en couleur… J’ai observé que cette fiche technique est davantage utilisée que ne l’était la La fiche technique d’utilisation du micro- scope, représentée sous forme de carte heuristique, tient compte des remarques des élèves désireux de conserver le sens horaire de la lecture de la carte. (3) Cette fiche technique a été réalisée avec MindManager qui est le logiciel que j’utilise pour mes propres productions. négatif, j’ai décidé de refaire la fiche technique d’utilisation du microscope sous forme de carte heuristique. Lorsque j’ai élaboré cette fiche (3), elle était destinée aux élèves de sixième, mais je me suis vite rendue compte qu’elle était utilisable par les différents niveaux du collège voire du lycée (si le microscope dispose d’un éclairage intégré, d’un objectif à immersion, d’une surplatine…, la fiche doit alors MÉDIALOG N°65 — MARS 2008 7 Pratiques précédente sous forme linéaire, qu’elle rend les élèves plus autonomes. Ils me sollicitent beaucoup moins car ils retrouvent les informations en faisant moins d’efforts. Il est également possible d’envisager de construire la fiche avec des élèves qui ont déjà utilisé le microscope les années précédentes, par exemple lors de la première utilisation de l’année. Le matériel requis est alors le vidéo- projecteur et l’ordinateur sur lequel est installé le logiciel permettant la conception des cartes heuristiques. Si on pense leur faire produire ultérieu- rement des cartes, il est préférable d’utiliser le logiciel qu’ils emploie- ront. Au fil des rappels évoqués par les élèves, l’enseignant construit la fiche qui sera ainsi celle du groupe, et ils découvrent à cette occasion la façon d’utiliser le logiciel. Les idées D’AUTRES EXEMPLES D’UTILISATION DES CARTES CONCEPTUELLES Premier exemple : synthèse uploads/Geographie/ pce2-heuristique-pdf.pdf