ORGANISATION DE L'UNITÉ AFRICAINE t. A Plan d'Action de Lagos pour le développe
ORGANISATION DE L'UNITÉ AFRICAINE t. A Plan d'Action de Lagos pour le développement économique de l'Afrique 1980 -2000 II I III II II 46660 II II II Publié par les soins de l'Institut international d'études sociales, case postale 6, CH-1211 Genève 22 (Suisse) Copyright © Organisation de l'Unité Africaine 1981 SOMMAIRE Préambule 5 Chapitre premier: Alimentation et agriculture 11 Chapitre II: Industrie 21 Chapitre III: Ressources naturelles 31 Chapitre IV: Ressources humaines 39 Chapitre V: Science et technologie 47 Chapitre VI: Transports et communications 77 Chapitre VII: Questions commerciales et financières 87 Chapitre VIII: Mesures destinées à la mise en place et au renforce- ment de la coopération économique et technique, y compris la création d'institutions nouvelles et le ren- forcement de celles déjà existantes 97 Chapitre IX: Environnement et développement 101 Chapitre X: Les pays africains les moins avancés 105 Chapitre XI: Energie 111 Chapitre XII: Femmes et développement 119 Chapitre XIII: Planification du développement, statistiques et population 129 Annexe I: Acte final de Lagos 135 Annexe II: Résolution sur le Plan d'Action de Lagos 139 Annexe III: Résolution sur la participation de l'Afrique aux négociations internationales 141 Préambule Les effets des promesses non réalisées de stratégies globales de dévelop- pement ont été plus profondément ressentis en Afrique que dans les autres continents du monde. En effet, au lieu d'apporter une amélioration dans la situation économique du continent, les stratégies successives ont mis le conti- nent dans un état de stagnation et l'ont rendu plus vulnérable que les autres régions aux crises sociales et économiques dont souffrent les pays industriali- sés. Ainsi l'Afrique s'est trouvée incapable d'atteindre le moindre taux signifi- catif de croissance ou un niveau satisfaisant de bien-être général au cours de ces vingt dernières années. Face à cette situation et déterminés à prendre des mesures en vue d'une restructuration des fondements économiques de notre continent, nous avons décidé d'adopter une approche régionale de grande portée, basée essentiellement sur l'autosuffisance collective. Ainsi, à la suite d'une série d'examens des problèmes économiques du continent par nos ministres et par des groupes d'experts, nous avons adopté lors de notre seizième session ordinaire tenue à Monrovia, Libéria, en juillet 1979, «la Déclaration d'engagement de Monrovia des Chefs d'Etat et de Gou- vernement de l'OUA sur les principes directeurs à respecter et les mesures à prendre pour réaliser l'autosuffisance nationale et collective dans le domaine économique et social en vue de l'instauration d'un Nouvel Ordre économique international». En adoptant la Déclaration, nous avons reconnu «la nécessité de pren- dre d'urgence des mesures pour offrir l'appui politique indispensable au suc- cès des mesures visant à réaliser l'objectif d'un développement et d'une rapide croissance économique autosuffisante et autocentrée» et avons déclaré ce qui suit: j) «Nous nous engageons individuellement et collectivement, au nom de nos gouvernements et de nos peuples, à promouvoir le développement économique et social et l'intégration de nos économies en vue d'accroître l'autodépendance et favoriser un développement endo- gène et auto-entretenu. 5 6 »Nous nous engageons individuellement et collectivement, au nom de nos gouvernements et de nos peuples, à promouvoir l'intégration éco- nomique de la région africaine pour faciliter et renforcer les rapports sociaux et économiques. »Nous nous engageons individuellement et collectivement, au nom de nos gouvernements et de nos peuples, à créer des institutions natio- nales, sous-régionales et régionales qui faciliteront la réalisation de l'objectif d'autosuffisance dans le cadre d'un développement endogène. » Plus particulièrement, nous nous engageons individuellement et collectivement, au nom de nos gouvernements et de nos peuples: à accorder une place importante à tout ce qui touche au dévelop- pement des ressources humaines en commençant par l'élimination de l'analphabétisme; à mettre la science et la technologie au service du développement en renforçant la capacité autonome de nos pays dans ce domaine; à atteindre l'autosuffisance alimentaire, en ce qui concerne la production et les approvisionnements; à exécuter complètement le programme de la Décennie des Nations Unies pour les transports et les communications en Afrique; à réaliser un développement industriel sous-régional et régional endogène; à coopérer dans le domaine du contrôle, de la prospection, de l'exploitation et de l'utilisation des ressources naturelles en vue du développement de nos économies et pour le bien de nos peuples, et à mettre en place les institutions appropriées pour atteindre ces objectifs; à développer sur le plan local les compétences nécessaires à la direction des entreprises, la main-d'oeuvre technique et les moyens technologiques afin de permettre à nos peuples de prendre une part plus grande aux efforts entrepris pour atteindre nos objectifs de développement sur le plan individuel et collectif; à coopérer pour préserver, protéger et améliorer le milieu naturel; j) à veiller à ce que nos politiques de développement reflètent d'une manière adéquate les valeurs socio-culturelles pour consolider notre identité culturelle; et j) à tenir compte de la dimension prospective lors de l'élaboration de nos plans de développement y compris les études et les mesures destinées à parvenir à une transformation socio-économique rapide de nos Etats.» y) Nous avons la ferme conviction que ces engagements conduiront à l'édification, aux niveaux national, sous-régional et régional, d'une économie africaine dynamique et interdépendante et prépareront ainsi la voie à l'établissement ultérieur d'un marché commun africain, pré- lude à une Communauté Economique Africaine. vi) Ayant décidé d'accorder une attention particulière aux débats devant avoir lieu sur les problèmes économiques à chaque session annuelle de notre assemblée, nous invitons ici le Secrétaire Général, agissant de concert avec le Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l'Afrique des Nations Unies, à établir chaque année des pro- grammes spécifiques et à prendre des mesures en vue d'instaurer une coopération économique aux niveaux sous-régional, régional et conti- nental en Afrique. En vue d'examiner les mesures concrètes pour la mise en oeuvre de la Déclaration de Monrovia, nous avons décidé de tenir la présente Session Extraordinaire à Lagos, Nigéria, consacrée aux problèmes économiques de notre continent. En examinant ces problèmes, nous sommes convaincus que le sous- développement de l'Afrique n'est pas inévitable. En effet, c'est là un paradoxe lorsque l'on tient compte des immenses ressources humaines et naturelles du Continent. Outre son réservoir de ressources humaines, notre Continent recèle 97 Wo des réserves mondiales de chrome et 85 Vo des réserves mondiales de pla- tine, 64'o des réserves mondiales de manganèse, 25% des réserves mondiales d'uranium et 13% des réserves mondiales de cuivre sans parler de la bauxite, du nickel, du plomb, 20% du potentiel hydro-électrique mondial, 20% du pétrole commercialisé dans le monde (si nous excluons les USA et l'URSS), 70% de la production mondiale de cacao, 33% de la production mondiale de café et 50% de l'huile de palme, pour ne mentionner que ceux-là. Cependant, l'Afrique en dépit de tous les efforts déployés par ses diri- geants reste le continent le moins avancé. Elle compte 20 des 31 pays les moins avancés du monde. L'Afrique est exposée aux conséquences désastreuses des calamités naturelles et aux maladies endémiques les plus cruelles, et victime de l'exploitation coloniale, vestige du colonialisme, du racisme et de l'apartheid. En effet l'Afrique a été directement exploitée pendant la période coloniale et au cours des deux dernières décennies; cette exploitation s'est poursuivie par le biais des forces étrangères néocolonialistes qui cherchent à influencer les politiques et les principes directeurs des Etats africains. Les faiblesses structurelles de l'agriculture africaine dans sa globalité sont bien connues: faible production et productivité, techniques agricoles rudimentaires. Cette situation conduit évidemment à l'insuffisance de la crois- sance agricole et spécialement la production alimentaire, face à la rapidité de la croissance démographique. Ceci a conduit à une malnutrition et à des pénu- ries alimentaires graves sur le continent. 7 Nous déplorons que notre Continent demeure le moins développé de tous les Continents et que le produit intérieur brut total de nos pays ne repré- sente que 2,7% du revenu mondial moyen par habitant de 166 $EU. Nous sommes préoccupés par la trop grande dépendance de l'économie de notre Continent vis-à-vis de l'exportation des matières premières et des minerais. Ce phénomène a rendu les économies africaines très vulnérables aux influences extérieures ayant des effets néfastes sur les intérêts du Continent. Ainsi, au cours des vingt ans entre 1960 et 1980, le taux moyen de croissance de tout le Continent n'a pas dépassé 4,8%, chiffre qui cache des réalités différentes allant d'un taux de croissance de 7% pour les pays exporta- teurs de pétrole à 2,9% pour les pays les moins développés. Cependant, si la prévision mondiale dans le domaine économique pour la prochaine Décennie doit être retenue, toute la maigre performance de l'économie africaine durant les vingt dernières années semble être l'âge d'or par rapport au taux de crois- sance de l'avenir. Cette situation nous a conduits, à la présente Session Extraordinaire consacrée aux problèmes économiques de l'Afrique, à une réappréciation angoissante mais franche de la situation actuelle et de la perspective des condi- tions économiques africaines. Ce faisant, nous n'oublions pas les contraintes politiques sur le développement de notre Continent dues à la domination et à l'exploitation coloniales et racistes. Nous espérons uploads/Geographie/ plan-d-x27-action-de-lagos.pdf
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- Publié le Jul 31, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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